REVUE DE PRESSE
Les atrocités de Dahesh sont une gifle, notre indifférence en est une
plus grande
Par Hovel Chenorhokian
Alors que les jihadistes de l'Etat islamique livrent un combat acharné
aux Kurdes et aux Yezidis en Irak, notre contributeur enjoint François
Hollande à agir pour mettre un terme au massacre en cours.
Monsieur le Président de la République,
Le 6 juin dernier, nous avions célébré le soixante-dixième
anniversaire du "Jour J", jour du débarquement des forces alliées en
France. Nous rendîmes ainsi hommage à l'engagement désintéressé de
troupes venues par millions des États-Unis, du Canada, du Mexique,
d'Australie, d'Afrique et du Moyen-Orient.
Nombre de ces soldats moururent pour libérer la France de l'occupation
Nazie. En une journée, 2 500 d'entre eux furent tués pour le seul lieu
d'"Omaha Beach", sur les plages de Normandie.
Soixante-dix ans plus tard, et devant les atrocités commises par les
forces de Dahesh à Qaraqosh et Sinjar, nous autres occidentaux sommes
satisfaits par le modeste parachutage de nourriture et d'eau aux
survivants, qui fuient un nouveau génocide.
Les membres de l'État Islamique ne sont pas plus tolérants que ne
l'étaient les Nazis. Ils sont cependant bien plus barbares et beaucoup
plus audacieux. Et alors que les Nazis cachaient au monde entier
l'existence des chambres à gaz, les forces de Dahesh sont, elles,
fières d'exhiber leurs atrocités.
Nous, français civilisés du XXIème siècle, ne consentîmes à une
implication militaire que lorsque nous avons craint une attaque
terroriste contre la France. Mais là encore, notre Président, suivant
les pas du président des États-Unis Barack Obama, a promis qu'il n'y
aurait "pas de troupes sur le terrain".
Quelles sont les raisons qui nous empêchent d'intervenir pour sauver
les victimes de la barbarie et d'un génocide ? Les forces de Dahesh
sont-elles supérieures à celles des Nazis, ou bien les Yezidis et les
Kurdes sont-ils des êtres humains de seconde zone comparés aux
Français, qui eux, pourtant, furent libérés par les forces du monde
entier, et précisément par les combattants de la liberté de Syrie et
d'Irak ?
La société occidentale serait-elle devenue honteusement égoïste, ou
bien manquons-nous de dirigeants comme Eisenhower ou le général de
Gaulle qui savaient guider et inspirer les populations, plutôt que de
suivre les sondages pour prendre une décision ?
Quelle honte pour nous de rester spectateur de villes tombant les unes
après les autres sous le joug de la barbarie
Quelle honte pour nous de regarder les citoyens Kurdes, surpassés en
nombre, défendre la dernière ville de Kobane
Quelle honte pour nous de laisser la Turquie - qui a permis aux
djihadistes de Tchétchénie, d'Afrique du Nord et même d'Europe
d'entrer quotidiennement en Syrie par bus entiers - fermer ses
frontières avec la Syrie pour empêcher les Kurdes d'aller aider leurs
frères de Kobane et défendre leurs maisons !
Où sont nos dirigeants ? Où sont nos chefs ? Pourquoi les journalistes
ne se contentent-ils que de retransmettre modestement ces informations
? Les médias et l'ensemble de la France ont été bien plus touchés par
la décapitation d'un seul Français innocent, que par les milliers de
victimes civiles en Irak et en Syrie.
L'homme, autrefois assassin et cannibale, n'est aujourd'hui
qu'assassin. Nous avons néanmoins foi en l'amélioration de l'humanité.
Nous avons foi en l'espèce humaine, et malheureusement, parfois, nous
sommes brutalement remis à notre place par des gifles. Les atrocités
de Dahesh sont une gifle ; notre indifférence en est une plus grande.
Lors du procès de Nuremberg, nous pensions que l'horreur que fut
Auschwitz ne pourrait plus avoir lieu ; et pourtant le Dahesh nous
ramène un siècle plus tôt en utilisant les mêmes méthodes barbares que
ceux qui ont perpétré le génocide arménien en 1915 - décapiter les
adultes et les enfants - ironiquement dans cette même région.
La semaine dernière, les forces de l'État Islamique ont détruit le
mémorial de Deir ez-Zor - le "Auschwitz du génocide arménien". Je
suppose que les dirigeants occidentaux n'ont pas remarqué ce petit
"détail de l'histoire" du haut de leur trône, ou peut-être sont-ils
bassement occupés à étudier les sondages d'opinion de popularité, pour
commenter ou condamner cet évènement.
Monsieur le Président, malgré ma frustration devant notre inaction et
notre indifférence, je reste respectueux de l'initiative que vous avez
prise au Mali et en République centrafricaine, ainsi que de vos
engagements à défendre les valeurs humaines et le droit à la mémoire
et à la vérité.
En savoir plus sur
http://www.lexpress.fr/actualite/d-omaha-beach-a-kobane-lettre-ouverte-au-president-de-la-republique-francaise-m-francois-hollande_1613613.html#iWUtz84IhAf7TLJA.99
dimanche 26 octobre 2014,
Stéphane (c)armenews.com
Les atrocités de Dahesh sont une gifle, notre indifférence en est une
plus grande
Par Hovel Chenorhokian
Alors que les jihadistes de l'Etat islamique livrent un combat acharné
aux Kurdes et aux Yezidis en Irak, notre contributeur enjoint François
Hollande à agir pour mettre un terme au massacre en cours.
Monsieur le Président de la République,
Le 6 juin dernier, nous avions célébré le soixante-dixième
anniversaire du "Jour J", jour du débarquement des forces alliées en
France. Nous rendîmes ainsi hommage à l'engagement désintéressé de
troupes venues par millions des États-Unis, du Canada, du Mexique,
d'Australie, d'Afrique et du Moyen-Orient.
Nombre de ces soldats moururent pour libérer la France de l'occupation
Nazie. En une journée, 2 500 d'entre eux furent tués pour le seul lieu
d'"Omaha Beach", sur les plages de Normandie.
Soixante-dix ans plus tard, et devant les atrocités commises par les
forces de Dahesh à Qaraqosh et Sinjar, nous autres occidentaux sommes
satisfaits par le modeste parachutage de nourriture et d'eau aux
survivants, qui fuient un nouveau génocide.
Les membres de l'État Islamique ne sont pas plus tolérants que ne
l'étaient les Nazis. Ils sont cependant bien plus barbares et beaucoup
plus audacieux. Et alors que les Nazis cachaient au monde entier
l'existence des chambres à gaz, les forces de Dahesh sont, elles,
fières d'exhiber leurs atrocités.
Nous, français civilisés du XXIème siècle, ne consentîmes à une
implication militaire que lorsque nous avons craint une attaque
terroriste contre la France. Mais là encore, notre Président, suivant
les pas du président des États-Unis Barack Obama, a promis qu'il n'y
aurait "pas de troupes sur le terrain".
Quelles sont les raisons qui nous empêchent d'intervenir pour sauver
les victimes de la barbarie et d'un génocide ? Les forces de Dahesh
sont-elles supérieures à celles des Nazis, ou bien les Yezidis et les
Kurdes sont-ils des êtres humains de seconde zone comparés aux
Français, qui eux, pourtant, furent libérés par les forces du monde
entier, et précisément par les combattants de la liberté de Syrie et
d'Irak ?
La société occidentale serait-elle devenue honteusement égoïste, ou
bien manquons-nous de dirigeants comme Eisenhower ou le général de
Gaulle qui savaient guider et inspirer les populations, plutôt que de
suivre les sondages pour prendre une décision ?
Quelle honte pour nous de rester spectateur de villes tombant les unes
après les autres sous le joug de la barbarie
Quelle honte pour nous de regarder les citoyens Kurdes, surpassés en
nombre, défendre la dernière ville de Kobane
Quelle honte pour nous de laisser la Turquie - qui a permis aux
djihadistes de Tchétchénie, d'Afrique du Nord et même d'Europe
d'entrer quotidiennement en Syrie par bus entiers - fermer ses
frontières avec la Syrie pour empêcher les Kurdes d'aller aider leurs
frères de Kobane et défendre leurs maisons !
Où sont nos dirigeants ? Où sont nos chefs ? Pourquoi les journalistes
ne se contentent-ils que de retransmettre modestement ces informations
? Les médias et l'ensemble de la France ont été bien plus touchés par
la décapitation d'un seul Français innocent, que par les milliers de
victimes civiles en Irak et en Syrie.
L'homme, autrefois assassin et cannibale, n'est aujourd'hui
qu'assassin. Nous avons néanmoins foi en l'amélioration de l'humanité.
Nous avons foi en l'espèce humaine, et malheureusement, parfois, nous
sommes brutalement remis à notre place par des gifles. Les atrocités
de Dahesh sont une gifle ; notre indifférence en est une plus grande.
Lors du procès de Nuremberg, nous pensions que l'horreur que fut
Auschwitz ne pourrait plus avoir lieu ; et pourtant le Dahesh nous
ramène un siècle plus tôt en utilisant les mêmes méthodes barbares que
ceux qui ont perpétré le génocide arménien en 1915 - décapiter les
adultes et les enfants - ironiquement dans cette même région.
La semaine dernière, les forces de l'État Islamique ont détruit le
mémorial de Deir ez-Zor - le "Auschwitz du génocide arménien". Je
suppose que les dirigeants occidentaux n'ont pas remarqué ce petit
"détail de l'histoire" du haut de leur trône, ou peut-être sont-ils
bassement occupés à étudier les sondages d'opinion de popularité, pour
commenter ou condamner cet évènement.
Monsieur le Président, malgré ma frustration devant notre inaction et
notre indifférence, je reste respectueux de l'initiative que vous avez
prise au Mali et en République centrafricaine, ainsi que de vos
engagements à défendre les valeurs humaines et le droit à la mémoire
et à la vérité.
En savoir plus sur
http://www.lexpress.fr/actualite/d-omaha-beach-a-kobane-lettre-ouverte-au-president-de-la-republique-francaise-m-francois-hollande_1613613.html#iWUtz84IhAf7TLJA.99
dimanche 26 octobre 2014,
Stéphane (c)armenews.com