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Génocide arménien: pour Devedjian, Erdogan a été "contraint" de fair

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  • Génocide arménien: pour Devedjian, Erdogan a été "contraint" de fair

    Agence France Presse
    24 avril 2014 jeudi 8:38 AM GMT

    Génocide arménien: pour Devedjian, Erdogan a été "contraint" de faire
    ce "premier pas"

    Paris 24 avr 2014

    Patrick Devedjian, député UMP issu d'une famille arménienne, voit dans
    les condoléances exprimées par le Premier ministre turc Recep Tayyip
    Erdogan aux descendants des Arméniens tués en 1915 "un premier pas"
    auquel l'a contraint l'opinion turque et mondiale.

    Question: les propos de M. Erdogan vous semblent-ils un pas décisif
    vers une reconnaissance du génocide pour laquelle vous militez ?

    Réponse: "Ce sont des propos qui vont peut-être plus loin que lui-même
    ne l'imagine. C'est un fait indéniable que c'est la première fois
    depuis 99 ans que la Turquie présente des condoléances aux descendants
    des victimes. Il s'agit donc d'un pas sur le chemin de la
    reconnaissance. De plus, il a choisi le 24 avril, date anniversaire de
    la grande rafle où toute l'élite arménienne de Turquie a été arrêtée
    et ensuite assassinée. D'une certaine manière, il accorde à cette date
    une reconnaissance qui entraîne celle du génocide. Il reconnaît le
    drame. Il refuse de le qualifier, il essaye de noyer le poisson, mais
    il choisit une date indissolublement liée au génocide".

    Q: comment expliquez-vous ce mouvement?

    R: "Erdogan est inquiet des évolutions de l'opinion turque. On n'est
    plus dans le temps où une chape de plomb pesait sur l'information de
    ce pays. La mondialisation permet de s'informer. Les élites turques
    sont aujourd'hui de plus en plus dans la reconnaissance du génocide, à
    l'image de leur seul prix Nobel (de littérature, NDLR), Orhan Pamuk,
    ou de l'historien Taner Akçam, auteur d'une contribution majeure sur
    la planification du génocide. Quant au président Abdullah Gül, il est
    plus audacieux qu'Erdogan dans le dialogue avec les Arméniens. Outre
    ces considérations intérieures qui l'obligent à bouger, il y a les
    Etats-Unis, tuteurs de la Turquie, très proches de la reconnaissance,
    qui a été promise par (Barack) Obama et où s'amplifie un important
    mouvement d'opinion. A un an du centenaire de l'événement, Ankara
    risque d'être de plus en plus isolée. Erdogan a voulu déminer tout
    cela et a donc été obligé à des concessions intellectuelles".

    Q: quelle doit être la prochaine étape, à vos yeux?

    R: "Erdogan appelle à un dialogue entre les peuples turc et arménien.
    Pour dialoguer, il faut se rencontrer. Qu'il ouvre la frontière !".

    Propos recueillis par Corinne DELPUECH

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