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Anatolie, triste mémoire

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  • Anatolie, triste mémoire

    REVUE DE PRESSE
    Anatolie, triste mémoire


    C'est le tranchant d'une paire de ciseaux qui ouvre >, de Fatih Akin. Plus tard, ce sera la lame d'un couteau qui
    décidera du sort de Nazaret, le jeune forgeron arménien qu'interprète
    Tahar Rahim. Paradoxalement, il devra à son bourreau d'avoir la vie
    sauve. Dieu n'est pour rien dans ce miracle. D'ailleurs, Nazaret, le
    chrétien, a décidé de maudire le ciel à jamais. On est en Anatolie, en
    pleine Première Guerre mondiale. L'armée turque a décidé d'en finir
    avec le peuple arménien, qu'elle fait marcher jusqu'à épuisement sous
    prétexte de l'éloigner des frontières. La famille de Nazaret est
    anéantie. Ses filles, seules, auraient survécu. Le forgeron part à
    leur recherche à travers le désert de Mésopotamie puis à Cuba, puis en
    Floride, puis dans le nord du Dakota.

    > est une épopée historique qui ne donne guère d'espoirs en
    l'homme. Du Nord au Sud, les violences se répètent.

    Nazaret croise aussi des types bien qui lui portent secours et le
    remettent en selle, mais, du sable de l'Orient à la neige de
    l'Amérique, la traversée est une série d'épreuves. À quoi tient que le
    film ne décolle jamais et peine à montrer la souffrance d'un peuple
    incarné par ce beau jeune homme au nom de ville sainte ? On ne peut
    guère incriminer Tahar Rahim, muet de bout en bout. Ni les paysages ni
    la lumière. Plus sûrement le poids d'une histoire si tragique qu'elle
    semble avoir coupé les ailes à un cinéaste qui a mis sept ans à
    réaliser son projet.

    Jean-Paul Rouve a été plus rapide. Il est vrai que le roman de David
    Foenkinos > n'a pas la même épaisseur qu'un génocide.
    Romain (Mathieu Spinosi), 23 ans, adore sa grand-mère de 85 ans (Annie
    Cordy), laquelle s'affaiblit au point que le père (Michel Blanc)
    décide de la placer dans une maison de retraite. Romain laisse faire.
    La vieille dame a bien assez de ressources pour feindre d'obéir et
    agir à sa guise. On a connu des scénarios plus exigeants, mais ici,
    l'incarnation tourne au fiasco. Michel Blanc, qui peut être excellent,
    est particulièrement mauvais. Quant à la comédie placée sous la
    bannière de la vie avec ses hauts et ses bas, elle rame copieusement.
    N'est pas Sautet qui veut.

    >, drame de Fatih Akin (Allemagne/France). Avec Tahar Rahim,
    Simon Abkarian. Durée : 2 h 18.

    Sud Ouest

    dimanche 29 mars 2015,
    Stéphane (c)armenews.com

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