REVUE DE PRESSE
Sarkis Tossoonian : La délicatesse du bronze
Le sculpteur égyptien d'origine arménienne, Sarkis Tossoonian, se
place à la croisée des chemins, entre un pays où il est né et un autre
auquel il appartient, même s'il n'y a jamais vécu réellement.
Ses somptueuses figurines en bronze ressemblent à sa personne. Comme
lui, elles maintiennent leur calme et ont une élégance naturelle. Le
sculpteur égyptien d'origine arménienne, Sarkis Tossoonian, se balade
entre deux cultures avec une grande spontanéité. Il mène une vie
équilibrée, grce à ses oeuvres qui portent quelque part la marque de
ses origines et en même temps quelque chose de très pharaonique, de
très égyptien dans l'me.
Né dans le quartier d'Ibrahimiya à Alexandrie, en 1953, il a grandi
dans cette ville cosmopolite. Son père, Elia Tossoonian, commerçant,
et sa mère Chaké Chorlian, artiste amatrice et ancienne élève de
l'école des soeurs arméniennes, remarquent depuis très tôt le penchant
artistique de leur fils. Ce dernier, Ã l'ge de 9 ans, est ravi
lorsque sa mère l'emmène une fois par semaine à la rencontre d'un
jeune artiste, lui aussi de la communauté arménienne d'Alexandrie. «
C'était Garo Kalousidian. Il m'a initié au monde artistique. Après, ce
fut le tour de mon maître à penser, l'éminent sculpteur arménien
d'Alexandrie, Hampar Hamparzumian. Ce dernier m'a appris comment créer
une figurine, comment couper le vertical par l'horizontal pour
atténuer sa longueur... Se concentrer sur la forme au détriment des
détails. Il me donnait des cours de sculpture. A cette époque, je me
disais qu'un jour, je deviendrais grand et sculpteur », se souvient
Sarkis Tossoonian, lequel a passé ses études primaires et
préparatoires, jusqu'en 1969, Ã l'école arménienne Boghossian
d'Alexandrie. « Cet établissement scolaire fête aujourd'hui ses 150
ans. Il a été fondé par Boghos Youssoufian », raconte l'artiste sur un
ton juvénile. Et d'ajouter : « La plupart des noms arméniens se
terminent en -ian, un suffixe qui signifie en iranien : fils de ...
D'ailleurs, mon nom de famille Tossoonian remonte à Tossoon pacha,
fils de Mohamet Ali pacha. Donc, c'est un nom turc », déclare le
sculpteur, en soulignant : « L'histoire des Arméniens d'Egypte remonte
à l'année 1833, au temps de Boghos Youssoufian, fils de Nubar pacha
Nubarian, premier ministre d'Egypte sous Mohamet Ali. Boghos a été
représentant du peuple arménien pendant le traité de Sèvres. Il a de
tout temps multiplié les actes de bienfaisance au profit des siens,
partout dans le monde. Grce à lui, les Arméniens ont trouvé refuge en
Egypte ».
Issu d'une famille de cultivateurs arméniens, venue à Alexandrie en
1809, ses ancêtres se sont transformés en commerçants, bien avant le
génocide arménien et les massacres commis contre son peuple par les
Turcs en 1915. « C'est vrai que les Arméniens d'Egypte font partie
intégrante de la société égyptienne. Néanmoins, leur problème c'est
qu'ils sont plus ou moins enfermés sur eux-mêmes. Et vu qu'ils sont
peu nombreux en Egypte, et de peur de se perdre, ils aiment se marier
entre eux aussi. Ils vivent en communauté et préservent leurs
traditions ». L'arabe cassé de Sarkis lui pose souvent problème,
contrairement à son arménien très courant. « De nos jours, les
Arméniens d'Egypte ne dépassent pas les 6000 ou 7000. Mais avant la
Première Guerre mondiale, les Arméniens étaient à foison à Alexandrie.
Voilà pourquoi de nombreuses familles continuent de transmettre la
langue, l'histoire et les traditions arméniennes à leurs enfants. La
langue, et surtout la religion, étant donné que l'Arménie est le plus
vieux pays chrétien du monde. Ce sont là des traits typiques de la
famille arménienne », dit Sarkis Tossoonian, qui se prépare
actuellement à fêter Pques, au sein de sa communauté arménienne
orthodoxe. « En arménien, nous appelons Pques : Zadig. A l'occasion
des fêtes, nous suivons les rituels de la messe arménienne, en
échangeant des salutations à l'invitation du Diacre. Nous préparons Ã
la veille de Pques des mets arméniens, dont les böreks (brique au
fromage), les dolmas (feuilles de vignes farcies), les lahmajouns
(sorte de pizza recouverte de viande hachée) et les anochabours (maïs
sucré) ».
Sarkis Tossoonian a vraiment un pied dans chaque culture : il est
arménien chez lui, égyptien en société. « J'ai effectué mon service
militaire comme tous les Egyptiens. En fait, je suis citoyen à part
entière. Je vais voter à la prochaine élection présidentielle comme
tous les Arméniens d'Egypte d'ailleurs. Je soutiens le maréchal
Al-Sissi. Les Arméniens sont des gens modérés, ils détestent
l'extrémisme en tout. Et comme ils ont souffert d'un génocide, ils
espèrent vivre en paix et en sécurité », avoue le sculpteur. Et
d'ajouter : « Moi, personnellement, je dénonce le nationalisme de
Nasser, qui a suscité le départ de beaucoup d'Arméniens d'Egypte, mais
je regrette l'ère Moubarak. Ses qualités dépassent ses vices. Sous le
régime des Frères musulmans, nous avions peur de descendre dans la rue
». Sur Facebook, l'artiste met ses photos avec le drapeau égyptien,
pendant la révolution du 25 janvier, ensuite le 30 juin. Pour lui, le
soulèvement politique a eu des répercussions positives sur le plan
artistique. De quoi faire revivre l'Art, avec un grand A, après des
années de stagnation.
En 2008, Tossoonian avait décidé de rompre définitivement avec le
commerce familial, transmis de père en fils, pour se consacrer à la
sculpture. Plus de magasin de chaussures, cela ne lui convenait plus.
Doué davantage pour la pratique de l'art plus que pour les études
académiques, il a quand même choisi de poursuivre ses études à l'école
de Nicosie (Chypre). De retour en 1974, il s'inscrit aux beaux-arts
d'Alexandrie. « J'étais ravi et fier d'entendre à la radio chypriote
que l'armée égyptienne a traversé le Canal de Suez pendant la guerre
de 1973 », déclare l'artiste. D'où sa première sculpture en bronze. «
A l'université, j'étais un passionné du Musée gréco-romain. J'admirais
les postures et le calme de ses statues avec la diversité de leurs
couleurs et leurs textures ». Art gréco-romain, mais aussi
pharaonique, deux sources d'inspiration pour le jeune étudiant Ã
l'époque. Il multipliait ses déplacements, notamment pour Louqsor et
Assouan. « Le style gréco-romain m'a inspiré le calme qui règne sur
mes oeuvres. Et j'admire la masse cohérente, l'aspect monumental chez
les pharaons », explique Sarkis Tossoonian. Sorti des beaux-arts en
1980, il s'affirme comme artiste indépendant à la pensée libre. Il
participe à toutes les expositions nationales et internationales,
jusqu'à remporter, en 2005, le premier prix sur la sculpture à la
Biennale de Port-Saïd.
Puis, il prend part au symposium d'Assouan, entre 2006 et 2008. La
même année, il représente l'Egypte au concours artistique de l'Olympia
de Beijing, avec un athlète en bronze. Et en 2011, l'ambassade
d'Arménie au Caire lui commande une statue en bronze, laquelle sera
placée au jardin d'Al-Horriya, Ã proximité de l'Opéra. Il s'agit d'un
livre dont la page de droite est consacrée à l'Egypte, avec ses
dessins pharaoniques, et celle de gauche, symbolisant l'Arménie, avec
les feuilles de vigne, emblème du pays. « J'aime le bronze, une
matière riche qui coûte cher. Mais comme j'étais commerçant, j'avais
de quoi financer mon art. Avec le bronze, je me sens toujours en défi,
oscillant entre des surfaces rugueuses oxydées et d'autres polies de
couleurs dorées », déclare l'artiste, épris de l'art et des nouvelles
technologies. Il lit d'ailleurs la plupart des ouvrages portant sur ce
thème.
Le terne et le brillant, les formes géométriques de ses statues
exposées actuellement à la galerie Safarkhan ne sont pas sans rappeler
un passé lointain. En fait elles se rapprochent de la beauté des
Tangaras qu'il avait l'habitude de contempler au Musée gréco-romain
d'Alexandrie. Il s'en inspire, tout en les liant au contexte actuel. «
Les gracieuses figurines appelées Tangaras, d'après le nom d'un
village grec, offrent des détails précieux sur le mode de vie des
Alexandrines dans le temps, leur manière de s'habiller, de se coiffer,
etc. », précise Sarkis Tossoonian, qui mélange, dans l'exposition en
cours, bronze et laiton. « Le doré met en relief le mouvement simple
et non agressif comme je l'aime. Alors que la technique du rude fait
appel au mouvement des vagues alexandrines, de couleur bleu-vert, en
perpétuel mouvement. C'est bouillonnant comme la vie », lance le
sculpteur, avec l'air d'un sage combattant. Ses sculptures, toutes des
femmes, s'éloignent de toute notion d'érotisme. « Pour moi, la beauté
est dans la féminité », ajoute Tossoonian, qui ne cesse de puiser ses
figurines dans le quotidien et ses fluctuations.
Jalons : 11 avril 1953 : Naissance à Alexandrie. 1979-1985 :
Professeur à l'école Boghossian d'Alexandrie. 1987 : Première visite
de l'Arménie après son indépendance. 2002 : Première exposition, en
dehors d'Alexandrie, au Centre des arts, Ã Zamalek. Avril 2014 :
Exposition à la galerie Safarkha 11 avril 1953 : Naissance Ã
Alexandrie. 1979-1985 : Professeur à l'école Boghossian d'Alexandrie.
1987 : Première visite de l'Arménie après son indépendance. 2002 :
Première exposition, en dehors d'Alexandrie, au Centre des arts, Ã
Zamalek. Avril 2014 : Exposition à la galerie Safarkha
http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/0/9/44/5610/Sarkis-Tossoonian'La-d%C3%A9licatesse-du-bronze.aspx
dimanche 4 mai 2014,
Stéphane ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=98907
From: Baghdasarian
Sarkis Tossoonian : La délicatesse du bronze
Le sculpteur égyptien d'origine arménienne, Sarkis Tossoonian, se
place à la croisée des chemins, entre un pays où il est né et un autre
auquel il appartient, même s'il n'y a jamais vécu réellement.
Ses somptueuses figurines en bronze ressemblent à sa personne. Comme
lui, elles maintiennent leur calme et ont une élégance naturelle. Le
sculpteur égyptien d'origine arménienne, Sarkis Tossoonian, se balade
entre deux cultures avec une grande spontanéité. Il mène une vie
équilibrée, grce à ses oeuvres qui portent quelque part la marque de
ses origines et en même temps quelque chose de très pharaonique, de
très égyptien dans l'me.
Né dans le quartier d'Ibrahimiya à Alexandrie, en 1953, il a grandi
dans cette ville cosmopolite. Son père, Elia Tossoonian, commerçant,
et sa mère Chaké Chorlian, artiste amatrice et ancienne élève de
l'école des soeurs arméniennes, remarquent depuis très tôt le penchant
artistique de leur fils. Ce dernier, Ã l'ge de 9 ans, est ravi
lorsque sa mère l'emmène une fois par semaine à la rencontre d'un
jeune artiste, lui aussi de la communauté arménienne d'Alexandrie. «
C'était Garo Kalousidian. Il m'a initié au monde artistique. Après, ce
fut le tour de mon maître à penser, l'éminent sculpteur arménien
d'Alexandrie, Hampar Hamparzumian. Ce dernier m'a appris comment créer
une figurine, comment couper le vertical par l'horizontal pour
atténuer sa longueur... Se concentrer sur la forme au détriment des
détails. Il me donnait des cours de sculpture. A cette époque, je me
disais qu'un jour, je deviendrais grand et sculpteur », se souvient
Sarkis Tossoonian, lequel a passé ses études primaires et
préparatoires, jusqu'en 1969, Ã l'école arménienne Boghossian
d'Alexandrie. « Cet établissement scolaire fête aujourd'hui ses 150
ans. Il a été fondé par Boghos Youssoufian », raconte l'artiste sur un
ton juvénile. Et d'ajouter : « La plupart des noms arméniens se
terminent en -ian, un suffixe qui signifie en iranien : fils de ...
