DIYARBAKIR : PâQUES SANS PRêTRE
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=72799
Publié le : 11-04-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Â" Le Patriarcat arménien
d'Istanbul a contrarié de nombreux Arméniens en Turquie et dans le
monde, en n'envoyant pas de prêtre célébrer la Divine Liturgie
du dimanche de Pâques dans l'église Saint Guiragos, récemment
rénovée, de Dikranagerd (Diyarbakir). St. Guiragos n'est pas
n'importe quelle église arménienne. Forte de plusieurs autels et
pouvant accueillir 3000 fidèles, c'est l'une des plus grandes églises
chrétiennes du Moyen-Orient. Â" Le Collectif VAN vous propose la
traduction de l'éditorial du journaliste arméno-américain Harut
Sassounian, paru dans The California Courier le 11 avril 2013.
Le patriarcat d'Istanbul ignore les besoins religieux de la communauté
arménienne
De : Harut Sassounian Ã~Iditeur de : The California Courier Ã~Iditorial
de Sassounian du 11 avril 2013
Le Patriarcat arménien d'Istanbul a contrarié de nombreux Arméniens
en Turquie et dans le monde, en n'envoyant pas de prêtre célébrer la
Divine Liturgie du dimanche de Pâques dans l'église Saint Guiragos,
récemment rénovée, de Dikranagerd (Diyarbakir).
St. Guiragos n'est pas n'importe quelle église arménienne. Forte
de plusieurs autels et pouvant accueillir 3000 fidèles, c'est l'une
des plus grandes églises chrétiennes du Moyen-Orient. Son beffroi a
été détruit le 28 mai 1915 par l'artillerie turque, car il était
plus haut que les minarets des mosquées avoisinantes. Les soldats
turcs ont contraint le prélat adjoint de la ville, Meguerditch
Vartabed Chlghadian, a assister a la destruction du beffroi, tout en
le traînant vers son martyre final !
Ã~Itonnamment, l'église St. Guiragos est restée en activité jusque
dans les années 1980 : un prêtre local y célébrait des messes
régulières tout au long de l'année. Lorsque les rares descendants
des survivants du génocide arménien ont quitté la ville, l'église
s'est délabrée et a été abandonnée.
Ces dernières années, des Arméniens de Dikranagerd, partis
s'installer a Istanbul, ont créé la Fondation St. Guiragos qui a
rénové l'église pour un coÃ"t de 3,2 millions de dollars. Deux-tiers
des fonds provenaient de dons d'Arméniens d'Istanbul, d'Europe et
d'Amérique du Nord et le dernier tiers de la municipalité kurde
de Diyarbekir, qui a fortement soutenu les nombreuses initiatives
arméniennes locales.
Ã~@ leur grand chagrin, les paroissiens de St. Guiragos ont
été privés de services liturgiques le dimanche de Pâques,
car le Patriarcat arménien les a informés qu'il n'avait pas de
prêtre disponible pour dire la messe dans leur église. On leur a
expliqué que pas un seul des 23 ecclésiastiques n'étaient libres,
car ils devaient tous officier dans la vingtaine d'églises encore en
fonction a Istanbul, mais on leur a promis qu'un prêtre arriverait
a Dikranagerd le dimanche après Pâques.
Les paroissiens de St. Guiragos ont été terriblement décus, car ils
venaient juste de faire installer les nouvelles cloches de l'église,
que Moscou leur a fournies, au prix de grands efforts et a grand coÃ"t.
Ils ont donc dÃ" faire sonner les cloches le dimanche de Pâques,
pour la première fois depuis presque cent ans, sans qu'un prêtre
ne soit présent pour diriger les services religieux ! Les fidèles,
inspirés par la majesté de l'église, ont allumé des cierges et
ont récité des prières, assistés par le professeur d'arménien,
Kevork Fikri.
Le Patriarcat arménien ne semble pas le moins du monde préoccupé
par son manquement impardonnable, soit ne pas avoir envoyé de prêtre
pour l'église de Dikranagerd a l'occasion du dimanche de Pâques,
et pourtant des détails gênants sur son comportement inacceptable
ont été largement révélés dans divers journaux turcs, y compris
Hurriyet et Radikal.
En l'absence du Patriarche Mesrob Moutafian - hospitalisé depuis
des années, car souffrant d'une maladie incurable - l'adjoint du
patriarche, Aram Ateshian, dirige les affaires du Patriarcat. Il
aurait dÃ" nommer un prêtre pour officier non seulement le dimanche
de Pâques a Dikranagerd, mais également toute l'année. Il aurait
aussi dÃ" fournir toute l'aide nécessaire aux nombreux Arméniens
islamisés ou turquifiés venus demander a être baptisés dans
l'église nouvellement rénovée.
Ce qui est encore plus perturbant, c'est qu'a plusieurs occasions,
Aram Srpazan a fait des commentaires critiques sur les Arméniens
de la diaspora arménienne qui ont demandé au gouvernement turc de
restituer au Patriarcat arménien, les 2500 églises confisquées. Il
a affirmé a maintes reprises que le Patriarcat n'avait ni les
fonds ni le clergé nécessaires pour rénover et faire fonctionner
ces églises. Srpazan Ateshian ne semble pas comprendre que la
première étape est de sécuriser la restitution des édifices,
avant de s'inquiéter de leur rénovation. Que le Patriarcat ait les
fonds ou non, les Arméniens sont tout a fait en droit de demander le
retour de ces églises. En outre, de nombreuses églises confisquées
possédaient des terres adjacentes et des bâtiments qui pourraient
fournir les revenus nécessaires pour les rénovations et pour faire
fonctionner ces paroisses.
Ã~Itant donné le manque d'enthousiasme de l'archevêque Ateshian en ce
qui concerne la restitution des églises arméniennes au Patriarcat, il
n'est pas surprenant, bien qu'il soit natif de Dikranagerd, qu'il n'ait
pas fait de réels efforts pour envoyer un prêtre a l'église St.
Guiragos le dimanche de Pâques. On peut se demander s'il est en train
de céder a la pression turque, pour décourager le mouvement national
en herbe de renaissance religieuse parmi les Arméniens de Dikranagerd.
Autrement, prendre des dispositions a l'avance pour envoyer un homme
d'église d'Istanbul, d'Arménie, du Liban, de Jérusalem, d'Europe
ou encore même des Ã~Itats-Unis, aurait été une tâche aisée.
Il est regrettable que les Arméniens islamisés et turquifiés aient
a se confronter au Patriarcat, tout en combattant le gouvernement turc
dans leur quête de retour a leurs racines religieuses et ethniques,
et pour regagner leurs droits et leurs biens usurpés.
©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 11 avril
2013 - 06:00 - www.collectifvan.org
Lire aussi :
Turquie : restauration de l'église arménienne de Diyarbakır
Turquie : réouverture de l'église arménienne de Diyarbakir
Les pèlerins du Diocèse Est participent a la consécration a
Dikranakert
Turquie : une nouvelle cloche pour l'église arménienne de Diyarbakir
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From: A. Papazian
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=72799
Publié le : 11-04-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Â" Le Patriarcat arménien
d'Istanbul a contrarié de nombreux Arméniens en Turquie et dans le
monde, en n'envoyant pas de prêtre célébrer la Divine Liturgie
du dimanche de Pâques dans l'église Saint Guiragos, récemment
rénovée, de Dikranagerd (Diyarbakir). St. Guiragos n'est pas
n'importe quelle église arménienne. Forte de plusieurs autels et
pouvant accueillir 3000 fidèles, c'est l'une des plus grandes églises
chrétiennes du Moyen-Orient. Â" Le Collectif VAN vous propose la
traduction de l'éditorial du journaliste arméno-américain Harut
Sassounian, paru dans The California Courier le 11 avril 2013.
Le patriarcat d'Istanbul ignore les besoins religieux de la communauté
arménienne
De : Harut Sassounian Ã~Iditeur de : The California Courier Ã~Iditorial
de Sassounian du 11 avril 2013
Le Patriarcat arménien d'Istanbul a contrarié de nombreux Arméniens
en Turquie et dans le monde, en n'envoyant pas de prêtre célébrer la
Divine Liturgie du dimanche de Pâques dans l'église Saint Guiragos,
récemment rénovée, de Dikranagerd (Diyarbakir).
St. Guiragos n'est pas n'importe quelle église arménienne. Forte
de plusieurs autels et pouvant accueillir 3000 fidèles, c'est l'une
des plus grandes églises chrétiennes du Moyen-Orient. Son beffroi a
été détruit le 28 mai 1915 par l'artillerie turque, car il était
plus haut que les minarets des mosquées avoisinantes. Les soldats
turcs ont contraint le prélat adjoint de la ville, Meguerditch
Vartabed Chlghadian, a assister a la destruction du beffroi, tout en
le traînant vers son martyre final !
Ã~Itonnamment, l'église St. Guiragos est restée en activité jusque
dans les années 1980 : un prêtre local y célébrait des messes
régulières tout au long de l'année. Lorsque les rares descendants
des survivants du génocide arménien ont quitté la ville, l'église
s'est délabrée et a été abandonnée.
