HAUT-KARABAGH : DES ELUS FRANCAIS EN FAVEUR DE SA RECONNAISSANCE
Publie le : 03-03-2015
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=86242
Info Collectif VAN -www.collectifvan.org - A l'occasion des
commemorations des pogroms de Soumgaït, Sophie Joissains, Marlène
Mourier et Michel Amiel, trois elus francais - membres du Cercle
d'Amitie France-Karabagh - s'expriment dans l'Express afin de
soutenir le groupe de Minsk de l'OSCE dans ses recentes prises de
position tenant meilleur compte de la realite politique de terrain,
où la jeune democratie karabaghiote reste confrontee a la menace du
regime autoritaire d'Azerbaïdjan. Le Collectif VAN vous soumet ici
cet article publie sur L'Express le 27 fevrier 2015.
Legende photo: Sophie Joissains, Marlène Mourier et Michel Amiel,
trois elus francais - membres du Cercle d'Amitie France-Karabagh
L'Express
Bakou perpetue le conflit du Haut-Karabagh pour mieux reprimer les
forces vives d'Azerbaïdjan
Par France-Karabagh (Express Yourself), publie le 27/02/2015 a 19:05,
mis a jour a 19:05
A l'occasion des commemorations des pogroms de Soumgaït, Sophie
Joissains, Marlène Mourier et Michel Amiel, trois elus francais -
membres du Cercle d'Amitie France-Karabagh - s'expriment afin de
soutenir le groupe de Minsk de l'OSCE dans ses recentes prises de
position tenant meilleur compte de la realite politique de terrain,
où la jeune democratie karabaghiote reste confrontee a la menace du
regime autoritaire d'Azerbaïdjan.
Voila bientôt 21 ans - le 12 mai 1994 très exactement - que fut signe
l'armistice mettant fin aux quatre annees du conflit du Haut-Karabagh.
Depuis lors, aucun traite de paix n'a ete conclu entre les
protagonistes - Azerbaïdjan d'une part et Republique du Haut-Karabagh
soutenue par l'Armenie d'autre part. C'est donc toujours une paix
precaire qui prevaut dans cette region du Sud-Caucase. Et si un certain
optimisme a pu regner dans les annees qui ont suivi le cessez-le-feu,
il est desormais bien eteint en depit des efforts meritoires du Groupe
de Minsk de l'OSCE en charge d'assister les parties a trouver une
issue politique au conflit.
Annee après annee, semaine après semaine, la tension ne fait que
croître le long de la ligne de contact et on ne compte plus les
tentatives d'incursion ou les innombrables assassinats de civils
perpetres par les tireurs embusques. Dernièrement encore, c'est
un paysan de 60 ans qui a ete froidement abattu par les soldats
azerbaïdjanais dans une zone limitrophe de la region armenienne du
Tavouche, c'est-a-dire en Armenie meme et sur un territoire a priori
non dispute. Les tireurs ont vise a l'aveugle une victime innocente.
Ne plus renvoyer dos-a-dos la victime et l'agresseur Longtemps, les
copresidents francais, russe et americain du Groupe de Minsk se sont
abstenus de pointer les responsabilites. Longtemps ils ont traite sur
le meme plan l'Armenie et l'Azerbaïdjan, et ils ont ignore - du moins
officiellement - la Republique du Haut-Karabagh. Des elements recents
suggèrent qu'ils commencent desormais a rompre avec cette politique.
Si tel est le cas, et nous le souhaitons, ils ont raison car leur
attitude actuelle est moralement injuste, et dès lors vouee a
l'inefficacite politique, comme l'experience des annees precedentes
le montre abondamment. Nous serions très heureux si les co-presidents
du groupe de Minsk voulaient bien, enfin, prendre en consideration
la realite des regimes et des conceptions politiques en presence,
et que tout separe.
Voila 24 ans qu'en depit de tout soutien, la Republique du
Haut-Karabagh s'essaie a la democratie parlementaire. 24 ans qu'elle
mène des elections locales, regionales et nationales, qu'elle jouit
d'une vie politique où sont associes tous les citoyens, où les
femmes ont toute leur place et où l'opposition joue pleinement son
rôle. 24 ans qu'elle protège sa population contre les agressions
militaires d'un Azerbaïdjan surarme, et dope aux petrodollars,
par des mesures que chacun s'accorde a considerer comme moderees,
graduees et responsables. Bref, voila 24 ans que cette Republique
reussit naturellement a construire cet Etat de droit que nous tentons,
souvent sans succès, de promouvoir partout dans le monde.
Guerre et propagande, carburants de la dictature Aliev
Mais si l'etat de guerre est une calamite pour les populations du
Karabagh, d'Armenie et d'Azerbaïdjan, elle est une necessite pour
le regime de Bakou. Il le faut repeter : l'Azerbaïdjan est une
dictature sanglante qui embastille sans relâche. Ilqar Mammadov et
Tofiq Yaqublu, des leaders d'opposition, Intigam Aliev un intellectuel
respecte, Rasul Jafarov, un militant des Droits de l'Homme, Arif et
Leyla Yunus - cette dernière decoree de la Legion d'Honneur par le
President Hollande - la celèbre journaliste Khadija Ismayilova, on ne
compte plus les dissidents qui croupissent dans les geôles de Bakou
et qu'une infographie publiee par Radio Free Europe est opportunement
venue nous rappeler. Radio Free Europe dont les locaux de Bakou ont
ete fermes fin 2014 par le regime.
Car l'information libre est aussi une menace pour un Pouvoir qui
se sait criminel. Les media libres d'Azerbaïdjan disparaissent les
uns après les autres et toute analyse critique, notamment sur les
responsabilites dans le declenchement et la perpetuation du conflit,
est soigneusement etouffee. Chaque mois de fevrier en particulier,
le regime deploie d'enormes efforts de communication pour occulter
la memoire du pogrom anti-armenien de Soumgaït, dont il s'est rendu
responsable du 26 au 28 fevrier 1988.
Pour le president Aliev, la guerre et la propagande constituent donc
des necessites qui lui permettent de souder les lambeaux de la societe
azerbaïdjanaise autour d'un ennemi fantasme : l'Armenien. Le president
Aliev qui publie des messages ouvertement haineux et belliqueux sur
son compte twitter, le president Aliev qui a ose declarer que ses "
ennemis principaux sont les Armeniens du monde entier ", sait qu'il a
besoin d'une telle rhetorique armenophobe pour divertir sa population
de ses propres abus et pour se maintenir au pouvoir. C'etait vrai hier
quand la manne petrolière permettait au regime de distribuer avantages
et prebendes a un appareil d'Etat gangrene par le clientelisme et
la corruption et lorsqu'elle permettrait de retribuer grassement "
lobbies et " spin-doctors " en charge de blanchir le regime sur la
scène internationale. Ca l'est d'autant plus aujourd'hui que la baisse
du cours de l'or noir ne permet plus au " Corleone de la Caspienne "
d'acheter avec autant de facilite, et la paix sociale, et les services
des bons communicants de Bruxelles, de Paris ou de Washington.
Soutenir les forces democratiques du Caucase du Sud est un devoir et
une necessite
C'est pourquoi nous devons soutenir plus que jamais la petite
democratie karabaghiote et c'est pourquoi nous demandons sa
reconnaissance internationale. Certainement pas parce que nous prenons
partie pour une nation contre une autre. Mais tout simplement pour
mettre nos actes en conformite avec nos discours ; pour montrer
que nous reconnaissons les Etats qui le merite par le respect et
l'attention qu'ils prodiguent a leur population et qu'a contrario
nous reprouvons les regimes qui se montrent indignes de leur charge
et de leur peuple.
Reconnaître le Haut-Karabagh, c'est aussi signifier au dictateur
Aliev que l'Occident n'est pas dupe de son jeu consistant a perpetuer
de manière factice un conflit qui n'a plus d'objet pour continuer
d'asservir ses propres citoyens. Au Caucase comme ailleurs, tous
les peuples meritent la paix, la securite et la prosperite. Mais au
Caucase comme ailleurs, la democratie est le seul chemin qui permette
d'y parvenir.
