REVUE DE PRESSE
Le Titanic de retour à Cherbourg
Un siècle après l'escale du « Titanic » à Cherbourg, la Cité de la mer
inaugure un nouvel espace consacré à l'histoire du paquebot mythique
Le 10 avril 1912, à 18 h 35, Le Titanic jette l'ancre dans la rade de
Cherbourg, à la pointe du Cotentin. Sur le port, dans une atmosphère
d'allégresse, les badauds sont venus en famille (profitant des
vacances de Pques) admirer le plus beau paquebot du monde, et
assister à l'embarquement de 281 nouveaux passagers.
Arrivés en train de la gare Saint-Lazare (à Paris), milliardaires et
rois de l'acier, paysans arméniens ou syriens partent tous voguer vers
le grand rêve américain. Une heure et demie plus tard, le géant des
mers mettra le cap vers le port de Queenstown (Irlande). Ce sera sa
dernière et unique escale en Europe continentale avant son naufrage
quatre jours plus tard, au large de Terre-Neuve.
Un siècle après, jour pour jour, la Cité de la mer inaugure dans
l'ancienne gare maritime, où ont transité ces passagers, un nouvel
espace d'exposition consacré à l'histoire du paquebot mythique : «
Titanic, retour à Cherbourg » Un espace pédagogique et culturel à
destination des familles, qui s'appuie sur de nombreux documents, dont
certains inédits, et entend, selon Bernard Cauvin (PDG de la Cité de
la mer et vice-président de la communauté urbaine), « aller au-delà du
mythe », à la fois « magnifier le Titanic », et faire `uvre de mémoire
« avec sobriété et retenue » et « un immense respect pour les 1 490
disparus et les rescapés qui ne s'en sont jamais remis ».
Clémence Farrell a su trouver le ton juste La scénographe Clémence
Farrell a su trouver le ton juste. Alliant la rigueur historique et la
véracité des témoignages, tout en sollicitant l'imaginaire, elle
utilise les ressources des techniques de pointe du multimédia pour
nous faire ressentir de l'intérieur ce drame.
On accède à l'exposition par la Galerie transatlantique, qui longe le
port en eau profonde, rappelant que la mer est toujours là. On entre
dans la salle des bagages, magnifique hall art déco, où de grands
écrans interactifs (que les enfants aideront à manier !) nous
replongent dans les parcours de ces 50 millions d'émigrants partis
d'Europe vers le Nouveau Monde.
On descend par une passerelle en verre transparent, le long de la
coque reconstituée du Titanic, pour s'immerger dans un espace où la
mer est omniprésente et revivre les quatre jours de traversée depuis
le départ du paquebot de Cherbourg jusqu'à son engloutissement dans
l'océan. Sur un long écran, repris dans les hublots qui scandent la
visite, la mer est plate et calme, comme elle l'était ces jours-là...
De la musique et des sons suggèrent l'ambiance à bord. À l'horizon
défilent des citations de passagers, « le passage d'une ancienne à une
nouvelle vie se déroule dans les meilleures conditions possibles »
(White Star Line), ou de membres de l'équipage : « Dieu lui-même ne
pourrait pas couler ce navire. »
Le fil rouge du journal de bord signale la présence de glaces, les
messages de détresse se font de plus en plus pressants, comme les
échanges avec les autres bateaux qui ne viendront pas lui porter
secours. Le temps s'accélère ou se ralentit, l'ambiance tranquille
bascule...
L'exposition suggère souvent plus qu'elle ne montre À chaque étape du
scénario qui repasse en boucle - chacun connaissant la fin - le
visiteur partage la vie à bord, traverse les coursives et les cabines
reconstituées, feuillette le passeport d'un migrant, rejoint la
capitainerie pour manipuler les instruments de navigation, écoute un
récit de rescapé, les conversations de l'équipage, ou de l'opérateur
radio, avec leur nom, leur ge, leur photo.
À travers les nombreux témoignages recueillis et réincarnés, il se met
tour à tour dans la peau d'un passager de première, deuxième ou
troisième classe - chacun n'ayant pas vécu le drame de la même manière
-, certains, au moment de la collision, terminant une partie de bridge
dans un salon de luxe, alors que d'autres, au fond de la cale, avaient
déjà les pieds dans l'eau...
En suggérant souvent plus qu'elle ne montre, cette exposition rend
compte des dimensions humaines, historiques, sociales, mais aussi
poétiques, voire légendaires, chacun pouvant reconstituer l'histoire à
sa façon.
Mais aussi ses zones d'ombre et ses mystères, qui continuent à nous
hanter : la dernière salle est consacrée aux enquêtes effectuées sur
son épave dans les hauts fonds marins, qui n'ont toujours pas fini
d'être explorés.
