LE FILS DU MARCHAND D'OLIVES - UN ARMENIEN CHEZ LES TURCS
Stephane
armenews.com
mercredi 18 avril 2012
"Pour que le crime soit parfait, il faut aussi qu'il soit sans
traces." Cette phrase de Bernard-Henri Levy, dont on entend une
intervention sur le genocide armenien, pourrait servir d'exergue a
ce petit-fils d'Armenien parti avec son epouse polonaise au pays
des Turcs, afin de savoir où ils en sont du genocide commis sur
un million et demi d'hommes, de femmes et d'enfants, entre 1915 et
1917. Où sont precisement les traces sur le territoire et dans les
tetes de ce peuple qui continue a s'enfermer dans le negationnisme ?
Ce documentaire mele plusieurs formes et sources d'images :
l'animation, en memoire sans doute des contes armeniens. Plus
interessantes, des interviews d'historien (Yves Ternon), de philosophe
(BHL), mais aussi du juriste Raphael Lemkin, qui, dès les annees
30, avait forge le concept de genocide en s'appuyant sur l'exemple
armenien. Le troisième et dernier volet, colonne vertebrale du
film, est le voyage lui-meme, l'odyssee de ce couple qui se heurte a
l'incomprehension, au deni, dans toutes les couches de la population,
voire a la reecriture de l'histoire, lorsqu'il frappe a la porte de
quelques musees archeologiques : la-bas, les sections "armeniennes"
racontent, DVD a l'appui, comment ce sont les Armeniens, assimiles au
traître, au comploteur, au terroriste, qui ont tue les Turcs en 1915.
Mais la sequence la plus accablante est certainement cette promenade
dans l'ancienne capitale armenienne, Ani, la "ville aux mille eglises",
situee en territoire turc et laissee a l'abandon.
À voir l'aplomb, la tranquillite avec laquelle les Turcs recoivent le
couple - ah, vous venez de France, vous ne savez rien sur l'Histoire,
vous ignorez tout des faits... -, on se dit que le chemin est encore
long avant que ce pays n'accepte de regarder en face son histoire.
Par Francois-Guillaume Lorrain
http://www.lepoint.fr/cinema/le-fils-du-marchand-d-olives-un-armenien-chez-les-turcs-17-04-2012-1452365_35.php
Stephane
armenews.com
mercredi 18 avril 2012
"Pour que le crime soit parfait, il faut aussi qu'il soit sans
traces." Cette phrase de Bernard-Henri Levy, dont on entend une
intervention sur le genocide armenien, pourrait servir d'exergue a
ce petit-fils d'Armenien parti avec son epouse polonaise au pays
des Turcs, afin de savoir où ils en sont du genocide commis sur
un million et demi d'hommes, de femmes et d'enfants, entre 1915 et
1917. Où sont precisement les traces sur le territoire et dans les
tetes de ce peuple qui continue a s'enfermer dans le negationnisme ?
Ce documentaire mele plusieurs formes et sources d'images :
l'animation, en memoire sans doute des contes armeniens. Plus
interessantes, des interviews d'historien (Yves Ternon), de philosophe
(BHL), mais aussi du juriste Raphael Lemkin, qui, dès les annees
30, avait forge le concept de genocide en s'appuyant sur l'exemple
armenien. Le troisième et dernier volet, colonne vertebrale du
film, est le voyage lui-meme, l'odyssee de ce couple qui se heurte a
l'incomprehension, au deni, dans toutes les couches de la population,
voire a la reecriture de l'histoire, lorsqu'il frappe a la porte de
quelques musees archeologiques : la-bas, les sections "armeniennes"
racontent, DVD a l'appui, comment ce sont les Armeniens, assimiles au
traître, au comploteur, au terroriste, qui ont tue les Turcs en 1915.
Mais la sequence la plus accablante est certainement cette promenade
dans l'ancienne capitale armenienne, Ani, la "ville aux mille eglises",
situee en territoire turc et laissee a l'abandon.
À voir l'aplomb, la tranquillite avec laquelle les Turcs recoivent le
couple - ah, vous venez de France, vous ne savez rien sur l'Histoire,
vous ignorez tout des faits... -, on se dit que le chemin est encore
long avant que ce pays n'accepte de regarder en face son histoire.
Par Francois-Guillaume Lorrain
http://www.lepoint.fr/cinema/le-fils-du-marchand-d-olives-un-armenien-chez-les-turcs-17-04-2012-1452365_35.php