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Armenie : Les Huit Choses Qui Ne S'additionnent Pas Sur Les Meurtres

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    ARMENIE : LES HUIT CHOSES QUI NE S'ADDITIONNENT PAS SUR LES MEURTRES A GYUMRI

    ARMENIE

    Deux semaines après le meurtre d'une famille dans la ville armenienne
    de Gyumri, il y a plus de questions que de reponses concernant
    les actions et les motivations de l'individu accuse d'avoir commis
    l'assassinat de masse, le soldat de 18 ans de l'armee russe, Valery
    Permyakov.

    Certaines reponses peuvent paraître simples, tandis que d'autres,
    compte tenu de la sensibilite de l'affaire, ne pourront jamais etre
    divulguees par les enqueteurs russes et armeniens.

    Selon les accusations officielles contre lui, Permyakov est entre
    dans la maison des Avetisian a Gyumri au debut de la matinee du 12
    Janvier, soi-disant a la recherche d'un verre d'eau. Il aurait tire
    ou poignarde a mort tous les membres de la famille ; soi-disant par
    crainte que les Avetisian informeraient la 102e base militaire russe a
    Gyumri qu'il avait deserte. Six morts sur place ; la septième victime,
    Seryozha Avetisian, 6 mois, est decede le 19 Janvier. Un tribunal
    militaire russe en Armenie va juger Permaykov, mais le nom de son
    avocat - un citoyen russe qui vit en Armenie - n'a pas ete divulgue,
    selon le service de nouvelles de Russie Interfax.

    Les deux pays ont mis en place des commissions parlementaires
    pour surveiller le travail des enqueteurs, et les responsables des
    deux pays ont maintes fois promis que justice sera faite. Mais le
    public armenien reste sceptique : les manifestants sont a nouveau
    descendus dans les rues le 26 Janvier dans la capitale armenienne,
    Erevan, afin d'exiger que le procès de Permyakov ait lieu devant un
    tribunal armenien. Compte tenu de la mefiance du public, les questions
    persistantes entourant l'enquete criminelle pourraient devenir un
    handicap politique pour le gouvernement armenien.

    Les questions sans reponse entourant les actions de Permyakov sont :

    1. Pourquoi avoir deserte avec seulement un pistolet et des balles ?

    Les enqueteurs armeniens disent que Permyakov a quitte la base de
    102 ème armee a Gyumri a 4h du matin le 12 Janvier avec un fusil AK-74.

    Permyakov aurait affirme qu'il allait "faire une promenade." Pourtant,
    la question est de savoir pourquoi Permyakov avait choisi d'abandonner
    son poste sans autres fournitures qu'un pistolet et des balles. Selon
    le service meteorologique du gouvernement, ArmHydMed, les temperatures,
    le 12 Janvier sont tombees a moins 17-20 degres Celsius - un peu
    glaciale meme pour un natif de Siberie comme Permyakov.

    2. Comment Permyakov est-il entre dans la maison des victimes ?

    Les Avetisian vivaient dans une residence securisee, une maison privee
    dans le centre de Gyumri, a trois a quatre kilomètres de la base
    militaire. Les voisins ont declare aux journalistes que la famille
    laissait habituellement la porte deverrouillee. Une nouvelle porte
    plus forte a ete achetee pour la maison, deux jours avant les meurtres.

    Le Service d'enquete special de l'Armenie affirme que Permyakov a
    casse une fenetre pour entrer dans la maison. L'accuse a dit seulement
    qu'il voulait boire de l'eau. Il affirme qu'il ne connaissait pas la
    famille, ni les parents des Avetisian . Les enqueteurs, cependant,
    n'ont revele aucune hypothèse pour expliquer pourquoi il a choisi
    cette maison fermee notamment dans sa recherche presumee d'eau.

    2. Si Permyakov voulait de l'eau, pourquoi juste ne pas demander ?

    Pour de nombreux habitants, habitues depuis longtemps a partager
    nourriture et des cigarettes avec des soldats russes, c'est la
    question la plus etrange. Permyakov etait arrive recemment, mais ceux
    qui ecrivent sur la page de la base 102e sur le reseau social russe
    VKontakte parlent ouvertement de traditions d'hospitalite a Gyumri
    envers les soldats dans le besoin.

    Permyakov a-t-il rencontre de la resistance ? Dans une interview le
    17 Janvier avec Aysor.am, l'avocat armenien, Tamara Yayloian, qui,
    au depart, a assiste aux interrogatoires de Permyakov, a affirme que
    le soldat avait dit qu'il avait tire sur le premier Avetisian quand
    il allait prendre le telephone après s'etre reveille, l'avoir vu et
    avoir crie sur lui.

    Après avoir entendu des voix dans une pièce adjacente, Permyakov
    a allègue qu'il est entre et il a tue deux personnes. Il se serait
    ensuite deplace dans la troisième chambre voisine, et aurait fait
    deux morts et, lorsque son fusil s'est enraye il a poignarde les deux
    enfants avec sa baïonnette. Un couloir relie les trois chambres. Pour
    beaucoup, ce qui etait a craindre est que les occupants des autres
    chambres auraient ete reveilles au son des coups de feu, et auraient
    essaye d'arreter l'intrus, qui avait des difficultes a trouver son
    chemin dans la maison dans l'obscurite.

    Une video de la scène du crime, cependant, montre que six des sept
    membres de la famille sont morts dans leurs lits. Certains se demandent
    ouvertement si Permyakov agi seul, mais aucune preuve n'existe pour
    soutenir une telle speculation.

    5. Pourquoi personne n'a-t-elle entendu les coups de feu ?

    Les Avetisian vivaient dans le centre de Gyumri, une ville de 146 355
    personnes, sur une route non loin de la station de l'hôtel de ville
    et de la gare. Les maisons des voisins etaient a quelques mètres.

    Pourtant, etonnamment, bien que les enqueteurs disent qu'ils ont
    interroge 30 temoins, aucune information n'existe au sujet d'une
    personne qui aurait signale l'audition des coups de feu ou d'autres
    faits.

    Dans un pays où les gens prennent un vif interet dans les activites
    de leurs voisins, ceci suscite aussi des soupcons. Les enqueteurs
    armeniens estiment que les meurtres ont eu lieu a environ six heures
    - un moment de la journee où les gens pouvaient entendre une mouche
    voler dans la residence d'un voisin a affirme le criminologue Sergei
    Galoian lors d'une conference de presse le 14 Janvier. Rita Petrosian,
    un parent de la famille, a seulement decouvert les meurtres autour de
    midi, quand elle est allee a la maison pour un cafe comme d'habitude.

    Les rapports officiels ne font aucune mention d'un silencieux.

    6. Quelqu'un a-t-il altere la scène de crime ?

    Les rapports officiels indiquent que les bottes militaires avec le nom
    de Permyakov inscrites sur elles, une carabine AK-74 avec des balles
    5,45 mm, une cartouche avec 30 balles, et l'autre avec une seule balle
    ont ete retrouves eparpilles sur les lieux. L'uniforme de Permaykov
    a ete constate soigneusement plie dans la maison. Selon l'histoire
    officielle, Permyakov aurait quitte la maison des Avetisian habille
    dans les vetements du fils du proprietaire, Armen. Une explication
    des raisons pour lesquelles le suspect aurait ete si negligent a
    laisser derrière ces elements de preuve n'est pas claire.

    7. Pourquoi personne n'a-t-il vu Permyakov dans la rue ?

    Bien que Gyumri n'est pas anime en debut de matinee, un russe marchant
    seul a pied a travers la campagne en hiver vers la frontière turque
    aurait ete susceptible d'avoir attire l'avis de quelqu'un. Pourtant,
    aucun detail n'a ete donne sur l'emplacement exact de l'arrestation
    de Permyakov, comment les gardes-frontières russes l'ont reconnu,
    ni comment, alors qu'il venait d'arriver dans la zone, il a su où
    se trouvait la frontière. En Armenie, où la couverture des scènes de
    crime est riche de temoignages, cette absence d'information apparaît
    anormale.

    8. Pourquoi Permyakov ne beneficie-t-il pas plus tôt d'un contrôle
    pour maladie mentale ?

    Le 24 Janvier, l'agence russe Interfax a cite une source anonyme
    qui a declare que les tests seront executes "dans un proche avenir"
    pour evaluer la sante mentale de Permaykov, ainsi que comparer les
    echantillons d'ADN. Les tests seront effectues dans la base 102 de
    l'armee selon la source. Les raisons pour attendre plus de deux
    semaines après l'arrestation du suspect pour effectuer de telles
    analyses n'ont pas ete fournies.

    Marianna Grigoryan

    eurasianet.org

    mercredi 11 fevrier 2015, Stephane (c)armenews.com

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