D'ailleurs, mon nom de famille Tossoonian remonte à Tossoon pacha,
fils de Mohamet Ali pacha. Donc, c'est un nom turc », déclare le
sculpteur, en soulignant : « L'histoire des Arméniens d'Egypte remonte
à l'année 1833, au temps de Boghos Youssoufian, fils de Nubar pacha
Nubarian, premier ministre d'Egypte sous Mohamet Ali. Boghos a été
représentant du peuple arménien pendant le traité de Sèvres. Il a de
tout temps multiplié les actes de bienfaisance au profit des siens,
partout dans le monde. Grce à lui, les Arméniens ont trouvé refuge en
Egypte ».
Issu d'une famille de cultivateurs arméniens, venue à Alexandrie en
1809, ses ancêtres se sont transformés en commerçants, bien avant le
génocide arménien et les massacres commis contre son peuple par les
Turcs en 1915. « C'est vrai que les Arméniens d'Egypte font partie
intégrante de la société égyptienne. Néanmoins, leur problème c'est
qu'ils sont plus ou moins enfermés sur eux-mêmes. Et vu qu'ils sont
peu nombreux en Egypte, et de peur de se perdre, ils aiment se marier
entre eux aussi. Ils vivent en communauté et préservent leurs
traditions ». L'arabe cassé de Sarkis lui pose souvent problème,
contrairement à son arménien très courant. « De nos jours, les
Arméniens d'Egypte ne dépassent pas les 6000 ou 7000. Mais avant la
Première Guerre mondiale, les Arméniens étaient à foison à Alexandrie.
Voilà pourquoi de nombreuses familles continuent de transmettre la
langue, l'histoire et les traditions arméniennes à leurs enfants. La
langue, et surtout la religion, étant donné que l'Arménie est le plus
vieux pays chrétien du monde. Ce sont là des traits typiques de la
famille arménienne », dit Sarkis Tossoonian, qui se prépare
actuellement à fêter Pques, au sein de sa communauté arménienne
orthodoxe. « En arménien, nous appelons Pques : Zadig. A l'occasion
des fêtes, nous suivons les rituels de la messe arménienne, en
échangeant des salutations à l'invitation du Diacre. Nous préparons Ã
la veille de Pques des mets arméniens, dont les böreks (brique au
fromage), les dolmas (feuilles de vignes farcies), les lahmajouns
(sorte de pizza recouverte de viande hachée) et les anochabours (maïs
sucré) ».
Sarkis Tossoonian a vraiment un pied dans chaque culture : il est
arménien chez lui, égyptien en société. « J'ai effectué mon service
militaire comme tous les Egyptiens. En fait, je suis citoyen à part
entière. Je vais voter à la prochaine élection présidentielle comme
tous les Arméniens d'Egypte d'ailleurs. Je soutiens le maréchal
Al-Sissi. Les Arméniens sont des gens modérés, ils détestent
l'extrémisme en tout. Et comme ils ont souffert d'un génocide, ils
espèrent vivre en paix et en sécurité », avoue le sculpteur. Et
d'ajouter : « Moi, personnellement, je dénonce le nationalisme de
Nasser, qui a suscité le départ de beaucoup d'Arméniens d'Egypte, mais
je regrette l'ère Moubarak. Ses qualités dépassent ses vices. Sous le
régime des Frères musulmans, nous avions peur de descendre dans la rue
». Sur Facebook, l'artiste met ses photos avec le drapeau égyptien,
pendant la révolution du 25 janvier, ensuite le 30 juin. Pour lui, le
soulèvement politique a eu des répercussions positives sur le plan
artistique. De quoi faire revivre l'Art, avec un grand A, après des
années de stagnation.
En 2008, Tossoonian avait décidé de rompre définitivement avec le
commerce familial, transmis de père en fils, pour se consacrer à la
sculpture. Plus de magasin de chaussures, cela ne lui convenait plus.
