REVUE DE PRESSE
Tigran, la petite musique d'une obsession
Quiconque a déjà assisté à un concert de Tigran Hamasyan connaît
l'engagement total du musicien de jazz arménien, courbé sur son piano,
le nez dans les touches, exultant parfois jusqu'à bondir.Au-delà de
ces signes extérieurs de la communion profonde entre le prodige de 26
ans, qui pénètre dans chaque note de son clavier, et la musique, le
réalisateur Adrien Rivollier est allé sonder au plus près l'univers du
jeune homme. Son Arménie natale auprès de sa famille, notamment sa
grand-mère Melanya, et des musiciens tel le maestro de l'emblématique
flûte le duduk, Norayr Kartashyan, que Libération avait rencontrés en
Arménie lors de la sortie du dernier album, Shadow Theater (lire
Libération du 26 août 2013). Sensibilité à fleur de notes et de voix,
onirisme poétique ou affolantes palinodies rythmiques, le processus de
création du compositeur passe autant par l'immensité rugueuse des
plaines steppiques de l'Arménie et sa tradition populaire, que par
l'effervescence de Los Angeles où résident ses parents, et les
courants actuels de cet Occident d'adoption -du rock métal à
l'electro. A Los Angeles, on voit Tigran interpréter un extrait de The
Court Jester sur son piano, qu'il a désaccordé pour des compositions à
venir.
Sans hiérarchie chronologique, le réalisateur brosse, via des
allers-retours entre les lieux et ces cultures qui se répondent, un
portrait intimiste, sans voix off ni interview. Des images qui passent
aussi par l'intensité des séances en studio lors de l'enregistrement
du dernier album, montrant le degré d'exigence du pianiste envers
lui-même et ses musiciens. Jusqu'au sans-faute.
Puis vient la réalité de la scène, stade ultime, transcendantal. Au
point de ne pas entendre tout de suite les tonnerres
d'applaudissements de la salle conquise, le temps de s'extraire de sa
bulle. Tel un prolongement de son être, où qu'il soit ou qu'il aille,
dans les églises arméniennes testant avec sa voix > ou >, dans l'avion,
casque sur la tête, en voiture, écouteurs vissés aux oreilles, tout
transpire cette dévotion du petit garçon qui, à 4 ans, assis au piano,
chantait Stairway to Heaven de Led Zep, sous l'oeil attentif de >.*
>, documentaire d'Adrien Rivollier. Mezzo, ce jeudi, à 20h30
LIBERATION
23 OCTOBRE 2014
Par DOMINIQUE QUEILLÉ
dimanche 26 octobre 2014,
Stéphane (c)armenews.com
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Tigran, la petite musique d'une obsession
Quiconque a déjà assisté à un concert de Tigran Hamasyan connaît
l'engagement total du musicien de jazz arménien, courbé sur son piano,
le nez dans les touches, exultant parfois jusqu'à bondir.Au-delà de
ces signes extérieurs de la communion profonde entre le prodige de 26
ans, qui pénètre dans chaque note de son clavier, et la musique, le
réalisateur Adrien Rivollier est allé sonder au plus près l'univers du
jeune homme. Son Arménie natale auprès de sa famille, notamment sa
grand-mère Melanya, et des musiciens tel le maestro de l'emblématique
flûte le duduk, Norayr Kartashyan, que Libération avait rencontrés en
Arménie lors de la sortie du dernier album, Shadow Theater (lire
Libération du 26 août 2013). Sensibilité à fleur de notes et de voix,
onirisme poétique ou affolantes palinodies rythmiques, le processus de
création du compositeur passe autant par l'immensité rugueuse des
plaines steppiques de l'Arménie et sa tradition populaire, que par
l'effervescence de Los Angeles où résident ses parents, et les
courants actuels de cet Occident d'adoption -du rock métal à
l'electro. A Los Angeles, on voit Tigran interpréter un extrait de The
Court Jester sur son piano, qu'il a désaccordé pour des compositions à
venir.
Sans hiérarchie chronologique, le réalisateur brosse, via des
allers-retours entre les lieux et ces cultures qui se répondent, un
portrait intimiste, sans voix off ni interview. Des images qui passent
aussi par l'intensité des séances en studio lors de l'enregistrement
du dernier album, montrant le degré d'exigence du pianiste envers
lui-même et ses musiciens. Jusqu'au sans-faute.
Puis vient la réalité de la scène, stade ultime, transcendantal. Au
point de ne pas entendre tout de suite les tonnerres
d'applaudissements de la salle conquise, le temps de s'extraire de sa
bulle. Tel un prolongement de son être, où qu'il soit ou qu'il aille,
dans les églises arméniennes testant avec sa voix > ou >, dans l'avion,
casque sur la tête, en voiture, écouteurs vissés aux oreilles, tout
transpire cette dévotion du petit garçon qui, à 4 ans, assis au piano,
chantait Stairway to Heaven de Led Zep, sous l'oeil attentif de >.*
>, documentaire d'Adrien Rivollier. Mezzo, ce jeudi, à 20h30
LIBERATION
23 OCTOBRE 2014
Par DOMINIQUE QUEILLÉ
dimanche 26 octobre 2014,
Stéphane (c)armenews.com
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress