REVUE DE PRESSE
Tigran, l'Arménie en filigrane
JAZZ Désormais en trio, le pianiste sort >, qu'il dévoilera
en concert parisien début mars.
Préserver son identité, tant sur le plan culturel que confessionnel,
envers et contre les dominations extérieures et les attaques
successives en provenance de l'Est comme de l'Ouest, est un élément
constitutif majeur de l'histoire de l'Arménie. Ce profond attachement
à ses racines, le pianiste virtuose Tigran Hamasyan le sublime Ã
nouveau dans son sixième album, Mockroot, témoin de ses premiers pas
discographiques sur le label Nonesuch, rejoignant ainsi la liste de la
prestigieuse écurie new-yorkaise qui abrite Joshua Redman, Pat Metheny
ou encore Brad Mehldau, autre sommité du piano de la sphère
jazzistique - avec lequel il sera en duo à la Philharmonie de Paris,
au printemps.
Sur cet album, enregistré en trio avec le bassiste américain Sam
Minaie et le batteur suisse Arthur Hnatek, la voix - la sienne comme
celle d'Areni Agbabian ou de la nouvelle venue, Gayanée Movsisyan -
occupe une place de choix. Plus homogène et introspectif que Shadow
Theater, son précédent CD en quintet qui lui a valu une reconnaissance
internationale (lire Libération du 26 août 2013), Mockroot, toujours
ancré dans la tradition populaire (littéraire et musicale) arménienne,
agrège, sur des territoires electro, la verve mélodique du pianiste et
son sens débridé des rythmiques complexes, entre brisures et cascades.
Séisme. Guidé par cette inspiration intérieure, Tigran propulse le
passé dans le XXIe siècle, joignant l'intime et l'universel. > Métaphore soulignée notamment par la pochette avec la photo prise
par Karén Mirzoyan - qui avait signé l'artwork de Shadow Theater - où
l'on voit un arbre, isolé au beau milieu du lac Sevan, qui a continué
de pousser malgré une succession d'interventions humaines frôlant la
catastrophe écologique.
Né en 1987 à Gyumri, ville qui fut dévastée par le terrible séisme de
1988, le jeune musicien poursuit sa quête de soi en sondant en
profondeur la culture de ce pays qu'il avait quitté en 2006, pour
s'installer avec ses parents en Californie, et dont il s'est rapproché
depuis 2013 pour y élire domicile. Et même y trouver l'me soeur : > Le traditionnel Kars, qu'il a
arrangé, en témoigne : > Rappelons que Kars fut une capitale de l'ancienne
Arménie, perdue en 1920 au profit de la Turquie. ), caché avec la pudeur
d'un secret - de son propre aveu le thème qu'il préfère :
Tigran, l'Arménie en filigrane
JAZZ Désormais en trio, le pianiste sort >, qu'il dévoilera
en concert parisien début mars.
Préserver son identité, tant sur le plan culturel que confessionnel,
envers et contre les dominations extérieures et les attaques
successives en provenance de l'Est comme de l'Ouest, est un élément
constitutif majeur de l'histoire de l'Arménie. Ce profond attachement
à ses racines, le pianiste virtuose Tigran Hamasyan le sublime Ã
nouveau dans son sixième album, Mockroot, témoin de ses premiers pas
discographiques sur le label Nonesuch, rejoignant ainsi la liste de la
prestigieuse écurie new-yorkaise qui abrite Joshua Redman, Pat Metheny
ou encore Brad Mehldau, autre sommité du piano de la sphère
jazzistique - avec lequel il sera en duo à la Philharmonie de Paris,
au printemps.
Sur cet album, enregistré en trio avec le bassiste américain Sam
Minaie et le batteur suisse Arthur Hnatek, la voix - la sienne comme
celle d'Areni Agbabian ou de la nouvelle venue, Gayanée Movsisyan -
occupe une place de choix. Plus homogène et introspectif que Shadow
Theater, son précédent CD en quintet qui lui a valu une reconnaissance
internationale (lire Libération du 26 août 2013), Mockroot, toujours
ancré dans la tradition populaire (littéraire et musicale) arménienne,
agrège, sur des territoires electro, la verve mélodique du pianiste et
son sens débridé des rythmiques complexes, entre brisures et cascades.
Séisme. Guidé par cette inspiration intérieure, Tigran propulse le
passé dans le XXIe siècle, joignant l'intime et l'universel. > Métaphore soulignée notamment par la pochette avec la photo prise
par Karén Mirzoyan - qui avait signé l'artwork de Shadow Theater - où
l'on voit un arbre, isolé au beau milieu du lac Sevan, qui a continué
de pousser malgré une succession d'interventions humaines frôlant la
catastrophe écologique.
Né en 1987 à Gyumri, ville qui fut dévastée par le terrible séisme de
1988, le jeune musicien poursuit sa quête de soi en sondant en
profondeur la culture de ce pays qu'il avait quitté en 2006, pour
s'installer avec ses parents en Californie, et dont il s'est rapproché
depuis 2013 pour y élire domicile. Et même y trouver l'me soeur : > Le traditionnel Kars, qu'il a
arrangé, en témoigne : > Rappelons que Kars fut une capitale de l'ancienne
Arménie, perdue en 1920 au profit de la Turquie. ), caché avec la pudeur
d'un secret - de son propre aveu le thème qu'il préfère :