AUCH. DEMANDEURS D'ASILE, RUZANNA ET AVERTIS DORMENT DANS LEUR VOITURE AVEC LEURS ENFANTS
revue de presse
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=92512
Deboutes de leur demande d'asile, Ruzanna et Avertis dorment dans
leur voiture avec leurs deux enfants pour obtenir le droit de rester
en France, où Ruzanna a trouve du travail. Avec l'espoir de faire
plier la prefecture.
Ruzanna exhibe sa promesse d'embauche comme un talisman. " J'ai du
travail, je ne veux pas d'aides, je veux pouvoir louer un appartement
et faire vivre ma famille. Je veux juste pouvoir travailler. " Et
rester en France. A ses côtes, Avertis, son mari, hoche la tete : ils
ont partage l'exil depuis l'Armenie jusqu'a Rodez, et a present Auch.
La famille Markosian est entree en France, de facon irregulière, en
2011. Elle s'est retrouvee en Aveyron, placee avec leur fille Elena
âgee aujourd'hui de 3 ans, dans un centre d'accueil des demandeurs
d'asile. C'est la qu'est ne Artur, 2 ans. Commencent les demarches
du couple pour demander l'asile en France. " Si je rentre en Armenie,
je ne quitterai pas l'aeroport vivant, soutient Avertis Markosyan. Mon
père etait un opposant politique, il a ete lui-meme assassine par des
hommes du president de l'epoque. " Avertis assure avoir ete frappe,
blesse a coups de couteau. Ruzanna aurait fait deux fausses couches
a la suite de tabassages en règle.
Mais leur demande n'a pas ete acceptee par la commission nationale
qui examine les cas des demandeurs d'asile. Arrivee a Auch, Ruzanna
trouve un CDD de fevrier a mai comme aide-soignante. Infirmière en
Armenie, son diplôme n'est pas reconnu en France. Elle donne toute
satisfaction : l'organisme qui l'emploie lui propose, dès le 22 mars
2013 de l'embaucher de facon definitive au terme de son CDD. Mais
cela est impossible. Entre-temps, le 26 mars, la prefecture a rejete
sa demande d'un premier permis de sejour, lui ordonnant de quitter
le territoire francais sous 30 jours. La jeune Armenienne revient a
la charge, demande l'arbitrage du tribunal administratif de Pau le
10 mai. Le 6 juin dernier, la prefecture repond une nouvelle fois
par la negative.
Privee du droit d'asile, en situation irregulière, Ruzanna ne peut
pas travailler en France. Pas plus qu'elle ne peut recevoir d'aide
des structures qui fournissent logement et soutien aux personnes en
règle avec l'administration, telles que REGAR, ou le conseil general.
Sans son emploi, la jeune femme desespère de pouvoir nourrir ses
enfants. Ils se rendent dans des distributions d'aide alimentaire, mais
n'ont aucun moyen de faire chauffer les aliments. Depuis une semaine,
" nous n'avons pas de logement, pas d'argent, alors on a decide de
dormir devant la prefecture dans notre voiture, avec nos enfants ",
explique Ruzanna, les larmes aux yeux. Les solutions proposees ne
conviennent pas au couple : une aide au retour " mais nous serions
en danger ", ou une garde en famille d'accueil pour les enfants "
mais on refuse d'etre separes d'eux ". Decides a forcer le barrage
administratif, les deux epoux se rendent quasiment tous les jours a
la prefecture pour faire avancer leur dossier.
Le bruit mediatique autour du couple Markosyan exaspère la prefecture.
" Le prefet n'est pas le Bon Dieu, s'exclame Christian Chassaing,
secretaire general. Il a un pouvoir d'appreciation, mais mettre
la pression n'apportera rien de plus. Si la commission en charge a
juge que rien n'a pu prouver l'argumentation de M. Markosyan, sur
le danger que lui et les siens courent en Armenie, le prefet n'a
pas a s'y substituer. " Regrettant une " tentative de bras de fer
", il denonce un " double langage " : " Oui, ils ont ete traites
avec humanite : pendant 2 ans, ils ont ete loges, leur dossier
examine... " Tout en se disant sensible a cette detresse humaine,
Christian Chassaing refute toute regularisation sous la pression. "
Accepter, c'est leur donner la place de personnes en règle ". En 2011,
il y a eu 40 demandes d'asile a Auch. Et 78 en 2012... La dernière
proposition de la prefecture - 45 jours d'hôtel avant un retour
accompagne au pays - a ete refusee vendredi par les epoux Markosyan.
LaDepeche.fr
jeudi 29 août 2013, Stephane ©armenews.com
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http://www.armenews.com/article.php3?id_article=92512
Deboutes de leur demande d'asile, Ruzanna et Avertis dorment dans
leur voiture avec leurs deux enfants pour obtenir le droit de rester
en France, où Ruzanna a trouve du travail. Avec l'espoir de faire
plier la prefecture.
Ruzanna exhibe sa promesse d'embauche comme un talisman. " J'ai du
travail, je ne veux pas d'aides, je veux pouvoir louer un appartement
et faire vivre ma famille. Je veux juste pouvoir travailler. " Et
rester en France. A ses côtes, Avertis, son mari, hoche la tete : ils
ont partage l'exil depuis l'Armenie jusqu'a Rodez, et a present Auch.
La famille Markosian est entree en France, de facon irregulière, en
2011. Elle s'est retrouvee en Aveyron, placee avec leur fille Elena
âgee aujourd'hui de 3 ans, dans un centre d'accueil des demandeurs
d'asile. C'est la qu'est ne Artur, 2 ans. Commencent les demarches
du couple pour demander l'asile en France. " Si je rentre en Armenie,
je ne quitterai pas l'aeroport vivant, soutient Avertis Markosyan. Mon
père etait un opposant politique, il a ete lui-meme assassine par des
hommes du president de l'epoque. " Avertis assure avoir ete frappe,
blesse a coups de couteau. Ruzanna aurait fait deux fausses couches
a la suite de tabassages en règle.
Mais leur demande n'a pas ete acceptee par la commission nationale
qui examine les cas des demandeurs d'asile. Arrivee a Auch, Ruzanna
trouve un CDD de fevrier a mai comme aide-soignante. Infirmière en
Armenie, son diplôme n'est pas reconnu en France. Elle donne toute
satisfaction : l'organisme qui l'emploie lui propose, dès le 22 mars
2013 de l'embaucher de facon definitive au terme de son CDD. Mais
cela est impossible. Entre-temps, le 26 mars, la prefecture a rejete
sa demande d'un premier permis de sejour, lui ordonnant de quitter
le territoire francais sous 30 jours. La jeune Armenienne revient a
la charge, demande l'arbitrage du tribunal administratif de Pau le
10 mai. Le 6 juin dernier, la prefecture repond une nouvelle fois
par la negative.
Privee du droit d'asile, en situation irregulière, Ruzanna ne peut
pas travailler en France. Pas plus qu'elle ne peut recevoir d'aide
des structures qui fournissent logement et soutien aux personnes en
règle avec l'administration, telles que REGAR, ou le conseil general.
Sans son emploi, la jeune femme desespère de pouvoir nourrir ses
enfants. Ils se rendent dans des distributions d'aide alimentaire, mais
n'ont aucun moyen de faire chauffer les aliments. Depuis une semaine,
" nous n'avons pas de logement, pas d'argent, alors on a decide de
dormir devant la prefecture dans notre voiture, avec nos enfants ",
explique Ruzanna, les larmes aux yeux. Les solutions proposees ne
conviennent pas au couple : une aide au retour " mais nous serions
en danger ", ou une garde en famille d'accueil pour les enfants "
mais on refuse d'etre separes d'eux ". Decides a forcer le barrage
administratif, les deux epoux se rendent quasiment tous les jours a
la prefecture pour faire avancer leur dossier.
Le bruit mediatique autour du couple Markosyan exaspère la prefecture.
" Le prefet n'est pas le Bon Dieu, s'exclame Christian Chassaing,
secretaire general. Il a un pouvoir d'appreciation, mais mettre
la pression n'apportera rien de plus. Si la commission en charge a
juge que rien n'a pu prouver l'argumentation de M. Markosyan, sur
le danger que lui et les siens courent en Armenie, le prefet n'a
pas a s'y substituer. " Regrettant une " tentative de bras de fer
", il denonce un " double langage " : " Oui, ils ont ete traites
avec humanite : pendant 2 ans, ils ont ete loges, leur dossier
examine... " Tout en se disant sensible a cette detresse humaine,
Christian Chassaing refute toute regularisation sous la pression. "
Accepter, c'est leur donner la place de personnes en règle ". En 2011,
il y a eu 40 demandes d'asile a Auch. Et 78 en 2012... La dernière
proposition de la prefecture - 45 jours d'hôtel avant un retour
accompagne au pays - a ete refusee vendredi par les epoux Markosyan.
LaDepeche.fr
jeudi 29 août 2013, Stephane ©armenews.com