Edicom, Suisse
19 juillet 2004
M. Erdogan fait campagne en France pour l'adhésion de la Turquie à
l'Union européenne
par Christine Ollivier
PARIS (AP) - Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a entamé
lundi une visite officielle en France de trois jours destinée à
convaincre une classe politique réticente du bien fondé d'une
éventuelle adhésion de son pays à l'Union européenne.
»Nous souhaitons que tout le soutien que nous a apporté la France, et
notamment par l'intermédiaire du président Chirac, dans ce dossier
européen se poursuive à l'avenir», a expliqué lundi M. Erdogan à
l'issue d'un entretien d'une heure avec le Premier ministre
Jean-Pierre Raffarin à Matignon.
La Commission européenne doit rendre début octobre un rapport
évaluant les progrès accomplis par la Turquie dans le domaine des
droits de l'homme et des libertés publiques. Sur cette base, les 25
Etats-membres doivent décider en décembre de fixer ou non une date
pour commencer des négociations d'adhésion, qui pourraient durer
plusieurs années.
Promue candidate au sommet d'Helsinki de 1999, la Turquie est engagée
dans un processus d'intégration continu depuis 1963. Le gouvernement
turc a réalisé depuis quelques années des efforts considérables pour
se conformer aux «critères de Copenhague», en abolissant par exemple
la peine de mort. Mais son dossier est freiné par des infractions en
matière de droits de l'Homme, un poids institutionnel de l'armée jugé
trop lourd et la question de la reconnaissance du génocide arménien
de 1915.
Lors du sommet de l'OTAN à Istanbul fin juin, Jacques Chirac avait
jugé «irréversible» à terme l'adhésion de la Turquie à l'Union
européenne, même si elle ne devrait pas intervenir selon lui avant 10
ou 15 ans. Une opinion que ne partage pas sa majorité: l'UMP comme
l'UDF sont résolument hostiles à l'adhésion d'Ankara, alors que la
gauche la soutient. Prudemment, Jacques Chirac a déclaré attendre les
conclusions de la Commission.
»Nous étudierons avec la plus grande attention le rapport de la
Commission cet automne et nous souhaitons une prise de position du
conseil en décembre sur cet important sujet», a simplement déclaré
lundi Jean-Pierre Raffarin.
De son côté, M. Erdogan a insisté auprès de son homologue français
sur «tous les pas que nous avons fait pour pouvoir nous conformer aux
critères de Copenhague». Les deux hommes ont également évoqué les
dossiers bilatéraux, et notamment la coopération en matière
industrielle, aéronautique, de transport, d'énergie, ou culturelle.
»Nous avons fait le point de plusieurs projets de coopération
industrielle qui sont en voie de finalisation», a expliqué M.
Raffarin.
Quelque 400.000 Turcs vivent en France, selon M. Erdogan, alors que
480.000 touristes français se sont rendus en Turquie l'an dernier.
Ils pourraient être 600.000 cette année.
Le Premier ministre turc doit déjeuner mardi avec Jacques Chirac,
avant de rencontrer successivement les députés de la Commission des
Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, l'ancien président de
l'UMP Alain Juppé mardi, puis le Premier secrétaire du Parti
socialiste François Hollande et le président de l'UDF François Bayrou
mercredi. AP
19 juillet 2004
M. Erdogan fait campagne en France pour l'adhésion de la Turquie à
l'Union européenne
par Christine Ollivier
PARIS (AP) - Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a entamé
lundi une visite officielle en France de trois jours destinée à
convaincre une classe politique réticente du bien fondé d'une
éventuelle adhésion de son pays à l'Union européenne.
»Nous souhaitons que tout le soutien que nous a apporté la France, et
notamment par l'intermédiaire du président Chirac, dans ce dossier
européen se poursuive à l'avenir», a expliqué lundi M. Erdogan à
l'issue d'un entretien d'une heure avec le Premier ministre
Jean-Pierre Raffarin à Matignon.
La Commission européenne doit rendre début octobre un rapport
évaluant les progrès accomplis par la Turquie dans le domaine des
droits de l'homme et des libertés publiques. Sur cette base, les 25
Etats-membres doivent décider en décembre de fixer ou non une date
pour commencer des négociations d'adhésion, qui pourraient durer
plusieurs années.
Promue candidate au sommet d'Helsinki de 1999, la Turquie est engagée
dans un processus d'intégration continu depuis 1963. Le gouvernement
turc a réalisé depuis quelques années des efforts considérables pour
se conformer aux «critères de Copenhague», en abolissant par exemple
la peine de mort. Mais son dossier est freiné par des infractions en
matière de droits de l'Homme, un poids institutionnel de l'armée jugé
trop lourd et la question de la reconnaissance du génocide arménien
de 1915.
Lors du sommet de l'OTAN à Istanbul fin juin, Jacques Chirac avait
jugé «irréversible» à terme l'adhésion de la Turquie à l'Union
européenne, même si elle ne devrait pas intervenir selon lui avant 10
ou 15 ans. Une opinion que ne partage pas sa majorité: l'UMP comme
l'UDF sont résolument hostiles à l'adhésion d'Ankara, alors que la
gauche la soutient. Prudemment, Jacques Chirac a déclaré attendre les
conclusions de la Commission.
»Nous étudierons avec la plus grande attention le rapport de la
Commission cet automne et nous souhaitons une prise de position du
conseil en décembre sur cet important sujet», a simplement déclaré
lundi Jean-Pierre Raffarin.
De son côté, M. Erdogan a insisté auprès de son homologue français
sur «tous les pas que nous avons fait pour pouvoir nous conformer aux
critères de Copenhague». Les deux hommes ont également évoqué les
dossiers bilatéraux, et notamment la coopération en matière
industrielle, aéronautique, de transport, d'énergie, ou culturelle.
»Nous avons fait le point de plusieurs projets de coopération
industrielle qui sont en voie de finalisation», a expliqué M.
Raffarin.
Quelque 400.000 Turcs vivent en France, selon M. Erdogan, alors que
480.000 touristes français se sont rendus en Turquie l'an dernier.
Ils pourraient être 600.000 cette année.
Le Premier ministre turc doit déjeuner mardi avec Jacques Chirac,
avant de rencontrer successivement les députés de la Commission des
Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, l'ancien président de
l'UMP Alain Juppé mardi, puis le Premier secrétaire du Parti
socialiste François Hollande et le président de l'UDF François Bayrou
mercredi. AP