FRANCE
Génocides, mode d'emploi
À Valence, le Centre du patrimoine arménien explore ce que l'histoire
humaine a de moins reluisant : les murs dressés entre les peuples,
l'errance des réfugiés et les génocides. L'histoire du XXe siècle est
une mine pour le Centre du patrimoine arménien (CPA) de Valence. Une
mine qui le conduit à explorer la nature humaine dans ce qu'elle a de
plus détestable.
Le CPA, une structure unique en France, est né en 2005 de la volonté
de retracer l'arrivée des Arméniens dans la préfecture drômoise qui
fuyaient le génocide de 1915. Cette première vague, celle des
pionniers en quelque sorte, fut suivie de plusieurs autres pour
s'achever par celle des Arméniens cherchant à s'extraire du glacis
soviétique. Ce qui explique qu'environ 10 % de la population
valentinoise ait des origines arméniennes.
Le CPA aurait pu se contenter d'étudier les ressorts de l'intégration
de cette population dans le tissu local avec un oeil anthropologique
et documentaire. Un parcours permanent détaille d'ailleurs l'exil et
l'arrivée en France des Arméniens. Mais dès sa naissance le CPA a
élargi son regard : >, explique la
directrice Laure Piaton. D'autres peuples à travers les tragédies
qu'ils ont connues ou qu'ils subissent encore.
C'est ainsi que les peuples contraints de migrer, les réfugiés
climatiques ou encore les murs dressés entre les hommes, de Berlin à
Israël, ont fait l'objet d'expositions et de conférences.
Au premier rang de ce palmarès funeste, le CPA se penche régulièrement
sur les génocides, cette forme suprême d'élimination des êtres
humains.
En la matière, le CPA a du pain sur la planche. Son entreprise a le
mérite de donner un sens aux mots à une époque où la plus grande
confusion règne dans les discours entre génocide, crime contre
l'humanité ou massacre de masse. au génocide.
À commencer par sa contemporanéité : la reconnaissance d'un génocide
n'est jamais rétroactive, les Arméniens faisant exception. C'est la
raison pour laquelle les massacres d'Indiens d'Amérique ou des Héréros
de Namibie exterminés par les Allemands en 1904 se seront jamais
classés au rang de génocides. Quant aux Ukrainiens victimes de
massacres à grande échelle sous Staline parce qu'ils refusaient le
collectivisme, eux non plus n'auront jamais la reconnaissance de
l'ONU.
Si de profondes différences apparaissent d'un génocide à l'autre, des
traits communs persistent quel que soit le continent sur lequel ils se
produisent. Il s'agit toujours d'un État qui pointe du doigt un ennemi
en commençant à chaque fois par ses propres ressortissants. Le
génocide se produit dans un contexte de guerre. Il s'accompagne d'une
propagande savamment orchestrée, de déportations et d'extermination.
Ensuite le génocidaire s'acharne à traquer les survivants et à effacer
les traces de ses actes. Ce sont des crimes sans témoin et sans
images. Enfin génocide et négationnisme vont de pair.
Aujourd'hui face à toutes les tueries qui se produisent encore dans le
monde >
reconnaît Laure Piaton. Au-delà de la dimension éthique qui colle à la
notion de génocide, cette reconnaissance a des conséquences plus terre
à terre : >, constate Laure Piaton. Dès le mois de juin, le
CPA proposera une exposition moins noire bien que le thème de l'exil
en soit l'axe central : l'immigration italienne en Argentine.
Le Centre du Patrimoine Arménien est situé 14 rue Louis Gallet à
Valence (Tél. : 04 75 80 13 00) www.patrimoinearmenien.org Ouvert du
mardi au dimanche de 14h30 à 18h30 (fermé les jours fériés). Entrée :
3 EURO (réduit 2 EURO).
Jean-Luc Huard signe (Editions Le Dauphiné libéré) un ouvrage qui
retrace les persécutions, l'exil et l'arrivée en Rhône-Alpes des
Arméniens.
De 1915 et son million et demi de morts à nos jours, l'auteur explique
comment et au prix de quels sacrifices les Arméniens ont dû fuir
l'ancien Empire Ottoman.
Venus aussi du Liban, de Syrie et d'Arménie, les Arméniens se sont
installés à Décines, Romans, Valence, Montélimar, Vienne, Grenoble,
Saint-Chamond, Saint-Etienne ou Lyon faisant de la région Rhône-Alpes
leur principale terre d'accueil.
En 88 pages et plus de 100 photos "Présence arménienne en Rhône-Alpes"
montre également qu'une fois intégrés, les Arméniens ont eu à coeur de
préserver leur culture multimillénaire.
