Announcement

Collapse
No announcement yet.

« Bolis » au Festival ARPA

Collapse
X
 
  • Filter
  • Time
  • Show
Clear All
new posts

  • « Bolis » au Festival ARPA

    CINÉMA
    « Bolis » au Festival ARPA


    La première du nouveau film du cinéaste Eric Nazarian, `Bolis`, a eu
    lieu au Festival du Film International Arpa . Le film a été projeté
    hier samedi 24 septembre au Théatre Egyptien à Los Angeles.

    Le film entièrement tourné en Turquie met en scène Arménak, un joueur
    de oud de renom, qui se rend à Istanbul pour le première fois à
    l'occasion d'un événement musical important. Ses sentiments à l'égard
    de la ville, d'où son grand-père s'était enfui sous la menace aux
    pires moments de 1915, sont très complexes. Armenak y arrive avec
    beaucoup de préjugés, pensant que ce lieu lui fera horreur, mais au
    contraire, il le trouve très familier. La décision lui vient tout
    naturellement en tête de rechercher la vieille échoppe d'instruments
    de son grand-père, ne disposant que d'une unique photo et du nom d'une
    rue. Est-ce le destin ou une simple coïncidence qui le conduit à
    destination ?

    La première mondiale de 'Bolis' a eu lieu au festival de la Capitale
    Européenne de la Culture à Istanbul en 2010.



    En avril, Georges Adourian, d'Asbarez et Nazarian ont discuté du film
    et de son expérience d'Istanbul.

    Georges Adourian : La Capitale Européenne de la Culture Istanbul 2010,
    c'est quoi ?

    Eric Nazarian : D'après ce qu'on m'a appris, l'idée de Capitale
    Européenne de la Culture avait été conçue par la grande actrice Mélina
    Mercouri. Elle était Ministre de la Culture de Grèce dans les années
    80 et a pensé que chaque année, une ville devrait être désignée pour
    être `capitale de la culture` pendant une année. C'est une grande idée
    pour le développement interculturel. Plusieurs villes ont été
    désignées au cours des années passées, parmi lesquelles Athènes,
    Stockholm, et Lisbonne, entre autres. En 2010, trois villes avaient
    été sélectionnées comme capitales de la culture : Essen, Pecs et
    Istanbul.

    GA : Comment votre relation avec `Ne m'oublie pas, Istanbul` s'est
    elle engagée ?

    EN : mon ami Cigdem Mater m'a présenté le projet. Huseyin Karabey, le
    producteur, m'a invité à présenter une histoire arménienne pour une
    série de courts métrages sur Istanbul filmés par des cinéastes de
    Grèce, de Serbie, de Bosnie et de Palestine. Il y a quelques années,
    j'avais écrit le scénario d'un long métrage appelé `Bolis` basé sur
    l'histoire d'un Arménien de la Diaspora qui se rend à Istanbul pour
    retrouver l'échoppe de son grand-père détruite pendant le génocide.
    Comme le thème du projet était 'ne pas oublier les cultures passées
    qui ont contribué à Istanbul', [...] j'ai réduit mon long métrage aux
    dimensions d'un court.[...] Tourner `Bolis` a été une bonne expérience
    et un défi intéressant à relever, s'agissant d'exprimer autant
    d'énergies diverses, de musiques et de lieux dans mon film. Istanbul
    est une ville complexe tellement chargée d'histoire. Elle est comme un
    gros oignon. Vous pouvez enlever autant de couches que vous voulez,
    vous n'en trouvez jamais tout à fait le coeur.[...] J'ai beaucoup
    appris du passé d'Istanbul par Petros Markaris, notre merveilleux
    script-parrain et scénariste vétéran né à Bolis (le nom grec
    d'Istanbul) d'un père Arménien et d'une mère Grecque.

    GA : Quel est le sujet de votre film 'Bolis' ?

    EN : [...] Les Arméniens appellent Istanbul 'Bolis'. L'histoire est
    celle d'un joueur arménien de oud qui retourne à Bolis pour participer
    à un festival. Au cours de la préparation de son numéro, il se rend à
    Kadikoy, sur la rive anatolienne de la ville, avec une photographie de
    son grand-père, qui lui aussi s'appelait Arménak, datant du début du
    siècle. [...] La vie de la famille d'Arménak est révélée au cours du
    génocide et dans la suite du génocide. Le personnage d'un Arménien de
    la Diaspora n'avait jamais été dépeint de l'intérieur et porté à
    l'écran en Turquie avant cela.

    GA : Comment le travail et le tournage en Turquie se sont-ils passés ?


    EN : C'était bien de travailler avec mes merveilleux acteurs Jacky
    Nercessian et Serra Yilmaz [...] L'ambiance sur les lieux de tournage
    était formidable[...] depuis le cimetière arménien grégorien jusqu'à
    l'immeuble grec du début du siècle à Kadikoy sur les rives du
    Bosphore. Je voulais que ce film donne une vision intime d'Istanbul
    vue à travers le regard d'un Arménien de la Diaspora qui retourne dans
    la terre de ses origines.

    GA : Quels étaient vos sentiments lorsque vous avez visité
    Istanbul-Bolis la première fois ?

    EN : [...] complexes, ambivalents et nostalgiques. J'ai grandi avec
    les images de la vielle Bolis dans ma tête, le Bolis d'Ara Guler,
    Siamanto, Daniel Varoujan, Orhan Pamuk et Udi Hrant[...] L'esprit de
    Hrant Dink était mon compagnon de voyage, [...] toutes ces images de
    Hrant Dink, Komitas, Zabel Yesayan, Krikor Zohrab et toutes les
    histoires des arrestations et des déportations du 24 avril 1915 ont
    commencé à flotter dans ma tête.[...] Je respecte l'héritage des
    Bolsahays et leur contribution à travers les siècles dans la culture,
    les arts, l'architecture et les langues, parmi tellement de choses.
    J'ai également entendu des tas d'histoires racontées par les personnes
    que je rencontrais sur mon chemin. `Ma grand-mère était une
    arménienne...le médecin de mon frère était arménien...mon maître Hakop
    était arménien...`

    GA : le génocide est-il mentionné dans votre film ?

    EN : Oui. Arménak parle de l'histoire de sa famille de Aintab et
    Arabkir au cours du Génocide. C'était une condition de ma
    participation. Hrant Dink a dit quelque chose sur la masse
    d'informations nécessaire aux gens avant qu'ils soient capables
    d'aller dans leur conscience et regarder en face la vérité sur ce qui
    s'est passé en 1915. Nous Arméniens, emportons avec nous les mes de
    nos ancêtres partout où nous allons, en particulier si nous nous
    rendons à Istanbul.[...]

    GA : Quand et dans quel contexte votre film 'Bolis' sera-t-il projeté
    en salle la première fois ?

    EN : Nous attendons des nouvelles du festival. Le film a été projeté à
    Istanbul en avril. Mes amis m'ont appelé pour me dire que l'audience
    avait été émue.

    GA : Quel sont vos projets ?

    EN : Je travaille sur quelques projets, dont un film Musique pour les
    Etrangers et sur la version long métrage de `Bolis`.

    Le Piano, court-métrage de Levon Minassian, a également été présenté
    au Festival ARPA.

    dimanche 25 septembre 2011,
    Jean [email protected]

Working...
X