Agence France Presse
11 octobre 2014 samedi 4:46 AM GMT
Samuel Sevian, 13 ans, un précoce des échecs qui se rêve champion du monde
Washington 11 oct 2014
"Perdre, c'est pire que mourir": Ã 13 ans, Samuel Sevian vit pour les
échecs dont il est tombé "amoureux" en déplaçant ses premiers pions Ã
cinq ans avec son père, avec un objectif à portée de main: devenir le
plus jeune Grand maître de l'histoire des Etats-Unis.
Quatorze petits points le séparent de ce nouveau record à son palmarès.
En 2006, lors de son premier tournoi, il devient le plus jeune Expert
américain. A 9 ans, 11 mois et 23 jours, il devient plus jeune Maître
américain et, à 12 ans et 10 mois, le plus jeune Maître international.
Il est également champion du monde de sa catégorie fin 2012 en
Slovénie.
Il a de la marge pour ce nouveau défi car le titulaire du record, Ray
Robson, n'a été couronné que deux semaines avant son quinzième
anniversaire. Samuel aura 15 ans en décembre 2015.
"Je veux avoir ce titre", et le plus tôt sera le mieux pour le
conserver longtemps, a-t-il confié à l'AFP, à la veille d'un tournoi Ã
Arlington, dans la banlieue de Washington.
Mais son grand rêve, c'est "devenir champion du monde".
Pour ce faire, il s'entraîne cinq heures chaque après-midi. La matinée
est consacrée aux études, à domicile "parce qu'avec les tournois,
aucune école n'accepte" autant de jours d'absence.
Avare de mots, Samuel explique qu'il est complètement impensable de
passer ne serait-ce qu'un jour sans toucher à son échiquier.
Ouvertures, milieux de partie, finales, chaque phase de jeu est
étudiée, pendant des heures.
Si certains apprennent par coeur des parties entières et sont
capables, face à l'instantané d'une partie, de nommer adversaires et
année, Samuel estime "que ça ne sert à rien". "Il suffit d'apprendre
les principales positions".
Ouvrages et programmes sur ordinateur nourrissent sa soif de
connaissances, mais pas vraiment internet. Tout juste cela lui
permet-il de converser avec ses entraîneurs: le légendaire Garry
Kasparov et, régulièrement, le Grand maître international Alexander
Tchernine qui fait aussi le déplacement une semaine tous les
deux-trois mois.
-"Mordu des échecs"-
"La Fondation Garry Kasparov est la seule aide que nous recevions,
pour les entraînements et la prise en charge d'une partie de nos
dépenses de voyages. C'est une grande aide", a expliqué son père Armen
Sevian, scientifique arménien arrivé aux Etats-Unis il y a vingt ans.
Maître d'échecs dans sa jeunesse, il avait décidé de suivre "d'autres
intérêts". Et il aimerait bien que son fils fasse de même.
S'il entretient sa forme physique pour résister aux longues parties de
cinq à six heures en tournois en faisant du sport, Samuel ne joue pas
aux jeux vidéos, ne lit que des livres consacrés aux échecs ou à ses
études, et ne fréquente guère des jeunes de son ge en dehors des
tournois.
"J'ai essayé de l'attirer vers autre chose", en vain. "Je ne voulais
pas qu'il devienne un phénomène mordu des échecs", a confié M. Sevian,
"extrêmement fier" mais également "inquiet".
"Si vous voulez atteindre un très haut niveau, vous ne pouvez rien
faire d'autre. Ce sont des heures de travail et de dévouement", a-t-il
expliqué.
Père et fils jouent encore ensemble mais pour donner un peu de chance
à M. Sevian, les pièces maîtresses sont disposées autrement. "Comme
ça, il n'a pas un schéma qui se met en place tout de suite", selon le
père.
"A huit ans, il a fait cinq parties en même temps, les yeux bandés", a
relevé, légèrement blasé, Armen Sevian. "Il les a toutes gagnées".
Avec les ordinateurs et internet, des joueurs de plus en plus jeunes
réalisent des performances de plus en plus spectaculaires.
"Les enfants s'imprègnent et absorbent des informations à un rythme
beaucoup plus rapide que jamais auparavant. Internet fournit une
information amusante et facile à lire avec des programmes
d'entraînement tactiques que les enfants adorent", écrivait il y a
quelques mois le Maître international Gregory Shahade, citant
nommément Samuel parmi ces phénomènes.
Samuel acquiesce: "L'ordinateur te dit quel est le meilleur mouvement.
Avant, il fallait passer des heures à analyser" l'échiquier.
