LE GENOCIDE DES ARMENIENS 1915-2015: DISCOURS ET REPRESENTATIONS
Fabula, France
19 mai 2014
Colloque international organise a l'universite Paul-Valery, 5 et 6
fevrier 2015.
Manifestation co-organisee par le RIRRA 21 et l'EA C.R.I.S.E.S.
Pour marquer la commemoration du centenaire du genocide des Armeniens
perpetre en 1915 sous le gouvernement des Jeunes-Turcs, le RIRRA 21
et le laboratoire C.R.I.S.E.S. organisent un colloque intitule >.
L'enjeu de ce colloque est de considerer le genocide des Armeniens
dans son rapport avec les textes et les images qu'il a produits et
qui ont perennise son actualite et sa memoire, en resistance a la
volonte d'aneantissement du bourreau.
L'une des particularites du genocide armenien est que cent ans après
les faits, il n'est toujours pas reconnu par la Turquie, heritière de
l'Empire ottoman. Devenu au cours de l'Histoire un enjeu politique, le
genocide est, dans le cas armenien, non seulement un objet d'Histoire
mais aussi un objet politise, ce qui influence les formes de ses
representations et les discours historiographiques.
Si dans un passage celèbre de sa Poetique, Aristote distinguait
le poète de l'historien, ce dernier rapportant fidèlement le passe
quand le poète, lui, s'elevait a un plus haut niveau de generalite,
donc de philosophie, depuis le XXème siècle, qui a ouvert l'ère des
genocides, cette distinction est amenee a etre repensee. En effet, les
frontières entre le travail historiographique et la creation litteraire
tendent de plus en plus a se brouiller : les romanciers et les artistes
declenchent a present des controverses lorsqu'ils fictionnalisent trop
l'Histoire. On pensera ainsi aux polemiques soulevees par La Vie est
belle de Roberto Benigni et par Les Bienveillantes de Jonathan Little.
Le document, le temoignage, l'archive servent ainsi souvent de
soubassement a la creation litteraire alors que, dans le meme temps,
l'historiographie s'offre de plus en plus comme ecriture.
Dans le cadre de ce colloque, il s'agira de cerner les rapports entre
l'evenement historique, et les textes et les images qui le constituent
comme tel.
Dans la lignee des travaux menes sur les lieux de memoire, il s'agira
d'etudier les lieux de memoire du genocide des Armeniens. Comment
les musees mettent-ils en scène l'evenement ? Que dire des monuments
commemoratifs ou, inversement, de leur absence ?
D'autre part, il s'agira d'etablir la part de subjectivite ou
d'ideologie dans le discours historiographique portant sur le genocide
des Armeniens. Le discours des historiens peut en effet etre dicte
par le discours officiel d'un Etat ou influence par des sensibilites
plus personnelles, relevant de la tendance religieuse ou politique. De
la meme facon, la representation (ou l'absence de representation) du
genocide des Armeniens dans les manuels scolaires de differents etats
pourra etre interrogee : enseigne-t-on le genocide des Armeniens de
la meme facon en France, aux Etats-Unis, en Russie, en Turquie et en
Armenie et pourquoi ?
Enfin, le colloque explorera les representations litteraires et
artistiques de l'evenement. Il amènera a s'interroger sur le statut du
document et sur la part de fictionnalisation, la charge emotionnelle
et traumatique des oeuvres. Une confrontation entre oeuvres litteraires
et artistiques armeniennes et turques paraît egalement s'imposer.
Comment l'evenement est-il percu d'un côte et de l'autre de la
frontière ? Comment les diasporas armeniennes perpetuent-elles la
memoire armenienne dans la litterature et l'art ? Quelles lacunes
persistent en matière d'ecriture et de creation ?
Cette rencontre repose essentiellement sur le croisement et le dialogue
entre differents domaines disciplinaires. Elle donnera lieu a une
publication : les contributions des participants devront etre rendues
au Comite scientifique dans les semaines qui suivent le colloque.
Les propositions de communication doivent parvenir au Comite
scientifique organisant la manifestation le 15 septembre 2014 au
plus tard.
Contact : [email protected] Organisation : Patrick
Louvier, Annick Asso, Helena Demirdjian.
Comite scientifique : Gerard Dedeyan, Frederic Rousseau, Vincent
Duclert, Patrick Louvier, Corinne Saminadayar, Annick Asso, Marie-Eve
Therenty, Marie-Christine Rochmann, Helena Demirdjian.
