Schweizerische Depeschenagentur AG (SDA), Suisse
mardi 9 octobre 2012 7:37 PM CET
Visite au Nagorny Karabakh: des députés suisses sur une liste noire
Berne/Bakou
Le groupe parlementaire Suisse-Arménie a effectué récemment un voyage
en Nagorny Karabakh, région azerbaïdjanaise sous contrôle des forces
militaires arméniennes. Mécontent de cette visite sans autorisation,
le gouvernement azéri a envoyé une note de protestation au Département
fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Les sept membres de ce groupe parlementaire, dont les deux
co-présidents Dominique de Buman (PDC/FR) et Ueli Leuenberger
(Verts/GE), ainsi que trois conseillers nationaux - Christian van
Singer (Verts/VD), Hans-Jürg Fehr (PS/SH), Susanne Leutenegger
Oberholzer (PS/BL) - le conseiller aux Etats Robert Cramer (Verts/GE)
et l'ancien popiste vaudois Josef Zisyadis sont désormais
"indésirables" sur sol azerbaïdjanais.
Le porte-parole de l'ambassade d'Azerbaïdjan, Ramin Mirzayev, a
confirmé à l'ats l'information parue mardi dans "La Liberté". Il a
aussi assuré l'envoi d'une note de protestation au DFAE. Ce dernier
n'a pas voulu prendre position sur la réception d'un tel document.
Pourtant, le DFAE, contacté par l'ats, a confirmé que le secrétaire
d'Etat Yves Rossier a eu un échange avec le groupe en question au
sujet de son intention de se rendre au Haut Karabakh. M. Rossier a
rappelé que ce voyage avait un "caractère privé" et qu'à ce titre la
décision d'un tel voyage revenait au groupe parlementaire.
De manière générale, le DFAE déconseille de se rendre dans cette
région spécifique et les régions limitrophes occupées par l'Arménie.
Dissuasion sans suite
"Cela fait partie de la procédure normale d'être persona non grata dès
qu'on visite ce territoire et c'est dommage" s'est défendu Ueli
Leuenberger. L'ancien président des Verts suisses a confirmé que la
délégation connaissait ce risque. Avant le départ, le DFAE a également
essayé de dissuader le groupe de se rendre dans cette région
présentant "des problèmes géostratégiques", en vain.
Rattaché à l'Azerbaïdjan pendant la période soviétique, le Nagorny
Karabakh a proclamé son indépendance, non reconnue par la communauté
internationale, après une guerre qui a fait 30'000 morts et des
centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994.
Un fragile cessez-le-feu a été signé en 1994, mais l'Azerbaïdjan et
l'Arménie n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le statut de la
région qui reste toujours une source de tensions dans le Caucase du
Sud, une zone stratégique située entre l'Iran, la Russie et la
Turquie.
Des échanges de tirs se produisent par ailleurs régulièrement dans
cette région, où une vingtaine de soldats ont péri depuis fin 2011.
Voyage "pour se faire une idée"
Lors de leur premier voyage en Arménie en 2008, le groupe
parlementaire avait déjà émis le souhait de visiter cette région; mais
cela n'avait pas été possible. Interrogé sur le but de cette incursion
au Nagorny-Karabakh fin septembre-début octobre, M. Leuenberger répond
"nous avions envie de connaître la situation de ce territoire, pour se
faire une idée de ce qui se passe là-bas".
Il a ajouté que ce voyage ne présentait aucun risque et qu'il a été
lui-même surpris, à titre personnel, de la situation "extrêmement
calme" qui régnait dans la ville de Stepanakert, la capitale de cette
zone, qui se déclare indépendante. L'armée est présente seulement dans
les régions limitrophes avec l'Azerbaïdjan.
"On n'est pas des aventuriers, ce n'est d'ailleurs pas pour des
raisons de sécurité que le DFAE voyait d'un mauvais oeil qu'on aille
là-bas, mais pour des raisons diplomatiques", poursuit Ueli
Leuenberger. D'après lui, la prudence affichée du DFAE est surtout
liée aux relations économiques étroites que la Suisse entretient avec
l'Azerbaïdjan, notamment en matière de gaz.
mardi 9 octobre 2012 7:37 PM CET
Visite au Nagorny Karabakh: des députés suisses sur une liste noire
Berne/Bakou
Le groupe parlementaire Suisse-Arménie a effectué récemment un voyage
en Nagorny Karabakh, région azerbaïdjanaise sous contrôle des forces
militaires arméniennes. Mécontent de cette visite sans autorisation,
le gouvernement azéri a envoyé une note de protestation au Département
fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Les sept membres de ce groupe parlementaire, dont les deux
co-présidents Dominique de Buman (PDC/FR) et Ueli Leuenberger
(Verts/GE), ainsi que trois conseillers nationaux - Christian van
Singer (Verts/VD), Hans-Jürg Fehr (PS/SH), Susanne Leutenegger
Oberholzer (PS/BL) - le conseiller aux Etats Robert Cramer (Verts/GE)
et l'ancien popiste vaudois Josef Zisyadis sont désormais
"indésirables" sur sol azerbaïdjanais.
Le porte-parole de l'ambassade d'Azerbaïdjan, Ramin Mirzayev, a
confirmé à l'ats l'information parue mardi dans "La Liberté". Il a
aussi assuré l'envoi d'une note de protestation au DFAE. Ce dernier
n'a pas voulu prendre position sur la réception d'un tel document.
Pourtant, le DFAE, contacté par l'ats, a confirmé que le secrétaire
d'Etat Yves Rossier a eu un échange avec le groupe en question au
sujet de son intention de se rendre au Haut Karabakh. M. Rossier a
rappelé que ce voyage avait un "caractère privé" et qu'à ce titre la
décision d'un tel voyage revenait au groupe parlementaire.
De manière générale, le DFAE déconseille de se rendre dans cette
région spécifique et les régions limitrophes occupées par l'Arménie.
Dissuasion sans suite
"Cela fait partie de la procédure normale d'être persona non grata dès
qu'on visite ce territoire et c'est dommage" s'est défendu Ueli
Leuenberger. L'ancien président des Verts suisses a confirmé que la
délégation connaissait ce risque. Avant le départ, le DFAE a également
essayé de dissuader le groupe de se rendre dans cette région
présentant "des problèmes géostratégiques", en vain.
Rattaché à l'Azerbaïdjan pendant la période soviétique, le Nagorny
Karabakh a proclamé son indépendance, non reconnue par la communauté
internationale, après une guerre qui a fait 30'000 morts et des
centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994.
Un fragile cessez-le-feu a été signé en 1994, mais l'Azerbaïdjan et
l'Arménie n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le statut de la
région qui reste toujours une source de tensions dans le Caucase du
Sud, une zone stratégique située entre l'Iran, la Russie et la
Turquie.
Des échanges de tirs se produisent par ailleurs régulièrement dans
cette région, où une vingtaine de soldats ont péri depuis fin 2011.
Voyage "pour se faire une idée"
Lors de leur premier voyage en Arménie en 2008, le groupe
parlementaire avait déjà émis le souhait de visiter cette région; mais
cela n'avait pas été possible. Interrogé sur le but de cette incursion
au Nagorny-Karabakh fin septembre-début octobre, M. Leuenberger répond
"nous avions envie de connaître la situation de ce territoire, pour se
faire une idée de ce qui se passe là-bas".
Il a ajouté que ce voyage ne présentait aucun risque et qu'il a été
lui-même surpris, à titre personnel, de la situation "extrêmement
calme" qui régnait dans la ville de Stepanakert, la capitale de cette
zone, qui se déclare indépendante. L'armée est présente seulement dans
les régions limitrophes avec l'Azerbaïdjan.
"On n'est pas des aventuriers, ce n'est d'ailleurs pas pour des
raisons de sécurité que le DFAE voyait d'un mauvais oeil qu'on aille
là-bas, mais pour des raisons diplomatiques", poursuit Ueli
Leuenberger. D'après lui, la prudence affichée du DFAE est surtout
liée aux relations économiques étroites que la Suisse entretient avec
l'Azerbaïdjan, notamment en matière de gaz.