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Histoire d'une destruction : Le sort des biens de l'Eglise Arménienn

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  • Histoire d'une destruction : Le sort des biens de l'Eglise Arménienn

    HISTOIRE
    Histoire d'une destruction : Le sort des biens de l'Eglise Arménienne à Adana

    Par Mehmet Polatel


    Mehmet Polatel est un historien dont les travaux se concentrent sur
    l'histoire de la fin de l'Empire Ottoman et les débuts de la
    République Turque. Les centres d'intérêt pour ses recherches sont les
    domaines de la puissance, de la formation de l'état , les changement à
    l'intérieur des sociétés, le nationalisme et le génocide. Il a conduit
    des recherches sur le sort des biens des Arméniens dans l'Empire
    Ottoman et la République de Turquie. Il est actuellement doctorant en
    philosophie à l'Université Bogazici et assistant de recherche au
    Département d'Histoire à l'Université de Koc à Istanbul. Il est
    également chercheur à la Fondation Internationale Hrant Dink.

    Les processus génocidaires impliquent la perte de grandes quantités de
    vies humaines. La motivation profonde en arrière de tels processus est
    toujours liée à la destruction d'un certain groupe de personnes.
    Cependant, ce ne sont pas seulement des personnes qui constituent une
    communauté ; l'idée de communauté est aussi liée aux valeurs
    partagées, aux usages quotidiens, à la culture, à la littérature et à
    la religion. Le processus génocidaire ne vise pas seulement certains
    groupes de personnes, mais aussi les symboles, les constructions, les
    monuments qui leur appartiennent. Cet article examine le sort des
    édifices religieux à Adana après le Génocide Arménien de 1915, dans un
    processus de destruction qui visait à éradiquer les preuves de la
    présence arménienne dans la région.

    La région d'Adana a été habitée par les Arméniens depuis le 4ème
    siècle. Comme Adana était l'une des premières régions de l'Empire
    Ottoman à intégrer le monde de l'économie par la production
    cotonnière, elle représentait pour les Arméniens un endroit favorable
    à leur prospérité. Cette prospérité se reflétait dans le nombre
    d'écoles, de monastères, et d'églises en activité dans la région. Les
    Arméniens occupés au commerce et à l'artisanat, participaient
    activement à la vie publique de la ville. Avec le district d'Adana,
    Tarse, Hadjin, Sis et Cebel-i Bereket constituaient les quatre régions
    majeures de la province d'Adana où se trouvait une importante présence
    arménienne. L'organisation administrative de l'état ottoman étant basé
    sur le système du millet, les Arméniens se voyaient offerte une
    représentation au conseil administratif basée sur la différence de
    religion. Les communautés apostoliques, catholiques et protestantes
    étaient représentées dans ce conseil par leurs chefs religieux. Les
    Arméniens d'Adana vivaient principalement dans le quartier
    Khidir-Ilvas, autour de l'église Notre Dame, et au centre de la ville,
    autour de la paroisse Saint-Etienne. Le dynamisme de la vie
    intellectuelle et éducative présente dans la communauté était l'image
    de son importance en nombre et de sa prospérité[ii]. Les collèges
    Abkarian, Ashkhenian et Aramian comptaient 1 500 étudiants en 1913.
    Une école de filles accueillait également plus de 500 étudiantes.
    D'après les statistiques du Patriarcat, il y avait 25 écoles avec 1
    947 étudiants de sexe masculin, 808 étudiantes, et 69 enseignants dans
    la province. Sept de ces écoles se trouvaient à Sis, qui accueillaient
    476 garçons et 165 filles, avec 19 enseignants [iii].