Fabula, France
19 mai 2014
Colloque international organise a l'universite Paul-Valery, 5 et 6
fevrier 2015.
Manifestation co-organisee par le RIRRA 21 et l'EA C.R.I.S.E.S.
Pour marquer la commemoration du centenaire du genocide des Armeniens
perpetre en 1915 sous le gouvernement des Jeunes-Turcs, le RIRRA 21
et le laboratoire C.R.I.S.E.S. organisent un colloque intitule >.
L'enjeu de ce colloque est de considerer le genocide des Armeniens
dans son rapport avec les textes et les images qu'il a produits et
qui ont perennise son actualite et sa memoire, en resistance a la
volonte d'aneantissement du bourreau.
L'une des particularites du genocide armenien est que cent ans après
les faits, il n'est toujours pas reconnu par la Turquie, heritière de
l'Empire ottoman. Devenu au cours de l'Histoire un enjeu politique, le
genocide est, dans le cas armenien, non seulement un objet d'Histoire
mais aussi un objet politise, ce qui influence les formes de ses
representations et les discours historiographiques.
Si dans un passage celèbre de sa Poetique, Aristote distinguait
le poète de l'historien, ce dernier rapportant fidèlement le passe
quand le poète, lui, s'elevait a un plus haut niveau de generalite,
donc de philosophie, depuis le XXème siècle, qui a ouvert l'ère des
genocides, cette distinction est amenee a etre repensee. En effet, les
frontières entre le travail historiographique et la creation litteraire
tendent de plus en plus a se brouiller : les romanciers et les artistes
declenchent a present des controverses lorsqu'ils fictionnalisent trop
l'Histoire. On pensera ainsi aux polemiques soulevees par La Vie est
belle de Roberto Benigni et par Les Bienveillantes de Jonathan Little.
Le document, le temoignage, l'archive servent ainsi souvent de
soubassement a la creation litteraire alors que, dans le meme temps,
l'historiographie s'offre de plus en plus comme ecriture.
Dans le cadre de ce colloque, il s'agira de cerner les rapports entre
l'evenement historique, et les textes et les images qui le constituent
comme tel.
Dans la lignee des travaux menes sur les lieux de memoire, il s'agira
d'etudier les lieux de memoire du genocide des Armeniens. Comment
les musees mettent-ils en scène l'evenement ? Que dire des monuments
commemoratifs ou, inversement, de leur absence ?
D'autre part, il s'agira d'etablir la part de subjectivite ou
d'ideologie dans le discours historiographique portant sur le genocide
des Armeniens. Le discours des historiens peut en effet etre dicte
par le discours officiel d'un Etat ou influence par des sensibilites
plus personnelles, relevant de la tendance religieuse ou politique. De
la meme facon, la representation (ou l'absence de representation) du
genocide des Armeniens dans les manuels scolaires de differents etats
pourra etre interrogee : enseigne-t-on le genocide des Armeniens de
la meme facon en France, aux Etats-Unis, en Russie, en Turquie et en
Armenie et pourquoi ?
Enfin, le colloque explorera les representations litteraires et
artistiques de l'evenement. Il amènera a s'interroger sur le statut du
document et sur la part de fictionnalisation, la charge emotionnelle
et traumatique des oeuvres. Une confrontation entre oeuvres litteraires
et artistiques armeniennes et turques paraît egalement s'imposer.
Comment l'evenement est-il percu d'un côte et de l'autre de la
frontière ? Comment les diasporas armeniennes perpetuent-elles la
memoire armenienne dans la litterature et l'art ? Quelles lacunes
persistent en matière d'ecriture et de creation ?
Cette rencontre repose essentiellement sur le croisement et le dialogue
entre differents domaines disciplinaires. Elle donnera lieu a une
publication : les contributions des participants devront etre rendues
au Comite scientifique dans les semaines qui suivent le colloque.
Les propositions de communication doivent parvenir au Comite
scientifique organisant la manifestation le 15 septembre 2014 au
plus tard.
Contact : [email protected] Organisation : Patrick
Louvier, Annick Asso, Helena Demirdjian.
Comite scientifique : Gerard Dedeyan, Frederic Rousseau, Vincent
Duclert, Patrick Louvier, Corinne Saminadayar, Annick Asso, Marie-Eve
Therenty, Marie-Christine Rochmann, Helena Demirdjian.