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Charles Aznavour, 65ans de succès

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    Charles Aznavour, 65?ans de succès
    Chanson | Il a signé 1000 chansons et dédicaçait samedi au Salon.



    © MAGALI GIRARDIN | «Je n'ai écrit que des chansons d'amour.»

    Pascal Gavillet | 02.05.2011 | 00:00


    Samedi après-midi, Charles Aznavour dédicaçait au Salon du livre.
    Quelques heures plus tôt, c'est dans le salon privé d'un grand hôtel
    que nous avons pu le rencontrer. L'homme est alerte, ne fait pas ses
    86?ans, et porte attention �chacun de ces mots. Conversation à bâtons
    rompus.

    Dans votre livre, «A voix basse», vous vous définissez comme auteur de
    chansons et non poète. Mais aussi comme Français d'origine arménienne.
    Pourquoi ces précisions?
    Afin d'éviter les amalgames. Je suis Français avant tout, c'est le
    pays où je suis né. Et mes origines sont arméniennes. Vous savez,
    j'aurais pu me faire naturaliser suisse ou américain. Je ne l'ai pas
    fait par fidélité. Pour les chansons, c'est pareil: ce n'est pas parce
    qu'on écrit de manière poétique qu'on est un poète.

    La plupart de vos chansons parlent d'amour mais aussi du temps qui
    passe. Ce thème vous obsède-t-il?
    Mais je n'ai écrit que des chansons d'amour. Du moins des chansons où
    il y a de l'amour. Même Tu t'laisses aller en parle. Je viens d'écrire
    une chanson sur la Shoah. Elle raconte aussi une histoire d'amour.

    J'ai l'impression que chacune de vos chansons, chacune de vos actions,
    ont un sens précis à vos yeux et que sans cela, vous ne les feriez
    pas.
    C'est parce que je suis un homme sérieux. Même lorsque je bois. Je
    m'arrête avant d'être saoul. A la base, je suis un parfait
    autodidacte. Et je pense que celui qui n'a pas appris avec un maître
    doit être son propre maître.

    Vous avez aussi beaucoup écrit pour les autres mais en refusant
    l'alimentaire. Est-il facile de conserver une ligne?
    Disons que j'ai fait de l'alimentaire autrement. Par exemple, je me
    souviens d'un film américain où je devais traduire trois chansons que
    chante Danielle Darrieux. J'ai écrit par rapport à ses lèvres.

    Vous n'avez en tout cas jamais cédé aux modes.
    Mais je m'en suis souvent préoccupé. La mode, c'est en général la
    musique. Pas les textes. Ils ne se démodent pas. Donc la musique et
    les rythmes, il faut s'en servir, mais ne pas y sacrifier.

    Depuis vos débuts en 1946, vous avez vu des courants se faire et se
    défaire. Mais votre carrière n'en a pas souffert¦
    C'est parce que je ne fais pas d'erreurs. Je sais que c'est très
    prétentieux de l'affirmer. Et je n'ai jamais trahi les gens qui m'ont
    aimé au début.

    Vous avez reéenregistré vos grands succès avec des orchestrations
    jazz. Pourquoi?
    J'ai toujours aimé ça. Les standards sont faits pour être réarrangés.
    Les Américains ont très bien compris cela. Les Français moins. Le
    Temps des cerises, tout le monde devrait la chanter.

    Y a-t-il des chansons dont vous vous lassez?
    Oui, et tout à coup, le public donne envie de les rechanter. Sur ma
    vie, je ne l'ai pas interprétée durant vingt ans. Puis j'y ai repris
    goût.

    Vous appréciez aussi les textes de certains rappeurs et slameurs, non?
    J'y retrouve l'amour de l'écriture. Et ces artistes viennent aussi Ã
    la musique. Grand Corps Malade travaille avec un orchestre sur scène.

    http://www.tdg.ch/node/335294




    From: A. Papazian
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