1915-2015: COMMEMORONS EN TURQUIE LE GENOCIDE ARMENIEN
La Libre. Belgique
2 avril 2015
Opinions
Une opinion de Benjamin Abtan (président du Mouvement antiraciste
européen - EGAM) , Alexis Govciyan & Nicolas Tavitian (président et
directeur de l'Union générale arménienne de bienfaisance - UGAB -
Europe) et Levent Sensever (porte-parole de Durde ! Turquie).
Se souvenir des disparus est un acte d'humanité et de réparation
symbolique qui s'impose a tous. Le faire en Turquie, c'est y accroître
la liberté d'expression.
1915-2015. Cela fait cent ans qu'a débuté le génocide des Arméniens
dans l'Empire ottoman. Un massacre au cours duquel un million et
demi d'Arméniens ont été assassinés. Cela fait cent ans, cent
ans de trop, que le négationnisme de ce crime se situe au cÅ"ur de
la politique et de la diplomatie de l'Etat turc, qui a été fondé
notamment sur la spoliation des Arméniens et la destruction de
leur culture. Cela fait cent ans que le négationnisme continue de
faire des victimes, nourrit le nationalisme, alimente des conflits
et empêche le déploiement de la liberté d'expression et de la
démocratie en Turquie.
Cela fait quelques années que des voix, de plus en plus nombreuses
et soutenues par la société civile européenne, s'élèvent au sein
de la société civile en Turquie pour reconnaître la réalité du
génocide et commémorer en Turquie sa perpétration. C'est dans ce
cadre que se tiennent, depuis 2010, les commémorations en Turquie.
Cette année, l'Etat turc a cyniquement planifié les commémorations
de la bataille de Gallipoli pour le 24 avril, dans une nouvelle
tentative d'éclipser le génocide arménien. De plus, les autorités
turques sont engagées dans une offensive de charme afin d'éviter
un engagement international pour les commémorations du génocide
arménien. Nous, Européens, Arméniens, Turcs et Kurdes, qui avons
initié, organisé, soutenu ou participé a ces commémorations,
appelons tous les individus épris de vérité a commémorer, ensemble
et pacifiquement, a Istanbul le 24 avril prochain le génocide
perpétré contre les Arméniens.
En effet, la commémoration de ce génocide n'est pas l'affaire
uniquement des Turcs et des Arméniens mais de l'humanité entière, et
c'est notamment au sein de la société turque que se situe aujourd'hui
la ligne de front du combat contre le négationnisme. Notre démarche
partagée est universaliste. C'est une démarche de solidarité,
de justice et de promotion de la démocratie, donc d'avenir. C'est
une démarche de solidarité entre tous ceux qui se battent pour la
vérité historique.
La ligne de clivage n'est pas entre les Turcs et les Arméniens, mais
entre ceux qui combattent le négationnisme et ceux qui le promeuvent,
quelles que soient leurs origines et leurs nationalités. C'est
une démarche de justice. Le génocide est l'acte politique le plus
violent auquel le racisme puisse aboutir et le négationnisme en est
le prolongement.
Lutter contre le négationnisme, c'est ainsi lutter contre le racisme,
donc pour une société plus égalitaire et plus juste. C'est une
démarche de promotion de la démocratie. Se souvenir des disparus
est un acte d'humanité et de réparation symbolique qui s'impose
a tous. Le faire en Turquie, c'est y accroître la liberté
d'expression, c'est remettre en cause les fondements mêmes du
caractère non-démocratique du pouvoir turc. Ainsi, commémorer
en Turquie le génocide arménien permet a tous, en particulier aux
jeunes générations, rassemblés autour des valeurs partagées de
la démocratie, de se confronter a la vérité historique, donc de
pouvoir se projeter ensemble vers l'avenir.
Nous appelons tous ceux qui partagent ces valeurs et cette vision
a nous rejoindre et a commémorer, le 24 avril prochain a Istanbul,
le centième anniversaire du génocide arménien.
