LE FILS DU MARCHAND D'OLIVES
Stephane
armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=78493
samedi 7 avril 2012
Sortie le 11 avril du film de Mathieu Zeitindjioglou, Le Fils du
marchand d'olives.
En 1914, a la veille du genocide armenien, le grand-père du
realisateur, Mathieu Zeitindjioglou, proceda a la "turquification" de
son nom. De Zeitounjian, il devint Zeitinjioglu (un nom qui, une fois
francise, donne Zeitindjioglou). Ce changement lui a permis d'echapper
au genocide. Un siècle plus tard, son patronyme a donne son titre au
film : Zeitounjian signifie Le Fils du marchand d'olives en armenien.
Pour leur voyage de noce, Mathieu et Anna sont partis en Turquie.
Camera au poing, pour enqueter sur Garabed, le grand père armenien
de Mathieu, qui a echappe au genocide armenien de 1915. Un road trip
a travers le pays, marque par des rencontres, melant animation, film
d'investigation et documentaire historique pour rapporter la vision
que se font les Turcs sur la tragedie de 1915.
"Mes origines armeniennes restaient pour moi comme quelque chose
d'irreel, comme un conte pour enfant. (...) Dans la culture armenienne,
peuple de marchands voyageurs, le conte revet une importance culturelle
et initiatique particulière. C'est aussi son universalite qui m'a
interesse car elle permet de s'adresser a tous, grands et petits,
sur un sujet difficile a aborder... C'etait une facon de rendre
honneur a mes origines et a celles de mon grand-père.
J'en ai fait une sorte de fable imaginaire, en essayant d'etre le
plus proche de la verite. C'etait une bonne manière de traiter ce
sujet tabou, et, en meme temps, de l'alleger.", explique Mathieu
Zeitindjioglou.
Voici l'avis de Jean-Varoujan Sirapian (editions Sigest) après la
projection en avant-première.
Le film a l'avantage d'aborder le sujet du genocide armenien d'une
facon moins academique que dans les documentaires.
De plus Anna, la femme de Mathieu, n'etant pas armenienne (elle est
d'origine polonaise), apporte une fraîcheur et un regard objectif
tout en mettant au pied du mur ses interlocuteurs, a l'instar du
directeur du musee d'Erzurum, qui, dans une sequence tragi-comique,
se perd dans des contorsions verbales en essayant de repondre a ses
questions (faussement) candides.
Le voyage a travers la Turquie, d'Istanbul a Kars en passant par
Ankara, Erzurum, Van... montre les differences d'appreciation ou de la
(non) comprehension de la Question armenienne, selon les regions et les
gens rencontres. Le film montre aussi les ravages d'un negationnisme
d'Etat sur les cerveaux de generations successives, depuis plus de
90 ans. On voit aussi les limites de la liberte de paroles pour les
intellectuels/journalistes en Turquie.
Dans sa forme le film est reussi : le melange d'animation, reportage
sur le terrain, des extraits de documents et d'archives, avec en prime
la voix "off" de Jean- Claude Dreyfus qui raconte d'une facon très
prenante le conte des loups et des agneaux, apporte un côte spontane.
Dans un registre plus classique les temoignages de Yves Ternon et
de Bernard-Henri Levy envoient un message fort aux negationnistes en
Turquie et ailleurs.
A ne pas manquer
Le Fils du marchand d'olives a recu le prix du Meilleur documentaire
au "Pomegranate film festival de Toronto", le prix special du jury au
"Reanimania film festival de Yerevan" ainsi qu'une mention d'honneur au
"Los Angeles Film and Script Festival".
Trouver une salle ICI
Stephane
armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=78493
samedi 7 avril 2012
Sortie le 11 avril du film de Mathieu Zeitindjioglou, Le Fils du
marchand d'olives.
En 1914, a la veille du genocide armenien, le grand-père du
realisateur, Mathieu Zeitindjioglou, proceda a la "turquification" de
son nom. De Zeitounjian, il devint Zeitinjioglu (un nom qui, une fois
francise, donne Zeitindjioglou). Ce changement lui a permis d'echapper
au genocide. Un siècle plus tard, son patronyme a donne son titre au
film : Zeitounjian signifie Le Fils du marchand d'olives en armenien.
Pour leur voyage de noce, Mathieu et Anna sont partis en Turquie.
Camera au poing, pour enqueter sur Garabed, le grand père armenien
de Mathieu, qui a echappe au genocide armenien de 1915. Un road trip
a travers le pays, marque par des rencontres, melant animation, film
d'investigation et documentaire historique pour rapporter la vision
que se font les Turcs sur la tragedie de 1915.
"Mes origines armeniennes restaient pour moi comme quelque chose
d'irreel, comme un conte pour enfant. (...) Dans la culture armenienne,
peuple de marchands voyageurs, le conte revet une importance culturelle
et initiatique particulière. C'est aussi son universalite qui m'a
interesse car elle permet de s'adresser a tous, grands et petits,
sur un sujet difficile a aborder... C'etait une facon de rendre
honneur a mes origines et a celles de mon grand-père.
J'en ai fait une sorte de fable imaginaire, en essayant d'etre le
plus proche de la verite. C'etait une bonne manière de traiter ce
sujet tabou, et, en meme temps, de l'alleger.", explique Mathieu
Zeitindjioglou.
Voici l'avis de Jean-Varoujan Sirapian (editions Sigest) après la
projection en avant-première.
Le film a l'avantage d'aborder le sujet du genocide armenien d'une
facon moins academique que dans les documentaires.
De plus Anna, la femme de Mathieu, n'etant pas armenienne (elle est
d'origine polonaise), apporte une fraîcheur et un regard objectif
tout en mettant au pied du mur ses interlocuteurs, a l'instar du
directeur du musee d'Erzurum, qui, dans une sequence tragi-comique,
se perd dans des contorsions verbales en essayant de repondre a ses
questions (faussement) candides.
Le voyage a travers la Turquie, d'Istanbul a Kars en passant par
Ankara, Erzurum, Van... montre les differences d'appreciation ou de la
(non) comprehension de la Question armenienne, selon les regions et les
gens rencontres. Le film montre aussi les ravages d'un negationnisme
d'Etat sur les cerveaux de generations successives, depuis plus de
90 ans. On voit aussi les limites de la liberte de paroles pour les
intellectuels/journalistes en Turquie.
Dans sa forme le film est reussi : le melange d'animation, reportage
sur le terrain, des extraits de documents et d'archives, avec en prime
la voix "off" de Jean- Claude Dreyfus qui raconte d'une facon très
prenante le conte des loups et des agneaux, apporte un côte spontane.
Dans un registre plus classique les temoignages de Yves Ternon et
de Bernard-Henri Levy envoient un message fort aux negationnistes en
Turquie et ailleurs.
A ne pas manquer
Le Fils du marchand d'olives a recu le prix du Meilleur documentaire
au "Pomegranate film festival de Toronto", le prix special du jury au
"Reanimania film festival de Yerevan" ainsi qu'une mention d'honneur au
"Los Angeles Film and Script Festival".
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