PATRICK DEVEDJIAN : " LA PROPAGANDE NEGATIONNISTE EST TOTALEMENT INVIVABLE "
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Le 11/07/2013 | Par Nouvel Hay | Categorie: EVENEMENTS, VIDEOS
MM. Patrick Devedjian et Jean-Jacques Saradjian
Discours de M. Patrick Devedjian, President du conseil general des
Hauts-de-Seine, lors de la fete champetre du 16 juin 2013 au collège
Samuel Moorat
"Je vais repondre a votre question, chers amis.
Tout d'abord, cela depend de la communaute armenienne pour l'essentiel,
comme d'ailleurs tout ce qui a pu etre fait dans la progression de
la communaute et de la cause armenienne. Moi je veux dire deux choses.
Je suis très heureux d'etre ici. J'y viens très rarement, la
dernière fois que j'y suis venu c'etait il y a un peu plus de 20
ans. La première fois c'etait en 1955 donc c'est assez loin. Mais
finalement , ce lieu qui est plein de souvenirs et qui pour moi
d'ailleurs est fondateur de mon identite armenienne. C'est ici que
j'ai appris profondement ce que c'etait que d'etre armenien. J'en
suis reconnaissant aux pères qui m'ont appris ca parfois un peu
sevèrement mais c'est reste. Et dans le fond, cet endroit n'a pas
beaucoup change. Je le dis parce que c'est bien pour la nostalgie de
retrouver ses repères dans un lieu de memoires mais je le dis aussi
d'une manière un peu critique par la difficulte qu'ont les Armeniens
a faire evoluer les choses et a faire avancer leurs projets.
Et donc, je suis heureux qu'il nait cette idee d'une fondation pour
y faire, Andre (Santini ndlr), non pas seulement un monument, un
monument, oui, mais surtout un musee du genocide pour repondre a la
propagande negationniste qui pour nous, est totalement insupportable
et invivable. Totalement invivable.
On a beau dire, on a beau faire, on ne s'y habitue pas. On ne s'habitue
pas au negationnisme, au fait que nous ne sommes pas arrives pour
la plupart d'entre nous en France par hasard, nous sommes arrives
en France a la suite d'un grand malheur qui est arrive pendant la
première guerre mondiale, le genocide dans lequel nos parents ont
ete les victimes parce que, ils etaient les allies de la France. Il
ne faut pas que les Francais d'origine l'oublient et il ne faut pas
que les Armeniens l'oublient non plus. Nous sommes morts pour la
France pour ceux d'entre nous qui ont disparus, nous sommes morts
pour la France. Et donc, dans cette terre qui nous a accueillis aussi
avec generosite et dont la generosite continue a travers ses elus,
a travers ce qu'ils font, nous voulons simplement que dans notre
identite de citoyen francais, notre origine soit preservee dans son
identite, sans vanite, sans orgueil.
Simplement parce que c'est fondamental pour notre dignite simplement et
je crois aussi pour la dignite de la France. Parce que la France avait
ecrit le 24 mai 1915, un mois après le debut du genocide, la France
avait ecrit, c'est son honneur, elle avait ecrit que la Turquie qui
commettait un crime de guerre, un crime contre l'humanite et c'etait
la première fois que le concept apparaissait dans la diplomatie et
dans le droit international " La Turquie devrait rendre compte après
la guerre de cet immense crime contre l'humanite ". C'est la France
qui avait fait ca et c'est son honneur et c'est aussi pour ca qu'on
l'aime et c'est pour ca que dans la souffrance on est venu vers elle et
c'est pour ca qu'on est attache aussi a ce que son honneur soit intact.
Donc nous voudrions que dans ce pays qui nous a accueillis, nous
soyons en mesure de repondre par des preuves, par des actes, par des
temoignages, par mille choses, de cette histoire qui fait l'origine
de notre presence ici. Et donc en ce lieu, celui du baron Bacler
d'Albe, le peintre et geographe de Napoleon, c'etait un geographe,
cartographe, dans ce lieu qui est deja un lieu historique de la
France. Et puis c'est bien aussi que la cartographie puisse s'etendre
jusqu'a l'Armenie. Nous voudrions faire un centre de documentation,
un musee du genocide. Il y en a un naturellement a Tzitzernagapert,
beaucoup d'entre vous le connaisse, y sont alles mais nous voudrions
ici pour la diaspora, qu'il y en ait un dans ce lieu de communication
intense, dans ce lieu emblematique intense qu'est la France, ici a
Sèvres où a ete signe le traite de Sèvres " qui ressuscitait l'Armenie
", " qui ressuscitait l'Armenie " et qui a ete trahie en moins de
trois ans. Il faut moins de trois ans pour un homme politique pour
renier sa signature, meme pas sa parole, sa signature, dans ce lieu de
Sèvres si emblematique de notre histoire et de l'injustice que nous
avons subie. Nous voudrions qu'il y ait cette reponse documentee
au negationnisme odieux dont nous continuons a etre les victimes
persecutees.
