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    Génocide : la justice vue d'Arménie

    vendredi 17 octobre 2014

    Génocide arménien : reconnaissance et réparations

    Point de vue d'Arménie


    Génocide : la justice vue d'Arménie

    Lilit Gasparyan

    Journaliste d'Arménie

    Les Arméniens du monde entier, en Arménie et en Diaspora, s'apprêtent
    à l'échéance de 2015 pour commémorer à travers divers événements le
    100èmeanniversaire du Génocide des Arméniens. La commémoration du
    Génocide dans la société arménienne a été accompagnée en général
    d'exigences de réparation et de revendications territoriales.
    Cependant, l'absence de mention de réparation dans les résolutions et
    les lois adoptées par différents parlements reconnaissant le Génocide
    arménien a créé une impression erronée selon laquelle la seule
    revendication arménienne vis-à-vis de la Turquie est la reconnaissance
    du Génocide, ce qui est tout à fait faux.

    L'exigence de réparation s'est exprimée de différentes façons à
    différentes époques et de la part de divers milieux, telles que >, >, >, etc.

    Dans les années 1920-30, le 24 avril était célébré principalement en
    Diaspora, par des cérémonies religieuses. Pendant les premières années
    de la soviétisation de l'Arménie cette date était surtout commémorée
    dans les églises et plus tard, avant 1965, la mémoire des victimes du
    Génocide était commémoré essentiellement dans les familles, en tant
    que jour de mémoire des parents et des proches. C'étaient surtout des
    organisations politiques qui revendiquaient des réparations de la part
    de la Turquie sous forme aussi de restitutions territoriales en
    saisissant par leurs demandes différentes instances internationales ou
    milieux politiques.

    Vers la fin de la Seconde guerre mondiale, en 1945, les partis
    politiques et mouvements arméniens de la Diaspora se sont adressés à
    l'Organisation des Nations Unies (ONU) nouvellement créée et à
    d'autres instances internationales avec une demande de soutien afin
    que les Arméniens puissent se faire restituer leurs territoires dont
    les frontières avaient été précisées par la décision arbitrale du
    président américain Woodrow Wilson, le 22 novembre 1920.

    En 1946, le Commissariat du peuple de l'Arménie soviétique (ministère
    des Affaires étrangères) prépare le dossier spécial N°410 intitulé > où, à grand
    renfort d'arguments, explique pourquoi l'Union soviétique doit
    revendiquer à la Turquie certains territoires arméniens.

    Aux premières années de la guerre froide les revendications
    arméniennes devinrent moins insistantes, sans cesser pour autant. Pour
    les Arméniens vivant en Occident il n'était pas facile politiquement
    de revendiquer des territoires à un Etat membre de l'OTAN, la Turquie,
    pour les rattacher à l'une des républiques de l'URSS, l'Arménie
    soviétique. Il était plus facile de parler de la nécessité de punir
    les responsables des massacres arméniens que Raphael Lemkin, le père
    de la Convention pour la prévention et la répression du crime de
    génocide adoptée par l'ONU en 1948 avait qualifiés de génocide, sans
    pour autant négliger le problème des réparations.

    Le 24 avril 1965, le 50ème anniversaire de la commémoration des
    victimes du Génocide arménien est célébré pour la première fois en
    Arménie soviétique au niveau de l'Etat. En marge de l'événement
    officiel, une manifestation regroupant des milliers de personnes sous
    le slogan > porté sur des pancartes a lieu à
    Erevan.

    La même année, la question de la reconnaissance internationale du
    Génocide arménien est soulevée à l'ONU et l'Uruguay le reconnaît par
    une loi. On assiste parallèlement à la politique négationniste turque
    qui va grandissant.

    En 1973, l'une des sous-commissions onusiennes se penche, pendant des
    années, sur la question d'inclure le Génocide des Arméniens dans son
    rapport spécialisé, ce qui se concrétise finalement en 1985.

    A cette période, il était question principalement du fait de génocide.
    Quant à l'exigence adressée à la Turquie pour que celle-ci le
    reconnaisse, comme cela était le cas pour la résolution du Parlement
    européen du 18 juin 1987, il était noté que la Turquie d'aujourd'hui
    ne pouvait pas être responsable de la tragédie arménienne vécue sous
    l'empire Ottoman, soulignant que >.
    Cette > témoigne du fait que la question de revendications
    vis-à-vis de la Turquie a toujours existé, c'est pourquoi le Parlement
    européen a souhaité y faire obstacle.

    C'est dans ce climat que le Soviet suprême (parlement) de l'Arménie
    soviétique met en place, le 23 septembre 1989, la commission >.

    Dans le message à la nation du 24 avril 1998 du président de la
    République d'Arménie, Robert Kotcharian, on lit : >. Le 20 avril 2005, Robert Kotcharian affirmait : >
    L'année suivante, il disait à la même date : >

    Le fondateur du parti >, le tout premier ministre des
    affaires étrangères d'Arménie Raffi Hovhannissian qui à maintes
    reprises a parlé du Génocide arménien et de la responsabilité turque,
    énonçait dans son programme électoral de candidat présidentiel en 2013
    :

    Le 27 mai 2014, Erevan accueille la quatrième séance de la commission
    d'Etat de coordination des événements dédiés au centenaire du Génocide
    présidée par Serge Sarkissian. Dans son discours il explique : . Le GERGA présente les
    propositions suivantes concernant les réparations du Génocide arménien
    fondées sur cinq composantes de réparations complètes.

    (1) Punition

    >

    (2) Reconnaissance, pardon, enseignement et devoir de mémoire

    >

    (3) Soutien aux Arméniens et à l'Arménie

    >

    (4) L'assainissement de la Turquie

    >

    (5) Restitution de biens et indemnisation des biens, ainsi que pour le
    décès ou la souffrance causés. >>

    Des sommes allant de 70 milliards à 105 milliards d'USD sont fixés. Le
    groupe d'études considère que le territoire fixé par la décision
    arbitrale du président Woodrow Wilson est la meilleure solution de
    réparation politique, mais il considère d'autres solutions aussi.

    Dans son discours de clôture adressé aux 700 participants à la
    cinquième conférence Arménie-Diaspora Serge Sarkissian dit >

    L'un des quatre thèmes de la même conférence portait sur le C'était la première fois que du haut de la
    tribune de l'ONU un président arménien évoquait la perte de la patrie,
    même si Sarkissian l'avait déjà rappelé à d'autres occasions.

    >, >, >, >,
    ce sont les maîtres mots que les Arméniens utilisent lorsqu'ils
    parlent de la solution du problème du Génocide. Il semble que le
    centenaire est l'occasion pour que ces mots soient entendus aussi par
    la communauté internationale et surtout par la Turquie.

    http://repairfuture.net/index.php/fr/genocide-armenien-reconnaissance-et-reparations-point-de-vue-d-armenie/genocide-la-justice-vue-d-armenie

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