1915 : " UNE EXTERMINATION UNIQUE DANS LES ANNALES DE L'HISTOIRE "
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=73076
Publie le : 22-04-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le New York Times du
10 octobre 1915 relaye les critiques de Mehmet Cherif Pacha contre
les Jeunes Turcs qui ont depuis longtemps le projet d'exterminer
les Armeniens : " Helas ! a la pensee qu'un peuple aussi doue, qui
a servi de terreau pour la renovation de l'Empire ottoman, est sur
le point de disparaître de l'histoire - non pas reduit a l'esclavage
comme l'ont ete les Juifs et les Assyriens, mais annihiles - meme le
c~\ur le plus sec doit saigner : et je veux, par l'intermediaire de
votre estimable journal, exprimer a cette race qui est assassinee, ma
colère contre les bouchers et mon immense pitie pour les victimes. "
Cet homme d'Etat turc ne mâche pas non plus ses mots contre "
certains Armeniens et groupes propagandistes qui, au cours des six
annees passees, se sont si maladroitement constitues defenseurs et
partisans de ce Comite Union et Progrès, l'auteur de leurs actuelles
souffrances ". " S'ils s'etaient ranges aux côtes des vrais liberaux,
ils auraient epargne a leur nation dans son ensemble, la perspective
d'une extermination unique dans les annales de l'histoire ". Pour
memoire, la FRA Dachnagtsoutioun avait choisi de porter au pouvoir les
Jeunes-Turcs du Comite Union et Progrès qui exterminèrent ensuite les
citoyens armeniens de l'Empire ottoman. Le Collectif VAN vous invite
a lire une traduction de Gilbert Beguian d'une archive du New York
Times mise en ligne sur le site de NAM (Nouvelles d'Armenie Magazine)
le 18 avril 2013.
NAM
New York Times : 1915
L'homme d'Etat turc denonce les atrocites contre les Armeniens
Cherif Pacha dit que les Jeunes Turcs ont depuis longtemps le projet
d'exterminer les Armeniens.
Un arret des Jeunes Turcs, ou Comite Union et Progrès, qui pendant des
annees ont complote pour exterminer le peuple armenien, est mentionne
dans une recente lettre de Mehmet Cherif Pacha a l'editeur du journal
de Genève. Cet eminent exile a dû s'enfuir de sa terre natale,
ayant fait secession du parti actuellement au pouvoir en Turquie,
et ses avis meritent d'etre pris en consideration. Meme ses ennemis -
et il est evident qu'il en a de formidables, lorsqu'on se souvient de
la tentative presque reussie d'attentat a sa vie, organisee par des
agents de la police turque il y a presque deux ans a Paris - doivent
admettre qu'il est place idealement pour observer la politique des
Jeunes Turcs : le regime d'Abdul Hamid une fois renverse, et après
leur prise de pouvoir, il tenait une position de premier rang dans
les reunions du comite. Dès qu'il fut convaincu que leurs dirigeants
n'avaient aucune intention de mettre en application le programme de
reformes auquel ils s'etaient engages, il avait quitte le Comite
Union et Progrès. Il est le fils de Saïd Pacha, ex-conseiller en
chef d'Abdul Hamid et Premier grand vizir du temps de la nouvelle
Constitution. Son epouse est la princesse Emanine, fille du prince
Halim, et il est le beau-frère du prince Saïd Halim, l'actuel Grand
vizir. Lui-meme a ete un temps Ambassadeur de Turquie en Suède.
Après avoir decrit les atrocites commises contre les Armeniens par
ce present regime, et qui depassent selon lui la sauvagerie de Gengis
Khan et de Tamerlan, Cherif Pacha continue :
" Il est certain que l'etat d'esprit des Unionistes a ete garde
secret envers le monde civilise avant que le parti de l'Allemagne
n'ait ete pris par eux ouvertement ; mais pendant plus de six ans,
je les ai denonces dans le Mecheroutiete (son journal, publie d'abord
a Constantinople puis a Paris) et dans divers journaux et revues,
prevenant la France et l'Angleterre du complot, contre elles et
contre certaines nationalites a l'interieur des frontières ottomanes,
notamment les Armeniens, qui etait en cours de preparation. " S'il
est une race qui a ete proche des Turcs par sa fidelite, par ses
services au pays, par les hommes d'Etat et les fonctionnaires de
talent qu'elle a fournis, par l'intelligence qu'elle a montre dans
tous les domaines, commerce, industrie, science, et les arts - c'est
certainement les Armeniens.
Cherif Pacha enumère ensuite quelques-unes des contributions que les
Armeniens ont apportees a la civilisation turque, dont font partie
l'imprimerie et le theâtre, et rend hommage a Odian Effendi, pour
avoir ebauche, en collaboration avec Midhat Pacha, la Constitution
ottomane, et insiste sur leurs grandes qualites d'agitateurs contre
les despotismes de la Turquie et de la Perse - qualites, on le
suspecte, qui ne les a pas beaucoup servis auprès des " reformateurs
" autocratiques du regime Jeune Turc. Et il poursuit : " Helas ! a
la pensee qu'un peuple aussi doue, qui a servi de terreau pour la
renovation de l'Empire ottoman, est sur le point de disparaître de
l'histoire - non pas reduit a l'esclavage comme l'ont ete les Juifs
et les Assyriens, mais annihiles - meme le c~\ur le plus sec doit
saigner : et je veux, par l'intermediaire de votre estimable journal,
exprimer a cette race qui est assassinee ma colère contre les bouchers
et mon immense pitie pour les victimes.
" Ayant rempli ce pieux devoir, je ferais quelques exceptions
se rapportant non pas a la malheureuse nation armenienne mais
individuellement a certains Armeniens et groupes propagandistes qui,
au cours des six annees passees, se sont si maladroitement constitues
defenseurs et partisans de ce Comite Union et Progrès, l'auteur de
leurs actuelles souffrances. Combien de fois les ai-je avertis de la
mauvaise foi des unionistes, la perversite de ces sombres personnalites
que je suis le seul a connaître aussi bien ! En outre, le massacre
d'Adana, dont l'Union a donne l'ordre, aurait dû les informer de
la realite des choses. Quelques-uns parmi eux, par leur mauvaise
evaluation de leur interet, ou d'autres influences par une alliance
politique malefique - comme ce pauvre depute de Constantinople, Zohrab
Effendi, qui a paye ses erreurs sur l'echafaud - tous les dirigeants
politiques armeniens, ou a peu près, en s'identifiant eux-memes aux
fortunes politiques de l'Union, ont compromis leur cause nationale
plutôt que l'avoir servie.
" Si au lieu de s'etre engages eux-memes sous la bannière de cette
association nefaste et traîtresse, ils s'etaient ranges ouvertement
aux côtes des vrais liberaux qui avaient depuis longtemps prevenu des
dangers de leur situation, souvent au peril de leur vie, ils n'auraient
pas seulement ete fidèles a leurs principes, mais ils auraient aussi
epargne a leurs frères infortunes les persecutions qu'ils ont subies
avant la guerre et a leur nation dans son ensemble, la perspective
d'une extermination unique dans les annales de l'histoire ".
Publie le 10 octobre 1915
jeudi 18 avril 2013, Jean Eckian ©armenews.com
_______________________________________
Traduction d'une archive du New York Times par Gilbert Beguian pour
Armenews
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TELECHARGER : Article en anglais
Source/Lien : NAM
From: Baghdasarian
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=73076
Publie le : 22-04-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le New York Times du
10 octobre 1915 relaye les critiques de Mehmet Cherif Pacha contre
les Jeunes Turcs qui ont depuis longtemps le projet d'exterminer
les Armeniens : " Helas ! a la pensee qu'un peuple aussi doue, qui
a servi de terreau pour la renovation de l'Empire ottoman, est sur
le point de disparaître de l'histoire - non pas reduit a l'esclavage
comme l'ont ete les Juifs et les Assyriens, mais annihiles - meme le
c~\ur le plus sec doit saigner : et je veux, par l'intermediaire de
votre estimable journal, exprimer a cette race qui est assassinee, ma
colère contre les bouchers et mon immense pitie pour les victimes. "
Cet homme d'Etat turc ne mâche pas non plus ses mots contre "
certains Armeniens et groupes propagandistes qui, au cours des six
annees passees, se sont si maladroitement constitues defenseurs et
partisans de ce Comite Union et Progrès, l'auteur de leurs actuelles
souffrances ". " S'ils s'etaient ranges aux côtes des vrais liberaux,
ils auraient epargne a leur nation dans son ensemble, la perspective
d'une extermination unique dans les annales de l'histoire ". Pour
memoire, la FRA Dachnagtsoutioun avait choisi de porter au pouvoir les
Jeunes-Turcs du Comite Union et Progrès qui exterminèrent ensuite les
citoyens armeniens de l'Empire ottoman. Le Collectif VAN vous invite
a lire une traduction de Gilbert Beguian d'une archive du New York
Times mise en ligne sur le site de NAM (Nouvelles d'Armenie Magazine)
le 18 avril 2013.
NAM
New York Times : 1915
L'homme d'Etat turc denonce les atrocites contre les Armeniens
Cherif Pacha dit que les Jeunes Turcs ont depuis longtemps le projet
d'exterminer les Armeniens.
Un arret des Jeunes Turcs, ou Comite Union et Progrès, qui pendant des
annees ont complote pour exterminer le peuple armenien, est mentionne
dans une recente lettre de Mehmet Cherif Pacha a l'editeur du journal
de Genève. Cet eminent exile a dû s'enfuir de sa terre natale,
ayant fait secession du parti actuellement au pouvoir en Turquie,
et ses avis meritent d'etre pris en consideration. Meme ses ennemis -
et il est evident qu'il en a de formidables, lorsqu'on se souvient de
la tentative presque reussie d'attentat a sa vie, organisee par des
agents de la police turque il y a presque deux ans a Paris - doivent
admettre qu'il est place idealement pour observer la politique des
Jeunes Turcs : le regime d'Abdul Hamid une fois renverse, et après
leur prise de pouvoir, il tenait une position de premier rang dans
les reunions du comite. Dès qu'il fut convaincu que leurs dirigeants
n'avaient aucune intention de mettre en application le programme de
reformes auquel ils s'etaient engages, il avait quitte le Comite
Union et Progrès. Il est le fils de Saïd Pacha, ex-conseiller en
chef d'Abdul Hamid et Premier grand vizir du temps de la nouvelle
Constitution. Son epouse est la princesse Emanine, fille du prince
Halim, et il est le beau-frère du prince Saïd Halim, l'actuel Grand
vizir. Lui-meme a ete un temps Ambassadeur de Turquie en Suède.
Après avoir decrit les atrocites commises contre les Armeniens par
ce present regime, et qui depassent selon lui la sauvagerie de Gengis
Khan et de Tamerlan, Cherif Pacha continue :
" Il est certain que l'etat d'esprit des Unionistes a ete garde
secret envers le monde civilise avant que le parti de l'Allemagne
n'ait ete pris par eux ouvertement ; mais pendant plus de six ans,
je les ai denonces dans le Mecheroutiete (son journal, publie d'abord
a Constantinople puis a Paris) et dans divers journaux et revues,
prevenant la France et l'Angleterre du complot, contre elles et
contre certaines nationalites a l'interieur des frontières ottomanes,
notamment les Armeniens, qui etait en cours de preparation. " S'il
est une race qui a ete proche des Turcs par sa fidelite, par ses
services au pays, par les hommes d'Etat et les fonctionnaires de
talent qu'elle a fournis, par l'intelligence qu'elle a montre dans
tous les domaines, commerce, industrie, science, et les arts - c'est
certainement les Armeniens.
Cherif Pacha enumère ensuite quelques-unes des contributions que les
Armeniens ont apportees a la civilisation turque, dont font partie
l'imprimerie et le theâtre, et rend hommage a Odian Effendi, pour
avoir ebauche, en collaboration avec Midhat Pacha, la Constitution
ottomane, et insiste sur leurs grandes qualites d'agitateurs contre
les despotismes de la Turquie et de la Perse - qualites, on le
suspecte, qui ne les a pas beaucoup servis auprès des " reformateurs
" autocratiques du regime Jeune Turc. Et il poursuit : " Helas ! a
la pensee qu'un peuple aussi doue, qui a servi de terreau pour la
renovation de l'Empire ottoman, est sur le point de disparaître de
l'histoire - non pas reduit a l'esclavage comme l'ont ete les Juifs
et les Assyriens, mais annihiles - meme le c~\ur le plus sec doit
saigner : et je veux, par l'intermediaire de votre estimable journal,
exprimer a cette race qui est assassinee ma colère contre les bouchers
et mon immense pitie pour les victimes.
" Ayant rempli ce pieux devoir, je ferais quelques exceptions
se rapportant non pas a la malheureuse nation armenienne mais
individuellement a certains Armeniens et groupes propagandistes qui,
au cours des six annees passees, se sont si maladroitement constitues
defenseurs et partisans de ce Comite Union et Progrès, l'auteur de
leurs actuelles souffrances. Combien de fois les ai-je avertis de la
mauvaise foi des unionistes, la perversite de ces sombres personnalites
que je suis le seul a connaître aussi bien ! En outre, le massacre
d'Adana, dont l'Union a donne l'ordre, aurait dû les informer de
la realite des choses. Quelques-uns parmi eux, par leur mauvaise
evaluation de leur interet, ou d'autres influences par une alliance
politique malefique - comme ce pauvre depute de Constantinople, Zohrab
Effendi, qui a paye ses erreurs sur l'echafaud - tous les dirigeants
politiques armeniens, ou a peu près, en s'identifiant eux-memes aux
fortunes politiques de l'Union, ont compromis leur cause nationale
plutôt que l'avoir servie.
" Si au lieu de s'etre engages eux-memes sous la bannière de cette
association nefaste et traîtresse, ils s'etaient ranges ouvertement
aux côtes des vrais liberaux qui avaient depuis longtemps prevenu des
dangers de leur situation, souvent au peril de leur vie, ils n'auraient
pas seulement ete fidèles a leurs principes, mais ils auraient aussi
epargne a leurs frères infortunes les persecutions qu'ils ont subies
avant la guerre et a leur nation dans son ensemble, la perspective
d'une extermination unique dans les annales de l'histoire ".
Publie le 10 octobre 1915
jeudi 18 avril 2013, Jean Eckian ©armenews.com
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