Et donc, bien sur, les elus nous suivent parce qu'ils connaissent
l'histoire. Les Armeniens sont un peu les casse-pieds, ils ne laissent
a personne ignorer leur histoire. Mais vous avez donc ete oblige
de l'apprendre vous qui etes elus les uns et les autres mais nous
voulons qu'ici, si on veut savoir, il n'y a pas d'endroit en France,
faut faire des recherche enormes. Si on veut savoir il faut qu'il y
ait un endroit où on a tout pour savoir de manière facile et simple.
Vous savez, il n'y a pas un francais sur mille qui sait que l'Armenie a
ete sous mandat francais a partir de 1916 avec un haut commissaire en
Armenie qui s'appelait M. Georges-Picot et que les Armeniens etaient
refugies a partir de 1916 sous le drapeau francais ont constitue une
legion armenienne qui a combattu aux côtes de l'armee francaise, il
n'y a pas un francais sur mille qui sait cela. Et c'est l'histoire
de France !
C'est l'histoire de l'Armenie mais c'est l'histoire de France. Et donc
nous voulons qu'il y ait un endroit la qui permet d'acceder facilement
pour tout le monde et aux gens honnetes qui veulent s'informer de le
trouver. Ca depend d'abord de la communaute armenienne, si vous etes
incapable de vous mobiliser, n'attendez rien des autres. Vous pouvez
demander aux autres si vous vous levez vous-memes. Et malheureusement,
chez les Armeniens, les choses sont toujours très lentes, mon cher
Andre, très lentes. Malgre la bonne volonte de leurs amis qui est
manifestee par leur presence ici, aujourd'hui mais qui constamment les
accompagne sur le chemin. Je dis a la communaute armenienne qu'elle
doit se mobiliser. Elle a commence a le faire, nous n'avons pas obtenu
la reconnaissance du genocide armenien par hasard, nous continuons
a nous battre contre le negationnisme mais le combat continue.
C'est un combat eternel mais vous avez l'habitude, vous etes un
peuple de survivants, vous etes un peuple qui a connu un très long
martyrologue, de très grandes difficultes. Vous etes arrives dans ce
pays dans la misère, vous etes arrives dans ce pays dans le denouement
absolu, vous etes devenu des citoyens a part entière comme les autres.
Vous avez le droit de citer, vous etes reconnus pour ce que vous etes
dans votre identite. C'est une belle victoire : " La victoire de
l'integration ". C'est une victoire pour la France et une victoire
pour vous, une victoire des deux mais rien n'est termine, le combat
continue.
Texte depuis la source video dans son integralite : Jean-Jacques
SARADJIAN
Sources video & photo : Armand CICEK
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Le 11/07/2013 | Par Nouvel Hay | Categorie: EVENEMENTS, VIDEOS
MM. Patrick Devedjian et Jean-Jacques Saradjian
Discours de M. Patrick Devedjian, President du conseil general des
Hauts-de-Seine, lors de la fete champetre du 16 juin 2013 au collège
Samuel Moorat
"Je vais repondre a votre question, chers amis.
Tout d'abord, cela depend de la communaute armenienne pour l'essentiel,
comme d'ailleurs tout ce qui a pu etre fait dans la progression de
la communaute et de la cause armenienne. Moi je veux dire deux choses.
Je suis très heureux d'etre ici. J'y viens très rarement, la
dernière fois que j'y suis venu c'etait il y a un peu plus de 20
ans. La première fois c'etait en 1955 donc c'est assez loin. Mais
finalement , ce lieu qui est plein de souvenirs et qui pour moi
d'ailleurs est fondateur de mon identite armenienne. C'est ici que
j'ai appris profondement ce que c'etait que d'etre armenien. J'en
suis reconnaissant aux pères qui m'ont appris ca parfois un peu
sevèrement mais c'est reste. Et dans le fond, cet endroit n'a pas
beaucoup change. Je le dis parce que c'est bien pour la nostalgie de
retrouver ses repères dans un lieu de memoires mais je le dis aussi
d'une manière un peu critique par la difficulte qu'ont les Armeniens
a faire evoluer les choses et a faire avancer leurs projets.
Et donc, je suis heureux qu'il nait cette idee d'une fondation pour
y faire, Andre (Santini ndlr), non pas seulement un monument, un
monument, oui, mais surtout un musee du genocide pour repondre a la
propagande negationniste qui pour nous, est totalement insupportable
et invivable. Totalement invivable.
On a beau dire, on a beau faire, on ne s'y habitue pas. On ne s'habitue
pas au negationnisme, au fait que nous ne sommes pas arrives pour
la plupart d'entre nous en France par hasard, nous sommes arrives
en France a la suite d'un grand malheur qui est arrive pendant la
première guerre mondiale, le genocide dans lequel nos parents ont
ete les victimes parce que, ils etaient les allies de la France. Il
ne faut pas que les Francais d'origine l'oublient et il ne faut pas
que les Armeniens l'oublient non plus. Nous sommes morts pour la
France pour ceux d'entre nous qui ont disparus, nous sommes morts
pour la France. Et donc, dans cette terre qui nous a accueillis aussi
avec generosite et dont la generosite continue a travers ses elus,
a travers ce qu'ils font, nous voulons simplement que dans notre
identite de citoyen francais, notre origine soit preservee dans son
identite, sans vanite, sans orgueil.
Simplement parce que c'est fondamental pour notre dignite simplement et
je crois aussi pour la dignite de la France. Parce que la France avait
ecrit le 24 mai 1915, un mois après le debut du genocide, la France
avait ecrit, c'est son honneur, elle avait ecrit que la Turquie qui
commettait un crime de guerre, un crime contre l'humanite et c'etait
la première fois que le concept apparaissait dans la diplomatie et
dans le droit international " La Turquie devrait rendre compte après
la guerre de cet immense crime contre l'humanite ". C'est la France
qui avait fait ca et c'est son honneur et c'est aussi pour ca qu'on
l'aime et c'est pour ca que dans la souffrance on est venu vers elle et
c'est pour ca qu'on est attache aussi a ce que son honneur soit intact.
Donc nous voudrions que dans ce pays qui nous a accueillis, nous
soyons en mesure de repondre par des preuves, par des actes, par des
temoignages, par mille choses, de cette histoire qui fait l'origine
de notre presence ici. Et donc en ce lieu, celui du baron Bacler
d'Albe, le peintre et geographe de Napoleon, c'etait un geographe,
cartographe, dans ce lieu qui est deja un lieu historique de la
France. Et puis c'est bien aussi que la cartographie puisse s'etendre
jusqu'a l'Armenie. Nous voudrions faire un centre de documentation,
un musee du genocide. Il y en a un naturellement a Tzitzernagapert,
beaucoup d'entre vous le connaisse, y sont alles mais nous voudrions
ici pour la diaspora, qu'il y en ait un dans ce lieu de communication
intense, dans ce lieu emblematique intense qu'est la France, ici a
Sèvres où a ete signe le traite de Sèvres " qui ressuscitait l'Armenie
", " qui ressuscitait l'Armenie " et qui a ete trahie en moins de
trois ans. Il faut moins de trois ans pour un homme politique pour
renier sa signature, meme pas sa parole, sa signature, dans ce lieu de
Sèvres si emblematique de notre histoire et de l'injustice que nous
avons subie. Nous voudrions qu'il y ait cette reponse documentee
au negationnisme odieux dont nous continuons a etre les victimes
persecutees.
Et donc, bien sur, les elus nous suivent parce qu'ils connaissent
l'histoire. Les Armeniens sont un peu les casse-pieds, ils ne laissent
a personne ignorer leur histoire. Mais vous avez donc ete oblige
de l'apprendre vous qui etes elus les uns et les autres mais nous
voulons qu'ici, si on veut savoir, il n'y a pas d'endroit en France,
faut faire des recherche enormes. Si on veut savoir il faut qu'il y
ait un endroit où on a tout pour savoir de manière facile et simple.
Vous savez, il n'y a pas un francais sur mille qui sait que l'Armenie a
ete sous mandat francais a partir de 1916 avec un haut commissaire en
Armenie qui s'appelait M. Georges-Picot et que les Armeniens etaient
refugies a partir de 1916 sous le drapeau francais ont constitue une
legion armenienne qui a combattu aux côtes de l'armee francaise, il
n'y a pas un francais sur mille qui sait cela. Et c'est l'histoire
de France !
C'est l'histoire de l'Armenie mais c'est l'histoire de France. Et donc
nous voulons qu'il y ait un endroit la qui permet d'acceder facilement
pour tout le monde et aux gens honnetes qui veulent s'informer de le
trouver. Ca depend d'abord de la communaute armenienne, si vous etes
incapable de vous mobiliser, n'attendez rien des autres. Vous pouvez
demander aux autres si vous vous levez vous-memes. Et malheureusement,
chez les Armeniens, les choses sont toujours très lentes, mon cher
Andre, très lentes. Malgre la bonne volonte de leurs amis qui est
manifestee par leur presence ici, aujourd'hui mais qui constamment les
accompagne sur le chemin. Je dis a la communaute armenienne qu'elle
doit se mobiliser. Elle a commence a le faire, nous n'avons pas obtenu
la reconnaissance du genocide armenien par hasard, nous continuons
a nous battre contre le negationnisme mais le combat continue.
C'est un combat eternel mais vous avez l'habitude, vous etes un
peuple de survivants, vous etes un peuple qui a connu un très long
martyrologue, de très grandes difficultes. Vous etes arrives dans ce
pays dans la misère, vous etes arrives dans ce pays dans le denouement
absolu, vous etes devenu des citoyens a part entière comme les autres.
Vous avez le droit de citer, vous etes reconnus pour ce que vous etes
dans votre identite. C'est une belle victoire : " La victoire de
l'integration ". C'est une victoire pour la France et une victoire
pour vous, une victoire des deux mais rien n'est termine, le combat
continue.
Texte depuis la source video dans son integralite : Jean-Jacques
SARADJIAN
Sources video & photo : Armand CICEK