    Génocide et Biens Arméniens

    A la suite de la décision de déportation, le Comité Union et Progrès a
    exercé un contrôle méticuleux sur le devenir des biens arméniens. Deux
    processus parallèles ont été appliqués les biens arméniens : l'un
    légal et l'autre illégal. Le processus légal a commencé avec la
    décision du cabinet de protéger les biens arméniens laissés derrière
    eux et les allouer aux immigrants des Balkans et du Caucase[iv]. Une
    autre décision légale était l'ordre secret d'informer les
    gouvernements locaux de la gestion des biens arméniens. Cet ordre
    secret prévoyait la création de commissions de liquidation pour gérer
    les biens, y comprises les ventes de biens meubles et la distribution
    de terres, logements et produits agricoles aux immigrants et aux
    tribus[v]. Finalement, le 27 septembre 1915, le CUP adoptait une loi
    qui s'appliquait aux biens arméniens abandonnés, qualifiée de loi
    temporaire : `la loi relative aux passifs et aux actifs des
    populations qui ont été envoyées ailleurs`[vi]. Alors qu'elle ne
    contenaient aucune disposition différente de l'ordre secret, elle
    tendait à légaliser les mesures de l'ordre secret. Dans un sens
    pratique, le CUP a employé les biens à des fins diverses :
    l'installation des immigrants nouvellement arrivés[vii],
    l'instauration d'une économie nationale[viii], et leur affectation aux
    besoins de l'état, du peuple et de l'armée[ix]. Les lieux sacrés tels
    ls églises et les monastères étaient exclus des processus
    d'expropriation et d'appropriation. Il a été déclaré qu'ils seraient
    protégés et qu'on en prendrait soin. Les marchandises, les images et
    livres saints des églises devaient être enregistrés et préservés. Dans
    un autre règlement adopté en novembre 1915 définissant les procédures
    de liquidation, le droit d'usage des équipements provenant des écoles
    et des monastères a été transféré au Ministère de l'Education[x].
    Cette déclaration, cependant, est restée sur le papier et les biens
    déclarés protégés ont été eux aussi confisqués par l'état.

    Confiscation à Adana

    Le but du CUP était de désarméniser la province d'Adana, qui
    comprenait la plaine d'Adana, Mersin, Sis et Tarse, pour les remplir
    d'immigrants musulmans des Balkans et du Caucase. Le génocide a frappé
    Adana à l'été 1915, lorsque le CUP a ordonné la déportation des
    Arméniens des villages de la province d'Adana. Dans cet ordre, le
    gouvernement réclamait également le nom des villages et le nombre des
    déportés[xi]. Le gouvernement CUP a ensuite visé les villes de la
    province. La déportation complète des Arméniens de Sis a été décrétée
    le 17 juin 1915[xii]. D'autres villes ont suivi les unes après les
    autres. En octobre 1915, 9 000 Arméniens ont été déportés de Dortyol.
    En dehors des employés des chemins de fer de Baghdad Railway et des
    officiers militaires, les Arméniens devaient être `déportés sans
    exception` (bila-istisna teb id) [xiii]. La Commission des Biens
    Abandonnés de Dortyol était autorisée à procéder à la liquidation des
    biens immeubles des Arméniens et à son transfert à la population
    musulmane[xiv]. Les biens immeubles ont été destinés à divers usages,
    à facettes multiples, comme par exemple attirer le milieu turc des
    affaires à Adana, et à installer des immigrants musulmans venus des
    Balkans dans les villages et villes désormais vides.

    Selon le propre cahier de note de Talaat, 699 immeubles ont été
    confisqués dans la province d'Adana.

    Tableau I : Immeubles d'Adana confisqués :

    Nom du District - Nombre

    Tarse - 9

    Cebel-i Bereket - 5

    Kozan (Sis)- 229

    Kars - 22

    Hadjin - 50

    Hadjin Shar - 25

    Hadjin Rumlar - 25

    Feke - 30

    Feke Karadere - 25

    Feke Karaköy - 130

    Feke Yerebakan - 30

    Feke Dikme - 30

    Ceyhan - 86

    Total - 699

    Source : Bardakcý, 2008, p.93.

    Ces immeubles allaient de la maison individuelle à la grande ferme et
    au domaine. Les pertes à Sis/Kozan sont frappantes : elles comptent
    pour un tiers à tous les immeubles confisqués dans l'ensemble de la
    province d'Adana.

    L'état ottoman a également confisqué des biens appartenant à la
    communauté. Huit écoles et églises, couvrant une surface de 14 400 m²
    d'une valeur estimée de 46 400 livres-or turques, ont été saisies par
    l'état. Cinquante six immeubles de la communauté et terrains, couvrant
    16 488 m² et valant 43 785 livres-or turques, ont été également
    saisis[xv].

