Syrie-conflit-Arménie
Des milliers d'Arméniens de Syrie se réfugient sur leur terre ancestrale
EREVAN (Arménie), 22 août 2012 (AFP) - `On entendait des tirs et des
bombardements toute la nuit`, raconte Yenok Soulahian, qui a fui les
combats en Syrie pour se réfugier en Arménie, la terre de ses
ancêtres, comme l'ont fait aussi des milliers d'autres Syro-Arméniens
depuis le début du conflit.
`Dieu merci, vous êtes arrivés sains et saufs !`, disent en larmes des
Arméniens venus accueillir à l'aéroport d'Erevan des proches
syro-arméniens en provenance d'Alep, capitale économique et enjeu
crucial du conflit en Syrie.
Les combats s'étant intensifiés ces dernières semaines, les chrétiens
d'origine arménienne ont de plus en plus peur en Syrie : `Les
autorités nous mettaient en garde tout le temps et nous conseillaient
de ne pas quitter nos maisons pour ne pas être tués`, raconte M.
Soulahian.
Plus de 3.000 Syro-Arméniens sont arrivés en Arménie, une ancienne
république soviétique, depuis le début conflit en Syrie en mars 2011.
Cependant, de nombreux réfugiés, comme M. Soulahian, comptent bien
retourner chez eux en Syrie dès que la paix aura été rétablie dans ce
pays.
`Fin août, si tout va bien, nous prévoyons de retourner à Alep pour la
rentrée des classes`, dit-il, faisant preuve d'un optimisme qui ne
semble pourtant pas de mise.
Selon certaines évaluations, de 60.000 à 100.000 chrétiens originaires
d'Arménie sont établis en Syrie. Il s'agit de descendants de ceux qui
ont fui les massacres d'Arméniens dans l'empire ottoman au cours de la
Première guerre mondiale.
Certains réfugiés redoutent des problèmes en Syrie si le président
Bachar al-Assad, dont le gouvernement entretient des relations
amicales avec l'Arménie, est renversé et remplacé par un régime
islamiste.
`Cette incertitude nous fait bien sûr très peur. Comment tout cela
va-t-il finir et que va-t-il se passer pour la minorité chrétienne si
Assad s'en va ?`, se demande à l'aéroport d'Erevan une vieille femme
en provenance d'Alep, qui refuse de décliner son identité.
Incertitude grandissante
D'autres Syro-Arméniens arrivés d'Alep se disent inquiets pour leurs
proches et leurs amis restés sur place.
`Nous sommes très inquiets pour nos proches et pas seulement pour eux,
nous sommes aussi inquiets pour la sécurité de nos voisins arabes.
Nous avons vécu pacifiquement à leurs côtés depuis notre naissance`,
dit Vrej Kyurmlian, un bijoutier syro-arménien.
`Nous n'avons jamais eu de problèmes` en Syrie, dit-il.
A Erevan, les autorités ont pris des mesures pour faciliter le retour
des Syro-Arméniens sur leur terre ancestrale, en simplifiant le
processus d'obtention de visas et en leur permettant d'obtenir un
passeport au consulat d'Arménie à Alep.
`Jusqu'ici, nous ne pouvons pas appeler cela un processus de migration
de masse. Nombre d'Arméniens (en Syrie) ne veulent pas quitter leurs
maisons et leurs entreprises`, assure cependant Firdus Zakarian, un
responsable de la commission du ministère de la diaspora arménienne,
chargée, entre autres, des Syro-Arméniens.
Plus de 3.000 Syro-Arméniens ont déposé une demande pour obtenir la
citoyenneté arménienne au cours des six derniers mois, signe de
l'incertitude grandissante concernant leur avenir en Syrie.
Le ministère de la diaspora insiste sur le fait que la situation n'est
pas encore critique et qu'aucune évacuation de masse n'est prévue.
`Il n'y a aujourd'hui en Syrie ni hystérie antiarménienne, ni réelle
menace pour l'existence à long terme de l'ancienne communauté
arménienne`, dit M. Zakarian.
Mais `si la situation devient critique, l'Arménie est prête à assister
tous nos compatriotes`, ajoute-t-il.
(REPORTAGE)
Par Mariam HARUTYUNYAN
jeudi 23 août 2012,
Stéphane ©armenews.com
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Des milliers d'Arméniens de Syrie se réfugient sur leur terre ancestrale
EREVAN (Arménie), 22 août 2012 (AFP) - `On entendait des tirs et des
bombardements toute la nuit`, raconte Yenok Soulahian, qui a fui les
combats en Syrie pour se réfugier en Arménie, la terre de ses
ancêtres, comme l'ont fait aussi des milliers d'autres Syro-Arméniens
depuis le début du conflit.
`Dieu merci, vous êtes arrivés sains et saufs !`, disent en larmes des
Arméniens venus accueillir à l'aéroport d'Erevan des proches
syro-arméniens en provenance d'Alep, capitale économique et enjeu
crucial du conflit en Syrie.
Les combats s'étant intensifiés ces dernières semaines, les chrétiens
d'origine arménienne ont de plus en plus peur en Syrie : `Les
autorités nous mettaient en garde tout le temps et nous conseillaient
de ne pas quitter nos maisons pour ne pas être tués`, raconte M.
Soulahian.
Plus de 3.000 Syro-Arméniens sont arrivés en Arménie, une ancienne
république soviétique, depuis le début conflit en Syrie en mars 2011.
Cependant, de nombreux réfugiés, comme M. Soulahian, comptent bien
retourner chez eux en Syrie dès que la paix aura été rétablie dans ce
pays.
`Fin août, si tout va bien, nous prévoyons de retourner à Alep pour la
rentrée des classes`, dit-il, faisant preuve d'un optimisme qui ne
semble pourtant pas de mise.
Selon certaines évaluations, de 60.000 à 100.000 chrétiens originaires
d'Arménie sont établis en Syrie. Il s'agit de descendants de ceux qui
ont fui les massacres d'Arméniens dans l'empire ottoman au cours de la
Première guerre mondiale.
Certains réfugiés redoutent des problèmes en Syrie si le président
Bachar al-Assad, dont le gouvernement entretient des relations
amicales avec l'Arménie, est renversé et remplacé par un régime
islamiste.
`Cette incertitude nous fait bien sûr très peur. Comment tout cela
va-t-il finir et que va-t-il se passer pour la minorité chrétienne si
Assad s'en va ?`, se demande à l'aéroport d'Erevan une vieille femme
en provenance d'Alep, qui refuse de décliner son identité.
Incertitude grandissante
D'autres Syro-Arméniens arrivés d'Alep se disent inquiets pour leurs
proches et leurs amis restés sur place.
`Nous sommes très inquiets pour nos proches et pas seulement pour eux,
nous sommes aussi inquiets pour la sécurité de nos voisins arabes.
Nous avons vécu pacifiquement à leurs côtés depuis notre naissance`,
dit Vrej Kyurmlian, un bijoutier syro-arménien.
`Nous n'avons jamais eu de problèmes` en Syrie, dit-il.
A Erevan, les autorités ont pris des mesures pour faciliter le retour
des Syro-Arméniens sur leur terre ancestrale, en simplifiant le
processus d'obtention de visas et en leur permettant d'obtenir un
passeport au consulat d'Arménie à Alep.
`Jusqu'ici, nous ne pouvons pas appeler cela un processus de migration
de masse. Nombre d'Arméniens (en Syrie) ne veulent pas quitter leurs
maisons et leurs entreprises`, assure cependant Firdus Zakarian, un
responsable de la commission du ministère de la diaspora arménienne,
chargée, entre autres, des Syro-Arméniens.
Plus de 3.000 Syro-Arméniens ont déposé une demande pour obtenir la
citoyenneté arménienne au cours des six derniers mois, signe de
l'incertitude grandissante concernant leur avenir en Syrie.
Le ministère de la diaspora insiste sur le fait que la situation n'est
pas encore critique et qu'aucune évacuation de masse n'est prévue.
`Il n'y a aujourd'hui en Syrie ni hystérie antiarménienne, ni réelle
menace pour l'existence à long terme de l'ancienne communauté
arménienne`, dit M. Zakarian.
Mais `si la situation devient critique, l'Arménie est prête à assister
tous nos compatriotes`, ajoute-t-il.
(REPORTAGE)
Par Mariam HARUTYUNYAN
jeudi 23 août 2012,
Stéphane ©armenews.com
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress