Next Liberation, France
3 sept 2014
: Arménie, y a un turc
Didier PÉRON (à Venise)
CRITIQUE
Fatih Akin revient sur le génocide arménien dans un film qui interroge
la question du rapport à l'Histoire.
Parmi les morceaux de choix proposés aux festivaliers, The Cut, de
Fatih Akin, occupait une bonne place. En effet, le jeune cinéaste
allemand, d'origine turque (41 ans), n'a cessé de jouer les wonder
boys, accumulant les récompenses : ours d'or 2004 à Berlin avec Head
On puis encore grand prix du jury à la Mostra en 2009 pour Soul
Kitchen. Cette fresque coûteuse qui ne fédère pas moins d'une dizaine
de pays à la production a fait parler d'elle avant même d'être
montrée, à la fois en raison de son sujet (le génocide arménien entre
1915 et 1917) et parce que les ultranationalistes turcs se sont
montrés menaçants à l'égard du cinéaste, affirmant que The Cut ne
serait distribué dans aucune salle du pays.
Bilingue. Contentieux historique entre Turquie et Arménie, la notion
de génocide continue d'être rejetée par les dirigeants turcs comme l'a
encore prouvé, en avril, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan,
présentant les condoléances de la Turquie , mais affirmant dans un entretien à la chaîne
américaine PBS :
Fatih Akin avait en réalité un autre projet en tête, plus risqué
encore : un film sur le journaliste arménien Hrant Dink, fondateur Ã
Istanbul de l'hebdomadaire bilingue turc-arménien Agos, assassiné par
un nationaliste turc en janvier 2007. Or le cinéaste, qui a accordé
récemment un entretien à Agos, raconte :
3 sept 2014
: Arménie, y a un turc
Didier PÉRON (à Venise)
CRITIQUE
Fatih Akin revient sur le génocide arménien dans un film qui interroge
la question du rapport à l'Histoire.
Parmi les morceaux de choix proposés aux festivaliers, The Cut, de
Fatih Akin, occupait une bonne place. En effet, le jeune cinéaste
allemand, d'origine turque (41 ans), n'a cessé de jouer les wonder
boys, accumulant les récompenses : ours d'or 2004 à Berlin avec Head
On puis encore grand prix du jury à la Mostra en 2009 pour Soul
Kitchen. Cette fresque coûteuse qui ne fédère pas moins d'une dizaine
de pays à la production a fait parler d'elle avant même d'être
montrée, à la fois en raison de son sujet (le génocide arménien entre
1915 et 1917) et parce que les ultranationalistes turcs se sont
montrés menaçants à l'égard du cinéaste, affirmant que The Cut ne
serait distribué dans aucune salle du pays.
Bilingue. Contentieux historique entre Turquie et Arménie, la notion
de génocide continue d'être rejetée par les dirigeants turcs comme l'a
encore prouvé, en avril, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan,
présentant les condoléances de la Turquie , mais affirmant dans un entretien à la chaîne
américaine PBS :
Fatih Akin avait en réalité un autre projet en tête, plus risqué
encore : un film sur le journaliste arménien Hrant Dink, fondateur Ã
Istanbul de l'hebdomadaire bilingue turc-arménien Agos, assassiné par
un nationaliste turc en janvier 2007. Or le cinéaste, qui a accordé
récemment un entretien à Agos, raconte :