Agence France Presse
20 novembre 2014 jeudi 7:41 PM GMT
Serge Kasparian, un homme d'affaires qui s'est brûlé les ailes dans le
foot et le poker
Paris 20 nov 2014
Soupçonné d'avoir cherché à truquer des matches de football, Serge
Kasparian a commencé dans les affaires à la tête de brasseries avant
de se brûler les ailes en investissant dans un cercle de poker, puis
dans le foot.
Cheveux noirs plaqués, ventre rond, Serge Kasparian dort en prison, Ã
Fleury-Mérogis, depuis qu'il a été placé en détention provisoire en
octobre dans l'enquête sur des soupçons de détournements de fonds
transitant par le cercle de jeux Cadet qu'il dirige.
Cette semaine, ce sont ses investissements dans le Nîmes Olympique,
club de football de Ligue 2, qui lui ont valu d'être mis en examen
pour corruption, comme cinq autre personnes, dont le président du club
gardois Jean-Marc Conrad. Le quinquagénaire est soupçonné d'avoir
cherché à truquer des matches afin d'éviter la relégation.
Aucun avocat ne s'est adressé à la presse en son nom après sa mise en examen.
Ce père de famille cultive la discrétion. Les photos de lui sont
rarissimes et dans la communauté arménienne, à Paris, Marseille ou La
Ciotat, où il a vécu, on jure connaître son "nom mais pas le
personnage".
"Il a été très investi dans la cause arménienne à une époque avant de
couper les ponts. Le milieu des jeux est obscur et Serge l'est devenu
aussi", a dit à l'AFP un ancien proche sous couvert de l'anonymat.
"C'est un homme très intelligent mais personne ne le connaît
vraiment".
- "Kasparian et Cie" -
L'homme a monté sa société "Kasparian et Cie" à la fin des années 1970
et investi dans deux brasseries à Paris et une autre Ã
Aix-en-Provence, selon des sources policières.
En 2009 il met 230.000 euros sur la table pour reprendre le cercle
Cadet, dans le centre de Paris, selon Le Monde. Il confie alors le
restaurant attenant à l'un de ses deux fils.
Puis cette année, en avril, il investit dans le Nîmes Olympique. Un
autre actionnaire met de l'argent avec lui: Rani Assaf, directeur
technique de Free et éminence grise de son patron Xavier Niel. Le logo
du Cercle Cadet fait alors son apparition sur le maillot rouge du
club.
En septembre, il rencontre Sébastien Gros, chef de cabinet de Manuel
Valls et élu nîmois, dans un restaurant parisien. Kasparian plaide la
cause du Syndicat des cercles de jeu. Mais l'homme d'affaires sent le
soufre: "ça a duré cinq minutes, je ne le connais pas", écarte d'un
revers de la main le conseiller interrogé par l'AFP.
Le 9 octobre, selon Le Canard enchaîné, "le beau Serge" est vu place
Beauvau où il est venu chercher l'autorisation de prolonger l'activité
de son cercle de jeux. Mais quatre jours plus tard, il est embarqué
par les policiers avant d'être écroué.
Les enquêteurs le soupçonnent de s'être servi du cercle de jeux
notamment pour blanchir de l'argent. Il aurait aussi investi dans
l'immobilier au Maroc, selon une source policière.
Au cours de cette enquête, les agents du Service central des courses
et jeux (SCCJ) cherchent à vérifier si des matches auraient été
truqués pour assurer le maintien de Nîmes. Des écoutes téléphoniques
vont dans ce sens.
Elles concernent notamment un match entre Nîmes et Dijon. Quatre jours
avant la rencontre, Kasparian lance: "C'est sûr, ils lchent le match.
Enfin, ils le lchent gentiment, je veux dire."
Mais les Bourguignons l'emportent 5 Ã 1. Remarque cinglante de
Kasparian, selon les écoutes publiées par Le Canard enchaîné :
"Franchement, on avait tout préparé pour qu'ils jouent tranquille.
Mais bon, à un moment donné, ils étaient tout seuls face au gardien.
Il fallait bien qu'ils marquent!"
