Zaman France
28 avril 2011
La question arménienne et la guerre des maux
28 April 2011, Thursday / EMRE DEMIR, PARIS
Les déclarations du président américain Barack Obama sur « les
horribles évènements » vécus par les Arméniens en 1915 n'ont contenté
ni ces derniers, ni les Turcs.
Cette divergence est tout à fait caractéristique du conflit des mots
qui accompagne cette douloureuse question historique. Le bras de fer
se poursuit notamment en France où la commission des lois du Sénat
vient de déclarer à l'unanimité l'irrecevabilité de la proposition de
loi tendant à réprimer la contestation de l'existence du génocide
arménien. Il est bien évident que le sujet marque une division entre
deux visions radicalement opposées. Mais cette dichotomie n'est pas
celle qui sépare les personnes qui acceptent le terme et celles qui le
refusent. Ici, on retrouve des discours nationalistes qui, de chaque
côté, se ferment à toute discussion à partir du moment où tel ou tel
terme a été tu ou prononcé. S'il y a une dichotomie, elle se dessine
plutôt entre, d'un côté, ceux qui au nom de ce terme refusent une paix
solide et durable entre deux peuples qui partagent des siècles de
proximité et, de l'autre côté, ceux qui croient que cette paix est
possible, s'opposant à toute instrumentalisation politique des
souffrances humaines. La véritable urgence est dans la reconnaissance
non pas de ce terme mais de l'Autre, de son histoire et de ses
blessures identitaires. Alors que force est de constater que cette
guerre des mots est devenue, de part et d'autre, un prétexte au
mépris. Un vrai rapprochement prendra du temps. D'ailleurs, la société
turque est en train de changer puisque pour la deuxième fois
consécutive, les événements de 1915 ont été commémorés en plein c`ur
d'Istanbul et les intellectuels débattent de plus en plus de ces
questions. C'est uniquement dans la continuité de ces débats, par un
long travail de fond alliant les historiens aux juristes, que la
question pourra être tirée au clair. La seule condition de ce débat
sera qu'il se fasse sans les politiques et sans haine de l'autre.
http://fr.zaman.com.tr/fr/newsDetail_getNewsById.action;.node1?newsId=5136
From: A. Papazian
28 avril 2011
La question arménienne et la guerre des maux
28 April 2011, Thursday / EMRE DEMIR, PARIS
Les déclarations du président américain Barack Obama sur « les
horribles évènements » vécus par les Arméniens en 1915 n'ont contenté
ni ces derniers, ni les Turcs.
Cette divergence est tout à fait caractéristique du conflit des mots
qui accompagne cette douloureuse question historique. Le bras de fer
se poursuit notamment en France où la commission des lois du Sénat
vient de déclarer à l'unanimité l'irrecevabilité de la proposition de
loi tendant à réprimer la contestation de l'existence du génocide
arménien. Il est bien évident que le sujet marque une division entre
deux visions radicalement opposées. Mais cette dichotomie n'est pas
celle qui sépare les personnes qui acceptent le terme et celles qui le
refusent. Ici, on retrouve des discours nationalistes qui, de chaque
côté, se ferment à toute discussion à partir du moment où tel ou tel
terme a été tu ou prononcé. S'il y a une dichotomie, elle se dessine
plutôt entre, d'un côté, ceux qui au nom de ce terme refusent une paix
solide et durable entre deux peuples qui partagent des siècles de
proximité et, de l'autre côté, ceux qui croient que cette paix est
possible, s'opposant à toute instrumentalisation politique des
souffrances humaines. La véritable urgence est dans la reconnaissance
non pas de ce terme mais de l'Autre, de son histoire et de ses
blessures identitaires. Alors que force est de constater que cette
guerre des mots est devenue, de part et d'autre, un prétexte au
mépris. Un vrai rapprochement prendra du temps. D'ailleurs, la société
turque est en train de changer puisque pour la deuxième fois
consécutive, les événements de 1915 ont été commémorés en plein c`ur
d'Istanbul et les intellectuels débattent de plus en plus de ces
questions. C'est uniquement dans la continuité de ces débats, par un
long travail de fond alliant les historiens aux juristes, que la
question pourra être tirée au clair. La seule condition de ce débat
sera qu'il se fasse sans les politiques et sans haine de l'autre.
http://fr.zaman.com.tr/fr/newsDetail_getNewsById.action;.node1?newsId=5136
From: A. Papazian