    Le Catholicossat de Sis dominait la ville et siégeait dans une grande
    construction-btie sur 1 250 000 m² - avec 50 chambres et salles.
    L'immeuble était revêtu de dalles de Kutahya de qualité et accueillait
    une bibliothèque de 4 000 livres et 400 manuscrits, ainsi qu'un musée
    d'arts antiques. La taxe payée par le Catholicossat s'élevait à
    environ 100 000 livres-or turques. Le diocèse était en outre en
    possession d'une église historique et d'immeubles résidentiels
    couvrant 14 500 m² et valant 2 000 livres-or turques. Le Catholicossat
    était de plus propriétaire de plusieurs maisons et magasins, de deux
    moulins à eau, d'un jardin de 10 000 m², d'un champ de 30 000 m² et
    une ferme de 10 000 m² avec remises, écuries, terrains, 130 vaches, 30
    mulets et des troupeaux de chèvres et de moutons. Les propriétés du
    Catholicossat à Sis couvraient au total 11 687 000 m² et valaient 167
    520 livres turques-or[xvi].

    Les églises dans les provinces et du voisinage ont aussi subi des
    pertes astronomiques. Ces pertes ont été chiffrées et indexées dans
    les archives du Catholicossat d'Antélias, au Liban[xvii].

    L'Eglise Sainte Mère de Dieu dans les environs de Hidir Ilyas ;

    Une école dans l'enceinte de cette église (Ferman [décret] de février
    1816) : 6 000m², 25 000 livres-or turques ;

    Saint Etienne et école dans les environs de Bucak, brûlées en 1909
    (Ferman perdu) 5 000 m² 18 000 livres-or turques ;

    Eglise à Hiristiyankoy (Ferman de mars 1848) : 1 000 m², 1 000
    livres-or turques ;

    Eglise à Incirlik (Ferman perdu) 800 m² 800 livres-or turques ;

    Eglise à Sheikh Murad (Ferman perdu) 1 000 m², 1 000 livres-or turques ;

    Eglise à Abdo-oghlu, brûlée pendant l'occupation française (Ferman
    perdu) : 200 m 200 livres-or turques ;

    Eglise à Missis, brûlée pendant l'occupation française ( Ferman
    perdu) 400 m² 400 livres-or turques.

    L'état a fait des biens arméniens des usages divers. Certains ont été
    transférés à des firmes turques. D'autres ont été distribués aux
    fonctionnaires et citoyens. Les btiments importants comme les églises
    ont été transformés en prisons. Les autorités locales d'Adana avaient
    offert de convertir six constructions en prisons. Dans un rapport au
    ministère de l'intérieur, le gouverneur d'Adana soutint qu'Adana avait
    un sérieux besoin d'une prison nouvelle et proposa de transformer une
    église - et l'école près de cette église- en prison moyennant-
    quelques modifications[xviii]. Le ministère de l'intérieur accepta
    l'offre et autorisa le gouverneur à mettre le projet à exécution.

    Finalement, ces endroits pieux qu'on avait déclarés `protégés` furent
    convertis en prisons[xix].

    Avant ce changement, la prison n'était qu'une pièce dans le vieux
    commissariat. Ce n'est as par hasard que ce commissariat fut lui aussi
    déplacé dans un autre immeuble, qui faisait partie de la propriété
    d'un Arménien[xx]. Les édifices religieux et les champs appartenant à
    l'église ont également été destinés à des usages divers. D'après les
    mémoires de Damar Arikoglu, qui était le délégué du CUP à Adana et qui
    représentait la province au titre de parlementaire de 1920 à 1946, un
    centre d'apprentissage fut installé dans la cour d'une ville
    arménienne de la province[xxi].

    Après 1918, les Arméniens d'Adana qui survécurent essayèrent de
    retourner dans leurs maisons. La restitution rencontra très vite des
    obstacles. Les héritiers des victimes et des déportés qui étaient
    morts rencontrèrent des difficultés lorsqu'ils tentèrent de récupérer
    leurs biens. Le principe de l'`apparition en personne` (isbat-i vucud)
    prévalait, et seule la personne enregistrée comme propriétaire du bien
    pouvait en demander la restitution. Beaucoup de ces personnes avaient
    été bien sûr tuées, ou avaient souvent perdu leurs documents.

