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Des intervenants de qualité, un public nombreux, cet événement organ

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    AMNESIE INTERNATIONALE
    Une septième édition réussie
    Des intervenants de qualité, un public nombreux, cet événement
    organisé par la JAF les 23 et 24 janvier a été un succès.- Photos


    Avec le Camp des Milles, près d'Aix en Provence vendredi et le Mucem à
    Marseille samedi, les organisateurs d'Amnésie Internationale avaient
    choisi deux lieux symboliques pour l'édition 2015 dont le thème était
    "Raviver les Mémoires". Président de la Fondation du Camp des Milles
    "Mémoire et éducation", Alain Chouraqui remerciait "Amnésie avec qui
    il partage une mémoire citoyenne et de réflexion. Il y a aussi une
    convergence des mémoires avec le recul du passé." Il faisait également
    référence à l'actualité récente qui "nous prend en tenaille entre
    islamisme et extrême droite. Comprendre les génocides, poursuivait
    Alain Chouraqui, c'est aussi examiner les rapports de force et
    d'intérêts. On doit agir, réagir et prendre conscience au début afin
    que des crimes contre l'humanité comme le génocide des Arméniens en
    1915, la Shoah, le génocide du Cambodge en 1979 et celui du Rwanda en
    1994 ne se reproduisent plus."

    Le Président de la Fondation du Camp des Milles, ouvert au public
    depuis 2012, présentait les intervenants aux débats qui ont visité
    avec le public le camp, avant l'ouverture de la table-ronde. Une
    visite instructive et émouvante, ponctuée par une exposition et la
    projection de deux films qui font référence au contexte historique du
    camp qui accueillit des prisonniers pendant la Deuxième Guerre
    Mondiale. Yves Ternon, Historien spécialiste des génocides, Claire
    Mouradian, Historienne, spécialiste de l'Arménie, Gaïdz Minassian,
    journaliste au Monde et enseignant à Science Politique à Paris ont
    animé les débats vendredi, avec le public sur le thème "guerres et
    génocides".

    Mais l'événement de cette septième édition d'Amnésie Internationale
    s'est déroulé le lendemain dans le cadre majestueux du Mucem.
    L'historien turc Taner Akçam qui dirige le département des études du
    génocide arménien à l'université Clark, aux Etats Unis, a rejoint les
    autres débateurs en compagnie de Guillaume Perrier, journaliste au
    Monde et qui fut correspondant pendant dix ans à Istambul. Les débats
    et les échanges avec le public étaient animés par Christian Makarian,
    Directeur délégué de la rédaction de l'Express et spécialiste de
    politique étrangère.

    "Renier ce qui s'est passé est absurde" Yves Ternon

    "Guerres et Génocides" était, après Les Milles, le thème de la
    conférence-débat qui ouvrait l'après-midi à Marseille. "Nous sommes
    ici pour examiner et analyser cent ans d'injustice d'un problème
    brûlant, soulignait Christian Makarian. Pourquoi le Génocide des
    Arméniens ? Que s'est-il passé il y a cent ans ? Afin d'éviter
    l'amnésie, il y a un travail de mémoire permanent à effectuer. La
    négation du génocide de 1915 par la Turquie continue et s'aggrave.
    Nous devons aussi examiner le contexte historique de cet événement."

    Pour Yves Ternon, "en 1915, il n'y avait pas de Droit International.
    La Société des Nations qui a vu le jour en 1919 après le Traité de
    Versailles a disparu avec le déclenchement de la Deuxième Guerre
    Mondiale. Aujourd'hui, comme au siècle dernier, c'est le cycle
    infernal de la guerre qui l'emporte sur la paix. Il y avait aussi une
    conflictualité historique entre turcs et arméniens. Les historiens ont
    travaillé sur les archives. Renier ce qui s'est passé est absurde car
    le génocide des Arméniens est une réalité historique, insiste Yves
    Ternon. Avec la Première Guerre Mondiale qui avait débuté un an
    auparavant, l'Europe était dans un état de guerre total en avril 1915.
    La guerre des Balkans avait été fatale à la Turquie qui avait perdu
    plusieurs territoires. Au mois de mars, le comité central du Parti
    Union et Progrès décide d'éliminer les Arméniens. Les femmes et les
    enfants sont ciblés et séparés des hommes. Une guerre sauvage est
    déclarée aux Arméniens. C'est la destruction d'une population et
    l'organisation d'un génocide. La définition de ce mot fut précisée par
    le polonais Raphael Lemkin en 1948", rappelle Yves Ternon.

    Claire Mouradian précise que "l'Arménie était située entre deux
    rivaux, deux ennemis : la Russie et la Turquie. L'Empire Ottoman était
    en train de se démembrer sous la poussée des puissances rivales
    occidentales. L'insécurité et l'état de guerre entraînaient des
    mouvements de populations et de l'immigration. >>

    Yves Ternon souligne aussi que "les minorités chrétiennes sont vus
    comme l'ennemi intérieur par les autorités turques. A partir du Traité
    de Berlin en 1878, l'Arménien devient un espion. Le Parti Jeune Turc
    arrive au pouvoir en 1913." Gaïdz Minassian présente le mouvement des
    Jeunes Turcs et ses chefs qui veulent sauver l'Empire Ottoman sur le
    déclin. "Dans la nuit du 23 au 24 avril 1915, les élites arméniennes
    sont arrêtées puis exécutées le lendemain." Le journaliste analyse
    ensuite le négationnisme cent ans après et estime "qu'il est
    structurel et touche l'industrie, les institutions et la diplomatie
    turques.

    Depuis l'arrivée au pouvoir de l'AKP, le parti du Premier Ministre
    Erdogan en 2002, le négationnisme est l'axe de la politique
    diplomatique turque. Il s'est sophistiqué. Les pressions seront
    importantes en 2015 sur les états à l'approche de la date
    anniversaire. Les Etats Unis n'ont plus qu'un seul allié au Moyen
    Orient, c'est la Turquie !", insiste Gaïdz Minassian.

    intertitre "La Turquie doit faire face à son Histoire et reconnaître
    le Génocide des Arméniens" Taner Akcam.

    Après avoir présenté Taner Akcam qui a eu le courage d'évoquer en
    Turquie le Génocide des Arméniens, ce qui lui a valu des menaces de
    mort et a provoqué son exil, Christian Makarian présente le travail de
    l'historien turc "animé par le principe de vérité et au service de la
    vérité historique".

    "Il y a en Turquie une libération de la parole et du débat sur le
    génocide de 1915, >> souligne Taner Akcam. Il y a une dichotomie entre
    la tête de l'état et la société civile turque et notamment les
    intellectuels comme Fatih Akin, réalisateur de > qui portent
    un nouveau regard sur l'Histoire. Taner Akcam et Fatih Akin ont reçu
    chacun des menaces de mort car ils sont coupables pour les
    nationalistes turcs et l'extrême droite d'avoir évoqué le Génocide des
    Arméniens dans leurs oeuvres et surtout de demander sa reconnaissance
    par l'Etat turc.

    à son arrivée dans l'auditorium
    Germaine Tillon.

    > Des propos longuement applaudis par la salle.
    Après les remerciements de Pascal Chamassian et de Julien Harounyan
    aux intervenants, le public s'est retrouvé aux Docks du Sud afin
    d'assister aux concerts prévus dans une ambiance festive.

    Gilbert DULAC

    mardi 27 janvier 2015,
    Ara (c)armenews.com
    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=107420




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