PRESS RELEASE
Ministry of Foreign Affairs of the Republic of Armenia
Contact: Information Desk
Tel: (374-10) 52-35-31
Email: [email protected]
Web: http://www.ArmeniaForeignMinistry.am
Interventio n de M. Vartan OSKANIAN, Ministre des Affaires étrangères de la
République d¹Arménie à la 116-ème session ministérielle du Comité des
Ministres - 19 mai 2006, Strasbourg
Monsieur le Président, Chers Collègues,
Ce n¹est pas sans une certaine émotion que je me retrouve ici parmi vous ;
il y a maintenant cinq ans l¹Arménie devenait membre du Conseil de l¹Europe.
Cette adhésion, nous l¹avons vécu, en ayant conscience de l¹ampleur de la
tche qui nous attendait : faire progresser la société arménienne sur la
voie des réformes démocratiques, donner à l¹Arménie un cadre législatif
conforme aux normes européennes, mettre en place des mécanismes de
protection des droits de l¹homme. En un mot, remplir nos engagements d¹Etat
membre.
Mais, en intégrant la famille européenne, l¹Arménie a également fait sienne
les problèmes de la société européenne, elle a apporté sa propre
contribution pour les résoudre ; elle s¹est ainsi employée à participer
activement aux travaux de notre Organisation; son implication dans la
création du Forum pour l¹avenir de la démocratie, dans l¹élaboration du
mémorandum d¹accord entre le Conseil de l¹Europe et l¹Union européenne, dans
le travail relatif au dialogue interculturel, aussi bien que l¹organisation
à Erevan, en octobre prochain, de la Conférence européenne des Ministres de
la Justice, en portent le témoignage.
La liste des réformes réalisées serait longue à énumérer; le succès, l¹an
dernier, de la réforme constitutionnelle aura, à elle seule, permis un
rééquilibrage de nos institutions au profit du parlement, un renforcement de
l¹indépendance du système judiciaire et de la protection des droits de
l¹homme.
Sans elle, je n¹aurais pu être en mesure de signer aujourd¹hui le Protocole
13 relatif à l¹abolition de la peine de mort en toutes circonstances, acte
de confiance en l¹avenir.
Durant ces cinq années, l¹Arménie a emprunté la voie d¹une transition
maîtrisée vers la démocratie, de sa consolidation par l¹adoption des
réformes qui, par leur ancrage dans le temps, sauront porter des résultats
en profondeur.
Ce regard jeté sur le cours des réformes n¹entame en rien notre
détermination à poursuivre le processus de transformation démocratique et à
¦uvrer pour la réalisation de tous nos engagements.
Ce sont là également des enjeux pour l¹intégration européenne de l¹Arménie.
Dans cette perspective, le renforcement de la coopération entre l¹Union
européenne et le Conseil de l¹Europe s¹avère indispensable ; et, le futur
mémorandum d¹accord entre ces deux organisations devra pleinement prendre en
compte le principe de la complémentarité, de manière à favoriser les
synergies, à valoriser les apports respectifs et à accroître l¹efficacité de
cette coopération.
Permettez-moi, à cet égard, de remercier la présidence roumaine pour les
efforts qu¹elle a déployés en vue de parvenir à un accord, et de féliciter
le Premier Ministre luxembourgeois, M. Jean Claude Juncker, pour son rapport
et la qualité de ses recommandations qui devront, dans toute la mesure du
possible, être prises en considération. Nous exprimons l¹espoir que la
Présidence entrante sera en mesure de finaliser, le plus rapidement, ce
mémorandum.
De fait, la préservation de l¹intégrité du système européen des droits de
l¹homme doit demeurer un impératif commun ; il représente, en effet, un
acquis majeur pour plus de 800 millions de citoyens européens et la
responsabilité nous incombe de le protéger durablement. Dans cet esprit, je
souhaite réitérer notre entière confiance au Groupe des sages pour mener à
bien ses travaux et apporter des solutions à long terme.
Monsieur le Président,
En évoquant les cinq années de notre adhésion et l¹accomplissement de nos
engagements en matière de paix et de processus démocratique, je voudrais
porter les considérations suivantes :
Premièrement, au moment où les processus démocratiques progressent à travers
le monde, assurant le développement de sociétés libres où la liberté
d¹expression est une composante essentielle du bien être du peuple, le
gouvernement turc devient de plus en plus agressif en niant, à l¹étranger,
la réalité du génocide arménien et en réprimant tout débat sur cette
question sur son territoire. La réponse naturelle à de tel déni, dans
certains de nos pays membres, a été de tenter de mettre en place des
législations visant à interdire toute expression négationniste. Il est
ironique de constater que le gouvernement turc considère de telle action
comme portant atteinte à la liberté d¹expression alors qu¹il se réserve le
droit de punir ses propres citoyens qui reconnaissent le génocide arménien.
En second lieu, j¹aurai souhaité que les idées et les idéaux de l¹Europe
s¹acquièrent en même temps que l¹adhésion. Dans ce cas, je ne serais pas ici
aujourd¹hui à constater, avec tristesse, la destruction irréversible,
irrationnelle et intentionnelle du cimetière médiéval arménien sur le
territoire de l¹Azerbaïdjan. Des milliers de sculptures de pierre uniques
qui ont survécu à travers des siècles ont aujourd¹hui disparu.
Un cimetière a été littéralement rasé et remplacé par un champ de tir. Cette
destruction est une tentative flagrante d¹effacer les traces de la présence
arménienne de ces territoires.
Finalement, en devenant membres du Conseil de l¹Europe, l¹Arménie et
l¹Azerbaïdjan ont pris l¹engagement de résoudre pacifiquement le conflit du
Haut-Karabakh.
Il y aujourd¹hui des éléments positifs dans le processus de négociations
dans lequel nous avons été impliqués ces dernières années, mais des
résultats tangibles ne pourront être enregistrés que si les parties
comprennent - et déclarent clairement - qu¹il ne saurait y avoir ici
d¹option militaire. L¹Europe nous offre un cadre nouveau de négociations, de
coopération régionale et de réconciliation post-conflit. C¹est l¹Europe, cet
espace de paix et de cooperation, à laquelle nous deux pays appartiennent.
Monsieur le Président,
Je ne voudrais pas conclure cette intervention sans vous avoir félicité pour
l¹excellent travail accompli durant cette présidence et souhaiter, en même
temps la bienvenue à la Présidence russe du Comité des Ministres et lui
adresser tous mes v¦ux de réussite.
Je vous remercie.
Ministry of Foreign Affairs of the Republic of Armenia
Contact: Information Desk
Tel: (374-10) 52-35-31
Email: [email protected]
Web: http://www.ArmeniaForeignMinistry.am
Interventio n de M. Vartan OSKANIAN, Ministre des Affaires étrangères de la
République d¹Arménie à la 116-ème session ministérielle du Comité des
Ministres - 19 mai 2006, Strasbourg
Monsieur le Président, Chers Collègues,
Ce n¹est pas sans une certaine émotion que je me retrouve ici parmi vous ;
il y a maintenant cinq ans l¹Arménie devenait membre du Conseil de l¹Europe.
Cette adhésion, nous l¹avons vécu, en ayant conscience de l¹ampleur de la
tche qui nous attendait : faire progresser la société arménienne sur la
voie des réformes démocratiques, donner à l¹Arménie un cadre législatif
conforme aux normes européennes, mettre en place des mécanismes de
protection des droits de l¹homme. En un mot, remplir nos engagements d¹Etat
membre.
Mais, en intégrant la famille européenne, l¹Arménie a également fait sienne
les problèmes de la société européenne, elle a apporté sa propre
contribution pour les résoudre ; elle s¹est ainsi employée à participer
activement aux travaux de notre Organisation; son implication dans la
création du Forum pour l¹avenir de la démocratie, dans l¹élaboration du
mémorandum d¹accord entre le Conseil de l¹Europe et l¹Union européenne, dans
le travail relatif au dialogue interculturel, aussi bien que l¹organisation
à Erevan, en octobre prochain, de la Conférence européenne des Ministres de
la Justice, en portent le témoignage.
La liste des réformes réalisées serait longue à énumérer; le succès, l¹an
dernier, de la réforme constitutionnelle aura, à elle seule, permis un
rééquilibrage de nos institutions au profit du parlement, un renforcement de
l¹indépendance du système judiciaire et de la protection des droits de
l¹homme.
Sans elle, je n¹aurais pu être en mesure de signer aujourd¹hui le Protocole
13 relatif à l¹abolition de la peine de mort en toutes circonstances, acte
de confiance en l¹avenir.
