MEMORIAL ARMENIEN DE GENEVE: L'ATTITUDE RESPONSABLE DE DIDIER BURKHALTER
Le Temps, Suisse
4 mars 2015
Celâl Bayar
President de la Federation des Associations turques de Suisse romande,
Celâl Bayar loue l'attitude du Departement federal des affaires
etrangères de ne pas autoriser l'edification d'un memorial armenien
a Genève, qu'il qualifie de
Dans son texte paru dans Le Temps du 10 fevrier 2015, Vicken Cheterian
s'en prend au conseiller federal Didier Burkhalter, sous pretexte que
celui-ci pour un
au parc de l'Ariana.
Sa diatribe devient inacceptable quand elle accuse le conseiller
federal de mettre sur le dos des victimes le problème cree par le
memorial conteste.
M. Burkhalter est ministre des Affaires etrangères, et non pas des
affaires armeniennes. Il ne peut donc regarder le monde a travers le
monocle partisan de Vicken Cheterian, mais s'ouvre a tous les points
de vue. C'est dans ce contexte que la Turquie, pays ami de longue
date de la Suisse et partenaire economique et strategique important,
a expose ses arguments et son mecontentement.
De son côte, l'Armenie, par un lobbying continu, cherche a influencer
la Suisse selon ses interets. Tout cela peut etre considere comme
normal dans les relations internationales, la Suisse procedant de
meme de son côte. Vicken Cheterian semble, lui, decouvrir le monde.
Il est donc totalement injuste de stigmatiser Didier Burkhalter.
Celui-ci, en plus de la reussite de son action internationale lors
de son annee presidentielle, a su voler au secours de l'esprit
de Genève mis a mal par le projet municipal d'eriger, dans la zone
internationale dediee a la paix et a la reconciliation entre les Etats
et les nations, un monument turcophobe sous la forme d'un memorial
aux victimes armeniennes des evenements de 1915, sous l'Empire ottoman.
C'est donc avec raison que le Departement des affaires etrangères a
fait part au Conseil d'Etat genevois de sa vive preoccupation quant
aux impacts cantonaux, nationaux et internationaux que ne manquerait
pas d'avoir l'erection d'un monument partisan dans le parc de l'Ariana,
au coeur de la Genève internationale.
Vicken Cheterian tire a boulets rouges contre l'Etat turc, bien sûr
mechant et negationniste, mais occulte le plus important: c'est la
communaute turque de Suisse qui s'oppose en premier lieu a ce memorial,
qu'elle voit comme stigmatisant, discriminant et raciste.
En 2015, annee de commemoration où redoublent l'animosite et
l'agressivite anti-turques de milieux nationalistes armeniens, et
où l'on assiste a une deferlante de propos haineux sur des sites
internet, ce memorial est pour les Turcs de Suisse le symbole de la
stigmatisation et de la mise au ban de leur communaute. Les autorites
politiques, tant cantonales que federales, ne peuvent ignorer ce fait,
n'en deplaise a Vicken Cheterian.
Venons-en aux evenements de 1915. La qualification de ne fait pas, et de loin, l'unanimite. Cette periode de
l'histoire est toujours l'objet de nombreuses recherches, et la
plupart des historiens specialistes de l'Empire ottoman contestent
le qualificatif de genocide. L'ONU, pour sa part, n'a jamais reconnu
le .
Dans son arret du 17 decembre 2013, la Cour europeenne des droits
de l'homme a considere que Dogu Perincek ne commettait pas un abus
de droit en qualifiant de et que la notion de est une notion de droit
etroitement definie. La cour estime que > turc, puis
le relier au , voila qui est absurde et indigne.
Hrant Dink, homme de paix, oppose aux lois memorielles, demandait de
renoncer aux mots de negationnisme et de genocide. Il suppliait la
diaspora de ne pas verser de l'huile sur le feu et de ne pas saboter
la reconciliation.
