LA TURQUIE RELANCE LA SAGA DE SON MEGACONTRAT DE MISSILES SOL-AIR
GENOCIDE ARMENIEN
La Turquie a relance la controverse autour de l'appel d'offres lance
pour equiper son armee de missiles sol-air dernier-cri en agitant
a nouveau la perspective d'une victoire de la Chine, a seule fin
semble-t-il d'arracher des concessions des autres pretendants.
En 2013, le gouvernement islamo-conservateur turc a cree la surprise
en annoncant avoir retenu pour ce contrat de 3 milliards d'euros la
firme China Precision Machinery Export-Import Corporation (CPMIEC),
de preference a ses concurrents americains Raytheon et Lockheed Martin
et le consortium franco-italien Eurosam.
Cette decision a provoque la levee de boucliers des allies de la
Turquie au sein de l'Otan. Tous ont regrette l'absence de compatibilite
du materiel chinois avec leurs propres systèmes et rappele que CPMIEC
faisait l'objet de sanctions de Washington pour avoir livre des armes
a la Syrie et a l'Iran sous embargo.
Sous pression, Ankara a donc ete contraint de revoir sa position
en repechant les deux autres candidats, pries de reformuler leurs
propositions.
A en croire les confidences du president Recep Tayyip Erdogan, ce
nouveau tour de piste semblait devoir beneficier aux Europeens. Mais
une serie de recentes declarations et de confidences sont venues
rebattre les cartes.
La semaine dernière, le ministre de la Defense Ismet Yilmaz a ainsi
suggere que les Chinois allaient l'emporter en indiquant, en reponse
a la question d'un depute, que le système retenu par les Turcs ne
serait pas integre au système de l'Alliance atlantique.
Dans la foulee du ministre, les autorites turques ont insiste sur
les merites de l'offre chinoise, meme si elles ont precise qu'aucune
decision n'avait encore ete prise.
"La Chine est un candidat serieux et se trouve dans une position
plus avantageuse que celle de ses concurrents", explique a l'AFP une
source gouvernementale, "elle propose un prix inferieur de moitie et
elle accepte de partager sa technologie".
Si certains ont rapidement conclu de ces sorties que les Turcs
avaient fait leur choix, les analystes n'y ont vu qu'une peripetie
des negociations en cours.
"Dans la course" -
"Il est faux de presumer que la Turquie a choisi d'acheter ses missiles
aux seuls Chinois. Les Americains et les Europeens sont toujours dans
la course", assure Sinan Ulgen, du Centre d'etudes economiques et de
politique etrangère (Edam) d'Istanbul.
"La Turquie s'efforce de conclure un meilleur accord, non seulement
commercialement mais aussi politiquement", rencherit Nihat Ali Ozcan,
du centre d'etudes Tepav d'Ankara.
La presse proche du gouvernement a ainsi rapporte recemment que les
autorites n'attribueraient pas le contrat avant le 24 avril, date
de la commemoration du centième anniversaire du genocide armenien,
afin de s'assurer des bonnes dispositions de Paris et Washington sur
ce dossier sensible.
"Un accord pourrait etre signe avec la Chine si les gouvernements
americain et francais adoptent des positions pro-armeniennes",
a ecrit le quotidien Sabah.
Un projet de loi francais, finalement annule, penalisant la negation du
genocide armenien a suscite une serieuse crise entre Paris et Ankara
en 2012 et le president francais Francois Hollande a deja annonce sa
presence a Erevan le 24 avril.
Les Turcs s'inquiètent egalement du depôt au Congrès americain d'un
texte reconnaissant le caractère de genocide aux massacres d'Armeniens
par l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale. Ankara
refute categoriquement cette qualification.
L'Otan comme les pays en course se sont refuses a commenter l'etat
des discussions. "Chaque nation est libre de decider de l'origine de
ses equipements militaires mais il est important que tous puissent
fonctionner ensemble", a toutefois rappele sous couvert de l'anonymat
a l'AFP un responsable de l'Alliance atlantique.
Le porte-parole du president Erdogan, Ibrahim Kalin, semble avoir
entendu ces inquietudes et a affirme lundi que son pays assurerait
"l'integration" de son futur système d'armes avec celui de l'Otan.
Meme si la Turquie fait monter les enchères, donc, les experts restent
persuades qu'elle privilegiera au final les offres occidentales.
"Comment pouvez-vous esperer que le système radar de l'Otan base
a Kurecik, dans l'est de la Turquie, puisse fonctionner a pleine
capacite avec un système chinois ?", s'interroge Sinan Ulgen,
"ce serait un paradoxe".
