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L'appel d'Aznavour pour la Syrie

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    REVUE DE PRESSE
    L'appel d'Aznavour pour la Syrie


    Mardi , sur la place de Saint-Rémy-de-Provence qui portera bientôt son
    nom, Charles Aznavour, pétillant nonagénaire, a réuni parents, proches
    etamis sur la terrasse de "La Table de Marie", chez Maxou et Laura.
    Une grande tablée de l'amitié : avec sa soeur, sa fille, son éditeur,
    le professeur Jacques Rottembourg, Chico Bouchikhi des Gypsies et le
    journaliste Jacques Pessis. Une invitation pour leplaisir, à
    ladatemême de la Journée mondiale de l'aide humanitaire. Charles
    Aznavour n'y avait certainement pas fait cas, mais cela a été
    l'occasion de revenir sur l'appel que l'artiste - ambassadeur pour
    l'Arménie en Suisse - a publié dans Le Figaro, le 13 août (lire
    ci-contre) : "Je l'ai lancé il y a quelques jours, et j'en avais parlé
    autour de moi avant que cela paraisse dans la presse. Aujourd'hui je
    le renouvelle volontiers. On ne doit pas oublier ce qui se passe
    là-bas. Tout cela peut nous arriver aussi. Il existe partout des
    forces destructrices. Quand je vois que tout lemonde dort tranquille,
    je suis révolté ! C'est bien que la France envoie des armes, que
    l'Arménie fasse revenir 12000 des siens, mais il faut agir, maintenant
    !" Entre accords de guitare et douceur d'être ensemble, le déjeuner
    s'étire. À la table, aussi, Chico Bouchikhi, ambassadeur de la paix
    pour l'Unesco. Son frère, Ahmed, a été assassiné en juin 1973 à
    Lillehammer par le Mossad le confondant avec Ali Hassan Salameh,
    suspecté d'être l'un des responsables du massacre de Munich. Avec ses
    Gypsies, il a pourtant joué à Ramallah et à Jérusalem. "C'est
    incroyable : aux deux endroits, les deux peuples que j'ai rencontrés
    n'aspiraient qu'à la paix". Convaincu que "la fête ne masque pas la
    réalité", l'Arlésien envisage qu'elle serve. Avec un concert au profit
    des enfants et des femmes de Palestine, "pour sensibiliser les gens".

    La France doit accueillir les persécutés

    "Dans la guerre de religions qui est en train d'embraser l'Irak et la
    Syrie, il est essentiel, certes, de se préoccuper du sort des
    chrétiens d'Orient, des Kurdes, des yazidis et des autres. Mais dans
    cette énumération, il ne faut pas oublier une communauté chèreàmon
    coeur, les Arméniens. On n'en parle jamais, et pourtant, en Syrie,
    hier encore, ils étaient quelque 200000. Je suis bouleversé par les
    drames qui se jouent là-bas au quotidien. Notre devoir n'est-il pas
    d'aider moralement, et concrètement, ces populations, le plus vite
    possible ? Je ne veux donner de leçons à personne. Je ne suis pas
    quelqu'un qui croit avoir raison sur tout. Je propose seulement une
    idée simple. Dans la situation actuelle, ces chrétiens, ces Kurdes,
    ces yazidis, ces musulmans et ces Arméniens doivent, comme tant
    d'autres, quitter ce pays le plus vite possible. Oui, mais pour aller
    où ? Et pourquoi pas en France ? Mes tournées et mes voyages les plus
    récents à travers l'Hexagone m'ont permis de découvrir de charmants
    villages, aujourd'hui totalement à l'abandon. Les terres sont en
    friche. Il y a des écoles, des bureaux de Poste, mais personne n'y a
    sans doute mis les pieds depuis quelques années. C'est aussi le cas
    des églises. (...) Pourquoi ne pas confier ces "villages fantômes" à
    ces chrétiens, ces Kurdes, ces yazidis, ces Arméniens ? Puisque
    celles et ceux qui devraient y vivre sont partis, pourquoi ne pas les
    remplacer par celles et ceux qui en ont besoin ? (...) Ils auraient
    pour obligation de reconstruire, de faire revivre, de labourer à
    nouveau les terres. Ils pourraient ainsi vivre en paix, quasiment en
    autarcie. Je réponds, enparticulier, de mes compatriotes. Je sais
    qu'ils sont très travailleurs. Dans ces populations, il y a des
    agriculteurs, des maçons, des peintres, mais aussi des boulangers, des
    bouchers, des médecins, des dentistes, des mécaniciens, dont le
    professionnalisme mérite des louanges. En ce qui concerne leur
    intégration, je ne suis pas inquiet. Je les soupçonne de parler très
    bien notre langue, couramment enseignée dans leurs écoles. Et
    l'argent, me direz-vous ? Il ne s'agit pas de mettre en place un
    comité caritatif avec des noms prestigieux qui organisera (...) de
    grandes soirées afin de recueillir des fonds pour aider (...) à
    survivre plutôt qu'à vivre. Ma proposition est plus sûre, plus rapide,
    et sans doute beaucoup plus économique. Il suffirait de dégager des
    sommes, relativement modestes, pour acheter le matériel dont ils ont
    besoin pour se mettre au travail. C'est tout. Mes fonctions
    d'ambassadeur d'Arménie en Suisse m'ont déjà permis de solliciter les
    autorités helvètes. Elles ont aussitôt agi (...). La France doit faire
    de même, en confiant ce dossier (...)àunchargé de mission officiel. Je
    suis prêt à soutenir personnellement et physiquement,s'il le faut, une
    action qui se veut résolument apolitique. J'ai déjà chanté en Syrie.
    Je peux y retourner, mais, cette fois-ci, seulement pour parler. (...)
    C'est cela, la véritable aide humanitaire".

    dimanche 28 septembre 2014,
    Stéphane (c)armenews.com
    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=103472



    From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
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