Sophie Joissains, Senatrice (UDI-UC)
Marlène Mourier, Maire de Bourg-lès-Valence (UMP)
Michel Amiel, Senateur (DVG)
Lire aussi:
Dossier du Collectif VAN : L'Azerbaïdjan, une dictature nationaliste
et negationniste
Source/Lien : L'Express
Publie le : 03-03-2015
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=86242
Info Collectif VAN -www.collectifvan.org - A l'occasion des
commemorations des pogroms de Soumgaït, Sophie Joissains, Marlène
Mourier et Michel Amiel, trois elus francais - membres du Cercle
d'Amitie France-Karabagh - s'expriment dans l'Express afin de
soutenir le groupe de Minsk de l'OSCE dans ses recentes prises de
position tenant meilleur compte de la realite politique de terrain,
où la jeune democratie karabaghiote reste confrontee a la menace du
regime autoritaire d'Azerbaïdjan. Le Collectif VAN vous soumet ici
cet article publie sur L'Express le 27 fevrier 2015.
Legende photo: Sophie Joissains, Marlène Mourier et Michel Amiel,
trois elus francais - membres du Cercle d'Amitie France-Karabagh
L'Express
Bakou perpetue le conflit du Haut-Karabagh pour mieux reprimer les
forces vives d'Azerbaïdjan
Par France-Karabagh (Express Yourself), publie le 27/02/2015 a 19:05,
mis a jour a 19:05
A l'occasion des commemorations des pogroms de Soumgaït, Sophie
Joissains, Marlène Mourier et Michel Amiel, trois elus francais -
membres du Cercle d'Amitie France-Karabagh - s'expriment afin de
soutenir le groupe de Minsk de l'OSCE dans ses recentes prises de
position tenant meilleur compte de la realite politique de terrain,
où la jeune democratie karabaghiote reste confrontee a la menace du
regime autoritaire d'Azerbaïdjan.
Voila bientôt 21 ans - le 12 mai 1994 très exactement - que fut signe
l'armistice mettant fin aux quatre annees du conflit du Haut-Karabagh.
Depuis lors, aucun traite de paix n'a ete conclu entre les
protagonistes - Azerbaïdjan d'une part et Republique du Haut-Karabagh
soutenue par l'Armenie d'autre part. C'est donc toujours une paix
precaire qui prevaut dans cette region du Sud-Caucase. Et si un certain
optimisme a pu regner dans les annees qui ont suivi le cessez-le-feu,
il est desormais bien eteint en depit des efforts meritoires du Groupe
de Minsk de l'OSCE en charge d'assister les parties a trouver une
issue politique au conflit.
Annee après annee, semaine après semaine, la tension ne fait que
croître le long de la ligne de contact et on ne compte plus les
tentatives d'incursion ou les innombrables assassinats de civils
perpetres par les tireurs embusques. Dernièrement encore, c'est
un paysan de 60 ans qui a ete froidement abattu par les soldats
azerbaïdjanais dans une zone limitrophe de la region armenienne du
Tavouche, c'est-a-dire en Armenie meme et sur un territoire a priori
non dispute. Les tireurs ont vise a l'aveugle une victime innocente.
Ne plus renvoyer dos-a-dos la victime et l'agresseur Longtemps, les
copresidents francais, russe et americain du Groupe de Minsk se sont
abstenus de pointer les responsabilites. Longtemps ils ont traite sur
le meme plan l'Armenie et l'Azerbaïdjan, et ils ont ignore - du moins
officiellement - la Republique du Haut-Karabagh. Des elements recents
suggèrent qu'ils commencent desormais a rompre avec cette politique.
Si tel est le cas, et nous le souhaitons, ils ont raison car leur
attitude actuelle est moralement injuste, et dès lors vouee a
l'inefficacite politique, comme l'experience des annees precedentes
le montre abondamment. Nous serions très heureux si les co-presidents
du groupe de Minsk voulaient bien, enfin, prendre en consideration
la realite des regimes et des conceptions politiques en presence,
et que tout separe.
Voila 24 ans qu'en depit de tout soutien, la Republique du
Haut-Karabagh s'essaie a la democratie parlementaire. 24 ans qu'elle
mène des elections locales, regionales et nationales, qu'elle jouit
d'une vie politique où sont associes tous les citoyens, où les
femmes ont toute leur place et où l'opposition joue pleinement son
rôle. 24 ans qu'elle protège sa population contre les agressions
militaires d'un Azerbaïdjan surarme, et dope aux petrodollars,
par des mesures que chacun s'accorde a considerer comme moderees,
graduees et responsables. Bref, voila 24 ans que cette Republique
reussit naturellement a construire cet Etat de droit que nous tentons,
souvent sans succès, de promouvoir partout dans le monde.
