Libération, France
19 juillet 2012
Le Nagorny Karabakh élit son dirigeant dans une atmosphère tendue
Le Nagorny Karabakh, territoire séparatiste peuplé en majorité
d'Arméniens en Azerbaïdjan, élit jeudi son nouveau dirigeant dans une
atmosphère tendue qui fait craindre un nouveau conflit armé dans cette
région du Caucase.
"Tous les bureaux de vote sont ouverts, l'élection est en cours", a
déclaré à l'AFP la secrétaire de la commission centrale électorale,
Raïa Nazarian.
Quelque 99.000 électeurs sont appelés à se rendre dans les 273 bureaux
de vote qui fermeront à 15H00 GMT. Les premiers résultats
préliminaires seront annoncés vendredi.
Le dirigeant sortant, Bako Sahakian, qui se représente pour un
deuxième mandat de cinq ans, et un général à la retraite, Vitali
Balassanian, sont considérés comme les principaux favoris de
l'élection.
Ils ont fait campagne sur un programme quasi identique, mettant en
avant la reconnaissance internationale, la sécurité et l'amélioration
des conditions de vie dans cette enclave luxuriante, mais isolée.
- Bako Sahakian paraît le mieux placé -
Aux yeux des analystes, la victoire de Bako Sahakian ne fait aucun
doute, dans la mesure où le dirigeant sortant est soutenu par les
trois principaux partis représentés au Parlement local, dans la
capitale Stepanakert.
"Bako Sahakian va l'emporter au premier tour, loin devant son rival",
prédit l'analyste Aharon Adibekian.
Rattaché à l'Azerbaïdjan majoritairement musulman et turcophone
pendant la période soviétique, le Nagorny Karabakh, qui compte 145.000
habitants, en majorité chrétiens, a proclamé unilatéralement son
indépendance au début des années 1990, après une guerre qui a fait
30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés.
Un cessez-le-feu a été signé en 1994, mais des échanges de tirs se
produisent régulièrement dans la région, où une vingtaine de soldats
ont péri depuis fin 2011.
L'Azerbaïdjan et l'Arménie n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le
statut de ce territoire qui n'est reconnu par aucun pays, pas même
l'Arménie.
Bakou a d'ores et déjà qualifié d'"illégitime" l'élection dans cette
région sous "occupation" de l'Arménie.
De son côté, le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a
indiqué dans un communiqué mercredi que l'UE ne reconnaîtrait pas ce
scrutin et a appelé les différentes parties à "accroître leurs efforts
pour trouver une solution négociée au conflit", qui fait l'objet d'une
médiation internationale.
Emanation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en
Europe (OSCE), le groupe de Minsk, qui réunit la France, les
Etats-Unis et la Russie, joue ainsi un rôle de médiateur. Les trois
pays ont dépêché des observateurs pour le scrutin.
Début juin, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, s'était
déclarée "très préoccupée" par les tensions croissantes entre
l'Arménie et l'Azerbaïdjan, pendant une visite dans le Caucase.
Quelques semaines plus tard, les présidents américain Barack Obama,
russe Vladimir Poutine et français François Hollande avaient exprimé
leur déception face au manque de progrès dans ce conflit, en marge du
sommet du G20 fin juin à Los Cabos (Mexique).
Au cours d'une visite à Erevan au début du mois, le président de
l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a appelé Bakou et Erevan à
"respecter strictement le cessez-le-feu et à faire preuve de retenue,
sur le terrain et dans les déclarations publiques, afin d'éviter une
nouvelle escalade" de la situation.
Une reprise du conflit menacerait aussi des oléoducs stratégiques
desservant l'Europe, et pourrait entraîner dans les combats la
Turquie, allié traditionnel de l'Azerbaïdjan, qui entretient des
relations très difficiles avec l'Arménie.
http://www.liberation.fr/depeches/2012/07/19/le-nagorny-karabakh-elit-son-dirigeant-sur-fond-de-tensions_834281
From: Baghdasarian
19 juillet 2012
Le Nagorny Karabakh élit son dirigeant dans une atmosphère tendue
Le Nagorny Karabakh, territoire séparatiste peuplé en majorité
d'Arméniens en Azerbaïdjan, élit jeudi son nouveau dirigeant dans une
atmosphère tendue qui fait craindre un nouveau conflit armé dans cette
région du Caucase.