Doué davantage pour la pratique de l'art plus que pour les études
académiques, il a quand même choisi de poursuivre ses études à l'école
de Nicosie (Chypre). De retour en 1974, il s'inscrit aux beaux-arts
d'Alexandrie. « J'étais ravi et fier d'entendre à la radio chypriote
que l'armée égyptienne a traversé le Canal de Suez pendant la guerre
de 1973 », déclare l'artiste. D'où sa première sculpture en bronze. «
A l'université, j'étais un passionné du Musée gréco-romain. J'admirais
les postures et le calme de ses statues avec la diversité de leurs
couleurs et leurs textures ». Art gréco-romain, mais aussi
pharaonique, deux sources d'inspiration pour le jeune étudiant Ã
l'époque. Il multipliait ses déplacements, notamment pour Louqsor et
Assouan. « Le style gréco-romain m'a inspiré le calme qui règne sur
mes oeuvres. Et j'admire la masse cohérente, l'aspect monumental chez
les pharaons », explique Sarkis Tossoonian. Sorti des beaux-arts en
1980, il s'affirme comme artiste indépendant à la pensée libre. Il
participe à toutes les expositions nationales et internationales,
jusqu'à remporter, en 2005, le premier prix sur la sculpture à la
Biennale de Port-Saïd.
Puis, il prend part au symposium d'Assouan, entre 2006 et 2008. La
même année, il représente l'Egypte au concours artistique de l'Olympia
de Beijing, avec un athlète en bronze. Et en 2011, l'ambassade
d'Arménie au Caire lui commande une statue en bronze, laquelle sera
placée au jardin d'Al-Horriya, Ã proximité de l'Opéra. Il s'agit d'un
livre dont la page de droite est consacrée à l'Egypte, avec ses
dessins pharaoniques, et celle de gauche, symbolisant l'Arménie, avec
les feuilles de vigne, emblème du pays. « J'aime le bronze, une
matière riche qui coûte cher. Mais comme j'étais commerçant, j'avais
de quoi financer mon art. Avec le bronze, je me sens toujours en défi,
oscillant entre des surfaces rugueuses oxydées et d'autres polies de
couleurs dorées », déclare l'artiste, épris de l'art et des nouvelles
technologies. Il lit d'ailleurs la plupart des ouvrages portant sur ce
thème.
Le terne et le brillant, les formes géométriques de ses statues
exposées actuellement à la galerie Safarkhan ne sont pas sans rappeler
un passé lointain. En fait elles se rapprochent de la beauté des
Tangaras qu'il avait l'habitude de contempler au Musée gréco-romain
d'Alexandrie. Il s'en inspire, tout en les liant au contexte actuel. «
Les gracieuses figurines appelées Tangaras, d'après le nom d'un
village grec, offrent des détails précieux sur le mode de vie des
Alexandrines dans le temps, leur manière de s'habiller, de se coiffer,
etc. », précise Sarkis Tossoonian, qui mélange, dans l'exposition en
cours, bronze et laiton. « Le doré met en relief le mouvement simple
et non agressif comme je l'aime. Alors que la technique du rude fait
appel au mouvement des vagues alexandrines, de couleur bleu-vert, en
perpétuel mouvement. C'est bouillonnant comme la vie », lance le
sculpteur, avec l'air d'un sage combattant. Ses sculptures, toutes des
femmes, s'éloignent de toute notion d'érotisme. « Pour moi, la beauté
est dans la féminité », ajoute Tossoonian, qui ne cesse de puiser ses
figurines dans le quotidien et ses fluctuations.
Jalons : 11 avril 1953 : Naissance à Alexandrie. 1979-1985 :
Professeur à l'école Boghossian d'Alexandrie. 1987 : Première visite
de l'Arménie après son indépendance. 2002 : Première exposition, en
dehors d'Alexandrie, au Centre des arts, Ã Zamalek. Avril 2014 :
Exposition à la galerie Safarkha 11 avril 1953 : Naissance Ã
Alexandrie. 1979-1985 : Professeur à l'école Boghossian d'Alexandrie.
1987 : Première visite de l'Arménie après son indépendance. 2002 :
Première exposition, en dehors d'Alexandrie, au Centre des arts, Ã
Zamalek. Avril 2014 : Exposition à la galerie Safarkha
http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/0/9/44/5610/Sarkis-Tossoonian'La-d%C3%A9licatesse-du-bronze.aspx
dimanche 4 mai 2014,
Stéphane ©armenews.com
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From: Baghdasarian