En vente chez les marchands de journaux, 14,90 EURO.
http://www.ledauphine.com/france-monde/2014/05/13/genocides-mode-d-emploi
dimanche 25 mai 2014,
Stéphane (c)armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=99870
Génocides, mode d'emploi
À Valence, le Centre du patrimoine arménien explore ce que l'histoire
humaine a de moins reluisant : les murs dressés entre les peuples,
l'errance des réfugiés et les génocides. L'histoire du XXe siècle est
une mine pour le Centre du patrimoine arménien (CPA) de Valence. Une
mine qui le conduit à explorer la nature humaine dans ce qu'elle a de
plus détestable.
Le CPA, une structure unique en France, est né en 2005 de la volonté
de retracer l'arrivée des Arméniens dans la préfecture drômoise qui
fuyaient le génocide de 1915. Cette première vague, celle des
pionniers en quelque sorte, fut suivie de plusieurs autres pour
s'achever par celle des Arméniens cherchant à s'extraire du glacis
soviétique. Ce qui explique qu'environ 10 % de la population
valentinoise ait des origines arméniennes.
Le CPA aurait pu se contenter d'étudier les ressorts de l'intégration
de cette population dans le tissu local avec un oeil anthropologique
et documentaire. Un parcours permanent détaille d'ailleurs l'exil et
l'arrivée en France des Arméniens. Mais dès sa naissance le CPA a
élargi son regard : >, explique la
directrice Laure Piaton. D'autres peuples à travers les tragédies
qu'ils ont connues ou qu'ils subissent encore.
C'est ainsi que les peuples contraints de migrer, les réfugiés
climatiques ou encore les murs dressés entre les hommes, de Berlin à
Israël, ont fait l'objet d'expositions et de conférences.
Au premier rang de ce palmarès funeste, le CPA se penche régulièrement
sur les génocides, cette forme suprême d'élimination des êtres
humains.
En la matière, le CPA a du pain sur la planche. Son entreprise a le
mérite de donner un sens aux mots à une époque où la plus grande
confusion règne dans les discours entre génocide, crime contre
l'humanité ou massacre de masse. au génocide.
À commencer par sa contemporanéité : la reconnaissance d'un génocide
n'est jamais rétroactive, les Arméniens faisant exception. C'est la
raison pour laquelle les massacres d'Indiens d'Amérique ou des Héréros
de Namibie exterminés par les Allemands en 1904 se seront jamais
classés au rang de génocides. Quant aux Ukrainiens victimes de
massacres à grande échelle sous Staline parce qu'ils refusaient le
collectivisme, eux non plus n'auront jamais la reconnaissance de
l'ONU.
Si de profondes différences apparaissent d'un génocide à l'autre, des
traits communs persistent quel que soit le continent sur lequel ils se
produisent. Il s'agit toujours d'un État qui pointe du doigt un ennemi
en commençant à chaque fois par ses propres ressortissants. Le
génocide se produit dans un contexte de guerre. Il s'accompagne d'une
propagande savamment orchestrée, de déportations et d'extermination.
Ensuite le génocidaire s'acharne à traquer les survivants et à effacer
les traces de ses actes. Ce sont des crimes sans témoin et sans
images. Enfin génocide et négationnisme vont de pair.
Aujourd'hui face à toutes les tueries qui se produisent encore dans le
monde >
reconnaît Laure Piaton. Au-delà de la dimension éthique qui colle à la
notion de génocide, cette reconnaissance a des conséquences plus terre
à terre : >, constate Laure Piaton. Dès le mois de juin, le
CPA proposera une exposition moins noire bien que le thème de l'exil
en soit l'axe central : l'immigration italienne en Argentine.
Le Centre du Patrimoine Arménien est situé 14 rue Louis Gallet à
Valence (Tél. : 04 75 80 13 00) www.patrimoinearmenien.org Ouvert du
mardi au dimanche de 14h30 à 18h30 (fermé les jours fériés). Entrée :
3 EURO (réduit 2 EURO).
Jean-Luc Huard signe (Editions Le Dauphiné libéré) un ouvrage qui
retrace les persécutions, l'exil et l'arrivée en Rhône-Alpes des
Arméniens.
De 1915 et son million et demi de morts à nos jours, l'auteur explique
comment et au prix de quels sacrifices les Arméniens ont dû fuir
l'ancien Empire Ottoman.
Venus aussi du Liban, de Syrie et d'Arménie, les Arméniens se sont
installés à Décines, Romans, Valence, Montélimar, Vienne, Grenoble,
Saint-Chamond, Saint-Etienne ou Lyon faisant de la région Rhône-Alpes
leur principale terre d'accueil.
En 88 pages et plus de 100 photos "Présence arménienne en Rhône-Alpes"
montre également qu'une fois intégrés, les Arméniens ont eu à coeur de
préserver leur culture multimillénaire.
En vente chez les marchands de journaux, 14,90 EURO.
http://www.ledauphine.com/france-monde/2014/05/13/genocides-mode-d-emploi
dimanche 25 mai 2014,
Stéphane (c)armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=99870