TURQUIE: " LE LOT DES FEMMES, C'EST LA GUERRE, L'EXIL, LE VIOL, LA MISERE, LA MORT ! "
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=72923
Publie le : 16-04-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN
vous propose cette analyse d'Etienne Copeaux publiee sur son blog
susam-sokak.fr, le jeudi 7 mars 2013.
Photo: Milliyet, 9 mars 1998
Jeudi 7 mars 2013
Esquisse n° 35 - " Le lot des femmes, c'est la guerre, l'exil, le viol,
la misère, la mort ! "
(Pýnar'a ve tutuklu kadýnlara armagan olsun)
8 mars 1997, 8 mars 1998... C'est avant tout la guerre que denoncent
les femmes, malgre les tentatives de contrôle de ces journees par
le pouvoir.
[dernière modification : 10 avril 2013]
Le samedi 8 mars 1997, journee des femmes, nous etions dans la periode
agitee de la fin du gouvernement Refahyol, une semaine seulement
après le " coup d'Etat en douceur " du 28 fevrier. Le gouvernement
etait co-dirige par Tansu Ciller, une femme qui etait en fait au
pouvoir depuis 1993, avec une brève interruption de mars a juin
1996. Elle a ete la première femme a exercer de si hautes fonctions
en Turquie ; elle est actuellement bien oubliee, et, depuis, le "
système patriarcal " n'a permis aucune autre experience de ce type. Le
moins qu'on puisse dire est que l'exercice du pouvoir par une femme
n'a rien change dans ce système. Inversement, ce gouvernement repute
islamiste et reactionnaire n'a pas ete plus repressif a l'egard
de ce type de manifestation que celui qui l'a suivi, une coalition
centriste co-dirigee par un social-democrate, Bulent Ecevit. Le defile
du 8 mars 1997 a ete parque a Abide-i Hurriyet, un lieu eloigne du
centre d'Istanbul, mais il s'est deroule sans incident ; en 1998, le
gouvernement a procede a la meme methode de contrôle par confinement,
et un defile en plein centre-ville a ete brutalement reprime.
***
Il existe en Turquie un feminisme en quelque sorte officiel. Puisque
les femmes sont censees avoir ete liberees par Mustafa Kemal, le
pays est cense donner toute sa place a l'autre " moitie du ciel "
; paradoxalement, Tansu Ciller, l'alliee des islamistes, en faisait
la demonstration. Mais la politique du Refah, qui etait a l'oeuvre
depuis 1994 dans les grandes villes, etait tout sauf feministe et
l'arrivee du Refahyol faisait craindre pour l'egalite des sexes.
Durant cette periode, les femmes kemalistes, plus exactement les "
sections feminines " (kadýn kollarý) du parti CHP ou des associations
de defense du kemalisme (essentiellement Ataturk Dusunce Dernegi
et Cagdas Dusunce ve Yasama Dernegi), se rendaient regulièrement
au Mausolee d'Ataturk (Anýtkabir) a Ankara ou au monument de la
republique, place de Taksim a Istanbul, pour invoquer le Liberateur,
se ressourcer pour lutter contre la coalition honnie. Ces initiatives
de femmes kemalistes sont devenues plus frequentes a l'approche
du 8 mars : le 17 fevrier, deja, des mouvements feminins de la
gauche moderee avaient commemore l'adoption du code civil de 1926
(Turk kanunu medenisi), qui instituait l'egalite entre les sexes et
supprimait l'influence de la religion dans le droit civil 1. Le 3 mars,
les femmes kemalistes anticipaient la journee du 8 et se rendaient
au monument de Taksim ou a l'Anýtkabir, pour soutenir le projet d'
" enseignement moderne ", le système d'enseignement obligatoire de
huit ans prône quelques jours plus tôt par le Conseil de Securite
nationale 2. Le 7 mars, a l'approche de la Journee mondiale des
femmes, Cumhuriyet, gardien du kemalisme, publiait une interview de
l'avocate Birsen Yýlmazer intitulee " Les reformes d'Ataturk sont la
seule solution [a l'emprise de la religion sur les femmes] " 3.
Lire la suite de l'article et les commentaires sur le site
susam-sokak.fr, le blog d'Etienne Copeaux
Retour a la rubrique
Source/Lien : susam-sokak.fr
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Publie le : 16-04-2013
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Jeudi 7 mars 2013
Esquisse n° 35 - " Le lot des femmes, c'est la guerre, l'exil, le viol,
la misère, la mort ! "
(Pýnar'a ve tutuklu kadýnlara armagan olsun)
8 mars 1997, 8 mars 1998... C'est avant tout la guerre que denoncent
les femmes, malgre les tentatives de contrôle de ces journees par
le pouvoir.
[dernière modification : 10 avril 2013]
Le samedi 8 mars 1997, journee des femmes, nous etions dans la periode
agitee de la fin du gouvernement Refahyol, une semaine seulement
après le " coup d'Etat en douceur " du 28 fevrier. Le gouvernement
etait co-dirige par Tansu Ciller, une femme qui etait en fait au
pouvoir depuis 1993, avec une brève interruption de mars a juin
1996. Elle a ete la première femme a exercer de si hautes fonctions
en Turquie ; elle est actuellement bien oubliee, et, depuis, le "
système patriarcal " n'a permis aucune autre experience de ce type. Le
moins qu'on puisse dire est que l'exercice du pouvoir par une femme
n'a rien change dans ce système. Inversement, ce gouvernement repute
islamiste et reactionnaire n'a pas ete plus repressif a l'egard
de ce type de manifestation que celui qui l'a suivi, une coalition
centriste co-dirigee par un social-democrate, Bulent Ecevit. Le defile
du 8 mars 1997 a ete parque a Abide-i Hurriyet, un lieu eloigne du
centre d'Istanbul, mais il s'est deroule sans incident ; en 1998, le
gouvernement a procede a la meme methode de contrôle par confinement,
et un defile en plein centre-ville a ete brutalement reprime.
***
Il existe en Turquie un feminisme en quelque sorte officiel. Puisque
les femmes sont censees avoir ete liberees par Mustafa Kemal, le
pays est cense donner toute sa place a l'autre " moitie du ciel "
; paradoxalement, Tansu Ciller, l'alliee des islamistes, en faisait
la demonstration. Mais la politique du Refah, qui etait a l'oeuvre
depuis 1994 dans les grandes villes, etait tout sauf feministe et
l'arrivee du Refahyol faisait craindre pour l'egalite des sexes.
Durant cette periode, les femmes kemalistes, plus exactement les "
sections feminines " (kadýn kollarý) du parti CHP ou des associations
de defense du kemalisme (essentiellement Ataturk Dusunce Dernegi
et Cagdas Dusunce ve Yasama Dernegi), se rendaient regulièrement
au Mausolee d'Ataturk (Anýtkabir) a Ankara ou au monument de la
republique, place de Taksim a Istanbul, pour invoquer le Liberateur,
se ressourcer pour lutter contre la coalition honnie. Ces initiatives
de femmes kemalistes sont devenues plus frequentes a l'approche
du 8 mars : le 17 fevrier, deja, des mouvements feminins de la
gauche moderee avaient commemore l'adoption du code civil de 1926
(Turk kanunu medenisi), qui instituait l'egalite entre les sexes et
supprimait l'influence de la religion dans le droit civil 1. Le 3 mars,
les femmes kemalistes anticipaient la journee du 8 et se rendaient
au monument de Taksim ou a l'Anýtkabir, pour soutenir le projet d'
" enseignement moderne ", le système d'enseignement obligatoire de
huit ans prône quelques jours plus tôt par le Conseil de Securite
nationale 2. Le 7 mars, a l'approche de la Journee mondiale des
femmes, Cumhuriyet, gardien du kemalisme, publiait une interview de
l'avocate Birsen Yýlmazer intitulee " Les reformes d'Ataturk sont la
seule solution [a l'emprise de la religion sur les femmes] " 3.
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