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Turquie: Erdogan suscite une polémique "historique" avec l'Arménie,

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  • Turquie: Erdogan suscite une polémique "historique" avec l'Arménie,

    Agence France Presse
    16 janvier 2015 vendredi 6:09 PM GMT

    Turquie: Erdogan suscite une polémique "historique" avec l'Arménie,
    sur fond de génocide

    Ankara 16 jan 2015

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan a suscité la polémique vendredi
    en invitant son homologue arménien aux cérémonies du 100e anniversaire
    de la bataille de Gallipoli, prévues le jour-même où l'Arménie
    commémore celui des massacres de 1915.

    M. Erdogan a officiellement convié cette semaine par courrier une
    centaine de chefs d'Etat et de gouvernement du monde entier aux
    célébrations, le 24 avril, du fameux épisode oriental de la Première
    guerre mondiale, a-t-on appris de source officielle turque.

    En tête de cette longue liste figure le président américain Barack
    Obama, et un peu plus loin Serge Sarkissian, celui de l'Arménie, en
    conflit avec la Turquie autour de la question des centaines de
    milliers d'Arméniens tués par l'Empire ottoman à partir de 1915,
    qu'Ankara refuse de considérer comme un génocide.

    L'invitation adressée par M. Erdogan a essuyé une sèche fin de
    non-recevoir de la part d'Erevan, qui a dénoncé une "manipulation de
    l'histoire".

    Cette nouvelle controverse entre les deux capitales, qui
    n'entretiennent pas de relations diplomatiques, a pour origine un
    hasard de l'Histoire.

    La bataille de Gallipoli a débuté le 25 avril 1915, lorsqu'un
    contingent de troupes anglaises, néo-zélandaises, australiennes et
    françaises a débarqué dans cette péninsule du nord-ouest de l'actuelle
    Turquie pour rouvrir le détroit des Dardanelles et porter la guerre au
    coeur de l'Empire ottoman, allié de l'Allemagne.

    Au terme de neuf mois d'pres combats, les Alliés seront contraints de
    battre en retraite en laissant derrière eux 180.000 morts.

    Cette bataille, où s'est illustré le colonel Mustafa Kemal, qui
    proclamera en 1923 la République turque moderne née de la chute de
    l'Empire ottoman, est traditionnellement célébrée le 24 avril par les
    Turcs, le lendemain par des milliers de visiteurs venus d'Australie et
    de Nouvelle-Zélande, où le 25 avril est un jour de fête nationale.

    - 'Déni' -

    Coïncidence, ce 24 avril marque aussi le coup d'envoi, en 1915, des
    arrestations puis des massacres d'Arméniens par l'Empire ottoman.
    Chaque année, l'Arménie et les Arméniens de la diaspora honorent leurs
    victimes.

    Dans la réponse rendue publique par ses services, M. Sarkissian a
    suggéré que M. Erdogan d'avoir délibérément profité de ce conflit de
    dates pour "détourner l'attention du monde des activités marquant le
    centenaire du génocide" et dénoncé la "politique traditionnelle de
    déni" d'Ankara.

    Le chef de l'Etat arménien a ajouté qu'il avait lui-même invité M.
    Erdogan à se rendre dans son pays le 24 avril et souligné qu'il
    n'était pas dans ses usages de "rendre visite à un invité qui n'a pas
    lui-même répondu à sa propre invitation".

    De son côté, le Conseil de coordination des organisations arméniennes
    de France (CCAF) a dénoncé un "contre-feu diplomatique" destiné à
    "neutraliser la présence prévue des chefs d'État étrangers ce jour-là
    à Erevan".

    La Turquie a toujours refusé d'admettre toute élimination planifiée,
    évoquant la mort d'environ 500.000 Arméniens (contre 1,5 million selon
    l'Arménie), qui s'étaient rangés du côté de son ennemie la Russie,
    lors de combats ou à cause de famines.

    En avril 2014, le président Erdogan, alors Premier ministre, avait
    offert des condoléances sans précédent pour les victimes arméniennes,
    parlant d'une "douleur commune". Mais la semaine dernière, il a
    formellement écarté toute reconnaissance du génocide.

    Selon un sondage paru cette semaine, moins de 10% des Turcs souhaitent
    que leur gouvernement reconnaisse un génocide des Arméniens.

    La Turquie et l'Arménie ont signé en 2009 des protocoles dits de
    Zurich pour normaliser leurs relations mais, plus de cinq ans après,
    ces textes n'ont toujours pas été ratifiés.

    fo-pa/cls

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