RFi, France
28 sept 2014
Christian Ter Stépanian, ambassadeur de la
Par Siegfried Forster
Il plaint l'absence chronique de la francophonie dans les médias et
s'est réjoui de l'esprit créatif qu'il a découvert au Festival des
Francophonies en Limousin. Christian Ter Stépanian est le président
fraîchement élu du Groupe des ambassadeurs francophones en France
(GAF). Entretien avec ce passionné de la culture francophone qui est
aussi le représentant personnel du président de l'Arménie au Conseil
permanent de la Francophonie.
RFI : Les Francophonies en Limousin misent sur l'audace, la créativité
et l'innovation pour faire évoluer la francophonie. Est-ce que le
Groupe des ambassadeurs francophones en France (GAF) partage cette
vision ?
Christian Ter Stépanian : Le GAF s'est donné la mission d'être au
service de la diversité culturelle. Notre présence ici à Limoges Ã
l'occasion du Festival des Francophonies en Limousin est liée à cet
exercice et ce travail qui a été mené dans la durée par les
organisateurs de ce festival au service de l'expression de cette
diversité culturelle francophone. Nous sommes là pour témoigner notre
soutien à cette initiative et à ses organisateurs.
Quand vous avez assisté à la première mondiale du premier opéra
circassien, Daral Shaga, qui nous surprend avec des sauts incroyables
et une volonté féroce de dépasser les murs et les frontières, vous
vous y reconnaissiez ?
C'est un travail de création sur une thématique très porteuse. Nous
apprécions cela et le Festival des Francophonies est justement le
cadre de l'expression d'une activité créative.
Quel est le budget dont dispose le GAF pour mener des actions dans le
domaine culturel ?
Le GAF s'est créé en février dernier et regroupe les ambassadeurs des
pays membre ou observateurs de la Francophonie en France et des
représentants des pays auprès de la Francophonie. Le GAF n'a pas de
budget. C'est sur la base d'un engagement volontaire que le groupe
s'est créé, mais notre travail c'est justement de présenter cette
francophonie à travers cette diversité. La première manifestation
culturelle que nous organisons, ce sont les Automnales francophones
qui auront lieu en octobre à la Cité universitaires de Paris, avec la
participation d'un grand nombre de délégations et toute une série
d'activités culturelles dont un grand concert de la diversité le 8
octobre avec des artistes de tous les continents de la Francophonie.
Vous êtes aussi le représentant personnel du président de l'Arménie au
Conseil permanent de la Francophonie. Depuis 2012, la République
arménienne est devenue un membre à part entière de l'Organisation
internationale de la Francophonie (OIF). Qu'est-ce que cette adhésion
a changé pour l'Arménie au niveau culturel ?
En Arménie, il y a une adhésion très forte à la francophonie qui s'est
développée à partir d'une francophilie très développée au sein de la
population. Par exemple, à l'occasion de la Journée internationale de
la Francophonie, les événements organisés prennent de plus en plus
d'ampleur. Au début, on avait fait une semaine. Aujourd'hui, c'est
toute une saison culturelle. Et tous les acteurs y participent : les
écoles, les universités, le ministère de la Culture, les élus, les
communes. C'est devenu un événement culturel important. Pour nous,
c'est une ouverture vers un monde avec lequel l'Arménie n'avait pas
beaucoup de rapports. C'est cette ouverture vers le monde qui est
importante. Et cela offre un cadre de coopération supplémentaire.
Il y a régulièrement un débat sur la question : peut-on promouvoir la
francophonie en utilisant une autre langue ? Peut-on, par exemple Ã
l'université, transmettre les valeurs de la francophonie en anglais ?
Pour nous, ce qui est important, c'est d'avoir une vision large des
choses. Par exemple, nous avons en Arménie une université française.
Pour y entrer, la maîtrise de la langue française n'est pas
obligatoire. Par contre, les étudiants qui y entrent doivent, au terme
de leurs études, maîtriser la langue française. C'est une approche
ouverte. Cela signifie que les francophones, les anglophones ou les
germanophones peuvent entrer dans l'université française, mais au
terme de ce cursus universitaire, nous avons des étudiants qui sortent
avec une maîtrise de la langue française. Donc c'est une approche
large qu'il faut avoir.
http://www.rfi.fr/culture/20140928-francophonies-Christian-Ter-St%C3%A9panian-groupe-ambassadeurs-diversite-francophone/
28 sept 2014
Christian Ter Stépanian, ambassadeur de la
Par Siegfried Forster
Il plaint l'absence chronique de la francophonie dans les médias et
s'est réjoui de l'esprit créatif qu'il a découvert au Festival des
Francophonies en Limousin. Christian Ter Stépanian est le président
fraîchement élu du Groupe des ambassadeurs francophones en France
(GAF). Entretien avec ce passionné de la culture francophone qui est
aussi le représentant personnel du président de l'Arménie au Conseil
permanent de la Francophonie.