    Quelques douzaines de Maronites, de Catholiques grecs, et d'Arméniens
    catholiques restèrent dans la région. Ces communautés avaient
    également été dépossédées à Adana, Mersin et Tarse. L'état avait
    confisqué les entrepôts, les presbytères, les églises, les jardins,
    les fermes, les maisons, et les couvents, et en usa pour ses propres
    besoins. Comme le traité de Lausanne n'avait nommé spécifiquement
    aucun groupe dont le statut de minorité était garanti, le gouvernement
    déclarait que ces communautés n'étaient pas couvertes par le Traité de
    Lausanne, et par conséquent n'avait aucun des droits garantis pour les
    communauté minoritaires. Le gouvernement ordonna la saisie de toutes
    les propriétés appartenant à ces communautés le 21 janvier 1926. Le
    clocher de l'église maronite de Tarse a été démoli et l'église
    convertie en siège du gouvernement du district en 1928. Les propriétés
    maronites et grecques catholiques ont été données au ministère de
    l'éducation[xxii].

    Les dirigeants Jeunes Turcs s'en sont également pris au Frère Ignace
    Terzian le chassant de Tarse, puis ont terrorisé le prêtre Jean
    Khalkovian de Mersin. Les journaux locaux ont contribué à cette
    politique de harcèlement en lançant une campagne de diffamation contre
    Khalkovian, soutenant qu'il avait coopéré avec les forces d'occupation
    françaises. Khalkovian a été par la suite déporté à Kastamonu et a été
    expulsé de Turquie en 1926, En enlevant de la scène un personnage de
    la communauté de cette importance, les autorités se sont encore plus
    senties libres de confisquer la propriété de la communauté Catholique
    arménienne - 18 hectares de terres agricoles, un entrepôt, des
    ateliers et beaucoup d'autres biens. La communauté était dépouillée à
    un point que le dernier Catholique arménien d 'Adana, Monseigneur
    Pascal Keklikian, était locataire du gouvernement pour ldes immeubles
    appartenant en propre à la communauté Catholique. Bien qu'il ait tenté
    d'améliorer la condition de sa communauté, ses efforts se sont avérés
    vains, l'état étant déterminé à détruire cette communauté même qu'il
    essayait de protéger. En janvier 1927, le gouverneur d'Adana, Resat
    Mimaroglu (1880-1953), ordonna la confiscation systématique de tous
    les biens Catholiques arménien de cette province. La communauté avait
    dorénavant tout perdu : son église, son presbytère, ses écles, ses
    ateliers, ses terres, ses maisons. Keklikian découragé et vaincu
    n'avait d'autre option que s'en aller en Syrie[xxiii].

    C'est un mythe largement répandu que les états ottomans et turcs ont
    protégé les biens arméniens, spécialement ceux des lieux de culte.
    C'est répandu à un point que l'on peut trouver ce mythe, qui ne repose
    sur aucune réalité historique, dans les déclarations des dirigeants
    non seulement de l'état turc amis aussi des USA. On devrait cependant
    regarder l'histoire sans aucune visée politique pour voir la
    différence entre mythe et réalité. Ce court article a essayé de le
    faire, partageant une motivation avec d'autres, pour regarder
    l'histoire du Génocide Arménien d'un point de vue purement
    intellectuel et exempt de considérations politiques.

    [i]Cet article est basé sur l'étude Confiscation et Destruction : La
    Saisie par les Jeunes Turcs des biens Arméniens. (Continuum, Londres/
    New York, 2011) par Ugur Umit Ungor et Mehmet Polatel.

    [ii] Raymond H. Kévorkian and Paul B. Paboudjian, Les Arméniens dans
    l'empire ottoman à la veille du génocide (Paris : Editions d'Art et
    d'Histoire, 1992), pp. 265-7.

    [iii] Kévork K. Baghdjian, La confiscation, par le gouvernement turc,
    des biens arméniens dits abandonnés' (Montréal : K.K. Baghdjian,
    1987), p. 253.

    [iv] Archives du Premier Ministre(BOA)Meclis-i Vukela Mazbatasý,
    198/24, in Baþbakanlýk Devlet Arþivleri Genel Müdürlüðü Osmanlý
    Arþivleri Daire Baþkanlýðý (2007), Osmanlý Belgelerinde Ermenilerin
    Sevk ve Ýskaný, Ankara, pp. 155-157.

    [v] Document original dans Genelkurmay Askeri Tarih ve Staratejik Etüd
    Baþkanlýðý (décembre 1982), `Ahval-i Harbiye ve Zaruret-i Fevkalde-i
    Siyasiye dolayýsýyla Mahall-i Ahire Nakilleri Ýcra Edilen Ermenilere
    Ait Emval ve Emlk ve Arazinin Keyfiyet-i Ýdaresi Hakkýnda
    Talimnamedir,' Askeri Tarih Belgeleri Dergisi, pp. 147-153. Pour la
    traduction du document original dans le Directorat Général de la
    presse et de l'information du Premier Ministre (1982), Documents,
    Ankara pp 74-80.

    [vi] Takvim-i Vakayi, 28 octobre 1915, no : 2303

    [vii] Un exemple pour l'installation des Immigrants ; Archives
    Républicaines du Premier Ministre (BCA), 272, 12, 36, 10, 1, 5 octobre
    1915 et 16 octobre 1915, un exemple pour l'usage des biens pour les
    besoins des immigrants BOA/DH.ÞFR, 61/247, Ministère de l'Intérieur à
    Trébizonde, 3 mars 1916

    [viii] Un exemple pour montrer la distribution des biens des Arméniens
    aux Musulmans pour développer l'économie nationale. BOA/DH.SFR,
    59/239, 6 janvier 1916

    [ix] Un exemple pour l'armée : BOA/DH.SFR, 55-A/143, 8 septembre 1915,
    un exemple pour être employé dans le public BOA/DH.SFR, 55/330, 24
    août 1915

    [x] Takvim-i Vakayi, 10 novembre 1915, no : 2343

    [xi] BOA, DH.ÞFR 53/113, Ministère de l'Interieur à Adana, Bitlis,
    Alep, Erzerum 25 mai 1915.

    [xii] BOA, DH.ÞFR 54/51, Ministère de l'Intérieur à Adana 25 mai 1915.

    [xiii] BOA, DH.EUM 68/89, 2. Þube, Fethi à Ministère de l'intérieur 11
    octobre 1915.

    [xiv] BOA, DH.ÞFR 54/346, Ministère de l'Intérieur à Adana, 6 juillet1915.

    [xv] Baghdjian, La confiscation, p. 73.

    [xvi] ibid., pp. 74-5.

    [xvii] ibid., p. 275.

    [xviii] BOA, DH.MB.HPS 49/31, 14 mai 1916.

    [xix] BOA, DH.MB.HPS 49/22, correspondence datée du 24 octobre 1915 et
    6 janvier 1916.

    [xx] BOA, DH.EUM.MH 162/105, 24 septembre 1917.

    [xxi] Damar Arýkoðlu, Hatýralarým (Istanbul : Tan Matbaasý, 1961), p. 95.

    [xxii] Vahé Tachjian, La France en Cilicie et en Haute-Mésopotamie :
    aux confins de la Turquie, de la Syrie et de l'Irak, 1919-1933 (Paris
    : Karthala, 2004), pp. 225-6.

    [xxiii] ibid., pp. 228-9.

    http://www.armenianweekly.com/2011/10/14/a-history-of-destruction/

    Traduction et commentaire de Gilbert Béguian

    Parlant des quelques Maronites, Grecs catholiques et Arméniens
    catholiques qui restaient malgré tout à Adana, Mersin et Tarse au
    début des années 20, et qui se sont vus spoliés de leurs biens,
    l'auteur, par ailleurs très soucieux du détail, aurait pu préciser que
    le `gouvernement` qui a terminé ici cette entreprise de pillage
    organisé, invoquant le Traité de Lausanne, est le gouvernement de
    Mustafa Kemal Ataturk.

    La `livre-or turque` que l'auteur emploie en général pour évaluer les
    biens n'a aucune base monétaire officielle. On cherche donc vainement
    quelle valeur pourraient avoir ces biens aujourd'hui.

    Enfin, il faut une fois de plus se souvenir que dans les archives, le
    chercheur ne peut trouver que ce qui a fait l'objet d'un écrit. A
    condition ensuite que cet écrit soit recueilli par quelqu'un et remis
    aux archives, que personne par la suite ne l'ait retiré, détruit ou
    `égaré` et que des archivistes l'aient indexé. Il faut donc se faire à
    l'idée, que de toutes façons, les quantités indiquées dans de telles
    études sont parcellaires et éloignées de la réalité locale et à
    fortiori de la réalité d'ensemble.

    dimanche 23 octobre 2011,
    Stéphane ©armenews.com

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