Durant ces cinq années, l¹Arménie a emprunté la voie d¹une transition
maîtrisée vers la démocratie, de sa consolidation par l¹adoption des
réformes qui, par leur ancrage dans le temps, sauront porter des résultats
en profondeur.
Ce regard jeté sur le cours des réformes n¹entame en rien notre
détermination à poursuivre le processus de transformation démocratique et à
¦uvrer pour la réalisation de tous nos engagements.
Ce sont là également des enjeux pour l¹intégration européenne de l¹Arménie.
Dans cette perspective, le renforcement de la coopération entre l¹Union
européenne et le Conseil de l¹Europe s¹avère indispensable ; et, le futur
mémorandum d¹accord entre ces deux organisations devra pleinement prendre en
compte le principe de la complémentarité, de manière à favoriser les
synergies, à valoriser les apports respectifs et à accroître l¹efficacité de
cette coopération.
Permettez-moi, à cet égard, de remercier la présidence roumaine pour les
efforts qu¹elle a déployés en vue de parvenir à un accord, et de féliciter
le Premier Ministre luxembourgeois, M. Jean Claude Juncker, pour son rapport
et la qualité de ses recommandations qui devront, dans toute la mesure du
possible, être prises en considération. Nous exprimons l¹espoir que la
Présidence entrante sera en mesure de finaliser, le plus rapidement, ce
mémorandum.
De fait, la préservation de l¹intégrité du système européen des droits de
l¹homme doit demeurer un impératif commun ; il représente, en effet, un
acquis majeur pour plus de 800 millions de citoyens européens et la
responsabilité nous incombe de le protéger durablement. Dans cet esprit, je
souhaite réitérer notre entière confiance au Groupe des sages pour mener à
bien ses travaux et apporter des solutions à long terme.
Monsieur le Président,
En évoquant les cinq années de notre adhésion et l¹accomplissement de nos
engagements en matière de paix et de processus démocratique, je voudrais
porter les considérations suivantes :
Premièrement, au moment où les processus démocratiques progressent à travers
le monde, assurant le développement de sociétés libres où la liberté
d¹expression est une composante essentielle du bien être du peuple, le
gouvernement turc devient de plus en plus agressif en niant, à l¹étranger,
la réalité du génocide arménien et en réprimant tout débat sur cette
question sur son territoire. La réponse naturelle à de tel déni, dans
certains de nos pays membres, a été de tenter de mettre en place des
législations visant à interdire toute expression négationniste. Il est
ironique de constater que le gouvernement turc considère de telle action
comme portant atteinte à la liberté d¹expression alors qu¹il se réserve le
droit de punir ses propres citoyens qui reconnaissent le génocide arménien.
En second lieu, j¹aurai souhaité que les idées et les idéaux de l¹Europe
s¹acquièrent en même temps que l¹adhésion. Dans ce cas, je ne serais pas ici
aujourd¹hui à constater, avec tristesse, la destruction irréversible,
irrationnelle et intentionnelle du cimetière médiéval arménien sur le
territoire de l¹Azerbaïdjan. Des milliers de sculptures de pierre uniques
qui ont survécu à travers des siècles ont aujourd¹hui disparu.
Un cimetière a été littéralement rasé et remplacé par un champ de tir. Cette
destruction est une tentative flagrante d¹effacer les traces de la présence
arménienne de ces territoires.
Finalement, en devenant membres du Conseil de l¹Europe, l¹Arménie et
l¹Azerbaïdjan ont pris l¹engagement de résoudre pacifiquement le conflit du
Haut-Karabakh.
Il y aujourd¹hui des éléments positifs dans le processus de négociations
dans lequel nous avons été impliqués ces dernières années, mais des
résultats tangibles ne pourront être enregistrés que si les parties
comprennent - et déclarent clairement - qu¹il ne saurait y avoir ici
d¹option militaire. L¹Europe nous offre un cadre nouveau de négociations, de
coopération régionale et de réconciliation post-conflit. C¹est l¹Europe, cet
espace de paix et de cooperation, à laquelle nous deux pays appartiennent.
Monsieur le Président,
Je ne voudrais pas conclure cette intervention sans vous avoir félicité pour
l¹excellent travail accompli durant cette présidence et souhaiter, en même
temps la bienvenue à la Présidence russe du Comité des Ministres et lui
adresser tous mes v¦ux de réussite.
Je vous remercie.