Ces dernières années, des Arméniens de Dikranagerd, partis
s'installer a Istanbul, ont créé la Fondation St. Guiragos qui a
rénové l'église pour un coÃ"t de 3,2 millions de dollars. Deux-tiers
des fonds provenaient de dons d'Arméniens d'Istanbul, d'Europe et
d'Amérique du Nord et le dernier tiers de la municipalité kurde
de Diyarbekir, qui a fortement soutenu les nombreuses initiatives
arméniennes locales.
Ã~@ leur grand chagrin, les paroissiens de St. Guiragos ont
été privés de services liturgiques le dimanche de Pâques,
car le Patriarcat arménien les a informés qu'il n'avait pas de
prêtre disponible pour dire la messe dans leur église. On leur a
expliqué que pas un seul des 23 ecclésiastiques n'étaient libres,
car ils devaient tous officier dans la vingtaine d'églises encore en
fonction a Istanbul, mais on leur a promis qu'un prêtre arriverait
a Dikranagerd le dimanche après Pâques.
Les paroissiens de St. Guiragos ont été terriblement décus, car ils
venaient juste de faire installer les nouvelles cloches de l'église,
que Moscou leur a fournies, au prix de grands efforts et a grand coÃ"t.
Ils ont donc dÃ" faire sonner les cloches le dimanche de Pâques,
pour la première fois depuis presque cent ans, sans qu'un prêtre
ne soit présent pour diriger les services religieux ! Les fidèles,
inspirés par la majesté de l'église, ont allumé des cierges et
ont récité des prières, assistés par le professeur d'arménien,
Kevork Fikri.
Le Patriarcat arménien ne semble pas le moins du monde préoccupé
par son manquement impardonnable, soit ne pas avoir envoyé de prêtre
pour l'église de Dikranagerd a l'occasion du dimanche de Pâques,
et pourtant des détails gênants sur son comportement inacceptable
ont été largement révélés dans divers journaux turcs, y compris
Hurriyet et Radikal.
En l'absence du Patriarche Mesrob Moutafian - hospitalisé depuis
des années, car souffrant d'une maladie incurable - l'adjoint du
patriarche, Aram Ateshian, dirige les affaires du Patriarcat. Il
aurait dÃ" nommer un prêtre pour officier non seulement le dimanche
de Pâques a Dikranagerd, mais également toute l'année. Il aurait
aussi dÃ" fournir toute l'aide nécessaire aux nombreux Arméniens
islamisés ou turquifiés venus demander a être baptisés dans
l'église nouvellement rénovée.
Ce qui est encore plus perturbant, c'est qu'a plusieurs occasions,
Aram Srpazan a fait des commentaires critiques sur les Arméniens
de la diaspora arménienne qui ont demandé au gouvernement turc de
restituer au Patriarcat arménien, les 2500 églises confisquées. Il
a affirmé a maintes reprises que le Patriarcat n'avait ni les
fonds ni le clergé nécessaires pour rénover et faire fonctionner
ces églises. Srpazan Ateshian ne semble pas comprendre que la
première étape est de sécuriser la restitution des édifices,
avant de s'inquiéter de leur rénovation. Que le Patriarcat ait les
fonds ou non, les Arméniens sont tout a fait en droit de demander le
retour de ces églises. En outre, de nombreuses églises confisquées
possédaient des terres adjacentes et des bâtiments qui pourraient
fournir les revenus nécessaires pour les rénovations et pour faire
fonctionner ces paroisses.
Ã~Itant donné le manque d'enthousiasme de l'archevêque Ateshian en ce
qui concerne la restitution des églises arméniennes au Patriarcat, il
n'est pas surprenant, bien qu'il soit natif de Dikranagerd, qu'il n'ait
pas fait de réels efforts pour envoyer un prêtre a l'église St.
Guiragos le dimanche de Pâques. On peut se demander s'il est en train
de céder a la pression turque, pour décourager le mouvement national
en herbe de renaissance religieuse parmi les Arméniens de Dikranagerd.
Autrement, prendre des dispositions a l'avance pour envoyer un homme
d'église d'Istanbul, d'Arménie, du Liban, de Jérusalem, d'Europe
ou encore même des Ã~Itats-Unis, aurait été une tâche aisée.
Il est regrettable que les Arméniens islamisés et turquifiés aient
a se confronter au Patriarcat, tout en combattant le gouvernement turc
dans leur quête de retour a leurs racines religieuses et ethniques,
et pour regagner leurs droits et leurs biens usurpés.
©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 11 avril
2013 - 06:00 - www.collectifvan.org
Lire aussi :
Turquie : restauration de l'église arménienne de Diyarbakır
Turquie : réouverture de l'église arménienne de Diyarbakir
Les pèlerins du Diocèse Est participent a la consécration a
Dikranakert
Turquie : une nouvelle cloche pour l'église arménienne de Diyarbakir
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