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Mèmed le Mince a perdu son père

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    REVUE DE PRESSE
    Mèmed le Mince a perdu son père


    L'écrivain turc Yachar Kemal est mort samedi¨Ã l'ge de
    quatre-vingt-douze ans. Dans le petit village où Yachar Kemal était né
    en 1923, la statue de son héros emblématique, Mèmed le Mince, sort
    d'un amoncellement de rocs, comme de cette terre d'Anatolie centrale
    qui fut celle des quelque trente-cinq romans de l'écrivain turc
    disparu samedi. Mèmed le Mince. Une série en quatre volumes, peut-être
    inspirée à l'auteur par son oncle, un bandit assassiné à l'ge de
    vingt-cinq ans, et donc d'abord une figure de rébellion, de
    hors-la-loi face à l'ordre féodal dans cette partie de la Turquie
    appuyée par le pouvoir d'État. Mèmed le Mince, c'est un peu Robin des
    Bois, Thierry la Fronde, Cartouche... Traduite en quarante langues, la
    série sera portée au cinéma en 1984, par Peter Ustinov, réalisateur et
    acteur. Mais l'Å`uvre littéraire de Yachar Kemal, qui en fera Ã
    plusieurs reprises un possible prix Nobel, mais jamais consacré, ne
    saurait se résumer à son héros. Trois trilogies vont l'accompagner? :
    Au-delà de la montagne, les Seigneurs de l'Aktchasaz, Salman le
    Solitaire, et bien des romans dont les titres mêmes renvoient Ã
    l'univers qu'il ne cessera jamais de décrire, d'injustice sociale et
    de révolte, comme Regarde donc l'Euphrate charrier le sang, Terre de
    fer, ciel de cuivre, l'Herbe qui ne meurt pas...

    La vie de Yachar Kemal sera à l'image de son Å`uvre. Il est né dans une
    famille très pauvre, est devenu borgne accidentellement, a été témoin
    du meurtre de son père, tué Ã la mosquée par son fils adoptif, ses
    écoles seront des petits métiers - ramasseur de coton, conducteur
    d'engins agricoles. Dans le même temps, il a pris fait et cause pour
    les Kurdes de Turquie, ce qui lui vaudra, pendant des décennies,
    l'acharnement du pouvoir. En 1950, il est arrêté une première fois
    pour propagande communiste, mais acquitté. C'est à ce moment-là qu'il
    adopte le nom de Kemal, qui signifie le survivant. Il commence Ã
    travailler à Istanbul comme journaliste pour le quotidien de gauche
    Cumhuriyet, adhère au parti des travailleurs turcs et fonde une revue
    marxiste tout en travaillant à son premier roman, Mèmed, donc. « ¯Cet
    hiver-là fut des plus glacial à Istanbul. Je n'avais pas un sou pour
    m'acheter du bois de chauffage. Enroulé dans une vieille couverture,
    je tapais sur ma vieille machine à écrire à laquelle manquaient pas
    mal de lettres.¯ » Il est de nouveau arrêté après le coup d'État
    militaire de 1971, mais la notoriété acquise le fait libérer. Il doit
    toutefois s'exiler en Suède pendant deux ans. Nouvelle arrestation en
    1995 pour avoir dénoncé l'oppression des Kurdes, il soutient également
    Orhan Pamuk, qui a reçu, lui, le prix Nobel, quand ce dernier
    reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915. Combattant de la
    liberté, monument de la littérature, Yachar Kemal disait pourtant ceci
    comme un trait de profonde modestie et un message littéraire? : « ¯Je
    n'écris pas sur des problèmes, je n'écris pas pour un public, je
    n'écris pas pour moi-même, j'écris, c'est tout.¯ »

    http://www.humanite.fr/memed-le-mince-perdu-son-pere-567048

    dimanche 8 mars 2015,
    Stéphane ©armenews.com
    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=108635


    From: Baghdasarian
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