"Tous les bureaux de vote sont ouverts, l'élection est en cours", a
déclaré à l'AFP la secrétaire de la commission centrale électorale,
Raïa Nazarian.
Quelque 99.000 électeurs sont appelés à se rendre dans les 273 bureaux
de vote qui fermeront à 15H00 GMT. Les premiers résultats
préliminaires seront annoncés vendredi.
Le dirigeant sortant, Bako Sahakian, qui se représente pour un
deuxième mandat de cinq ans, et un général à la retraite, Vitali
Balassanian, sont considérés comme les principaux favoris de
l'élection.
Ils ont fait campagne sur un programme quasi identique, mettant en
avant la reconnaissance internationale, la sécurité et l'amélioration
des conditions de vie dans cette enclave luxuriante, mais isolée.
- Bako Sahakian paraît le mieux placé -
Aux yeux des analystes, la victoire de Bako Sahakian ne fait aucun
doute, dans la mesure où le dirigeant sortant est soutenu par les
trois principaux partis représentés au Parlement local, dans la
capitale Stepanakert.
"Bako Sahakian va l'emporter au premier tour, loin devant son rival",
prédit l'analyste Aharon Adibekian.
Rattaché à l'Azerbaïdjan majoritairement musulman et turcophone
pendant la période soviétique, le Nagorny Karabakh, qui compte 145.000
habitants, en majorité chrétiens, a proclamé unilatéralement son
indépendance au début des années 1990, après une guerre qui a fait
30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés.
Un cessez-le-feu a été signé en 1994, mais des échanges de tirs se
produisent régulièrement dans la région, où une vingtaine de soldats
ont péri depuis fin 2011.
L'Azerbaïdjan et l'Arménie n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le
statut de ce territoire qui n'est reconnu par aucun pays, pas même
l'Arménie.
Bakou a d'ores et déjà qualifié d'"illégitime" l'élection dans cette
région sous "occupation" de l'Arménie.
De son côté, le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a
indiqué dans un communiqué mercredi que l'UE ne reconnaîtrait pas ce
scrutin et a appelé les différentes parties à "accroître leurs efforts
pour trouver une solution négociée au conflit", qui fait l'objet d'une
médiation internationale.
Emanation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en
Europe (OSCE), le groupe de Minsk, qui réunit la France, les
Etats-Unis et la Russie, joue ainsi un rôle de médiateur. Les trois
pays ont dépêché des observateurs pour le scrutin.
Début juin, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, s'était
déclarée "très préoccupée" par les tensions croissantes entre
l'Arménie et l'Azerbaïdjan, pendant une visite dans le Caucase.
Quelques semaines plus tard, les présidents américain Barack Obama,
russe Vladimir Poutine et français François Hollande avaient exprimé
leur déception face au manque de progrès dans ce conflit, en marge du
sommet du G20 fin juin à Los Cabos (Mexique).
Au cours d'une visite à Erevan au début du mois, le président de
l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a appelé Bakou et Erevan à
"respecter strictement le cessez-le-feu et à faire preuve de retenue,
sur le terrain et dans les déclarations publiques, afin d'éviter une
nouvelle escalade" de la situation.
Une reprise du conflit menacerait aussi des oléoducs stratégiques
desservant l'Europe, et pourrait entraîner dans les combats la
Turquie, allié traditionnel de l'Azerbaïdjan, qui entretient des
relations très difficiles avec l'Arménie.
http://www.liberation.fr/depeches/2012/07/19/le-nagorny-karabakh-elit-son-dirigeant-sur-fond-de-tensions_834281
From: Baghdasarian