REVUE DE PRESSE
A Loches, une famille arménienne menacée d'expulsion
D'origine arménienne, un couple et ses trois enfants scolarisés se
battent pour rester en France. La mère de famille est sur le point
d'accoucher. ` On n'est plus dans le pays des droits de l'homme ` Les
raisons de la préfecture
A 14 ans, Anouch(*) est une bonne élève de 4e au collège Georges-Besse
de Loches. Comme sa petite sÅ`ur de 7 ans qui se débrouille bien Ã
l'école primaire Vigny. Leur frère de 13 ans, collégien, est un peu
plus turbulent. Il n'est pas là alors que tout le monde goûte en cette
fin d'après-midi? : il est au foot. Une famille classique, en somme.
Pourtant... « Quand nous avons reçu les papiers » d'expulsion, « nous
étions stressés », confie leur mère Anaïs(*). Mais, depuis peu, cette
femme et son mari - 35 ans et 37 ans - respirent un peu? : l'antenne
lochoise d'Amnesty International les épaule, avec l'appui de Réseau
éducation sans frontières (RESF).
Appeler le Samu social tous les jours
Toute la famille a dû fuir l'Arménie (lire par ailleurs). A leur
arrivée en France, en juillet 2009, les enfants ont immédiatement été
scolarisés et parlent très bien le français. Tous les cinq ont d'abord
vécu en région parisienne, Ã Créteil. Ils ont fait une demande d'asile
qui leur a été refusée le 21 avril 2011. A partir de ce moment-lÃ,
leurs conditions de vie se sont encore dégradées? : « On appelait le
Samu social tous les jours, allant d'hôtel en hôtel. » C'est la
rencontre avec une femme d'origine arménienne ayant un pied-Ã-terre Ã
Loches qui va les amener en Indre-et-Loire. Depuis septembre 2011, ils
sont hébergés dans une dépendance de cette résidence secondaire. De
quoi souffler un peu. Mais, sans papiers, impossible de travailler
pour le père de famille, qui, outre l'arménien, parle le russe, le
polonais et un peu de français. Encore moins d'exercer sa profession
de joaillier. Toute la famille vit avec une aide financière totale de
600??¬ et doit fréquenter en particulier les Restos du cÅ`ur. Et ils
seront bientôt six? : un bébé doit naître incessamment. Anouch,
choquée par ce qu'elle a vécu, souffre de troubles psychosomatiques.
Ses parents ont donc déposé des demandes d'autorisation de séjour pour
accompagnement d'enfant malade. Le refus de la préfecture de Tours,
daté du 29 janvier pour le père de famille, est assorti d'une
obligation de quitter le territoire français pour retourner en Arménie
ou dans « le pays dont sa femme a la nationalité ». Cette dernière a
reçu de la préfecture un refus de séjour en date du 18 février.
Considérée comme azérie, elle est sous le coup d'une obligation de
quitter la France pour l'Azerbaïdjan. Un pays qu'elle ne connaît pas.
(*) Tous les prénoms ont été modifiés à la demande de la famille.
repères
` Parce que c'est un pays stable `
> Parcours. Le couple a fui l'Arménie une première fois dans les années 90 pour gagner Gdansk, en Pologne, où ses deux plus grands enfants ont vu le jour. Le père d'Anaïs(1) venait d'être assassiné parce qu'il était azéri, expliquent les militants d'Amnesty International. Une guerre a, en effet, opposé l'Arménie et l'Azerbaïdjan jusqu'en 1994. Au bout de cinq ans, la famille, clandestine en Pologne, a été expulsée. Elle a retrouvé l'Arménie(2). Mais, malgré la fin du conflit, les menaces et les persécutions ont continué, la poussant à prendre une nouvelle fois le chemin de l'exil. En juillet 2009, via la Georgie, la Turquie et l'Italie, tous les cinq sont arrivés en France « parce que c'est un pays stable et démocratique », explique la mère de famille.
(1) Prénom d'emprunt. (2) Où la plus jeune fille est née.
http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Actualite/Economie-social/n/Contenus/Articles/2013/04/06/A-Loches-une-famille-menacee-d-expulsion-1399951
mardi 9 avril 2013,
Stéphane ©armenews.com
A Loches, une famille arménienne menacée d'expulsion
D'origine arménienne, un couple et ses trois enfants scolarisés se
battent pour rester en France. La mère de famille est sur le point
d'accoucher. ` On n'est plus dans le pays des droits de l'homme ` Les
raisons de la préfecture
A 14 ans, Anouch(*) est une bonne élève de 4e au collège Georges-Besse
de Loches. Comme sa petite sÅ`ur de 7 ans qui se débrouille bien Ã
l'école primaire Vigny. Leur frère de 13 ans, collégien, est un peu
plus turbulent. Il n'est pas là alors que tout le monde goûte en cette
fin d'après-midi? : il est au foot. Une famille classique, en somme.
Pourtant... « Quand nous avons reçu les papiers » d'expulsion, « nous
étions stressés », confie leur mère Anaïs(*). Mais, depuis peu, cette
femme et son mari - 35 ans et 37 ans - respirent un peu? : l'antenne
lochoise d'Amnesty International les épaule, avec l'appui de Réseau
éducation sans frontières (RESF).
Appeler le Samu social tous les jours
Toute la famille a dû fuir l'Arménie (lire par ailleurs). A leur
arrivée en France, en juillet 2009, les enfants ont immédiatement été
scolarisés et parlent très bien le français. Tous les cinq ont d'abord
vécu en région parisienne, Ã Créteil. Ils ont fait une demande d'asile
qui leur a été refusée le 21 avril 2011. A partir de ce moment-lÃ,
leurs conditions de vie se sont encore dégradées? : « On appelait le
Samu social tous les jours, allant d'hôtel en hôtel. » C'est la
rencontre avec une femme d'origine arménienne ayant un pied-Ã-terre Ã
Loches qui va les amener en Indre-et-Loire. Depuis septembre 2011, ils
sont hébergés dans une dépendance de cette résidence secondaire. De
quoi souffler un peu. Mais, sans papiers, impossible de travailler
pour le père de famille, qui, outre l'arménien, parle le russe, le
polonais et un peu de français. Encore moins d'exercer sa profession
de joaillier. Toute la famille vit avec une aide financière totale de
600??¬ et doit fréquenter en particulier les Restos du cÅ`ur. Et ils
seront bientôt six? : un bébé doit naître incessamment. Anouch,
choquée par ce qu'elle a vécu, souffre de troubles psychosomatiques.
Ses parents ont donc déposé des demandes d'autorisation de séjour pour
accompagnement d'enfant malade. Le refus de la préfecture de Tours,
daté du 29 janvier pour le père de famille, est assorti d'une
obligation de quitter le territoire français pour retourner en Arménie
ou dans « le pays dont sa femme a la nationalité ». Cette dernière a
reçu de la préfecture un refus de séjour en date du 18 février.
Considérée comme azérie, elle est sous le coup d'une obligation de
quitter la France pour l'Azerbaïdjan. Un pays qu'elle ne connaît pas.
(*) Tous les prénoms ont été modifiés à la demande de la famille.
repères
` Parce que c'est un pays stable `
> Parcours. Le couple a fui l'Arménie une première fois dans les années 90 pour gagner Gdansk, en Pologne, où ses deux plus grands enfants ont vu le jour. Le père d'Anaïs(1) venait d'être assassiné parce qu'il était azéri, expliquent les militants d'Amnesty International. Une guerre a, en effet, opposé l'Arménie et l'Azerbaïdjan jusqu'en 1994. Au bout de cinq ans, la famille, clandestine en Pologne, a été expulsée. Elle a retrouvé l'Arménie(2). Mais, malgré la fin du conflit, les menaces et les persécutions ont continué, la poussant à prendre une nouvelle fois le chemin de l'exil. En juillet 2009, via la Georgie, la Turquie et l'Italie, tous les cinq sont arrivés en France « parce que c'est un pays stable et démocratique », explique la mère de famille.
(1) Prénom d'emprunt. (2) Où la plus jeune fille est née.
http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Actualite/Economie-social/n/Contenus/Articles/2013/04/06/A-Loches-une-famille-menacee-d-expulsion-1399951
mardi 9 avril 2013,
Stéphane ©armenews.com