L'appel peut être signé en ligne en guise de soutien a :
http://www.remember24april1915.eu/
Les signataires sont soutenus par : Charles Aznavour, Chanteur
(France), Bernard Kouchner, Ancien Ministre des Affaires Etrangères
(France), Ozutrk Turkdogan, Président de l'Association pour les droits
de l'homme - IHD (Turquie), Artak Kirakosyan, Président du bureau
de Civil Society Institute (Arménie), Dominique Sopo, Président
de SOS Racisme (France), Edward Mier-Jedrzejowicz, Président de la
fondation arménienne MKZ Tyskiewiczow Krolikiewicz (Pologne), Bernard
Henri Lévy, Ecrivain, philosophe (France), Ara Toranian, Rédacteur
en chef des "Nouvelles d'Arménie" (France), Fethiye Cetin, Avocate,
écrivaine (Turquie), Elina Chilinguirian, Journaliste (Belgique),
Daniel Cohn Bendit, Ancien député européen (Allemagne/France),
Cengiz Aktar, Professeur (Turquie), Sonia Avakian-Bedrossian,
Présidente de l'UGAB Sofia (Bulgarie), Adam Michnik, Rédacteur en
chef de Gazeta wyborcza, ancien dirigeant de Solidarnosc (Pologne),
Amos Gitaï, Cinéaste (IsraÃ"l), Ahmet Insel, Professeur (Turquie),
Patrick Donabedian, Historien (France), Dario Fo, Prix Nobel de
Littérature (Italie), Aydın Engin, Journaliste (Turquie), Raffi
Kantian, Président de l'Association arméno-allemande (Allemagne),
Jovan Divjak, Ancien général défenseur de Sarajevo assiégée,
Directeur exécutif de l'association "Education builds Bosnia and
Herzegovina" (Bosnie-Herzégovine), Murat Celikkan, Journaliste
(Turquie), Valentina Poghossian, Membre du bureau d'UGAB Europe
(Royaume Uni), André Glucksmann, Philosophe, écrivain (France), Umit
Kivanc, Journaliste, écrivain (Turquie), Elena Gabrielian, Journaliste
(France), Richard Prasquier, Vice-président de la Fondation pour la
Mémoire de la Shoah (France), Ferhat Kentel, Professeur (Turquie),
Hrant Kostanyan, Chercheur associé au Centre pour European policy
studies (Belgique), Karim Lahidji, Yusuf Alatas et Antoine Bernard,
Président, vice-président et directeur général de la Fédération
Internationale des Droits de l'Homme - FIDH (France), Korhan Gumus,
Architecte (Turquie), Eduardo Lorenzo Ochoa, Secrétaire général, EU
Friends of Armenia (Belgique), Gilbert Dalgalian, Linguiste (France),
Angela Scalzo, Secrétaire générale de SOS Razzismo (Italie), Cafer
Solgun, Ecrivain et journaliste (Turquie), Vartkess Knadjian, Ancien
président de l'Association internationale des bijoutiers arméniens
(Suisse), Mario Mazic, Directeur exécutif de Youth Initiative for
Human Rights (Croatie), Sanar Yurdatapan, Musicien, Initiative pour
la liberté d'expression (Turquie), Ahmed Moawia, Président du Forum
grec des migrants (Grèce), Ferda Keskin, Professeure (Turquie), Harout
Palanjian, Président de UGAB Hollande (Pays Bas), Oana Mihalache,
Directrice du département Droits de l'homme a Romani Criss (Roumanie),
Sinan Ozbek, Professeure (Turquie), Mato Hakhverdian, Président de
la fédération des organisations arméniennes de Hollande (Pays Bas),
Anetta Kahane, Présidente de la fondation Antonio Amadeu (Allemagne),
Nurcan Kaya, Avocat (Turquie), Seta Papazian, Présidente du Collectif
VAN - Vigilance Arménienne contre le Négationnisme (France), Inge
Drost, Comité sur le 24 avril de la fédération des organisations
arméniennes de Hollande et secrétaire de l'association culturelle
arménienne Abovian (Pays Bas), Jane Braden-Golay, Présidente
de l'EUJS (Suisse), Zakariya Mildanoglu, Architecte et écrivain
(Turquie), Oncho Cherchian, Président de l'UGAB Jeunes Professionnels
(Bulgarie).
http://www.lalibre.be/debats/opinions/1915-2015-commemorons-en-turquie-le-genocide-armenien-551c0f793570fde9b272c040
La Libre. Belgique
2 avril 2015
Opinions
Une opinion de Benjamin Abtan (président du Mouvement antiraciste
européen - EGAM) , Alexis Govciyan & Nicolas Tavitian (président et
directeur de l'Union générale arménienne de bienfaisance - UGAB -
Europe) et Levent Sensever (porte-parole de Durde ! Turquie).
Se souvenir des disparus est un acte d'humanité et de réparation
symbolique qui s'impose a tous. Le faire en Turquie, c'est y accroître
la liberté d'expression.
1915-2015. Cela fait cent ans qu'a débuté le génocide des Arméniens
dans l'Empire ottoman. Un massacre au cours duquel un million et
demi d'Arméniens ont été assassinés. Cela fait cent ans, cent
ans de trop, que le négationnisme de ce crime se situe au cÅ"ur de
la politique et de la diplomatie de l'Etat turc, qui a été fondé
notamment sur la spoliation des Arméniens et la destruction de
leur culture. Cela fait cent ans que le négationnisme continue de
faire des victimes, nourrit le nationalisme, alimente des conflits
et empêche le déploiement de la liberté d'expression et de la
démocratie en Turquie.
Cela fait quelques années que des voix, de plus en plus nombreuses
et soutenues par la société civile européenne, s'élèvent au sein
de la société civile en Turquie pour reconnaître la réalité du
génocide et commémorer en Turquie sa perpétration. C'est dans ce
cadre que se tiennent, depuis 2010, les commémorations en Turquie.
Cette année, l'Etat turc a cyniquement planifié les commémorations
de la bataille de Gallipoli pour le 24 avril, dans une nouvelle
tentative d'éclipser le génocide arménien. De plus, les autorités
turques sont engagées dans une offensive de charme afin d'éviter
un engagement international pour les commémorations du génocide
arménien. Nous, Européens, Arméniens, Turcs et Kurdes, qui avons
initié, organisé, soutenu ou participé a ces commémorations,
appelons tous les individus épris de vérité a commémorer, ensemble
et pacifiquement, a Istanbul le 24 avril prochain le génocide
perpétré contre les Arméniens.
En effet, la commémoration de ce génocide n'est pas l'affaire
uniquement des Turcs et des Arméniens mais de l'humanité entière, et
c'est notamment au sein de la société turque que se situe aujourd'hui
la ligne de front du combat contre le négationnisme. Notre démarche
partagée est universaliste. C'est une démarche de solidarité,
de justice et de promotion de la démocratie, donc d'avenir. C'est
une démarche de solidarité entre tous ceux qui se battent pour la
vérité historique.
La ligne de clivage n'est pas entre les Turcs et les Arméniens, mais
entre ceux qui combattent le négationnisme et ceux qui le promeuvent,
quelles que soient leurs origines et leurs nationalités. C'est
une démarche de justice. Le génocide est l'acte politique le plus
violent auquel le racisme puisse aboutir et le négationnisme en est
le prolongement.
Lutter contre le négationnisme, c'est ainsi lutter contre le racisme,
donc pour une société plus égalitaire et plus juste. C'est une
démarche de promotion de la démocratie. Se souvenir des disparus
est un acte d'humanité et de réparation symbolique qui s'impose
a tous. Le faire en Turquie, c'est y accroître la liberté
d'expression, c'est remettre en cause les fondements mêmes du
caractère non-démocratique du pouvoir turc. Ainsi, commémorer
en Turquie le génocide arménien permet a tous, en particulier aux
jeunes générations, rassemblés autour des valeurs partagées de
la démocratie, de se confronter a la vérité historique, donc de
pouvoir se projeter ensemble vers l'avenir.
Nous appelons tous ceux qui partagent ces valeurs et cette vision
a nous rejoindre et a commémorer, le 24 avril prochain a Istanbul,
le centième anniversaire du génocide arménien.
L'appel peut être signé en ligne en guise de soutien a :
http://www.remember24april1915.eu/
Les signataires sont soutenus par : Charles Aznavour, Chanteur
(France), Bernard Kouchner, Ancien Ministre des Affaires Etrangères
(France), Ozutrk Turkdogan, Président de l'Association pour les droits
de l'homme - IHD (Turquie), Artak Kirakosyan, Président du bureau
de Civil Society Institute (Arménie), Dominique Sopo, Président
de SOS Racisme (France), Edward Mier-Jedrzejowicz, Président de la
fondation arménienne MKZ Tyskiewiczow Krolikiewicz (Pologne), Bernard
Henri Lévy, Ecrivain, philosophe (France), Ara Toranian, Rédacteur
en chef des "Nouvelles d'Arménie" (France), Fethiye Cetin, Avocate,
écrivaine (Turquie), Elina Chilinguirian, Journaliste (Belgique),
Daniel Cohn Bendit, Ancien député européen (Allemagne/France),
Cengiz Aktar, Professeur (Turquie), Sonia Avakian-Bedrossian,
Présidente de l'UGAB Sofia (Bulgarie), Adam Michnik, Rédacteur en
chef de Gazeta wyborcza, ancien dirigeant de Solidarnosc (Pologne),
Amos Gitaï, Cinéaste (IsraÃ"l), Ahmet Insel, Professeur (Turquie),
Patrick Donabedian, Historien (France), Dario Fo, Prix Nobel de
Littérature (Italie), Aydın Engin, Journaliste (Turquie), Raffi
Kantian, Président de l'Association arméno-allemande (Allemagne),
Jovan Divjak, Ancien général défenseur de Sarajevo assiégée,
Directeur exécutif de l'association "Education builds Bosnia and
Herzegovina" (Bosnie-Herzégovine), Murat Celikkan, Journaliste
(Turquie), Valentina Poghossian, Membre du bureau d'UGAB Europe
(Royaume Uni), André Glucksmann, Philosophe, écrivain (France), Umit
Kivanc, Journaliste, écrivain (Turquie), Elena Gabrielian, Journaliste
(France), Richard Prasquier, Vice-président de la Fondation pour la
Mémoire de la Shoah (France), Ferhat Kentel, Professeur (Turquie),
Hrant Kostanyan, Chercheur associé au Centre pour European policy
studies (Belgique), Karim Lahidji, Yusuf Alatas et Antoine Bernard,
Président, vice-président et directeur général de la Fédération
Internationale des Droits de l'Homme - FIDH (France), Korhan Gumus,
Architecte (Turquie), Eduardo Lorenzo Ochoa, Secrétaire général, EU
Friends of Armenia (Belgique), Gilbert Dalgalian, Linguiste (France),
Angela Scalzo, Secrétaire générale de SOS Razzismo (Italie), Cafer
Solgun, Ecrivain et journaliste (Turquie), Vartkess Knadjian, Ancien
président de l'Association internationale des bijoutiers arméniens
(Suisse), Mario Mazic, Directeur exécutif de Youth Initiative for
Human Rights (Croatie), Sanar Yurdatapan, Musicien, Initiative pour
la liberté d'expression (Turquie), Ahmed Moawia, Président du Forum
grec des migrants (Grèce), Ferda Keskin, Professeure (Turquie), Harout
Palanjian, Président de UGAB Hollande (Pays Bas), Oana Mihalache,
Directrice du département Droits de l'homme a Romani Criss (Roumanie),
Sinan Ozbek, Professeure (Turquie), Mato Hakhverdian, Président de
la fédération des organisations arméniennes de Hollande (Pays Bas),
Anetta Kahane, Présidente de la fondation Antonio Amadeu (Allemagne),
Nurcan Kaya, Avocat (Turquie), Seta Papazian, Présidente du Collectif
VAN - Vigilance Arménienne contre le Négationnisme (France), Inge
Drost, Comité sur le 24 avril de la fédération des organisations
arméniennes de Hollande et secrétaire de l'association culturelle
arménienne Abovian (Pays Bas), Jane Braden-Golay, Présidente
de l'EUJS (Suisse), Zakariya Mildanoglu, Architecte et écrivain
(Turquie), Oncho Cherchian, Président de l'UGAB Jeunes Professionnels
(Bulgarie).
http://www.lalibre.be/debats/opinions/1915-2015-commemorons-en-turquie-le-genocide-armenien-551c0f793570fde9b272c040