Guerre et propagande, carburants de la dictature Aliev
Mais si l'etat de guerre est une calamite pour les populations du
Karabagh, d'Armenie et d'Azerbaïdjan, elle est une necessite pour
le regime de Bakou. Il le faut repeter : l'Azerbaïdjan est une
dictature sanglante qui embastille sans relâche. Ilqar Mammadov et
Tofiq Yaqublu, des leaders d'opposition, Intigam Aliev un intellectuel
respecte, Rasul Jafarov, un militant des Droits de l'Homme, Arif et
Leyla Yunus - cette dernière decoree de la Legion d'Honneur par le
President Hollande - la celèbre journaliste Khadija Ismayilova, on ne
compte plus les dissidents qui croupissent dans les geôles de Bakou
et qu'une infographie publiee par Radio Free Europe est opportunement
venue nous rappeler. Radio Free Europe dont les locaux de Bakou ont
ete fermes fin 2014 par le regime.
Car l'information libre est aussi une menace pour un Pouvoir qui
se sait criminel. Les media libres d'Azerbaïdjan disparaissent les
uns après les autres et toute analyse critique, notamment sur les
responsabilites dans le declenchement et la perpetuation du conflit,
est soigneusement etouffee. Chaque mois de fevrier en particulier,
le regime deploie d'enormes efforts de communication pour occulter
la memoire du pogrom anti-armenien de Soumgaït, dont il s'est rendu
responsable du 26 au 28 fevrier 1988.
Pour le president Aliev, la guerre et la propagande constituent donc
des necessites qui lui permettent de souder les lambeaux de la societe
azerbaïdjanaise autour d'un ennemi fantasme : l'Armenien. Le president
Aliev qui publie des messages ouvertement haineux et belliqueux sur
son compte twitter, le president Aliev qui a ose declarer que ses "
ennemis principaux sont les Armeniens du monde entier ", sait qu'il a
besoin d'une telle rhetorique armenophobe pour divertir sa population
de ses propres abus et pour se maintenir au pouvoir. C'etait vrai hier
quand la manne petrolière permettait au regime de distribuer avantages
et prebendes a un appareil d'Etat gangrene par le clientelisme et
la corruption et lorsqu'elle permettrait de retribuer grassement "
lobbies et " spin-doctors " en charge de blanchir le regime sur la
scène internationale. Ca l'est d'autant plus aujourd'hui que la baisse
du cours de l'or noir ne permet plus au " Corleone de la Caspienne "
d'acheter avec autant de facilite, et la paix sociale, et les services
des bons communicants de Bruxelles, de Paris ou de Washington.
Soutenir les forces democratiques du Caucase du Sud est un devoir et
une necessite
C'est pourquoi nous devons soutenir plus que jamais la petite
democratie karabaghiote et c'est pourquoi nous demandons sa
reconnaissance internationale. Certainement pas parce que nous prenons
partie pour une nation contre une autre. Mais tout simplement pour
mettre nos actes en conformite avec nos discours ; pour montrer
que nous reconnaissons les Etats qui le merite par le respect et
l'attention qu'ils prodiguent a leur population et qu'a contrario
nous reprouvons les regimes qui se montrent indignes de leur charge
et de leur peuple.
Reconnaître le Haut-Karabagh, c'est aussi signifier au dictateur
Aliev que l'Occident n'est pas dupe de son jeu consistant a perpetuer
de manière factice un conflit qui n'a plus d'objet pour continuer
d'asservir ses propres citoyens. Au Caucase comme ailleurs, tous
les peuples meritent la paix, la securite et la prosperite. Mais au
Caucase comme ailleurs, la democratie est le seul chemin qui permette
d'y parvenir.
Sophie Joissains, Senatrice (UDI-UC)
Marlène Mourier, Maire de Bourg-lès-Valence (UMP)
Michel Amiel, Senateur (DVG)
Lire aussi:
Dossier du Collectif VAN : L'Azerbaïdjan, une dictature nationaliste
et negationniste
Source/Lien : L'Express