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Les Arméniens d'Uzès

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    REVUE DE PRESSE
    Les Arméniens d'Uzès

    MIDI LIBRE, France
    21 mars 2015 samedi


    Fuyant le génocide en 1915, ils ont trouvé refuge dans le duché et se
    sont lancés dans la manufacture de tapis. Le 24 avril 1915, le
    génocide du peuple arménien débute. Dans son petit village d'Eïnech,
    en Cilicie, sur les bords de l'Euphrate, entouré uniquement de
    communes turques et kurdes, le révérend-père Hagop Boyadjian, surnommé
    plus tard le prêtre-soldat - qui verra une partie de sa famille
    trouver refuge à Uzès où il décéda en 1960 - voit la rivière charrier
    chaque jour plus de cadavres, d'hommes d'abord, puis de femmes et
    d'enfants.

    Vendredi 20 mars, presque cent ans jour pour jour après le début de ce
    génocide, à 18 heures, dans le salon Racine de la mairie, Véronique
    Bruna-Mardoyan, professeur certifié d'histoire-géographie, revient sur
    le séjour d'une communauté arménienne à Uzès et la création de la
    manufacture de tapis d'orient. Un atelier de tapis créé en 1926 En
    1923, la société France Orient voit le jour à Marseille où se trouve
    une importante communauté arménienne. Elle centre ses activités sur la
    fabrication de tapis noués à la main. Elle implante deux ateliers dans
    cité phocéenne, un autre à Gardanne, puis investit Uzès.
    L'implantation dans le Gard profond répond à la présence de nombreuses
    familles arméniennes dans les Cévennes méridionales, qui sont
    employées dans les manufactures textiles ou dans les mines. L'atelier
    d'Uzès placée sous la direction de Yenook Armen s'installe en 1926
    dans les anciennes casernes Brueys (l'actuel lycée des métiers d'art)
    qui venaient d'être libérées par l'armée. Les vastes btiments
    permettent la mise en place de 50 métiers, ainsi qu'un centre
    d'apprentissage pour les jeunes filles. De nombreuses Uzétiennes en
    ont profité. Des locaux à usage d'habitation sont également aménagés,
    permettant le logement des ouvrières et de leur famille. La
    main-d'oeuvre est en effet très majoritairement féminine. Une ouvrière
    gagne une dizaine de francs par jour ; les hommes sont employés aux
    travaux des champs. France Orient produit des tapis orientaux
    traditionnels, mais aussi des tapis de style et des tapis à
    l'iconographie Art déco qui vont prendre place dans des grands palaces
    parisiens et dans les salons de paquebots, le Normandie, par exemple,
    des grandes compagnies de navigation. L'atelier d'Uzès va fonctionner
    une dizaine d'années, puis fermera ses portes alors que la deuxième
    guerre mondiale approche. Bon nombre de familles arméniennes resteront
    sur place, qui cordonnier, qui menuisier, qui courtier en vin ou
    coiffeur ; Elles s'appellent Boyadjian, Sakoyan, Donabédian...

    samedi 28 mars 2015,
    Stéphane (c)armenews.com
    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=109386

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