Un supporter raconte au magazine So foot la rencontre embarrassante
entre les supporters et le dirigeant à l'issue de cette débcle :
"Lorsqu'on lui fait part de notre extrême inquiétude en vue d'une
possible relégation, il a eu cette phrase assez énigmatique: +Ne vous
inquiétez pas pour le maintien, ça c'est réglé...+"
sj-bat/mra/at/bir
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
20 novembre 2014 jeudi 7:41 PM GMT
Serge Kasparian, un homme d'affaires qui s'est brûlé les ailes dans le
foot et le poker
Paris 20 nov 2014
Soupçonné d'avoir cherché à truquer des matches de football, Serge
Kasparian a commencé dans les affaires à la tête de brasseries avant
de se brûler les ailes en investissant dans un cercle de poker, puis
dans le foot.
Cheveux noirs plaqués, ventre rond, Serge Kasparian dort en prison, Ã
Fleury-Mérogis, depuis qu'il a été placé en détention provisoire en
octobre dans l'enquête sur des soupçons de détournements de fonds
transitant par le cercle de jeux Cadet qu'il dirige.
Cette semaine, ce sont ses investissements dans le Nîmes Olympique,
club de football de Ligue 2, qui lui ont valu d'être mis en examen
pour corruption, comme cinq autre personnes, dont le président du club
gardois Jean-Marc Conrad. Le quinquagénaire est soupçonné d'avoir
cherché à truquer des matches afin d'éviter la relégation.
Aucun avocat ne s'est adressé à la presse en son nom après sa mise en examen.
Ce père de famille cultive la discrétion. Les photos de lui sont
rarissimes et dans la communauté arménienne, à Paris, Marseille ou La
Ciotat, où il a vécu, on jure connaître son "nom mais pas le
personnage".
"Il a été très investi dans la cause arménienne à une époque avant de
couper les ponts. Le milieu des jeux est obscur et Serge l'est devenu
aussi", a dit à l'AFP un ancien proche sous couvert de l'anonymat.
"C'est un homme très intelligent mais personne ne le connaît
vraiment".
- "Kasparian et Cie" -
L'homme a monté sa société "Kasparian et Cie" à la fin des années 1970
et investi dans deux brasseries à Paris et une autre Ã
Aix-en-Provence, selon des sources policières.
En 2009 il met 230.000 euros sur la table pour reprendre le cercle
Cadet, dans le centre de Paris, selon Le Monde. Il confie alors le
restaurant attenant à l'un de ses deux fils.
Puis cette année, en avril, il investit dans le Nîmes Olympique. Un
autre actionnaire met de l'argent avec lui: Rani Assaf, directeur
technique de Free et éminence grise de son patron Xavier Niel. Le logo
du Cercle Cadet fait alors son apparition sur le maillot rouge du
club.
En septembre, il rencontre Sébastien Gros, chef de cabinet de Manuel
Valls et élu nîmois, dans un restaurant parisien. Kasparian plaide la
cause du Syndicat des cercles de jeu. Mais l'homme d'affaires sent le
soufre: "ça a duré cinq minutes, je ne le connais pas", écarte d'un
revers de la main le conseiller interrogé par l'AFP.
Le 9 octobre, selon Le Canard enchaîné, "le beau Serge" est vu place
Beauvau où il est venu chercher l'autorisation de prolonger l'activité
de son cercle de jeux. Mais quatre jours plus tard, il est embarqué
par les policiers avant d'être écroué.
Les enquêteurs le soupçonnent de s'être servi du cercle de jeux
notamment pour blanchir de l'argent. Il aurait aussi investi dans
l'immobilier au Maroc, selon une source policière.
Au cours de cette enquête, les agents du Service central des courses
et jeux (SCCJ) cherchent à vérifier si des matches auraient été
truqués pour assurer le maintien de Nîmes. Des écoutes téléphoniques
vont dans ce sens.
Elles concernent notamment un match entre Nîmes et Dijon. Quatre jours
avant la rencontre, Kasparian lance: "C'est sûr, ils lchent le match.
Enfin, ils le lchent gentiment, je veux dire."
Mais les Bourguignons l'emportent 5 Ã 1. Remarque cinglante de
Kasparian, selon les écoutes publiées par Le Canard enchaîné :
"Franchement, on avait tout préparé pour qu'ils jouent tranquille.
Mais bon, à un moment donné, ils étaient tout seuls face au gardien.
Il fallait bien qu'ils marquent!"
Un supporter raconte au magazine So foot la rencontre embarrassante
entre les supporters et le dirigeant à l'issue de cette débcle :
"Lorsqu'on lui fait part de notre extrême inquiétude en vue d'une
possible relégation, il a eu cette phrase assez énigmatique: +Ne vous
inquiétez pas pour le maintien, ça c'est réglé...+"
sj-bat/mra/at/bir
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress