COMMEMORATION DU GENOCIDE DES TUTSI : LE MYTHE RECURRENT DU LOBBY TUTSI
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=73026
Publie le : 19-04-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
presente cette information publiee sur le tumblelog de Meïr Waintrater
le 16 avril 2013.
Le tumblelog de Meïr Waintrater
avril 16, 2013
Le mythe recurrent du lobby tutsi
Meïr Waintrater
Intervention lors de la commemoration du genocide organisee le 13
avril 2013 par l'association Ibuka-Suisse
Ce qui s'est produit au Rwanda en 1994 est un genocide. Non pas
une serie de crimes de guerre, comme il s'en produit dans tous les
conflits armes, mais un crime qui repose sur l'identite des victimes.
Dans une guerre ordinaire, et meme dans une guerre civile, la defaite
de l'adversaire suffit a mettre fin aux hostilites. Le genocide, en
revanche, ne connaît pas de treve car il a pour objet d'exterminer une
population. Leon Mugesera, qui en ce moment meme comparaît devant la
justice rwandaise, proposait en 1992 de renvoyer les Tutsi au pays
de leurs origines supposees, l'Ethiopie, en les faisant passer par
le fleuve Nyabarongo - c'est-a-dire sous forme de cadavres.
Pourquoi tant d'acharnement? Parce que l'auteur du genocide ne voit
pas ses victimes avec les memes yeux que nous. La où nous voyons des
etres faibles et desarmes, le genocidaire voit les representants d'une
puissance occulte qui menace la societe tout entière. Selon les termes
de Leon Mugesera: "Sachez que celui a qui vous ne couperez pas le cou,
c'est celui-la meme qui vous le coupera". Le tueur a donc, a la fois,
la certitude d'accomplir son devoir civique et le sentiment d'agir
en legitime defense. S'il se laissait aller a la pitie envers les
enfants qu'il est charge de tuer, il mettrait en danger son pays,
sa famille, ses propres enfants.
Ainsi s'expliquent les atrocites qui accompagnent l'execution du
genocide, des atrocites apparemment sans rapport avec l'objet de
celui-ci - et meme contreproductives, dans la mesure où elles causent
une perte de temps et d'energie, et où elles risquent de susciter des
reactions internationales. Pourquoi ces atrocites? Parce que faire
souffrir la victime, c'est traduire dans les faits la deshumanisation
de celle-ci, c'est assurer que l'elimination du groupe vise sera
non seulement physique mais symbolique, et c'est tisser entre les
genocidaires un lien du sang qui leur interdit tout retour en arrière,
toute velleite de compassion ou de prise de conscience.
Ce lien, qui se maintient après le genocide sous la double forme
de la negation du crime et de la mise en accusation des victimes,
est en realite pre-existant au genocide. Les cent jours du genocide
de 1994 ont ete precedes par des preparatifs qui se sont etendus sur
plusieurs decennies: non pas seulement le quadrillage politique du
pays ou l'organisation des groupes de tueurs, mais aussi l'elaboration
d'une theorie ethniciste faisant des Tutsi un peuple d'envahisseurs,
la mise en place d'une propagande designant les Tutsi comme les ennemis
du peuple majoritaire, et le developpement d'une legende attribuant
aux Tutsi une capacite subversive associee aux pires complots. Les
genocidaires parlaient depuis des decennies la langue du genocide, une
langue où il etait courant de denoncer les Tutsi comme responsables
de tous les malheurs du pays, où leur assassinat etait dans l'ordre
des choses.
Cela ne signifie pas que l'ideologie ait ete le seul facteur du
genocide. Il y avait un contexte politique, il y avait des jeux de
pouvoir au sein des milieux dirigeants, et il y avait au plan local
des conduites relevant du banditisme. Cependant, la violence du
passage a l'acte, son extraordinaire rapidite, et le rôle actif qu'y
jouèrent des populations qui n'etaient pas directement soumises au
gouvernement central ou a ses milices parallèles, tout cela indique
qu'un processus d'impregnation etait a l'~\uvre de longue date.
Le genocide n'etait pas ineluctable, mais sa logique preexistait aux
evenements du printemps 1994. Cette logique s'etait deja traduite
par des mesures discriminatoires. Elle avait donne naissance a
des massacres sporadiques, qui permirent aux criminels de mieux se
connaître les uns les autres et leur firent croire que l'ont pouvait
assassiner des Tutsi en toute impunite. Elle avait ses structures et
ses mots d'ordre, elle avait sa presse et sa radio; il ne fallait que
des circonstances appropriees pour qu'elle se dechaînât a l'echelle
du pays tout entier.
Lire la suite sur le tumblelog de Meïr Waintrater
Retour a la rubrique
Source/Lien : Le tumblelog de Meïr Waintrater
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le 16 avril 2013.
Le tumblelog de Meïr Waintrater
avril 16, 2013
Le mythe recurrent du lobby tutsi
Meïr Waintrater
Intervention lors de la commemoration du genocide organisee le 13
avril 2013 par l'association Ibuka-Suisse
Ce qui s'est produit au Rwanda en 1994 est un genocide. Non pas
une serie de crimes de guerre, comme il s'en produit dans tous les
conflits armes, mais un crime qui repose sur l'identite des victimes.
Dans une guerre ordinaire, et meme dans une guerre civile, la defaite
de l'adversaire suffit a mettre fin aux hostilites. Le genocide, en
revanche, ne connaît pas de treve car il a pour objet d'exterminer une
population. Leon Mugesera, qui en ce moment meme comparaît devant la
justice rwandaise, proposait en 1992 de renvoyer les Tutsi au pays
de leurs origines supposees, l'Ethiopie, en les faisant passer par
le fleuve Nyabarongo - c'est-a-dire sous forme de cadavres.
Pourquoi tant d'acharnement? Parce que l'auteur du genocide ne voit
pas ses victimes avec les memes yeux que nous. La où nous voyons des
etres faibles et desarmes, le genocidaire voit les representants d'une
puissance occulte qui menace la societe tout entière. Selon les termes
de Leon Mugesera: "Sachez que celui a qui vous ne couperez pas le cou,
c'est celui-la meme qui vous le coupera". Le tueur a donc, a la fois,
la certitude d'accomplir son devoir civique et le sentiment d'agir
en legitime defense. S'il se laissait aller a la pitie envers les
enfants qu'il est charge de tuer, il mettrait en danger son pays,
sa famille, ses propres enfants.
Ainsi s'expliquent les atrocites qui accompagnent l'execution du
genocide, des atrocites apparemment sans rapport avec l'objet de
celui-ci - et meme contreproductives, dans la mesure où elles causent
une perte de temps et d'energie, et où elles risquent de susciter des
reactions internationales. Pourquoi ces atrocites? Parce que faire
souffrir la victime, c'est traduire dans les faits la deshumanisation
de celle-ci, c'est assurer que l'elimination du groupe vise sera
non seulement physique mais symbolique, et c'est tisser entre les
genocidaires un lien du sang qui leur interdit tout retour en arrière,
toute velleite de compassion ou de prise de conscience.
Ce lien, qui se maintient après le genocide sous la double forme
de la negation du crime et de la mise en accusation des victimes,
est en realite pre-existant au genocide. Les cent jours du genocide
de 1994 ont ete precedes par des preparatifs qui se sont etendus sur
plusieurs decennies: non pas seulement le quadrillage politique du
pays ou l'organisation des groupes de tueurs, mais aussi l'elaboration
d'une theorie ethniciste faisant des Tutsi un peuple d'envahisseurs,
la mise en place d'une propagande designant les Tutsi comme les ennemis
du peuple majoritaire, et le developpement d'une legende attribuant
aux Tutsi une capacite subversive associee aux pires complots. Les
genocidaires parlaient depuis des decennies la langue du genocide, une
langue où il etait courant de denoncer les Tutsi comme responsables
de tous les malheurs du pays, où leur assassinat etait dans l'ordre
des choses.
Cela ne signifie pas que l'ideologie ait ete le seul facteur du
genocide. Il y avait un contexte politique, il y avait des jeux de
pouvoir au sein des milieux dirigeants, et il y avait au plan local
des conduites relevant du banditisme. Cependant, la violence du
passage a l'acte, son extraordinaire rapidite, et le rôle actif qu'y
jouèrent des populations qui n'etaient pas directement soumises au
gouvernement central ou a ses milices parallèles, tout cela indique
qu'un processus d'impregnation etait a l'~\uvre de longue date.
Le genocide n'etait pas ineluctable, mais sa logique preexistait aux
evenements du printemps 1994. Cette logique s'etait deja traduite
par des mesures discriminatoires. Elle avait donne naissance a
des massacres sporadiques, qui permirent aux criminels de mieux se
connaître les uns les autres et leur firent croire que l'ont pouvait
assassiner des Tutsi en toute impunite. Elle avait ses structures et
ses mots d'ordre, elle avait sa presse et sa radio; il ne fallait que
des circonstances appropriees pour qu'elle se dechaînât a l'echelle
du pays tout entier.
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