"Europeens et Americains font la course en tete, pas les Chinois",
confirme M. Ozcan.
mercredi 4 mars 2015, Stephane (c)armenews.com
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
GENOCIDE ARMENIEN
La Turquie a relance la controverse autour de l'appel d'offres lance
pour equiper son armee de missiles sol-air dernier-cri en agitant
a nouveau la perspective d'une victoire de la Chine, a seule fin
semble-t-il d'arracher des concessions des autres pretendants.
En 2013, le gouvernement islamo-conservateur turc a cree la surprise
en annoncant avoir retenu pour ce contrat de 3 milliards d'euros la
firme China Precision Machinery Export-Import Corporation (CPMIEC),
de preference a ses concurrents americains Raytheon et Lockheed Martin
et le consortium franco-italien Eurosam.
Cette decision a provoque la levee de boucliers des allies de la
Turquie au sein de l'Otan. Tous ont regrette l'absence de compatibilite
du materiel chinois avec leurs propres systèmes et rappele que CPMIEC
faisait l'objet de sanctions de Washington pour avoir livre des armes
a la Syrie et a l'Iran sous embargo.
Sous pression, Ankara a donc ete contraint de revoir sa position
en repechant les deux autres candidats, pries de reformuler leurs
propositions.
A en croire les confidences du president Recep Tayyip Erdogan, ce
nouveau tour de piste semblait devoir beneficier aux Europeens. Mais
une serie de recentes declarations et de confidences sont venues
rebattre les cartes.
La semaine dernière, le ministre de la Defense Ismet Yilmaz a ainsi
suggere que les Chinois allaient l'emporter en indiquant, en reponse
a la question d'un depute, que le système retenu par les Turcs ne
serait pas integre au système de l'Alliance atlantique.
Dans la foulee du ministre, les autorites turques ont insiste sur
les merites de l'offre chinoise, meme si elles ont precise qu'aucune
decision n'avait encore ete prise.
"La Chine est un candidat serieux et se trouve dans une position
plus avantageuse que celle de ses concurrents", explique a l'AFP une
source gouvernementale, "elle propose un prix inferieur de moitie et
elle accepte de partager sa technologie".
Si certains ont rapidement conclu de ces sorties que les Turcs
avaient fait leur choix, les analystes n'y ont vu qu'une peripetie
des negociations en cours.
"Dans la course" -
"Il est faux de presumer que la Turquie a choisi d'acheter ses missiles
aux seuls Chinois. Les Americains et les Europeens sont toujours dans
la course", assure Sinan Ulgen, du Centre d'etudes economiques et de
politique etrangère (Edam) d'Istanbul.
"La Turquie s'efforce de conclure un meilleur accord, non seulement
commercialement mais aussi politiquement", rencherit Nihat Ali Ozcan,
du centre d'etudes Tepav d'Ankara.
La presse proche du gouvernement a ainsi rapporte recemment que les
autorites n'attribueraient pas le contrat avant le 24 avril, date
de la commemoration du centième anniversaire du genocide armenien,
afin de s'assurer des bonnes dispositions de Paris et Washington sur
ce dossier sensible.
"Un accord pourrait etre signe avec la Chine si les gouvernements
americain et francais adoptent des positions pro-armeniennes",
a ecrit le quotidien Sabah.
Un projet de loi francais, finalement annule, penalisant la negation du
genocide armenien a suscite une serieuse crise entre Paris et Ankara
en 2012 et le president francais Francois Hollande a deja annonce sa
presence a Erevan le 24 avril.
Les Turcs s'inquiètent egalement du depôt au Congrès americain d'un
texte reconnaissant le caractère de genocide aux massacres d'Armeniens
par l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale. Ankara
refute categoriquement cette qualification.
L'Otan comme les pays en course se sont refuses a commenter l'etat
des discussions. "Chaque nation est libre de decider de l'origine de
ses equipements militaires mais il est important que tous puissent
fonctionner ensemble", a toutefois rappele sous couvert de l'anonymat
a l'AFP un responsable de l'Alliance atlantique.
Le porte-parole du president Erdogan, Ibrahim Kalin, semble avoir
entendu ces inquietudes et a affirme lundi que son pays assurerait
"l'integration" de son futur système d'armes avec celui de l'Otan.
Meme si la Turquie fait monter les enchères, donc, les experts restent
persuades qu'elle privilegiera au final les offres occidentales.
"Comment pouvez-vous esperer que le système radar de l'Otan base
a Kurecik, dans l'est de la Turquie, puisse fonctionner a pleine
capacite avec un système chinois ?", s'interroge Sinan Ulgen,
"ce serait un paradoxe".
"Europeens et Americains font la course en tete, pas les Chinois",
confirme M. Ozcan.
mercredi 4 mars 2015, Stephane (c)armenews.com
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress