Aleteia
10 avril 2015
Pape François : l'hommage rendu au peuple arménien
Trois jours avant la messe célébrée à Saint-Pierre en mémoire du
génocide arménien, le Pape a rencontré les patriarches de l'Église
arménienne catholique.
Elisabeth de BaudoĂĽin
C'est parce que 2015 marque le centenaire du génocide arménien que le
pape François, répondant à un voeu de l'Église catholique arménienne,
célèbrera une messe le 12 avril, en mémoire du million et demi de
martyrs massacrés par l'Empire ottoman en 1915.
Saint Grégoire de Narek, Arménien, 36e docteur de l'Église
Au cours de cette messe, célébrée le dimanche de la Miséricorde dans
la basilique Saint-Pierre pour les fidèles de rite arménien, il
proclamera docteur de l'Église le saint arménien Grégoire de Narek,
qui deviendra ainsi le 36e docteur de l'Église catholique (après
Hildegarde de Bingen et Jean d'Avila, proclamés docteurs en 2012 par
Benoît XVI). Né entre 945 et 951, et mort en 1003 ou aux environs de
1010, saint Grégoire de Narek est un théologien, poète, mystique et
philosophe cher au coeur des Arméniens.
Concélébration avec le Pape
Le président de la République d'Arménie, Serge Sarkissian, les deux
catholicos d'Etchmiadzine et d'Antélias (Maison de Cilicie), Karékine
II et Aram Ier, et le patriarche Nersès Bedros XIX des
arméniens-catholiques ainsi que des représentants des milliers
d'Arméniens présents à Rome pour cette occasion, participeront à cette
célébration, qui sera retransmise et suivie dans le monde entier, en
Arménie mais aussi dans les pays de la diaspora comme les États-Unis,
l'Amérique latine, l'Europe, la Russie, ou l'Ukraine... Nersès Bédros
XIX ainsi que plusieurs cardinaux, évêques et prêtres du rite arménien
concélébreront la messe avec le Pape.
Faire mémoire et oeuvrer à la réconciliation
À trois jours de cette grande célébration, le successeur de Pierre a
reçu en audience les membres du synode patriarcal de l'Église
arménienne catholique. Dans le discours qu'il leur a adressé en
italien, traduit en français par l'agence Zenit, on le sent soucieux
de faire oeuvre de mémoire et de justice, tout en évitant de mettre de
l'huile sur le feu, pour conduire à la réconciliation. Il la souhaite
ardemment, comme il l'a dit dans l'avion qui l'a ramené de Turquie en
décembre 2014. Le Pape a évidemment fait mémoire du génocide arménien,
l'un des plus grands de l'histoire de l'humanité ; mais il s'est gardé
d'employer ce mot, sans doute pour ménager la Turquie, qui nie toute
idée de génocide. De même, il a encouragé à la paix et à la
réconciliation entre les > (qu'il s'est également gardé de
nommer), mais > et dont >. Un
peuple qui a su rester fidèle à Dieu, jusqu'à l'héroïsme, aux heures
les plus sombres de son histoire. >, a affirmé le
Pape qui a invité à la reconnaissance de cette fidélité. Il a aussi
enjoint de demander Ă Dieu le don la sagesse du coeur, sans laquelle,
a-t-il dit, on ne peut comprendre le
10 avril 2015
Pape François : l'hommage rendu au peuple arménien
Trois jours avant la messe célébrée à Saint-Pierre en mémoire du
génocide arménien, le Pape a rencontré les patriarches de l'Église
arménienne catholique.
Elisabeth de BaudoĂĽin
C'est parce que 2015 marque le centenaire du génocide arménien que le
pape François, répondant à un voeu de l'Église catholique arménienne,
célèbrera une messe le 12 avril, en mémoire du million et demi de
martyrs massacrés par l'Empire ottoman en 1915.
Saint Grégoire de Narek, Arménien, 36e docteur de l'Église
Au cours de cette messe, célébrée le dimanche de la Miséricorde dans
la basilique Saint-Pierre pour les fidèles de rite arménien, il
proclamera docteur de l'Église le saint arménien Grégoire de Narek,
qui deviendra ainsi le 36e docteur de l'Église catholique (après
Hildegarde de Bingen et Jean d'Avila, proclamés docteurs en 2012 par
Benoît XVI). Né entre 945 et 951, et mort en 1003 ou aux environs de
1010, saint Grégoire de Narek est un théologien, poète, mystique et
philosophe cher au coeur des Arméniens.
Concélébration avec le Pape
Le président de la République d'Arménie, Serge Sarkissian, les deux
catholicos d'Etchmiadzine et d'Antélias (Maison de Cilicie), Karékine
II et Aram Ier, et le patriarche Nersès Bedros XIX des
arméniens-catholiques ainsi que des représentants des milliers
d'Arméniens présents à Rome pour cette occasion, participeront à cette
célébration, qui sera retransmise et suivie dans le monde entier, en
Arménie mais aussi dans les pays de la diaspora comme les États-Unis,
l'Amérique latine, l'Europe, la Russie, ou l'Ukraine... Nersès Bédros
XIX ainsi que plusieurs cardinaux, évêques et prêtres du rite arménien
concélébreront la messe avec le Pape.
Faire mémoire et oeuvrer à la réconciliation
À trois jours de cette grande célébration, le successeur de Pierre a
reçu en audience les membres du synode patriarcal de l'Église
arménienne catholique. Dans le discours qu'il leur a adressé en
italien, traduit en français par l'agence Zenit, on le sent soucieux
de faire oeuvre de mémoire et de justice, tout en évitant de mettre de
l'huile sur le feu, pour conduire à la réconciliation. Il la souhaite
ardemment, comme il l'a dit dans l'avion qui l'a ramené de Turquie en
décembre 2014. Le Pape a évidemment fait mémoire du génocide arménien,
l'un des plus grands de l'histoire de l'humanité ; mais il s'est gardé
d'employer ce mot, sans doute pour ménager la Turquie, qui nie toute
idée de génocide. De même, il a encouragé à la paix et à la
réconciliation entre les > (qu'il s'est également gardé de
nommer), mais > et dont >. Un
peuple qui a su rester fidèle à Dieu, jusqu'à l'héroïsme, aux heures
les plus sombres de son histoire. >, a affirmé le
Pape qui a invité à la reconnaissance de cette fidélité. Il a aussi
enjoint de demander Ă Dieu le don la sagesse du coeur, sans laquelle,
a-t-il dit, on ne peut comprendre le