Courrier International
20 février 2015
Grand froid sur les relations bilatérales
A deux mois des commémorations du centenaire du génocide arménien, le
président Sargsian retire de l'Assemblée nationale les protocoles sur
les relations avec la Turquie.
Courrier international
Alda Engoian et Laurence Habay
Le 16 février, le président arménien Serge Sargsian a retiré du
Parlement les protocoles sur la normalisation des liens et
l'établissement de relations diplomatiques avec la Turquie, rapporte
le quotidien arménien Novoïé Vremia.
Signés à Zurich le 10 octobre 2009, avec pour perspective l'ouverture
de la frontière terrestre entre les deux pays, les protocoles sont
restés lettre morte. Le "gouvernement turc n'a aucune volonté
politique, déforme l'esprit et la lettre des protocoles, et continue
de poser des conditions", a expliqué Serge Sargsian avant d'ajouter
qu'à la veille de la commémoration du 100e anniversaire du génocide
arménien, "la politique de déni et de réécriture de l'histoire" prend
de l'ampleur à Ankara.
Le rôle du conflit gelé du Haut-Karabakh
La décision du président arménien "est une réponse à la politique
destructrice de la Turquie qui pose des préconditions pour une
normalisation et doit ainsi endosser toute la responsabilité de
l'échec des protocoles", note le turcologue arménien Levon Ovsepian,
cité par le site arménien Panorama.
Comme le note le quotidien russe Nezavissimaïa Gazeta, Ankara subit la
pression de l'Azerbaïdjan, son partenaire stratégique. Bakou a en
effet déclaré que la normalisation des relations avec l'Arménie ne
serait possible qu'"après le retour du Haut-Karabakh [enclave
séparatiste arménienne] au sein de l'Azerbaïdjan". Et que, dans le cas
contraire, "Bakou révisera intégralement ses relations avec Ankara".
Contentieux autour du centenaire du génocide
La tension entre Erevan et Ankara est montée d'un cran au début de
l'année autour de la question du centenaire du génocide arménien. Le
président turc, Recep Erdogan, a en effet convié son homologue
arménien à la célébration du centenaire de la bataille de Gallipoli,
le jour anniversaire du génocide, le 24 avril 2015. Serge Sargsian
s'en est offusqué dans une lettre.
Le 30 janvier, à Erevan, la Commission nationale pour la commémoration
du centième anniversaire du génocide arménien dans l'Empire ottoman a
présenté le programme des événements. "Du 18 au 20 avril, un forum
international réunira à Erevan des journalistes du monde entier, qui
auront toute latitude pour commenter les événements qui auront lieu en
Arménie du 22 au 24 avril", précise Novoïé Vremia.
Les 22 et 23 avril, une conférence internationale intitulée "Contre
les crimes du génocide" accueillera les représentants des pouvoirs
exécutif et législatif et des autorités religieuses de nombreux pays.
Le 23 avril, à Etchmiadzine, ville où se trouve le siège de l'église
apostolique arménienne, des martyrs du génocide seront béatifiés.
Le groupe de rock californien System of a Down, dont les quatre
membres sont d'origine arménienne, commémorera l'événement en faisant
étape à Erevan le soir du 23 avril pour son Wake up the Souls Tour
2015. Puis une marche aux flambeaux se dirigera vers le
Tsitsernakaberd, mémorial dédié aux victimes du génocide, situé sur
une des collines de la capitale arménienne. Une cérémonie
commémorative et un concert de musique classique avec des musiciens
issus des pays ayant reconnu le génocide auront lieu le 24 avril. Un
site trilingue (en arménien, russe et anglais) a été créé pour suivre
les événements.
http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/2015/02/20/grand-froid-sur-les-relations-bilaterales
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
20 février 2015
Grand froid sur les relations bilatérales
A deux mois des commémorations du centenaire du génocide arménien, le
président Sargsian retire de l'Assemblée nationale les protocoles sur
les relations avec la Turquie.
Courrier international
Alda Engoian et Laurence Habay
Le 16 février, le président arménien Serge Sargsian a retiré du
Parlement les protocoles sur la normalisation des liens et
l'établissement de relations diplomatiques avec la Turquie, rapporte
le quotidien arménien Novoïé Vremia.
Signés à Zurich le 10 octobre 2009, avec pour perspective l'ouverture
de la frontière terrestre entre les deux pays, les protocoles sont
restés lettre morte. Le "gouvernement turc n'a aucune volonté
politique, déforme l'esprit et la lettre des protocoles, et continue
de poser des conditions", a expliqué Serge Sargsian avant d'ajouter
qu'à la veille de la commémoration du 100e anniversaire du génocide
arménien, "la politique de déni et de réécriture de l'histoire" prend
de l'ampleur à Ankara.
Le rôle du conflit gelé du Haut-Karabakh
La décision du président arménien "est une réponse à la politique
destructrice de la Turquie qui pose des préconditions pour une
normalisation et doit ainsi endosser toute la responsabilité de
l'échec des protocoles", note le turcologue arménien Levon Ovsepian,
cité par le site arménien Panorama.
Comme le note le quotidien russe Nezavissimaïa Gazeta, Ankara subit la
pression de l'Azerbaïdjan, son partenaire stratégique. Bakou a en
effet déclaré que la normalisation des relations avec l'Arménie ne
serait possible qu'"après le retour du Haut-Karabakh [enclave
séparatiste arménienne] au sein de l'Azerbaïdjan". Et que, dans le cas
contraire, "Bakou révisera intégralement ses relations avec Ankara".
Contentieux autour du centenaire du génocide
La tension entre Erevan et Ankara est montée d'un cran au début de
l'année autour de la question du centenaire du génocide arménien. Le
président turc, Recep Erdogan, a en effet convié son homologue
arménien à la célébration du centenaire de la bataille de Gallipoli,
le jour anniversaire du génocide, le 24 avril 2015. Serge Sargsian
s'en est offusqué dans une lettre.
Le 30 janvier, à Erevan, la Commission nationale pour la commémoration
du centième anniversaire du génocide arménien dans l'Empire ottoman a
présenté le programme des événements. "Du 18 au 20 avril, un forum
international réunira à Erevan des journalistes du monde entier, qui
auront toute latitude pour commenter les événements qui auront lieu en
Arménie du 22 au 24 avril", précise Novoïé Vremia.
Les 22 et 23 avril, une conférence internationale intitulée "Contre
les crimes du génocide" accueillera les représentants des pouvoirs
exécutif et législatif et des autorités religieuses de nombreux pays.
Le 23 avril, à Etchmiadzine, ville où se trouve le siège de l'église
apostolique arménienne, des martyrs du génocide seront béatifiés.
Le groupe de rock californien System of a Down, dont les quatre
membres sont d'origine arménienne, commémorera l'événement en faisant
étape à Erevan le soir du 23 avril pour son Wake up the Souls Tour
2015. Puis une marche aux flambeaux se dirigera vers le
Tsitsernakaberd, mémorial dédié aux victimes du génocide, situé sur
une des collines de la capitale arménienne. Une cérémonie
commémorative et un concert de musique classique avec des musiciens
issus des pays ayant reconnu le génocide auront lieu le 24 avril. Un
site trilingue (en arménien, russe et anglais) a été créé pour suivre
les événements.
http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/2015/02/20/grand-froid-sur-les-relations-bilaterales
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress