FRANCE
Edouard Nalbandian publie une tribune dans le Figaro
La tribune publiée samedi 6 septembre 2014 est intitulée "Génocide des
Arméniens : Erdogan doit dire la vérité".
TRIBUNE - À l'occasion des commémorations du centenaire du génocide
des Arméniens de 1915, Ankara a l'obligation morale de reconnaître les
faits, souligne le ministre arménien des Affaires étrangères.
Edward Nalbandian est le ministre arménien des Affaires étrangères.
Les opportunités manquées jalonnent l'histoire des relations internationales.
La déclaration de Recep Tayyip Erdogan, à la veille du 99e
anniversaire du génocide des Arméniens en est un exemple malheureux.
Les notions artificieuses de > et de > sont trompeuses. Ahmet Davutoglu n'a-t-il pas déclaré que > ? Au
lieu d'étapes concrètes vers la réconciliation, voilà donc un appel
visant à contrer la reconnaissance internationale du génocide des
Arméniens.
M. Davutoglu reprend aussi le refrain éculé de la commission
d'historiens >. Une institution compétente
en la matière, l'Association internationale des chercheurs sur les
génocides, a écarté cette idée en appelant Ankara à accepter des faits
établis depuis longtemps. Nous avons besoin de progrès concrets et non
pas de tactiques usées. La ratification des protocoles de Zurich, la
normalisation des relations arméno-turques, l'ouverture de la
frontière pourraient ouvrir la voie au difficile processus de
réconciliation. La sous-commission sur la dimension historique
qu'envisagent ces protocoles mettrait en oeuvre un processus de
dialogue débouchant sur la restauration de la confiance mutuelle entre
nos deux nations. Il est impossible de le faire en remettant en
question la réalité du génocide des Arméniens.
M. Erdogan a encore souligné qu'en 1915 >, tentant par là d'égaliser moralement des pertes de guerre
et un anéantissement systématique de civils ciblés sur leur origine
ethnique ; en réalité, l'anéantissement systématique de civils
arméniens perpétré en 1915 dans l'Empire ottoman est un génocide au
sens de la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du
crime de génocide.
Le président turc aurait-il donc oublié l'acte d'accusation du
tribunal militaire turc de 1919 qui établit formellement que les
massacres à grande échelle d'Arméniens furent une politique d'État et
qui condamna à mort ses instigateurs ? N'aurait-il pas noté que
Raphael Lemkin se référa à l'exemple arménien pour dégager le concept
de génocide ? Dois-je rappeler que le 24 mai 1915, la France, la
Grande-Bretagne et la Russie publiaient un communiqué conjoint
avertissant ceux qui perpétraient ces atrocités qu'ils engageaient
leur responsabilité personnelle pour > ?
Aujourd'hui, un grand nombre de Juifs vivent en Allemagne mais
personne n'oserait remettre en question la réalité de la Shoah. Qu'il
y ait encore quelques personnes pour le nier ne signifie pas qu'il y
ait une >. Le négationnisme officiel imposé par l'État
turc n'oblitère pas la factualité d'un génocide dont personne ne
doute. La Turquie controverse avec elle-même.
Esther Mujawayo, survivante du génocide des Tutsis, a rappelé devant
le Conseil des droits de l'homme de l'ONU qu'aujourd'hui
From: A. Papazian
Edouard Nalbandian publie une tribune dans le Figaro
La tribune publiée samedi 6 septembre 2014 est intitulée "Génocide des
Arméniens : Erdogan doit dire la vérité".
TRIBUNE - À l'occasion des commémorations du centenaire du génocide
des Arméniens de 1915, Ankara a l'obligation morale de reconnaître les
faits, souligne le ministre arménien des Affaires étrangères.
Edward Nalbandian est le ministre arménien des Affaires étrangères.
Les opportunités manquées jalonnent l'histoire des relations internationales.
La déclaration de Recep Tayyip Erdogan, à la veille du 99e
anniversaire du génocide des Arméniens en est un exemple malheureux.
Les notions artificieuses de > et de > sont trompeuses. Ahmet Davutoglu n'a-t-il pas déclaré que > ? Au
lieu d'étapes concrètes vers la réconciliation, voilà donc un appel
visant à contrer la reconnaissance internationale du génocide des
Arméniens.
M. Davutoglu reprend aussi le refrain éculé de la commission
d'historiens >. Une institution compétente
en la matière, l'Association internationale des chercheurs sur les
génocides, a écarté cette idée en appelant Ankara à accepter des faits
établis depuis longtemps. Nous avons besoin de progrès concrets et non
pas de tactiques usées. La ratification des protocoles de Zurich, la
normalisation des relations arméno-turques, l'ouverture de la
frontière pourraient ouvrir la voie au difficile processus de
réconciliation. La sous-commission sur la dimension historique
qu'envisagent ces protocoles mettrait en oeuvre un processus de
dialogue débouchant sur la restauration de la confiance mutuelle entre
nos deux nations. Il est impossible de le faire en remettant en
question la réalité du génocide des Arméniens.
M. Erdogan a encore souligné qu'en 1915 >, tentant par là d'égaliser moralement des pertes de guerre
et un anéantissement systématique de civils ciblés sur leur origine
ethnique ; en réalité, l'anéantissement systématique de civils
arméniens perpétré en 1915 dans l'Empire ottoman est un génocide au
sens de la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du
crime de génocide.
Le président turc aurait-il donc oublié l'acte d'accusation du
tribunal militaire turc de 1919 qui établit formellement que les
massacres à grande échelle d'Arméniens furent une politique d'État et
qui condamna à mort ses instigateurs ? N'aurait-il pas noté que
Raphael Lemkin se référa à l'exemple arménien pour dégager le concept
de génocide ? Dois-je rappeler que le 24 mai 1915, la France, la
Grande-Bretagne et la Russie publiaient un communiqué conjoint
avertissant ceux qui perpétraient ces atrocités qu'ils engageaient
leur responsabilité personnelle pour > ?
Aujourd'hui, un grand nombre de Juifs vivent en Allemagne mais
personne n'oserait remettre en question la réalité de la Shoah. Qu'il
y ait encore quelques personnes pour le nier ne signifie pas qu'il y
ait une >. Le négationnisme officiel imposé par l'État
turc n'oblitère pas la factualité d'un génocide dont personne ne
doute. La Turquie controverse avec elle-même.
Esther Mujawayo, survivante du génocide des Tutsis, a rappelé devant
le Conseil des droits de l'homme de l'ONU qu'aujourd'hui
From: A. Papazian