L'énigme du quartier arménien de Jérusalem (Israël)
Publié le : 20 octobre 2014
http://jssnews.com/2014/10/20/lenigme-du-quartier-armenien-de-jerusalem-israel/
La vieille ville de Jérusalem comporte quatre quartiers, Juif, Arabe,
Chrétien, et... Arménien. Les arméniens n'ont participé à aucune guerre
sainte ou croisades dans la région, la population arménienne n'excède
pas actuellement 8 millions de personnes dans le monde... et pourtant la
communauté arménienne possède un quartier couvrant un sixième de la
superficie de Jérusalem ! La légitimité de ce quartier parait inscrite
dans l'histoire sans que l'on sache exactement comment; il est vrai
que l'on entend peu parler des arméniens à Jérusalem. Ils sont si
discrets que c'est sans doute la raison pour laquelle ils y sont
résidents depuis quelques 2000 ans.
Essayons de tracer quelques points de repères historiques qui
expliquent l'ancrage de cette communauté : il y a 2100 ans, l'empire
arménien s'étend jusqu'au sud-Liban et leurs armées traversent la
région. Dès ce moment, une communauté juive s'installe en Arménie et
vice versa afin de développer le commerce entre les deux régions. En
70, les arméniens d'abord défaits puis réconciliés avec les romains,
sont envoyés après la destruction de Jérusalem comme artisans,
commerçants, légionnaires et administrateurs.
La christianisation commence au même moment en Arménie pour se
traduire en 301 par la proclamation du premier Etat chrétien au monde.
Les pèlerinages existent déjà, mais c'est à partir de 313 lorsque
l'empire romain autorise la religion chrétienne que les arméniens
commencent à acheter et construire à Jérusalem. Ils deviennent et
resteront jusqu'à ce jour la seule population chrétienne non arabe du
Moyen-Orient.
Ils lancent des travaux d'excavation de lieus saints et construisent
la première église du Saint Sépulcre. Au cinquième siècle, deux
événements majeurs marquent la communauté : l'invention de l'alphabet
arménien qui ouvre la porte à un grand élan culturel; et au fil des
conciles, la séparation définitive de l'Eglise Apostolique Arménienne
des autres mouvements chrétiens. Ces événements vont permettre
l'affirmation d'une identité arménienne qui possède sa propre culture,
sa propre religion, et qui perdure encore aujourd'hui.
Non sans difficultés mais toujours avec une étonnante capacité
d'adaptation et de négociation, la communauté arménienne de Jérusalem
va traverser les ges, sièges, destructions, conquêtes, croisades,
guerres...tenant fermement ses positions tant idéologiques que
patrimoniales faces aux autres religions, gardant sa propre langue et
sans jamais se mélanger avec d'autres communautés. Preuve de cet
ancrage et de cette pugnacité, la cathédrale Saint Jacques, centre
névralgique du quartier érigée en 1165 est un des seuls monuments
religieux de Jérusalem à n'avoir jamais été détruit ou récupéré par
une autre religion.
Au cours du vingtième siècle, deux tragédies toucheront de plein fouet
l'Arménie : le génocide par les Turcs de 1915 puis l'annexion par
l'URSS en 1920. La communauté de Jérusalem privée de ses supports
financiers survie en se tournant vers la diaspora, principalement
américaine, qui s'est dispersée de part le monde après le génocide.
Forts d'une histoire commune de plus de deux mille ans à Jérusalem et
des atrocités perpétrées sur chacune des communautés au 20ième siècle,
les arméniens identifient une communauté de destins avec le peuple
juif. Pourtant et bien qu'une majorité des israéliens y soient
favorables, ni l'Etat Israélien ni même les palestiniens n'ont encore
reconnu le génocide Arménien. Cela fait dire au Patriarche Arménien de
Jérusalem : >
Aujourd'hui, il y a 3000 Arméniens à Jérusalem dont 500 résidents dans
la vieille ville principalement des séminaristes. Le Patriarcat
possède tout le quartier ainsi que d'autres terrains dans Jérusalem
ouest, et a la copropriété d'autres édifices religieux tels le Saint
Sépulcre. La communauté est supportée financièrement par la communauté
arménienne américaine.
Les pèlerins Chrétiens représentent plus de 50% des touristes en
Israël, pourtant les arméniens ne sont que quelques 2% de ces
pèlerins. Aussi, de nouvelles initiatives ont été lancées à l'adresse
de la communauté arménienne française, et une agence comme
SelectIsrael a déjà élaboré et organisé un voyage complet cet été pour
un premier groupe, et attend pour le printemps prochain une délégation
complète de la communauté.
Par Gilles Mangin - JSSNews
L'auteur est responsable de SelectIsrael
Publié le : 20 octobre 2014
http://jssnews.com/2014/10/20/lenigme-du-quartier-armenien-de-jerusalem-israel/
La vieille ville de Jérusalem comporte quatre quartiers, Juif, Arabe,
Chrétien, et... Arménien. Les arméniens n'ont participé à aucune guerre
sainte ou croisades dans la région, la population arménienne n'excède
pas actuellement 8 millions de personnes dans le monde... et pourtant la
communauté arménienne possède un quartier couvrant un sixième de la
superficie de Jérusalem ! La légitimité de ce quartier parait inscrite
dans l'histoire sans que l'on sache exactement comment; il est vrai
que l'on entend peu parler des arméniens à Jérusalem. Ils sont si
discrets que c'est sans doute la raison pour laquelle ils y sont
résidents depuis quelques 2000 ans.
Essayons de tracer quelques points de repères historiques qui
expliquent l'ancrage de cette communauté : il y a 2100 ans, l'empire
arménien s'étend jusqu'au sud-Liban et leurs armées traversent la
région. Dès ce moment, une communauté juive s'installe en Arménie et
vice versa afin de développer le commerce entre les deux régions. En
70, les arméniens d'abord défaits puis réconciliés avec les romains,
sont envoyés après la destruction de Jérusalem comme artisans,
commerçants, légionnaires et administrateurs.
La christianisation commence au même moment en Arménie pour se
traduire en 301 par la proclamation du premier Etat chrétien au monde.
Les pèlerinages existent déjà, mais c'est à partir de 313 lorsque
l'empire romain autorise la religion chrétienne que les arméniens
commencent à acheter et construire à Jérusalem. Ils deviennent et
resteront jusqu'à ce jour la seule population chrétienne non arabe du
Moyen-Orient.
Ils lancent des travaux d'excavation de lieus saints et construisent
la première église du Saint Sépulcre. Au cinquième siècle, deux
événements majeurs marquent la communauté : l'invention de l'alphabet
arménien qui ouvre la porte à un grand élan culturel; et au fil des
conciles, la séparation définitive de l'Eglise Apostolique Arménienne
des autres mouvements chrétiens. Ces événements vont permettre
l'affirmation d'une identité arménienne qui possède sa propre culture,
sa propre religion, et qui perdure encore aujourd'hui.
Non sans difficultés mais toujours avec une étonnante capacité
d'adaptation et de négociation, la communauté arménienne de Jérusalem
va traverser les ges, sièges, destructions, conquêtes, croisades,
guerres...tenant fermement ses positions tant idéologiques que
patrimoniales faces aux autres religions, gardant sa propre langue et
sans jamais se mélanger avec d'autres communautés. Preuve de cet
ancrage et de cette pugnacité, la cathédrale Saint Jacques, centre
névralgique du quartier érigée en 1165 est un des seuls monuments
religieux de Jérusalem à n'avoir jamais été détruit ou récupéré par
une autre religion.
Au cours du vingtième siècle, deux tragédies toucheront de plein fouet
l'Arménie : le génocide par les Turcs de 1915 puis l'annexion par
l'URSS en 1920. La communauté de Jérusalem privée de ses supports
financiers survie en se tournant vers la diaspora, principalement
américaine, qui s'est dispersée de part le monde après le génocide.
Forts d'une histoire commune de plus de deux mille ans à Jérusalem et
des atrocités perpétrées sur chacune des communautés au 20ième siècle,
les arméniens identifient une communauté de destins avec le peuple
juif. Pourtant et bien qu'une majorité des israéliens y soient
favorables, ni l'Etat Israélien ni même les palestiniens n'ont encore
reconnu le génocide Arménien. Cela fait dire au Patriarche Arménien de
Jérusalem : >
Aujourd'hui, il y a 3000 Arméniens à Jérusalem dont 500 résidents dans
la vieille ville principalement des séminaristes. Le Patriarcat
possède tout le quartier ainsi que d'autres terrains dans Jérusalem
ouest, et a la copropriété d'autres édifices religieux tels le Saint
Sépulcre. La communauté est supportée financièrement par la communauté
arménienne américaine.
Les pèlerins Chrétiens représentent plus de 50% des touristes en
Israël, pourtant les arméniens ne sont que quelques 2% de ces
pèlerins. Aussi, de nouvelles initiatives ont été lancées à l'adresse
de la communauté arménienne française, et une agence comme
SelectIsrael a déjà élaboré et organisé un voyage complet cet été pour
un premier groupe, et attend pour le printemps prochain une délégation
complète de la communauté.
Par Gilles Mangin - JSSNews
L'auteur est responsable de SelectIsrael