VIROFLAY
Inauguration de la sente Zabel Essayan à Viroflay
La sente située entre la rue Lamartine et la sente du chêne de la
vierge sera baptisée le 24 janvier 2015 « sente Zabel Essayan » en
l'honneur de la femme de lettres la plus marquante de la littérature
arménienne (1878-1943) qui a résidé au 8, rue Lamartine à Viroflay
dans les années 1920.
Dans les replis de ma mémoire s'ouvrent des portes closes et des
moments enfouis se raniment. Une parole, un geste oublié, un regard de
mon père et des détails de la vie quotidienne, disparus et oubliés
depuis longtemps, reprennent vie et me transmettent la joie ou la
tristesse qu'ils portent en eux. » Zabel Essayan s'exprime ainsi Ã
travers le personnage d'un peintre dans son livre Mon âme en exil.
Avec une question : comment créer librement quand on est coupé de ses
racines ? Exilée, Zabel Essayan l'a été, voyageant d'un pays à l'autre
au gré des soubresauts de l'histoire.
Zabel Hovhannessian naît le 5 février 1878 Ã Constantinople (Istanbul)
et mène une intense carrière littéraire et politique entre l'Orient et
la France. Précoce, la jeune fille fait ses études au collège arménien
Sainte-Croix, elle fréquente un salon littéraire et publie quelques
poèmes. « C'est une femme qui vit dans un monde d'hommes et un monde
machiste. Mais son père, féministe avant l'heure, a encouragé ses
filles à faire des études, il leur permet de sortir, de fréquenter les
salons littéraires, tout cela dans l'Empire ottoman où le harem n'est
pas révolu », explique Léon Ketcheyan, qui a consacré une thèse Ã
Zabel Essayan. En 1895, Ã 17 ans, au moment des massacres hamidiens
qui marquent les premiers actes criminels d'ampleur de l'Empire
ottoman contre les Arméniens, elle part à Paris, étudier la
littérature à la Sorbonne. « Quelque chose de tout à fait rarissime Ã
l'époque. » Elle épouse le peintre Tigrane Essayan. Le couple, qui
aura deux enfants, s'installe à Paris et fréquente les milieux
littéraires. Mais Zabel Essayan ne cesse de voyager. De retour Ã
Istanbul en 1908, elle participe au renouveau de la vie culturelle et
politique. Une mission sur les massacres d'Adana, perpétrés en avril
1909, lui inspire le chef d'oeuvre Dans les ruines.
La Première Guerre mondiale éclate alors qu'elle est à Istanbul avec
son fils, son mari étant resté en France avec leur fille. Elle échappe
à la rafle du 24 avril 1915 et réussit à gagner la Bulgarie. Elle se
consacre alors à l'enseignement, à l'écriture et à l'aide humanitaire
auprès des réfugiés dans le Caucase, Ã Bakou et en Iran. Elle dénonce
aussi avec force l'extermination des Arméniens. En 1918, elle parvient
à rejoindre son mari en France et devient journaliste. C'est pendant
cette période, en 1920, que Zabel Essayan s'installe à Viroflay au 8,
rue Lamartine, avec ses deux enfants et son mari qui décèdera en 1921.
Elle y résidera vraisemblablement jusqu'en 1929. Son fils fera ses
études au lycée de Versailles. En 1933, Zabel Essayan quitte l'Europe
et s'installe en Arménie soviétique où elle devient titulaire de la
chaire de littérature occidentale à l'université d'Etat d'Erevan. Elle
publie Les Jardins de Silihdar, en 1935, un récit autobiographique.
Mais en 1937, Zabel Essayan est soupçonnée d'espionnage antisoviétique
et elle est victime des grandes purges staliniennes. Déportée en
Sibérie, elle meurt probablement vers 1943 Ã l'âge de 65 ans. C'est en
sa mémoire et en hommage à son oeuvre que la ville inaugure en janvier
la sente Zabel Essayan. - ?
Inauguration de la sente
samedi 24 janvier à 14h30.
Pour en savoir plus
Conférence samedi 24 janvier à 15h30 à l'hôtel de ville par Léon
Ketcheyan, historien, docteur ès lettres et chargé de cours Ã
l'Inalco.
Les livres de Zabel Essayan seront en vente à la librairie Une page de
vie et disponibles à la bibliothèque.
samedi 24 janvier 2015,
Stéphane ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=107121
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Inauguration de la sente Zabel Essayan à Viroflay
La sente située entre la rue Lamartine et la sente du chêne de la
vierge sera baptisée le 24 janvier 2015 « sente Zabel Essayan » en
l'honneur de la femme de lettres la plus marquante de la littérature
arménienne (1878-1943) qui a résidé au 8, rue Lamartine à Viroflay
dans les années 1920.
Dans les replis de ma mémoire s'ouvrent des portes closes et des
moments enfouis se raniment. Une parole, un geste oublié, un regard de
mon père et des détails de la vie quotidienne, disparus et oubliés
depuis longtemps, reprennent vie et me transmettent la joie ou la
tristesse qu'ils portent en eux. » Zabel Essayan s'exprime ainsi Ã
travers le personnage d'un peintre dans son livre Mon âme en exil.
Avec une question : comment créer librement quand on est coupé de ses
racines ? Exilée, Zabel Essayan l'a été, voyageant d'un pays à l'autre
au gré des soubresauts de l'histoire.
Zabel Hovhannessian naît le 5 février 1878 Ã Constantinople (Istanbul)
et mène une intense carrière littéraire et politique entre l'Orient et
la France. Précoce, la jeune fille fait ses études au collège arménien
Sainte-Croix, elle fréquente un salon littéraire et publie quelques
poèmes. « C'est une femme qui vit dans un monde d'hommes et un monde
machiste. Mais son père, féministe avant l'heure, a encouragé ses
filles à faire des études, il leur permet de sortir, de fréquenter les
salons littéraires, tout cela dans l'Empire ottoman où le harem n'est
pas révolu », explique Léon Ketcheyan, qui a consacré une thèse Ã
Zabel Essayan. En 1895, Ã 17 ans, au moment des massacres hamidiens
qui marquent les premiers actes criminels d'ampleur de l'Empire
ottoman contre les Arméniens, elle part à Paris, étudier la
littérature à la Sorbonne. « Quelque chose de tout à fait rarissime Ã
l'époque. » Elle épouse le peintre Tigrane Essayan. Le couple, qui
aura deux enfants, s'installe à Paris et fréquente les milieux
littéraires. Mais Zabel Essayan ne cesse de voyager. De retour Ã
Istanbul en 1908, elle participe au renouveau de la vie culturelle et
politique. Une mission sur les massacres d'Adana, perpétrés en avril
1909, lui inspire le chef d'oeuvre Dans les ruines.
La Première Guerre mondiale éclate alors qu'elle est à Istanbul avec
son fils, son mari étant resté en France avec leur fille. Elle échappe
à la rafle du 24 avril 1915 et réussit à gagner la Bulgarie. Elle se
consacre alors à l'enseignement, à l'écriture et à l'aide humanitaire
auprès des réfugiés dans le Caucase, Ã Bakou et en Iran. Elle dénonce
aussi avec force l'extermination des Arméniens. En 1918, elle parvient
à rejoindre son mari en France et devient journaliste. C'est pendant
cette période, en 1920, que Zabel Essayan s'installe à Viroflay au 8,
rue Lamartine, avec ses deux enfants et son mari qui décèdera en 1921.
Elle y résidera vraisemblablement jusqu'en 1929. Son fils fera ses
études au lycée de Versailles. En 1933, Zabel Essayan quitte l'Europe
et s'installe en Arménie soviétique où elle devient titulaire de la
chaire de littérature occidentale à l'université d'Etat d'Erevan. Elle
publie Les Jardins de Silihdar, en 1935, un récit autobiographique.
Mais en 1937, Zabel Essayan est soupçonnée d'espionnage antisoviétique
et elle est victime des grandes purges staliniennes. Déportée en
Sibérie, elle meurt probablement vers 1943 Ã l'âge de 65 ans. C'est en
sa mémoire et en hommage à son oeuvre que la ville inaugure en janvier
la sente Zabel Essayan. - ?
Inauguration de la sente
samedi 24 janvier à 14h30.
Pour en savoir plus
Conférence samedi 24 janvier à 15h30 à l'hôtel de ville par Léon
Ketcheyan, historien, docteur ès lettres et chargé de cours Ã
l'Inalco.
Les livres de Zabel Essayan seront en vente à la librairie Une page de
vie et disponibles à la bibliothèque.
samedi 24 janvier 2015,
Stéphane ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=107121
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress