Le Huffington Post Quebec, Canada
4 avril 2015
Génocide arménien: il y a 100 ans...
RCQC | Par Radio-Canada.ca
Il y a 100 ans, sur ordre du gouvernement de l'Empire ottoman et de
son ministre de l'Intérieur, Talaat Pacha, va être enclenché le
massacre systématique de plus de 1,5 million d'Arméniens d'Asie
mineure. Ceux qui échappent à la mort sont déportés et contraints Ã
l'exil. C'est le premier génocide du XXe siècle. À Montréal, des
descendants des survivants se souviennent.
Un texte d'Akli Ait-Abdallah
Malgré ses lunettes noires, Angel a du mal à dissimuler ses larmes. «
Oublier? Comment oublier ça? ». Angel est née au Liban, où son père,
encore enfant, avait trouvé refuge après avoir été chassé de son
village. Et c'est son père qui lui a raconté, quand elle n'était
encore qu'une enfant, comment lui a survécu au massacre de sa famille.
Autour de la table pour une partie de cartes, il y a Sylvia, Annie,
Rosie, Angel, et Anahit, arrivées au Québec au long des cinquante
dernières années du Liban, d'Égypte, de Grèce ou de Syrie.
« Il y a eu des victimes dans chacune des familles arméniennes. Chacun
de nous a une histoire douloureuse à raconter », explique Sylvia, qui
a grandi à Athènes après avoir été séparée de sa famille pendant de
longues années.
Le reportage d'Akli Ait-Abdallah sera présenté le dimanche 5 avril Ã
Désautels le dimanche, dès 10 h, sur ICI Radio-Canada Première.
À quelques pas du centre communautaire arménien, Sourp Hagop, une
école de Montréal de 700 élèves de maternelle, primaire, et
secondaire. À l'entrée, derrière une vitrine, on a exposé de vieilles
clés, censées symboliser les maisons et les biens que les Arméniens
ont dû abandonner dans leur fuite. Ici, la place accordée Ã
l'enseignement de l'histoire et de la langue arméniennes est centrale.
Et si le titulaire de la discipline Meher Karakachian préside aussi le
comité du centenaire du génocide, ce n'est pas un hasard. « La
préservation de notre culture et de notre identité est l'antidote à ce
que le génocide avait comme but, l'extermination de notre peuple »,
dit-il.
Le génocide en quelques dates :
Le génocide arménien a été perpétré entre avril 1915 et juillet 1916.
L'Uruguay est le premier pays à reconnaître officiellement le génocide
arménien en 1965.
Le Canada a reconnu le génocide en 2004.
En 2015, plusieurs pays - Royaume-Uni, Israël - reconnaissent un
massacre d'ampleur, mais refusent de parler de génocide.
Entretenir la mémoire, d'une génération à l'autre. Pour en assurer la
transmission, l'école Sourp Hagop a organisé plusieurs rencontres
entre les élèves et des aînés de la communauté, pour recueillir leurs
histoires et les publier.
« Ces histoires font partie de nos vies », nous dit Talin, 12 ans, en
nous en lisant une avant de promettre qu'elle les racontera à son tour
à ses enfants.
« Oublier, jamais. Pardonner? Pas avant que la Turquie, héritière de
l'Empire ottoman, ne reconnaisse le crime de génocide commis contre
notre peuple », dit le père Karnig Kouyounian, de l'église arménienne
de Montréal. « Après un siècle, il est grand temps de rendre la
justice ».
http://quebec.huffingtonpost.ca/2015/04/04/genocide-armenien-il-y-a-100-ans_n_7005024.html
4 avril 2015
Génocide arménien: il y a 100 ans...
RCQC | Par Radio-Canada.ca
Il y a 100 ans, sur ordre du gouvernement de l'Empire ottoman et de
son ministre de l'Intérieur, Talaat Pacha, va être enclenché le
massacre systématique de plus de 1,5 million d'Arméniens d'Asie
mineure. Ceux qui échappent à la mort sont déportés et contraints Ã
l'exil. C'est le premier génocide du XXe siècle. À Montréal, des
descendants des survivants se souviennent.
Un texte d'Akli Ait-Abdallah
Malgré ses lunettes noires, Angel a du mal à dissimuler ses larmes. «
Oublier? Comment oublier ça? ». Angel est née au Liban, où son père,
encore enfant, avait trouvé refuge après avoir été chassé de son
village. Et c'est son père qui lui a raconté, quand elle n'était
encore qu'une enfant, comment lui a survécu au massacre de sa famille.
Autour de la table pour une partie de cartes, il y a Sylvia, Annie,
Rosie, Angel, et Anahit, arrivées au Québec au long des cinquante
dernières années du Liban, d'Égypte, de Grèce ou de Syrie.
« Il y a eu des victimes dans chacune des familles arméniennes. Chacun
de nous a une histoire douloureuse à raconter », explique Sylvia, qui
a grandi à Athènes après avoir été séparée de sa famille pendant de
longues années.
Le reportage d'Akli Ait-Abdallah sera présenté le dimanche 5 avril Ã
Désautels le dimanche, dès 10 h, sur ICI Radio-Canada Première.
À quelques pas du centre communautaire arménien, Sourp Hagop, une
école de Montréal de 700 élèves de maternelle, primaire, et
secondaire. À l'entrée, derrière une vitrine, on a exposé de vieilles
clés, censées symboliser les maisons et les biens que les Arméniens
ont dû abandonner dans leur fuite. Ici, la place accordée Ã
l'enseignement de l'histoire et de la langue arméniennes est centrale.
Et si le titulaire de la discipline Meher Karakachian préside aussi le
comité du centenaire du génocide, ce n'est pas un hasard. « La
préservation de notre culture et de notre identité est l'antidote à ce
que le génocide avait comme but, l'extermination de notre peuple »,
dit-il.
Le génocide en quelques dates :
Le génocide arménien a été perpétré entre avril 1915 et juillet 1916.
L'Uruguay est le premier pays à reconnaître officiellement le génocide
arménien en 1965.
Le Canada a reconnu le génocide en 2004.
En 2015, plusieurs pays - Royaume-Uni, Israël - reconnaissent un
massacre d'ampleur, mais refusent de parler de génocide.
Entretenir la mémoire, d'une génération à l'autre. Pour en assurer la
transmission, l'école Sourp Hagop a organisé plusieurs rencontres
entre les élèves et des aînés de la communauté, pour recueillir leurs
histoires et les publier.
« Ces histoires font partie de nos vies », nous dit Talin, 12 ans, en
nous en lisant une avant de promettre qu'elle les racontera à son tour
à ses enfants.
« Oublier, jamais. Pardonner? Pas avant que la Turquie, héritière de
l'Empire ottoman, ne reconnaisse le crime de génocide commis contre
notre peuple », dit le père Karnig Kouyounian, de l'église arménienne
de Montréal. « Après un siècle, il est grand temps de rendre la
justice ».
http://quebec.huffingtonpost.ca/2015/04/04/genocide-armenien-il-y-a-100-ans_n_7005024.html