Lucide, il declarait lors d'un colloque a Malatya en avril 2006:
Le Temps, Suisse
4 mars 2015
Celâl Bayar
President de la Federation des Associations turques de Suisse romande,
Celâl Bayar loue l'attitude du Departement federal des affaires
etrangères de ne pas autoriser l'edification d'un memorial armenien
a Genève, qu'il qualifie de
Dans son texte paru dans Le Temps du 10 fevrier 2015, Vicken Cheterian
s'en prend au conseiller federal Didier Burkhalter, sous pretexte que
celui-ci pour un
au parc de l'Ariana.
Sa diatribe devient inacceptable quand elle accuse le conseiller
federal de mettre sur le dos des victimes le problème cree par le
memorial conteste.
M. Burkhalter est ministre des Affaires etrangères, et non pas des
affaires armeniennes. Il ne peut donc regarder le monde a travers le
monocle partisan de Vicken Cheterian, mais s'ouvre a tous les points
de vue. C'est dans ce contexte que la Turquie, pays ami de longue
date de la Suisse et partenaire economique et strategique important,
a expose ses arguments et son mecontentement.
De son côte, l'Armenie, par un lobbying continu, cherche a influencer
la Suisse selon ses interets. Tout cela peut etre considere comme
normal dans les relations internationales, la Suisse procedant de
meme de son côte. Vicken Cheterian semble, lui, decouvrir le monde.
Il est donc totalement injuste de stigmatiser Didier Burkhalter.
Celui-ci, en plus de la reussite de son action internationale lors
de son annee presidentielle, a su voler au secours de l'esprit
de Genève mis a mal par le projet municipal d'eriger, dans la zone
internationale dediee a la paix et a la reconciliation entre les Etats
et les nations, un monument turcophobe sous la forme d'un memorial
aux victimes armeniennes des evenements de 1915, sous l'Empire ottoman.
C'est donc avec raison que le Departement des affaires etrangères a
fait part au Conseil d'Etat genevois de sa vive preoccupation quant
aux impacts cantonaux, nationaux et internationaux que ne manquerait
pas d'avoir l'erection d'un monument partisan dans le parc de l'Ariana,
au coeur de la Genève internationale.
Vicken Cheterian tire a boulets rouges contre l'Etat turc, bien sûr
mechant et negationniste, mais occulte le plus important: c'est la
communaute turque de Suisse qui s'oppose en premier lieu a ce memorial,
qu'elle voit comme stigmatisant, discriminant et raciste.
En 2015, annee de commemoration où redoublent l'animosite et
l'agressivite anti-turques de milieux nationalistes armeniens, et
où l'on assiste a une deferlante de propos haineux sur des sites
internet, ce memorial est pour les Turcs de Suisse le symbole de la
stigmatisation et de la mise au ban de leur communaute. Les autorites
politiques, tant cantonales que federales, ne peuvent ignorer ce fait,
n'en deplaise a Vicken Cheterian.
Venons-en aux evenements de 1915. La qualification de ne fait pas, et de loin, l'unanimite. Cette periode de
l'histoire est toujours l'objet de nombreuses recherches, et la
plupart des historiens specialistes de l'Empire ottoman contestent
le qualificatif de genocide. L'ONU, pour sa part, n'a jamais reconnu
le .
Dans son arret du 17 decembre 2013, la Cour europeenne des droits
de l'homme a considere que Dogu Perincek ne commettait pas un abus
de droit en qualifiant de et que la notion de est une notion de droit
etroitement definie. La cour estime que > turc, puis
le relier au , voila qui est absurde et indigne.
Hrant Dink, homme de paix, oppose aux lois memorielles, demandait de
renoncer aux mots de negationnisme et de genocide. Il suppliait la
diaspora de ne pas verser de l'huile sur le feu et de ne pas saboter
la reconciliation.
Lucide, il declarait lors d'un colloque a Malatya en avril 2006: