LES ALEVIS BOYCOTTENT LES COURS POUR RECLAMER L'ENSEIGNEMENT LAQUE
TURQUIE
Des associations d'Alevis, une minorite musulmane liberale de Turquie,
et un syndicat d'enseignants ont appele vendredi un boycott des ecoles
publiques pour reclamer un "enseignement laïque" dans un pays domine
par la confession sunnite.
Selon les medias turcs, ce mouvement a ete largement suivi dans de
nombreuses villes, dont Istanbul, Ankara et Izmir (ouest).
Dans cette dernière cite, la police a disperse une manifestation
d'environ 2.000 personnes, pour la plupart des enseignants, avec
des canons a eau et du gaz lacrymogène, a rapporte l'agence de
presse Dogan.
Au moins 40 personnes y ont ete interpellees, selon le barreau de
la ville.
Environ 2.000 protestataires ont defile dans le centre-ville d'Ankara
et un millier d'autres a Istanbul, dans le quartier asiatique de
Kadikoy.
"Je n'envoie pas mon enfant a l'ecole aujourd'hui pour denoncer
l'islamisme rampant pratique dans l'enseignement public qui est devenu
l'enseignement islamique", a indique a l'AFP Ahmet, un fonctionnaire
residant dans le centre d'Ankara qui n'a pas souhaite divulguer son
nom de crainte de poursuites.
Ce père de famille de confession alevie a denonce les cours de religion
obligatoires dans les collèges et lycees publics, un système recemment
amende par le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.
Les Alevis jugent notamment que ces cours nouvelle formule privilegient
la seule approche sunnite de l'islam et denigrent l'apprentissage
des sciences.
"Les enfants peuvent apprendre la religion a la maison, c'est injuste
de leur imposer ca a l'ecole", a souligne le parent d'elève.
Dans un arret rendu en septembre dernier, la Cour europeenne des droits
de l'Homme (CEDH) a juge que l'apprentissage obligatoire des religions
impose en Turquie ne respectait pas la liberte de conviction des
parents et demande aux autorites une reforme "sans tarder" du système.
Seuls les elèves de confession chretienne ou juive, les deux minorites
religieuses reconnues en Turquie, peuvent en etre dispenses.
Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a denonce le jugement de la CEDH,
jugeant que l'apprentissage obligatoire des religions constituait un
rempart contre la "radicalisation" des groupes jihadistes, en Syrie
et en Irak notamment.
La communaute alevie, un groupe musulman heterodoxe et progressiste,
constitue environ 20% des 77 millions d'habitants de la Turquie,
dont l'immense majorite de la population est sunnite. L'Etat turc
n'a jamais reconnu cette confession.
L'actuel president Recep Tayyip Erdogan, qui tient les renes de son
pays depuis 2003, est accuse par ses detracteurs de vouloir "islamiser"
la Turquie. Sous son règne, le port du voile islamique a ete autorise
dans les universites, les lycees, puis la fonction publique, et la
vente et la consommation d'alcool ont ete serieusement encadrees.
L'education est devenue l'un des enjeux de cette confrontation.
En septembre dernier, une reforme de la carte scolaire a ainsi
contraint plusieurs milliers d'elèves auparavant inscrits dans le
secteur public a poursuivre leur scolarite dans des ecoles religieuses,
les "imam hatip", suscitant de nouvelles critiques.
vendredi 20 fevrier 2015, Stephane (c)armenews.com
TURQUIE
Des associations d'Alevis, une minorite musulmane liberale de Turquie,
et un syndicat d'enseignants ont appele vendredi un boycott des ecoles
publiques pour reclamer un "enseignement laïque" dans un pays domine
par la confession sunnite.
Selon les medias turcs, ce mouvement a ete largement suivi dans de
nombreuses villes, dont Istanbul, Ankara et Izmir (ouest).
Dans cette dernière cite, la police a disperse une manifestation
d'environ 2.000 personnes, pour la plupart des enseignants, avec
des canons a eau et du gaz lacrymogène, a rapporte l'agence de
presse Dogan.
Au moins 40 personnes y ont ete interpellees, selon le barreau de
la ville.
Environ 2.000 protestataires ont defile dans le centre-ville d'Ankara
et un millier d'autres a Istanbul, dans le quartier asiatique de
Kadikoy.
"Je n'envoie pas mon enfant a l'ecole aujourd'hui pour denoncer
l'islamisme rampant pratique dans l'enseignement public qui est devenu
l'enseignement islamique", a indique a l'AFP Ahmet, un fonctionnaire
residant dans le centre d'Ankara qui n'a pas souhaite divulguer son
nom de crainte de poursuites.
Ce père de famille de confession alevie a denonce les cours de religion
obligatoires dans les collèges et lycees publics, un système recemment
amende par le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.
Les Alevis jugent notamment que ces cours nouvelle formule privilegient
la seule approche sunnite de l'islam et denigrent l'apprentissage
des sciences.
"Les enfants peuvent apprendre la religion a la maison, c'est injuste
de leur imposer ca a l'ecole", a souligne le parent d'elève.
Dans un arret rendu en septembre dernier, la Cour europeenne des droits
de l'Homme (CEDH) a juge que l'apprentissage obligatoire des religions
impose en Turquie ne respectait pas la liberte de conviction des
parents et demande aux autorites une reforme "sans tarder" du système.
Seuls les elèves de confession chretienne ou juive, les deux minorites
religieuses reconnues en Turquie, peuvent en etre dispenses.
Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a denonce le jugement de la CEDH,
jugeant que l'apprentissage obligatoire des religions constituait un
rempart contre la "radicalisation" des groupes jihadistes, en Syrie
et en Irak notamment.
La communaute alevie, un groupe musulman heterodoxe et progressiste,
constitue environ 20% des 77 millions d'habitants de la Turquie,
dont l'immense majorite de la population est sunnite. L'Etat turc
n'a jamais reconnu cette confession.
L'actuel president Recep Tayyip Erdogan, qui tient les renes de son
pays depuis 2003, est accuse par ses detracteurs de vouloir "islamiser"
la Turquie. Sous son règne, le port du voile islamique a ete autorise
dans les universites, les lycees, puis la fonction publique, et la
vente et la consommation d'alcool ont ete serieusement encadrees.
L'education est devenue l'un des enjeux de cette confrontation.
En septembre dernier, une reforme de la carte scolaire a ainsi
contraint plusieurs milliers d'elèves auparavant inscrits dans le
secteur public a poursuivre leur scolarite dans des ecoles religieuses,
les "imam hatip", suscitant de nouvelles critiques.
vendredi 20 fevrier 2015, Stephane (c)armenews.com