RFI : Les Francophonies en Limousin misent sur l'audace, la créativité
et l'innovation pour faire évoluer la francophonie. Est-ce que le
Groupe des ambassadeurs francophones en France (GAF) partage cette
vision ?
Christian Ter Stépanian : Le GAF s'est donné la mission d'être au
service de la diversité culturelle. Notre présence ici à Limoges Ã
l'occasion du Festival des Francophonies en Limousin est liée à cet
exercice et ce travail qui a été mené dans la durée par les
organisateurs de ce festival au service de l'expression de cette
diversité culturelle francophone. Nous sommes là pour témoigner notre
soutien à cette initiative et à ses organisateurs.
Quand vous avez assisté à la première mondiale du premier opéra
circassien, Daral Shaga, qui nous surprend avec des sauts incroyables
et une volonté féroce de dépasser les murs et les frontières, vous
vous y reconnaissiez ?
C'est un travail de création sur une thématique très porteuse. Nous
apprécions cela et le Festival des Francophonies est justement le
cadre de l'expression d'une activité créative.
Quel est le budget dont dispose le GAF pour mener des actions dans le
domaine culturel ?
Le GAF s'est créé en février dernier et regroupe les ambassadeurs des
pays membre ou observateurs de la Francophonie en France et des
représentants des pays auprès de la Francophonie. Le GAF n'a pas de
budget. C'est sur la base d'un engagement volontaire que le groupe
s'est créé, mais notre travail c'est justement de présenter cette
francophonie à travers cette diversité. La première manifestation
culturelle que nous organisons, ce sont les Automnales francophones
qui auront lieu en octobre à la Cité universitaires de Paris, avec la
participation d'un grand nombre de délégations et toute une série
d'activités culturelles dont un grand concert de la diversité le 8
octobre avec des artistes de tous les continents de la Francophonie.
Vous êtes aussi le représentant personnel du président de l'Arménie au
Conseil permanent de la Francophonie. Depuis 2012, la République
arménienne est devenue un membre à part entière de l'Organisation
internationale de la Francophonie (OIF). Qu'est-ce que cette adhésion
a changé pour l'Arménie au niveau culturel ?
En Arménie, il y a une adhésion très forte à la francophonie qui s'est
développée à partir d'une francophilie très développée au sein de la
population. Par exemple, à l'occasion de la Journée internationale de
la Francophonie, les événements organisés prennent de plus en plus
d'ampleur. Au début, on avait fait une semaine. Aujourd'hui, c'est
toute une saison culturelle. Et tous les acteurs y participent : les
écoles, les universités, le ministère de la Culture, les élus, les
communes. C'est devenu un événement culturel important. Pour nous,
c'est une ouverture vers un monde avec lequel l'Arménie n'avait pas
beaucoup de rapports. C'est cette ouverture vers le monde qui est
importante. Et cela offre un cadre de coopération supplémentaire.
Il y a régulièrement un débat sur la question : peut-on promouvoir la
francophonie en utilisant une autre langue ? Peut-on, par exemple Ã
l'université, transmettre les valeurs de la francophonie en anglais ?
Pour nous, ce qui est important, c'est d'avoir une vision large des
choses. Par exemple, nous avons en Arménie une université française.
Pour y entrer, la maîtrise de la langue française n'est pas
obligatoire. Par contre, les étudiants qui y entrent doivent, au terme
de leurs études, maîtriser la langue française. C'est une approche
ouverte. Cela signifie que les francophones, les anglophones ou les
germanophones peuvent entrer dans l'université française, mais au
terme de ce cursus universitaire, nous avons des étudiants qui sortent
avec une maîtrise de la langue française. Donc c'est une approche
large qu'il faut avoir.
http://www.rfi.fr/culture/20140928-francophonies-Christian-Ter-St%C3%A9panian-groupe-ambassadeurs-diversite-francophone/