CHRISTINE LEGRAND, à CHERBOURG
http://www.la-croix.com/Culture-Loisirs/Culture/Expositions/Le-Titanic-de-retour-a-Cherbourg-_NG_-2012-04-06-787537
dimanche 15 avril 2012,
Stéphane ©armenews.com
Le Titanic de retour à Cherbourg
Un siècle après l'escale du « Titanic » à Cherbourg, la Cité de la mer
inaugure un nouvel espace consacré à l'histoire du paquebot mythique
Le 10 avril 1912, à 18 h 35, Le Titanic jette l'ancre dans la rade de
Cherbourg, à la pointe du Cotentin. Sur le port, dans une atmosphère
d'allégresse, les badauds sont venus en famille (profitant des
vacances de Pques) admirer le plus beau paquebot du monde, et
assister à l'embarquement de 281 nouveaux passagers.
Arrivés en train de la gare Saint-Lazare (à Paris), milliardaires et
rois de l'acier, paysans arméniens ou syriens partent tous voguer vers
le grand rêve américain. Une heure et demie plus tard, le géant des
mers mettra le cap vers le port de Queenstown (Irlande). Ce sera sa
dernière et unique escale en Europe continentale avant son naufrage
quatre jours plus tard, au large de Terre-Neuve.
Un siècle après, jour pour jour, la Cité de la mer inaugure dans
l'ancienne gare maritime, où ont transité ces passagers, un nouvel
espace d'exposition consacré à l'histoire du paquebot mythique : «
Titanic, retour à Cherbourg » Un espace pédagogique et culturel à
destination des familles, qui s'appuie sur de nombreux documents, dont
certains inédits, et entend, selon Bernard Cauvin (PDG de la Cité de
la mer et vice-président de la communauté urbaine), « aller au-delà du
mythe », à la fois « magnifier le Titanic », et faire `uvre de mémoire
« avec sobriété et retenue » et « un immense respect pour les 1 490
disparus et les rescapés qui ne s'en sont jamais remis ».
Clémence Farrell a su trouver le ton juste La scénographe Clémence
Farrell a su trouver le ton juste. Alliant la rigueur historique et la
véracité des témoignages, tout en sollicitant l'imaginaire, elle
utilise les ressources des techniques de pointe du multimédia pour
nous faire ressentir de l'intérieur ce drame.
On accède à l'exposition par la Galerie transatlantique, qui longe le
port en eau profonde, rappelant que la mer est toujours là. On entre
dans la salle des bagages, magnifique hall art déco, où de grands
écrans interactifs (que les enfants aideront à manier !) nous
replongent dans les parcours de ces 50 millions d'émigrants partis
d'Europe vers le Nouveau Monde.
On descend par une passerelle en verre transparent, le long de la
coque reconstituée du Titanic, pour s'immerger dans un espace où la
mer est omniprésente et revivre les quatre jours de traversée depuis
le départ du paquebot de Cherbourg jusqu'à son engloutissement dans
l'océan. Sur un long écran, repris dans les hublots qui scandent la
visite, la mer est plate et calme, comme elle l'était ces jours-là...
De la musique et des sons suggèrent l'ambiance à bord. À l'horizon
défilent des citations de passagers, « le passage d'une ancienne à une
nouvelle vie se déroule dans les meilleures conditions possibles »
(White Star Line), ou de membres de l'équipage : « Dieu lui-même ne
pourrait pas couler ce navire. »
Le fil rouge du journal de bord signale la présence de glaces, les
messages de détresse se font de plus en plus pressants, comme les
échanges avec les autres bateaux qui ne viendront pas lui porter
secours. Le temps s'accélère ou se ralentit, l'ambiance tranquille
bascule...
L'exposition suggère souvent plus qu'elle ne montre À chaque étape du
scénario qui repasse en boucle - chacun connaissant la fin - le
visiteur partage la vie à bord, traverse les coursives et les cabines
reconstituées, feuillette le passeport d'un migrant, rejoint la
capitainerie pour manipuler les instruments de navigation, écoute un
récit de rescapé, les conversations de l'équipage, ou de l'opérateur
radio, avec leur nom, leur ge, leur photo.
À travers les nombreux témoignages recueillis et réincarnés, il se met
tour à tour dans la peau d'un passager de première, deuxième ou
troisième classe - chacun n'ayant pas vécu le drame de la même manière
-, certains, au moment de la collision, terminant une partie de bridge
dans un salon de luxe, alors que d'autres, au fond de la cale, avaient
déjà les pieds dans l'eau...
En suggérant souvent plus qu'elle ne montre, cette exposition rend
compte des dimensions humaines, historiques, sociales, mais aussi
poétiques, voire légendaires, chacun pouvant reconstituer l'histoire à
sa façon.
Mais aussi ses zones d'ombre et ses mystères, qui continuent à nous
hanter : la dernière salle est consacrée aux enquêtes effectuées sur
son épave dans les hauts fonds marins, qui n'ont toujours pas fini
d'être explorés.
CHRISTINE LEGRAND, à CHERBOURG
http://www.la-croix.com/Culture-Loisirs/Culture/Expositions/Le-Titanic-de-retour-a-Cherbourg-_NG_-2012-04-06-787537
dimanche 15 avril 2012,
Stéphane ©armenews.com