La Nouvelle République du Centre Ouest, France
jeudi 11 avril 2013
37T Edition
730 signatures contre l'expulsion de la famille K...
par Xavier ROCHE-BAYARD
Plus de 730 signatures ont été remises hier à la sous-préfecture de Loches pour
refuser l'expulsion d'un couple et de leurs trois enfants d'origine arménienne.
730 signatures contre l'expulsion de la famille K...
Ce mercredi pluvieux, à Tours, Madame K... (1) a accouché d'une petite
fille. Un moment de grand bonheur pour ce couple d'origine arménienne,
déjà parent de trois enfants, une fille de 14 ans, un garçon de 13
ans, et une petite fille de 7 ans.
Ce mercredi pluvieux, à Loches, enserrés le long du mur de la
sous-préfecture, protégées de la circulation par les gendarmes, une
soixantaine de personnes attend pacifiquement que leur délégation
remette la pétition de plus de 730 signatures à la sous-préfète, Elsa
Pépin-Anglade, pour que la famille K... reste en France.
" Nous
demandons
à l'État
de faire preuve
d'humanité "
Le 29 janvier, M. K... s'est vu refuser sa demande d'autorisation de
séjour par le préfet de Tours, accompagnée d'une OQTF (obligation de
quitter le territoire français) pour retourner en Arménie. Mme K...
s'est vue notifier son refus de séjour le 18 février, avec obligation
de rejoindre l'Azerbadjian, pays qu'elle ne connaît pas.
La famille K... a fui l'Arménie pour la Pologne, après l'assassinat
par balle du père de Mme K..., victime des conflits entre Azéris et
Arméniens. Au terme d'un périple à travers l'Europe, le couple, sans
papiers, et ses trois enfants rejoignent la France.
Créteil, d'abord, en juillet 2009, puis Loches, en septembre 2011 (2).
Les enfants, « des élèves bien intégrés », selon les enseignants, sont
scolarisés au collège Georges-Besse et à l'école primaire
Alfred-de-Vigny. Alertés, il y a deux mois, par les Restos du coeur de
Loches de la situation de cette famille, Amnesty International et le
Réseau Éducation sans frontières s'activent pour aider juridiquement
cette famille.
Gilbert Dupont, secrétaire du groupe lochois d'Amnesty International,
s'avouait hier étonné de la mobilisation. « On a envoyé un recours
gracieux auprès du préfet, dit-il. On justifie, par tous les documents
en notre possession, du bien-fondé de notre démarche par rapport à
l'éducation des enfants scolarisés. Nous demandons à l'État de faire
preuve d'humanité. »
Sylvie Marjolet, déléguée FCPE du collège, indique que les parents
d'élèves élus soutiennent « à l'unanimité » la famille. « On relaie
les pétitions. Nous avons vraiment été surpris d'apprendre leur
situation », dit-elle, en référence à la discrétion de la famille et
des enfants.
Christian Beaumont parle au nom des enseignants du collège : « Nous
ressentons une indignation vis-à-vis de leur situation en tant que
citoyen mais aussi en tant qu'enseignant par rapport à la rupture de
scolarité.
« La scolarité d'un élève est un facteur d'intégration. J'ai la grande
en cours, c'est une élève motivée, bien intégrée. Les autres élèves ne
nous en parlent pas. C'est une situation politique ; on ne peut pas
tout dire en tant qu'enseignant aux élèves ».
Hier, le seul rayon de soleil de cette journée grise aura été la
naissance de la petite fille. « Qu'elle soit née sur le sol français
ne changera rien. Les lois ont changé. Il faudrait que les parents
soient en France depuis cinq ans et les enfants scolarisés depuis
trois ans. C'est le cas pour les enfants, pas pour les parents »,
confie Gilbert Dupont.
(1) Identité non communiquée à la demande de la famille.
(2) Lire leur histoire dans la NR du 6 avril.
Le sort de la famille d'origine arménienne menacée
d'expulsion a mobilisé une soixantaine de personnes devant
la sous-préfecture de Loches.
jeudi 11 avril 2013
37T Edition
730 signatures contre l'expulsion de la famille K...
par Xavier ROCHE-BAYARD
Plus de 730 signatures ont été remises hier à la sous-préfecture de Loches pour
refuser l'expulsion d'un couple et de leurs trois enfants d'origine arménienne.
730 signatures contre l'expulsion de la famille K...
Ce mercredi pluvieux, à Tours, Madame K... (1) a accouché d'une petite
fille. Un moment de grand bonheur pour ce couple d'origine arménienne,
déjà parent de trois enfants, une fille de 14 ans, un garçon de 13
ans, et une petite fille de 7 ans.
Ce mercredi pluvieux, à Loches, enserrés le long du mur de la
sous-préfecture, protégées de la circulation par les gendarmes, une
soixantaine de personnes attend pacifiquement que leur délégation
remette la pétition de plus de 730 signatures à la sous-préfète, Elsa
Pépin-Anglade, pour que la famille K... reste en France.
" Nous
demandons
à l'État
de faire preuve
d'humanité "
Le 29 janvier, M. K... s'est vu refuser sa demande d'autorisation de
séjour par le préfet de Tours, accompagnée d'une OQTF (obligation de
quitter le territoire français) pour retourner en Arménie. Mme K...
s'est vue notifier son refus de séjour le 18 février, avec obligation
de rejoindre l'Azerbadjian, pays qu'elle ne connaît pas.
La famille K... a fui l'Arménie pour la Pologne, après l'assassinat
par balle du père de Mme K..., victime des conflits entre Azéris et
Arméniens. Au terme d'un périple à travers l'Europe, le couple, sans
papiers, et ses trois enfants rejoignent la France.
Créteil, d'abord, en juillet 2009, puis Loches, en septembre 2011 (2).
Les enfants, « des élèves bien intégrés », selon les enseignants, sont
scolarisés au collège Georges-Besse et à l'école primaire
Alfred-de-Vigny. Alertés, il y a deux mois, par les Restos du coeur de
Loches de la situation de cette famille, Amnesty International et le
Réseau Éducation sans frontières s'activent pour aider juridiquement
cette famille.
Gilbert Dupont, secrétaire du groupe lochois d'Amnesty International,
s'avouait hier étonné de la mobilisation. « On a envoyé un recours
gracieux auprès du préfet, dit-il. On justifie, par tous les documents
en notre possession, du bien-fondé de notre démarche par rapport à
l'éducation des enfants scolarisés. Nous demandons à l'État de faire
preuve d'humanité. »
Sylvie Marjolet, déléguée FCPE du collège, indique que les parents
d'élèves élus soutiennent « à l'unanimité » la famille. « On relaie
les pétitions. Nous avons vraiment été surpris d'apprendre leur
situation », dit-elle, en référence à la discrétion de la famille et
des enfants.
Christian Beaumont parle au nom des enseignants du collège : « Nous
ressentons une indignation vis-à-vis de leur situation en tant que
citoyen mais aussi en tant qu'enseignant par rapport à la rupture de
scolarité.
« La scolarité d'un élève est un facteur d'intégration. J'ai la grande
en cours, c'est une élève motivée, bien intégrée. Les autres élèves ne
nous en parlent pas. C'est une situation politique ; on ne peut pas
tout dire en tant qu'enseignant aux élèves ».
Hier, le seul rayon de soleil de cette journée grise aura été la
naissance de la petite fille. « Qu'elle soit née sur le sol français
ne changera rien. Les lois ont changé. Il faudrait que les parents
soient en France depuis cinq ans et les enfants scolarisés depuis
trois ans. C'est le cas pour les enfants, pas pour les parents »,
confie Gilbert Dupont.
(1) Identité non communiquée à la demande de la famille.
(2) Lire leur histoire dans la NR du 6 avril.
Le sort de la famille d'origine arménienne menacée
d'expulsion a mobilisé une soixantaine de personnes devant
la sous-préfecture de Loches.