11 octobre 2014 samedi 4:46 AM GMT
Samuel Sevian, 13 ans, un précoce des échecs qui se rêve champion du monde
Washington 11 oct 2014
"Perdre, c'est pire que mourir": Ã 13 ans, Samuel Sevian vit pour les
échecs dont il est tombé "amoureux" en déplaçant ses premiers pions Ã
cinq ans avec son père, avec un objectif à portée de main: devenir le
plus jeune Grand maître de l'histoire des Etats-Unis.
Quatorze petits points le séparent de ce nouveau record à son palmarès.
En 2006, lors de son premier tournoi, il devient le plus jeune Expert
américain. A 9 ans, 11 mois et 23 jours, il devient plus jeune Maître
américain et, à 12 ans et 10 mois, le plus jeune Maître international.
Il est également champion du monde de sa catégorie fin 2012 en
Slovénie.
Il a de la marge pour ce nouveau défi car le titulaire du record, Ray
Robson, n'a été couronné que deux semaines avant son quinzième
anniversaire. Samuel aura 15 ans en décembre 2015.
"Je veux avoir ce titre", et le plus tôt sera le mieux pour le
conserver longtemps, a-t-il confié à l'AFP, à la veille d'un tournoi Ã
Arlington, dans la banlieue de Washington.
Mais son grand rêve, c'est "devenir champion du monde".
Pour ce faire, il s'entraîne cinq heures chaque après-midi. La matinée
est consacrée aux études, à domicile "parce qu'avec les tournois,
aucune école n'accepte" autant de jours d'absence.
Avare de mots, Samuel explique qu'il est complètement impensable de
passer ne serait-ce qu'un jour sans toucher à son échiquier.
Ouvertures, milieux de partie, finales, chaque phase de jeu est
étudiée, pendant des heures.
Si certains apprennent par coeur des parties entières et sont
capables, face à l'instantané d'une partie, de nommer adversaires et
année, Samuel estime "que ça ne sert à rien". "Il suffit d'apprendre
les principales positions".
Ouvrages et programmes sur ordinateur nourrissent sa soif de
connaissances, mais pas vraiment internet. Tout juste cela lui
permet-il de converser avec ses entraîneurs: le légendaire Garry
Kasparov et, régulièrement, le Grand maître international Alexander
Tchernine qui fait aussi le déplacement une semaine tous les
deux-trois mois.
-"Mordu des échecs"-
"La Fondation Garry Kasparov est la seule aide que nous recevions,
pour les entraînements et la prise en charge d'une partie de nos
dépenses de voyages. C'est une grande aide", a expliqué son père Armen
Sevian, scientifique arménien arrivé aux Etats-Unis il y a vingt ans.
Maître d'échecs dans sa jeunesse, il avait décidé de suivre "d'autres
intérêts". Et il aimerait bien que son fils fasse de même.
S'il entretient sa forme physique pour résister aux longues parties de
cinq à six heures en tournois en faisant du sport, Samuel ne joue pas
aux jeux vidéos, ne lit que des livres consacrés aux échecs ou à ses
études, et ne fréquente guère des jeunes de son ge en dehors des
tournois.
"J'ai essayé de l'attirer vers autre chose", en vain. "Je ne voulais
pas qu'il devienne un phénomène mordu des échecs", a confié M. Sevian,
"extrêmement fier" mais également "inquiet".
"Si vous voulez atteindre un très haut niveau, vous ne pouvez rien
faire d'autre. Ce sont des heures de travail et de dévouement", a-t-il
expliqué.
Père et fils jouent encore ensemble mais pour donner un peu de chance
à M. Sevian, les pièces maîtresses sont disposées autrement. "Comme
ça, il n'a pas un schéma qui se met en place tout de suite", selon le
père.
"A huit ans, il a fait cinq parties en même temps, les yeux bandés", a
relevé, légèrement blasé, Armen Sevian. "Il les a toutes gagnées".
Avec les ordinateurs et internet, des joueurs de plus en plus jeunes
réalisent des performances de plus en plus spectaculaires.
"Les enfants s'imprègnent et absorbent des informations à un rythme
beaucoup plus rapide que jamais auparavant. Internet fournit une
information amusante et facile à lire avec des programmes
d'entraînement tactiques que les enfants adorent", écrivait il y a
quelques mois le Maître international Gregory Shahade, citant
nommément Samuel parmi ces phénomènes.
Samuel acquiesce: "L'ordinateur te dit quel est le meilleur mouvement.
Avant, il fallait passer des heures à analyser" l'échiquier.